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La fleur de verre par G. R. R. Martin

Fiche de La fleur de verre

Titre : La fleur de verre
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 2014
Traduction : P.-P. Durastanti, E. Holstein, J. Schmitt
Editeur : ActuSF

Sommaire de La fleur de verre

  • Fleur de verre
  • Une nuit au chalet du lac
  • Cette bonne vieille Mélodie
  • Le régime du singe
  • Les hommes aux aiguilles
  • Y a que les gosses qui ont peur du noir
  • On ferme !

Première page de Fleur de verre

« Un jour, alors que je n’étais encore qu’une jouvencelle dans la pleine gloire de ma véritable jeunesse, un garçon m’offrit une fleur de verre en gage de son amour.
Je l’avoue, il y a bien longtemps que j’ai oublié comment il s’appelait, bien qu’il fût un jeune homme remarquable et raffiné. Le présent qu’il me fit était à son image. Si, sur les mondes d’acier et de plastique où j’ai passé mes vies, l’art ancestral des souffleurs de verre s’est perdu, l’artisan anonyme qui façonna ma fleur s’en souvenait, lui, parfaitement.
Sa fine tige de verre, longue et délicate, s’incurve, gracile, pour éclore en une corolle aux impossibles détails de la taille de mon poing. Tout y est, capturé, figé pour l’éternité dans le cristal. Les pétales longs ou fins s’y chevauchent, explosant autour du cœur dans un lent chaos transparent posé sur une couronne de six larges feuilles tombantes aux veinures intactes, toutes uniques. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « La fleur de verre. »

Les portes de l’eden par B. Stableford

Fiche de Les portes de l’eden

Titre : Les portes de l’eden
Auteur : B. Stableford
Date de parution : 1983
Traduction : J. Schmitt
Editeur : Galaxie / Opta

Première page de Les portes de l’eden

« Tandis que tu avances dans le couloir, les mains jaillissent des murs, tâtonnant de leurs doigts gourds et visqueux, à la recherche de tes bras et de tes chevilles. Tes cheveux se prennent dans les toiles d’araignée qui caressent ton visage, et tu sens les yeux des grosses araignées t’épier. Elles ne bougent pas, mais ce n’est pas rassurant pour autant.
Des fantômes existent à proximité, mais tu ne les verras jamais. Ils habitent dans l’épaisseur des murs, là où préfèrent vivre les fantômes, en coexistence avec la pierre froide. Telle est ta destinée : enseveli pour l’éternité dans le roc, obligé d’errer à l’intérieur des barrières qui séparent les espaces où vivent les autres.
Les autres ?
Tu es en ce moment l’un de ces autres. Une créature éphémère ; le songe dénué de sens des acides nucléiques, un pion dans le grand jeu de la vie. Chair et sang – une chair faite pour ressentir la douleur ; un sang qui t’emplit à tel point que la moindre piqûre d’épingle te crèvera, te videra, te flétrira ; et le vampire se nourrira de toi jusqu’à ce que, desséché, consumé, tu coures te réfugier au sein glacial des murs. 
 »

Extrait de : B. Stableford. « Les portes de l’Éden. »

Shiva destructeur par G. Benford et W. Rostler

Fiche de Shiva destructeur

Titre : Shiva destructeur
Auteur : G. Benford et W. Rotsler
Date de parution : 1980
Traduction : J. Schmitt
Editeur : Opta

Première page de Shiva destructeur

« IL avait voyagé à travers le vide silencieux d’innombrables millénaires – depuis la formation du système solaire. Sa masse grise et noire, à l’écart de l’essaim hurlant, le précédait de loin, tel un émissaire de ce qui allait survenir. Le bloc irrégulier, fait de roche et de fer, pénétra dans l’atmosphère quelque part au-dessus de l’est de l’Iran et, s’échauffant rapidement, laboura d’un sillon de feu le paisible soir d’été.
Il avait des compagnons – petits et gros – qui s’embrasaient brièvement en laissant une longue traînée ardente avant de se consumer ; ou qui, déviés par la couche d’air de plus en plus dense, repartaient en tourbillonnant dans l’espace pour entamer une nouvelle trajectoire. Mais le plus gros, toujours flamboyant, poursuivait sa descente.
L’atmosphère l’avait ralenti, mais il possédait encore une vitesse vertigineuse quand il heurta la Terre à Biskra, près de la frontière tunisienne. En un instant, le météore eut effacé de la carte la tortueuse cité arabe. Là où vivaient quarante-six mille personnes encore un instant plus tôt, il ne restait plus que de la fumée, un cratère brûlant dont le fond  »

Extrait de : G. Benford et W. Rotsler. « Shiva le destructeur. »

L’adepte bleu par P. Anthony

Fiche de L’adepte bleu

Titre : L’adepte bleu (Tome 2 sur 7 – L’adepte bleu)
Auteur : P. Anthony
Date de parution : 1981
Traduction : J. Schmitt
Editeur : L’atalante

