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Les trésors de Chrysoréade par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les trésors de Chrysoréade
Titre : Les trésors de Chrysoréade
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les trésors de Chrysoréade
« Sceptiques.
Sceptiques et blasés.
Suivant la règle courante, ou mieux, selon des critères communément admis, des êtres, que leur profession mène d’un point de la Fédération à un autre, ne peuvent que ressentir de l’indifférence devant la diversité apparente des phénomènes universels, cette variété n’étant, en réalité, que convergence de singularités rapportées à des faits semblables mais non identiques.
Nous devrions donc, l’un et l’autre, appartenir à cette espèce particulière d’individus glacés, cyniques et résignés, puisque nous parcourons l’immensité fédérale, au hasard des enquêtes, sans disposer d’un port d’attache préférentiel.
Voire ! s’exclamerait volontiers Deirdre qui est jeune, ravissante et aime vivre en ce temps comme elle l’aimerait en d’autres, si elle avait envie de répliquer à de telles prétendues évidences.
Pas d’accord ! laisserait tomber Joël sans autrement insister car de tels propos l’assomment par leur absence totale de fondement. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « Les Trésors de Chrysoréade. »
Les montagnes mouvantes par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les montagnes mouvantes
Titre : Les montagnes mouvantes
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les montagnes mouvantes
« L’événement approchait. Onde n’avait pas encore pu fermer les yeux et trouver le sommeil. Elle s’était traînée hors de l’abri jusqu’au surplomb dominant la vallée dans sa recherche de moins de moiteur, moins de sueur, moins d’odeurs fortes, moins de présences.
Tout était si clair, si beau et si paisible au-dehors. Lune était suspendue dans le ciel, ronde, pleine, gonflée de forces bénéfiques. Sa lumière laiteuse voilait celle des étoiles qui l’entouraient. Il n’y avait aucun des esprits des Anciens sauf très loin vers les monts Grondants, car il sembla à Onde que leurs rougeurs démoniaques se reflétaient sur des masses indéfinissables accrochées aux sommets.
Onde frissonna. Ce qui gonflait son ventre au point de le distendre allait bientôt naître à la vie. Une vie belle mais dure, difficile, étant donné la disproportion entre les moyens dérisoires de la tribu et la puissance du reste de la création. C’était pourtant la bonne époque de l’année. Le froid tout blanc appartenait au passé depuis trois cycles complets de Lune. La rivière, qui avait coulé en grondant lorsque le froid blanc s’était transformé en eau, commençait à s’apaiser. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « Les montagnes mouvantes. »
Les landes d’Achernar par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les landes d’Achernar
Titre : Les landes d’Achernar
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les landes d’Achernar
« Le vent soufflait, humide et tiède, apportant à la forêt la richesse inépuisable des embruns arrachés aux crêtes déferlantes des vagues de la mer qui rauquait quelque part, là-bas, vers le Sud. Les cimes luisaient comme des chevelures mouillées et frissonnaient à chaque passage de l’onde brassée par les courants aériens. Sur les feuilles, les stomates largement ouverts absorbaient avidement les myriades de molécules porteuses de vie que recueillait le limbe et la mystérieuse alchimie végétale créait un nuage invisible d’oxygène qui enrichissait et régénérait l’atmosphère de la planète.
Il eût fallu être un dieu pour admettre que ces minuscules constructions hexagonales que sont les cellules et dans lesquelles se manifeste le miracle répété de la vie forment les seuls constituants des ensembles gigantesques, aux troncs bruns et lisses, pour les uns, gris et rugueux pour d’autres, qui entremêlent leurs bras immenses et flexibles pour maintenir l’invincibilité de la forêt. Celle-ci ne disputait le monde qu’à une autre puissance, monstrueusement démesurée comme elle : la mer. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « Les landes d Achernar. »
Les hydnes de Loriscamp par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les hydnes de Loriscamp
Titre : Les hydnes de Loriscamp
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les hydnes de Loriscamp
« Si en cruciverbiste amateur vous demandez autour de vous : quelle est la planète aux astronefs, inutile de préciser le nombre de lettres, neuf fois sur dix vous aurez la réponse exacte avant d’avoir terminé votre question : Fondia. Aucune autre définition ne s’applique mieux à ce monde du système de la Lyre qui possède, de par la grâce de la création et de quelque tour alchimique complexe, le sous-sol le mieux fourni en éléments métalliques utilisés, après traitement approprié, dans la
construction des vaisseaux de l’espace.
