Étiquette : Merritt
Sept pas vers Satan par A. Merritt
Fiche de Sept pas vers Satan
Titre : Sept pas vers Satan
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1928
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : NEO
Première page de Sept pas vers Satan
« Huit heures sonnaient quand je franchis les portes du Club des Explorateurs et m’arrêtai pour regarder un instant vers le bas de la Cinquième Avenue. Je fus alors assailli par la désagréable impression d’être surveillé qui m’avait intrigué en même temps qu’inquiété ces quinze derniers jours. Une curieuse sensation de froid et de picotements intérieurs du côté où se tiennent les observateurs, une bizarre espèce de tension accompagnée de fourmillements. C’est une sensibilité singulière que je partage avec la plupart des hommes qui passent une grande partie de leur existence dans la jungle ou le désert. Il s’agit du retour atavique d’un sixième sens primitif, puisque tous les sauvages en sont doués jusqu’à ce qu’on leur fasse goûter l’alcool de l’homme blanc.
L’ennui, c’est que j’étais incapable de localiser la sensation. Elle semblait s’infiltrer en moi de tous »
Extrait de : A. Merritt. « Sept pas vers Satan. »
Rampe, ombre, rampe ! par A. Merritt
Fiche de Rampe, ombre, rampe !
Titre : Rampe, ombre, rampe !
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1934
Traduction : F. Truchaud
Editeur : NEO
Première page de Rampe, ombre, rampe !
« Quatre suicides
D’une humeur assez morose, je défis mes bagages au Club des Explorateurs. La nuit précédente, je m’étais réveillé sur ma couchette en proie à un abattement singulièrement déplaisant ; depuis, je n’avais pas réussi à m’en défaire. Cela ressemblait à l’écho d’un cauchemar dont j’avais oublié les détails, mais qui était toujours tapi juste au-delà du seuil de ma conscience. Et j’avais une autre raison d’être irrité.
Bien sûr, je ne m’étais pas attendu à ce que le conseil municipal au grand complet soit venu sur le quai pour m’accueillir. Mais l’absence de Bennett comme celle de Ralston commençait à prendre l’aspect d’une tragédie majeure de la négligence. J’avais écrit à l’un et à l’autre avant de m’embarquer et je pensais qu’au moins l’un des deux serait venu m’attendre.
C’étaient les deux amis les plus proches que j’aie jamais eus, et l’étrange courant d’hostilité entre eux m’avait souvent amusé. En fait, ils s’estimaient »
Extrait de : A. Merritt. « Rampe, ombre, rampe. »
Les habitants du mirage par A. Merritt
Fiche de Les habitants du mirage
Titre : Les habitants du mirage
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1932
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : J’ai lu
Première page de Les habitants du mirage
« Des bruits dans la nuit
Je redressai la tête et j’écoutai, non seulement l’ouïe en alerte mais aussi tous les nerfs à fleur de peau, guettant le renouvellement du bruit qui m’avait réveillé. Le silence régnait, un silence profond. Pas un frémissement dans les branches de la sapinière qui entourait notre petit camp. Pas le moindre mouvement furtif d’animal dans les broussailles. À travers les flèches des arbres, les étoiles luisaient faiblement dans le bref crépuscule qui sépare le coucher du soleil de son lever au commencement de l’été en Alaska.
Un coup de vent courba la cime des sapins, ramenant le bruit – le son d’une enclume qui résonne sous les coups d’un marteau.
Je me dégageai de ma couverture et contournai les braises noircissantes du feu pour rejoindre Jim. Sa voix m’arrêta.
– Ça va, Leif. J’ai entendu.
Le vent soupira, mourut – et avec lui moururent les vibrations du coup frappé sur l’enclume. Avant que nous ayons eu le temps de parler, le vent reprit. »
Extrait de : A. Merritt. « Les habitants du mirage. »
Le visage dans l’abîme par A. Merritt
Fiche de Le visage dans l’abîme
Titre : Le visage dans l’abîme
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1931
Traduction : P. Chwat
Editeur : J’ai lu
Première page de Le visage dans l’abîme
« SUARRA
Nicholas Graydon se trouva à Quito, nez à nez avec Starrett. Plus exactement, c’est là que Starrett le dénicha. Le nom du grand aventurier de la côte Ouest avait souvent été prononcé devant Graydon, mais leurs chemins ne s’étaient jamais croisés. Sa curiosité était vive lorsqu’il ouvrit sa porte au visiteur.
Starrett vint immédiatement au fait. Graydon avait-il entendu parler du convoi apportant à Pizarre le trésor constituant la rançon de l’Inca Atahualpa ? Savait-il que ceux qui le conduisaient, en apprenant l’assassinat de leur roi par ce garçon boucher de conquistador, avaient changé de route et caché le trésor quelque part dans le désert andin ?
Cette histoire était venue des centaines de fois aux oreilles de Graydon, qui avait même envisagé de se mettre en chasse. Il le dit. Starrett fit un signe d’approbation. »
Extrait de : A. Merritt. « Le visage dans l’abîme. »
Le gouffre de la Lune par A. Merritt
Fiche de Le gouffre de la Lune
Titre : Le gouffre de la Lune
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1919
Traduction : H. Wertheuner
Editeur : J’ai lu
Première page de Le gouffre de la Lune
« SUR LE CHEMIN LUNAIRE
J’avais passé deux mois sur les îles d’Entrecasteaux, occupé à réunir les éléments nécessaires aux derniers chapitres de mon livre sur la flore des îles volcaniques du Pacifique sud. La veille, j’avais atteint Port Moresby et j’avais surveillé de près l’embarquement de mes spécimens sur le Reine du Sud. Assis sur le pont supérieur, je pensais avec une certaine nostalgie à la distance qui me séparait de Melbourne, et à celle encore plus considérable qui séparait Melbourne de New York.