Première page de L’adepte bleu

« licorne

Une licorne solitaire galopait à travers prés en direction du Château Bleu. C’était un mâle, à la robe lustrée de couleur bleu foncé, aux pattes postérieures s’ornant d’un talon et d’un cou-de-pied rouges, et à la corne élégamment spiralée. Tout en allant, il jouait une mélodie à l’aide de cette corne creuse, dont le son rappelait le timbre moelleux du saxophone. Portées par l’air, les notes le précédaient à travers les prés.
Stile s’approcha du parapet et regarda en bas. C’était un homme tout petit mais très robuste, un ancien jockey qui n’avait pas perdu la forme. Il était vêtu d’une chemise et d’un pantalon de coutil bleus, quoique d’aucuns jugeassent que ni l’un ni l’autre ne convenaient à sa position. Toutefois sa position était telle qu’il pouvait les ignorer impunément – jusqu’à un certain point.
— « Clip ! » s’exclama-t-il, en reconnaissant le visiteur. « Hé, Neysa, ton frère est là !  »

Extrait de : P. Anthony. « L’adepte bleu – L’Adepte Bleu. »

L’infini éclaté par P. Anthony

Fiche de L’infini éclaté

Titre : L’infini éclaté (Tome 1 sur 7 – L’adepte bleu)
Auteur : P. Anthony
Date de parution : 1980
Traduction : J. Schmitt
Editeur : L’atalante

Première page de L’infini éclaté

« toboggan

Il marchait d’un air assuré et les autres lui témoignaient pour la plupart une subtile déférence. Quand il se déplaçait dans une direction donnée, la voie s’ouvrait commodément devant lui, par une heureuse coïncidence ; quand son regard croisait un regard, l’autre tête s’inclinait significativement. Il était un serf, comme tous les autres, nu et sans marque de supériorité physique ; en vérité, c’eût été le comble du mauvais goût que de lui accorder ouvertement de la considération. Et pourtant il était un géant, ici. Il se nommait Stile.
Stile mesurait un mètre cinquante et pesait cinquante kilos. Dans l’ancien parler, il eût mesuré quatre pieds, onze pouces, et pesé un quintal, ou huit stones ; ou encore quinze paumes et cent livres. Ses congénères mâles pouvaient le dépasser d’un demi-mètre et de vingt-cinq kilos.
Il était heureusement proportionné sans être exceptionnellement musclé ; bien de sa personne, sans être beau. Il n’accordait pas facilement son  »

Extrait de: P. Anthony. « L’adepte bleu – L’infini éclaté. »

Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale par M. J. Moorcock

Fiche de Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale

Titre : Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1982
Traduction : D. Hersant, J. Schmitt
Editeur : Opta

Sommaire de Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale

  • Le seigneur des airs
  • Le léviathan des terres
  • Le tsar d’acier

Première page de Le seigneur des airs

« LE FUMEUR D’OPIUM DE L’ILE DE ROWE

Au printemps de l’année 1903, sur le conseil de mon médecin, j’eus l’occasion de visiter cette magnifique et lointaine portion de terre située au milieu de l’océan Indien, que j’appellerai l’île de Rowe. Par suite de surmenage, je me trouvais victime de ce qu’à notre époque les charlatans se plaisent à qualifier d’« épuisement nerveux » ou même de « dépression ». En d’autres termes, j’étais complètement à plat et j’avais besoin d’un long repos très loin de tout. Je possédais quelques intérêts dans la compagnie minière qui constitue l’unique industrie de l’île (si l’on excepte la religion !) ; je savais que le climat de cette île était idéal, tout comme sa situation, ce qui en fait l’un des lieux les plus salubres du monde, à plus de quinze cents miles de toute forme de civilisation. »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale. »

L’empire interstellaire 1 par J. Brunner

Fiche de L’empire interstellaire 1

Titre : L’empire interstellaire 1
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1976
Traduction : J. Schmitt
Editeur : Opta

Première page de L’empire interstellaire 1

« L’AUTEL D’ASCONEL

Au terme de presque dix années, le moment était enfin arrivé. Il se sentait prêt à affronter la tâche qu’il avait à accomplir.
Spartak d’Asconel ferma le dernier des livres qu’il avait consultés par centaines, respira profondément et jeta un regard circulaire autour de sa cellule. D’autres livres s’entassaient sur toutes les étagères, à côté d’enregistrements sur bandes, sur cristaux et sur disques, de bobines de microfilms et de piles de manuscrits  – autant de résultats du tri qu’il s’était efforcé, durant une décennie, d’opérer parmi la somme inouïe des connaissances emmagasinées sur la planète Annanmonde.
Pour transmuter ce savoir en enseignement, il lui suffirait de saisir le micro de son magnétophone et de se mettre à parler. Pourtant les choses n’étaient pas aussi simples, car ce seul instant allait bouleverser son existence  – non dans son aspect matériel comme le jour où il avait définitivement quitté Asconel, mais subjectivement. Cette prise de conscience lui laissa une impression de flottement  – comme s’il était resté suspendu dans l’espace, entre deux planètes. »

Extrait de : J. Brunner. « L’empire interstellaire 1. »