On nous apprend, dès l’aube des cours mnémoniques, en même temps que les rudiments du calcul mental, que le titane est le métal-roi et que son dauphin, l’ultra-titane, issu d’une métallurgie très élaborée, le surpasse en tout. C’est grâce à cette courte dynastie originale que les échanges interstellaires ont pu se développer avec une si remarquable rapidité. En raison de sa richesse en titane, Fondia est devenu un immense chantier, bien organisé, produisant à lui seul près du dixième des navires spatiaux de la Fédération. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « Les Hydnes de Loriscamp. »
Les drogfans de Gersande par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les drogfans de Gersande
Titre : Les drogfans de Gersande
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les drogfans de Gersande
« La soirée était très avancée. Tergo, le satellite vert courait au zénith, pourchassé par Siniar la lumineuse et Crilla baignait dans le double rayonnement réfléchi.
Maud Quarte, une admirable trierne tricône aux yeux pourpres, terminait de laquer avec un soin minutieux le deuxième cône dorsal de son dernier client, un riche commerçant crillien. Allongé sur la couche de mousse rose, le Crillien regardait par le jeu des miroirs grossissants le délicat travail de la trierne dont les trois cônes presque rubis, adorablement dressés, plaidaient en faveur de la meilleure clinique d’esthétique du système.
Le commerçant soupira et une onde de désir souleva son thorax puissant. Les longues jambes duveteuses de Maud n’avaient aucun besoin de massage pour conserver ce velouté exquis particulier aux triernes et les bandes de tissu soyeux qui tombaient mollement des épaules jusqu’aux mollets laissaient apparaître juste ce qu’il fallait pour contenter l’amateur de choses ravissantes sans dévoiler ce que la morale n’aurait pas permis. Le Crillien se demanda si l’esthéticienne accepterait quelques heures en sa compagnie. Ce devait être une admirable réceptrice si l’on en jugeait par la largeur de ses hanches. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « Les drogfans de Gersande. »
Les cristaux de Sigel Alpha par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les cristaux de Sigel Alpha
Titre : Les cristaux de Sigel Alpha
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les cristaux de Sigel Alpha
« Il est probable que vous ne connaissez pas, même de nom, Sigel Alpha, car il s’agit d’une planète dont le rattachement à la Fédération Galactique remonte à moins de trois siècles. Elle porte le numéro 807 sur l’abaque constitutionnel et si, après la lecture du récit qui va suivre, vous vous sentez pris d’une envie irrésistible de visiter ce petit monde de la bordure du Trapèze Omien, il est bon que vous sachiez que vous ne trouverez personne pour vous y conduire.
Etrange, n’est-ce pas, alors que rien ne signale sur les répertoires une anomalie quelconque ? Pas de forme élémentaire entraînant des phénomènes de létalité, pas de proximité stellaire abiotique, un environnement délicat à traverser mais non infranchissable et, pourtant, Sigel Alpha demeurera hors de votre portée.
Si vous êtes têtu, vous insisterez et sans perdre de temps irez-vous renseigner auprès d’un des agents de la Transgalactique de votre monde, lequel commencera par vous affirmer que rien n’est plus facile que la préparation de ce voyage, prendra donc votre réservation, s’il n’a jamais été questionné sur le même sujet puis, devant vous, pour respecter la règle des agences de transit, interrogera d’un doigt négligent l’ordinateur central. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « Les cristaux de Sigel Alpha. »
Les créateurs d’Ulnar par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les créateurs d’Ulnar
Titre : Les créateurs d’Ulnar
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les créateurs d’Ulnar
« En accord avec les lois de la mécanique cosmique, le tourbillon d’étoiles formant la dernière enveloppe d’espace et de matière avant le cœur de la Galaxie accueillit l’objet façonné par l’un des ensembles d’intelligences hantant l’immense spirale stellaire.
Malgré son incroyable vitesse, la masse de l’arrivant fut à peine suffisante pour distendre le champ gravifique à l’endroit de la résurgence en espace tridimensionnel durant une fraction de temps infime, presque ponctuelle. Le halo lumineux entourant la sphère de plasma s’atténua progressivement. La bulle formée de particules ionisées perdit de sa brillance. L’irisation externe et les chatoiements de la couche renversante se ternirent, rongés par l’intense agressivité du vide où errent les radicaux libres. La tache lumineuse s’effaça et le calme revint dans le sillage que traçait le navire d’exploration. En revanche, une effrayante concentration d’énergie vomie par les générateurs, continua à labourer les champs d’infraparticules éparses dans l’axe de la décélération.