C’était l’une de ces matinées jaunâtres de Papua où la ville apparaît sous son aspect le plus sombre, le plus ténébreux. La couleur ocre du ciel rappelait »
Extrait de : A. Merritt. « Le gouffre de la Lune. »
La nef d’Ishtar par A. Merritt
Fiche de La nef d’Ishtar
Titre : La nef d’Ishtar
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1924
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de La nef d’Ishtar
« Un parfum étrange s’exhalait de la pierre en une volute dont la caresse effleurait le visage de Kenton comme une main câline. Ce parfum, dont l’odeur insolite et mystérieusement troublante évoquait des images furtives et jamais vues, des arabesques de pensées qui s’évanouissaient avant d’être appréhendées, il l’avait senti dès l’instant où il avait sorti de sa caisse l’objet que Forsyth, le vieil archéologue, avait exhumé du linceul de sable recouvrant l’antique Babylone et lui avait expédié.
Une fois encore, Kenton examina le bloc. Un mètre vingt de long, une hauteur un peu supérieure, une largeur imperceptiblement inférieure. Il était d’un jaune éteint et le poids des siècles lui était un voile presque visible. Une seule de ses faces portait une inscription d’une douzaine de lignes parallèles, des cunéiformes archaïques gravés sous le règne de Sargon d’Akkad quelque six mille ans plus tôt si les déductions de Forsyth étaient exactes. La surface de la pierre était crevassée, grêlée et les caractères aigus à demi effacés.
Kenton se pencha davantage au-dessus du monolithe et les arabesques parfumées l’enserrèrent plus étroitement, s’accrochant à lui comme un buisson de vrilles, comme de minuscules doigts nostalgiques et suppliants, des doigts qui imploraient… »
Extrait de : A. Merritt. « La nef d’Ishtar. »
La femme-renard par A. Merritt
Fiche de La femme-renard
Titre : La femme-renard
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1946
Traduction : J. Lenclud
Editeur : NEO
Première page de La femme-renard
« Le chemin montait en lacets, parmi les pins, jusqu’au sommet de la montagne, en empruntant de très antiques degrés creusés à même le versant. Ces marches étaient si spacieuses que vingt personnes eussent pu les gravir de front. Sur leurs dalles grises, usées depuis des siècles par le pas des hommes, des lichens orangés et bruns traçaient d’étranges hiéroglyphes, des mousses couleur d’émeraude en tapissaient les anfractuosités. Par endroits elles affrontaient vaillamment la pente, droites et raides comme un véritable escalier, mais il leur arrivait aussi de contourner, avec nonchalance, les bastions escarpés.
On sentait palpiter leur âme… une âme douce et patiente infiniment. »
Extrait de : A. Merritt. « la Femme Renard. »
La femme du bois par A. Merritt
Fiche de La femme du bois
Titre : La femme du bois
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1926
Traduction : J.-P. Gratias, J.-P. Moumon, F.-M. Watkins, G. H. Gallet
Editeur : NEO
Sommaire de La femme du bois
- Comment Circé fut découverte
- Quand les anciens dieux se réveilleront
- La route blanche
- La porte des dragons
- Les êtres de l’abîme
- Trois lignes de vieux français
- La femme du bois
- Le dernier poète et les robots
- Le faux bourdon
- Le défi de l’au-delà
Première page de Comment Circé fut découverte
« Rien n’est plus difficile à présenter que les récits de découvertes archéologiques.
Les sujets en sont, en général, aussi arides que le sable auquel on les arrache. Mais souvent, sous ce sable, reposent des trésors qui sont aussi précieux pour notre imagination que les objets du passé peuvent l’être pour ceux qui les découvrent.
Cependant, aussi passionnant que soit un sujet, il est bien difficile d’en extraire de quoi susciter l’enthousiasme ou stimuler l’intérêt de nos lecteurs ; de l’arracher à plusieurs couches de briques et de pierres qui s’effritent pour lui redonner l’éclat de la nouveauté ; de ressusciter les voix de ceux qui autrefois rirent ou pleurèrent entre des murs aujourd’hui en ruines ; de faire sonner de nouveau, dans des demeures »
Extrait de : A. Merritt. « La femme du bois. »
Brûle, sorcière, brûle ! par A. Merritt
Fiche de Brûle, sorcière, brûle !
Titre : Brûle, sorcière, brûle !
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1933
Traduction : G.-H. Gallet
Editeur : NEO
Première page de Brûle, sorcière, brûle !
« Je suis médecin, neurologue, spécialiste des maladies mentales, expert en psychopathologie. Je travaille en relation étroite avec deux des principaux hôpitaux de New. York et je me flatte de nombreuses distinctions aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger.
Si je donne ces précisions au risque d’être identifié, ce n’est pas par gloriole, mais parce que je désire montrer que j’ai la compétence requise pour observer et porter un jugement scientifique autorisé sur les événements singuliers que je vais rapporter.
Je mentionne le risque d’être identifié parce que mon nom n’est pas Lowell. Ce n’est qu’un pseudonyme, comme les noms de tous les autres personnages. Au fur et à mesure de mon récit, les raisons de cette mise à distance deviendront de plus en plus évidentes.
J’ai pourtant la conviction profonde que les faits et les observations qui sont regroupés dans mes notes sous la rubrique « les Poupées de Mme Mandi- »
Extrait de : A. Merritt. « Brûle, sorcière, brûle. »