Étiquette : Spinrad
L’enfant de la fortune par N. Spinrad
Fiche de L’enfant de la fortune
Titre : L’enfant de la fortune
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1985
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de L’enfant de la fortune
« C’est ainsi qu’après moult storias racontant l’aventure éternelle dans ses multiples incarnations temporelles et extratemporelles, je me résous enfin ici à exposer l’histoire de mon propre wanderjahr telle qu’elle demeure ancrée au plus profond des souvenirs de mon cœur. Rétameurs, enfants de la route, samouraïs sans maître, troubadours, hippies, Roms, Archies, ermites zen et cow-boys, d’innombrables avatars du bohémien archétype ont suivi la Route pavée de briques jaunes qui serpente éternellement à travers l’espace et le temps depuis les villages et les forêts les plus reculés de la Terre préhistorique jusqu’aux San Francisco et Samarkand de l’histoire mythique, via les premières multiarches qui affrontèrent les océans stellaires à une vitesse désespérément infra-luminique, jusqu’aux cités célestes des mondes les plus reculés. Les chanteurs passent, et les avatars aussi, mais la chanson »
Extrait de : N. Spinrad. « L’enfant de la fortune. »
L’autre côté du réel par N. Spinrad
Fiche de L’autre côté du réel
Titre : L’autre côté du réel
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 2015
Traduction : J. Martinache, I. D. Philippe
Editeur : Milady
Sommaire de L’autre côté du réel
- Les avaleurs de vide
- Deus ex
Première page de Les avaleurs de vide
« Dans un scintillement d’arcs-en-ciel lancés par la combinaison-miroir qui lui collait à la peau, dans un tourbillon de cape noire, Jofe D’mahl surgit de l’écran-chatoiement formant la paroi intérieure du grand salon à bord de son vaisseau, accompagné des premières mesures de la Cinquième Symphonie de Beethoven. L’écran se rida en passant par toutes les couleurs du spectre tandis que la chair de D’mahl le traversait, annonçant visuellement sa présence par des lumières stroboscopiques aux reflets mercuriels et aux effets Doppler. Des têtes se tournèrent, des corps se figèrent et la réception s’interrompit le temps d’un long battement de cœur cependant qu’il saluait ses invités d’une légère inclinaison du buste teintée d’ironie. Puis la soirée reprit son rythme lorsqu’il s’avança sur le sol couvert de brouillard et se dirigea vers un plateau flottant chargé de flambois. Il avait fait son entrée.
D’mahl choisit une sphère violette, fourra le flambois dans sa bouche et mordit dans une spongiosité friable, exquise, qui l’emporta, irrésistible lame de velours, vers un orgasme gustatif. Un assortiment inédit, création d’une certaine Lina Wolder, recommandé par Jiz, et, comme d’habitude, elle avait déniché une perle. Il incorpora le »
Extrait de : N. Spinrad. « L’autre côté du réel. »
Il est parmi nous par N. Spinrad
Fiche d’Il est parmi nous
Titre : Il est parmi nous
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 2009
Traduction : S. Denis, R. C. Wagner
Editeur : J’ai lu
Première page d’Il est parmi nous
« — Amuse-toi bien à sauver l’Univers, Dex ! fit sèchement Ellie. Et tente de ne pas descendre trop de bière !
— Tu es vraiment obligée de me gâcher le plaisir ? marmonna Dexter Lampkin avec aigreur.
Elle lui déposa un bécot sur la joue.
— C’est juste que je préférerais que tu n’enroules pas ta foutue Alfa autour d’un arbre, est-ce trop demander ? dit Ellie. On fait la paix ?
— On fait la paix, grogna Dexter avant de refermer la porte derrière lui.
Ça faisait bien trois ans qu’il se rendait à ces machins du premier mercredi du mois. Une douzaine de fans de son roman depuis longtemps épuisé, auto-proclamés « Transformationalistes », se réunissaient pour boire de la bière et faire tourner un joint avec des airs de conspirateurs, en se persuadant qu’ils finiraient par sauver le monde. »
Extrait de : N. Spinrad. « Il est parmi nous. »
Grève infernale par N. Spinrad
Fiche de Grève infernale
Titre : Grève infernale
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 2014
Traduction : A. Mottier
Editeur : Goater
Sommaire de Grève infernale
- Grève infernale
- Aucun regret, aucune retraite, aucune reddition
- L’anormale nouvelle réalité
Première page de Grève infernale
« — Avance !
— Aïe ! Ça fait mal !
— C’est fait pour. Il n’y a rien de personnel là-dedans.