Une fois de plus, le cent cinquante-quatrième astronef d’exploration lancé par les chantiers galactiques pour le Centre de Recherche de la Fédération, sortait des chenaux mystérieux de l’hyperespace et apparaissait en un lieu de l’univers à peine pressenti par nos sens imparfaits, après avoir évité les distorsions temporelles. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « Les créateurs d’Ulnar. »
La quête du Frohle d’Esylée par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La quête du Frohle d’Esylée
Titre : La quête du Frohle d’Esylée
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de La quête du Frohle d’Esylée
« Ports planétaires, cosmodromes, astroports, havres spatiaux, quels que soient les noms donnés aux ensembles techniques qui supportent la flotte de la Fédération, ils désignent ce qu’il y a de plus avancé dans le domaine scientifique et de plus rétrograde dans celui de la vie des espèces dites intelligentes.
Les très rares érudits sachant encore lire l’ancien terrien ou encore le gandien archaïque et possédant ou ayant accès aux écrits du passé, trouveraient sans aucun doute matière à réflexion en comparant les descriptions qui furent faites des grands ports maritimes des Anciens, à celles des cosmodromes modernes.
Nous pensons sincèrement qu’ils ne pourraient noter qu’une différence : la forme et les capacités d’évolution des navires. Mais pour le reste !…
Hyrogeronte ne se posait pas de telles questions en se traînant péniblement le long des murs d’acier bruni des entrepôts de la Condex. Son cerveau embrumé était tout entier accaparé par une seule idée, la plus importante qui soit en un tel lieu, à un tel moment, pour un tel individu : il allait pouvoir enfin boire un verre de kiral bien corsé. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « La Quête du Frohle d’Esylée. »
La plongée des corsaires d’Hermos par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La plongée des corsaires d’Hermos
Titre : La plongée des corsaires d’Hermos
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de La plongée des corsaires d’Hermos
« À mille cinq cents parsecs d’Alpha Centre, sur une ligne idéale, intemporelle, qui joindrait l’énorme étoile rouge du groupe au cœur de notre galaxie, un petit astre jaune, aussi ordinaire que peut l’être un solarien, apporte l’énergie sur un monde que vous chercheriez en vain dans les meilleurs répertoires fédéraux, mais que ses habitants ont baptisé Hermos.
Les Hermosans, ainsi qu’ils pourraient se faire appeler, n’ont jamais cherché à coloniser leur planète. Ils ont seulement choisi avec soin un secteur convenant à leur implantation et répondant à un certain nombre de critères. Puis ils l’ont aménagé, se réservant de le rendre agréable, puis résolument attractif au cours des ans.
Or, que pouvaient choisir les descendants de races maritimes, terriennes et galatéennes si ce n’est la proximité immédiate d’un océan. Cela convenait à leur attirance pour tout ce qui touche l’élément liquide, principe de vie et grand régulateur de leurs mondes d’origine et aussi à leur volonté de ne pas attirer l’attention sur leur présence en ces lieux écartés des routes balisées de la Fédération. »
Extrait de : J.L et D. Le May. « La plongée des corsaires d’Hermos. »
Contes extraordinaires par Edgar Allan Poe

Fiche de Contes extraordinaires
Titre : Contes extraordinaires
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1888
Traduction :
Editeur : Bnf
Sommaire de Contes extraordinaires
- Le scarabée d’or
- Le puits et le pendule
- Le portrait ovale
- La lettre volée
- Le chat noir
- Double assassinat dans la rue Morgue
- Hop-frog
- La vérité sur le cas de M. Valdemar
- Le corbeau
Première page de Le scarabée d’or
« Je nouai relation, il y a quelques années, avec un certain William Legrand. D’une bonne et ancienne famille protestante, il avait été riche jadis, mais des malheurs réitérés l’avaient réduit à la misère. Pour se soustraire à l’humiliation de ses revers, il abandonna la Nouvelle-Orléans, sa ville natale, et vint habiter l’île de Sullivan, près Charleston, dans la Caroline du Sud.
Cette île est fort bizarre. Elle a trois milles de long et n’est composée que de sable de mer, sa
largeur ne dépasse pas un quart de mille. Une crique, presque invisible, qui filtre au travers de roseaux peuplés d’oiseaux aquatiques, la sépare du continent. C’est une végétation faible et chétive ; on n’y rencontre pas un gros arbre. A l’extrémité occidentale, près du fort Moultrie, au milieu de constructions en bois, habitées l’été par des gens qui fuient les fièvres de Charleston, le palmier nain sétigère donne un peu d’ombre, c’est tout. Des broussailles de myrte couvrent le reste de l’île, et la transforment en un taillis parfumé, presque impénétrable. »
Extrait de : E. A. Poe. « Contes extraordinaires. »