La dernière chose dont pouvait se souvenir Jimmy DiAngelo était le lit d’hôpital dans lequel il claquait ; et voilà que maintenant il se retrouvait à se faire botter son cul nu par un taser électrique en forme de fourche, manié par un démon de plus de deux mètres à la peau rouge et bâti comme un joueur de dernière ligne de football américain.
Les vapeurs de soufre, l’humidité ambiante et les cent degrés qui régnaient dans le lieu rendaient cela pire qu’un défilé du 1er mai à La Nouvelle-Orléans. Ça puait comme dans un vestiaire rempli de chaussettes abandonnées que l’on aurait trempées dans de la pisse de chat. »
Extrait de : N. Spinrad. « Grève infernale. »
En direct par N. Spinrad
Fiche d’En direct
Titre : En direct
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1994
Traduction : B. Sigaud
Editeur : Gallimard
Première page d’En direct
« 16 h 45
La climatisation de la Blazer encapsulait Toby Inman, l’abritant des 35 degrés de la température extérieure et du smog saturé de cette journée de juin, mais elle ne pouvait en rien le blinder contre l’ennui agressif distillé par une circulation qui avançait par à-coups. Aussi, tout en se traînant sur Sunset en direction de la station, Toby se surprit-il une fois de plus, comme des millions d’autres Angelenos, à regretter sincèrement de ne pas pouvoir aller au boulot en métro.
Même si son emploi du temps le faisait circuler à contresens du flux sortant et, théoriquement, en dehors des heures de pointe, même si sa navette journalière entre Van Nuys et East Hollywood n’était qu’un saut de puce selon les normes de Los Angeles, il lui fallait malgré tout, quels que soient les trésors d’ingéniosité qu’il déployait dans le choix de ses itinéraires, une demi-heure minimum pour se rendre à son travail dans l’embouteillage qui paralysait L.A. de façon plus ou moins permanente. »
Extrait de : N. Spinrad. « En direct. »
Deus ex par Norman Spinrad
Fiche de Deus ex
Titre : Deus ex
Auteur : Norman Spinrad
Date de parution : 1992
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : Denoël
Première page de Deus ex
« On dit que ce sont les derniers jours, que maman Gaïa a été assassinée par ses rejetons dégénérés, que les récifs sont couverts de cadavres coralliens, que la glace continue à fondre, les eaux à monter et la biosphère à se liquéfier sous le soleil supertropical comme une grosse méduse échouée sur le rivage de Mars.
Nous sommes les descendants et les descendantes de vieux singes moins que sages, c’est sûr. Mais par ailleurs, un de nos livres sacrés dit que nous sommes tous faits de glaise. Vu nos origines, on s’en est donc peut-être pas trop mal tirés ! Et de par mon métier, j’ai acquis la certitude que même les entités de l’Autre Côté jouent seulement de leur mieux les cartes que quelqu’un d’autre leur a données…
Il me revient que c’est là une mauvaise attitude. Mais beaucoup de ceux qui disent ça me payent grassement pour l’adopter dans leurs propres combines. »
Extrait de : N. Spinrad. « Deus Ex. »
Chants des étoiles par N. Spinrad
Fiche de Chants des étoiles
Titre : Chants des étoiles
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1980
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Pocket
Première page de Chants des étoiles
« LOU BLEU LIMPIDE
C’ÉTAIT un après-midi magnifique pour faire de l’aigle et Lou Bleu Limpide avait mis le cap au sud-est, laissant le monde derrière lui. Il survolait les contreforts de la Sierra, tachetés d’ombre comme une pièce froissée de velours vert, et le ciel libre de tout nuage l’emplissait d’un bonheur bleu et limpide. Tel un oiseau, il percevait les écarts et les plongeons des courants aériens au-dessus des montagnes. Il était Lou Bleu Limpide, le maître parfait de la Voie Bleue et Limpide. Dans les villes, les communautés et les fermes d’Aquaria, il lui incombait de purifier le karma des autres mais ici, seul dans le Bleu Limpide du ciel, il trouvait lui-même sa voie. Tout maître se doit de suivre la voie qu’il a tracée.
Suspendu sous son aigle bleu limpide gonflé d’hélium, Lou flottait à la fois dans le temps et dans l’espace. Vu du sol, il semblait porté par une aile uniquement composée d’air, pratiquement invisible. »
Extrait de : N. Spinrad. « Chants des étoiles. »
Ces hommes dans la jungle par N. Spinrad
Fiche de Ces hommes dans la jungle
Titre : Ces hommes dans la jungle
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1967
Traduction : M. Pétris
Editeur : Milady
Première page de Ces hommes dans la jungle
« Bart Fraden était assis sur le bord de son bureau, dans une attitude à la fois tendue et nonchalante, tel un grand félin au repos. Après tout, merde ! se dit-il en mordant voracement dans la chair succulente de la cuisse de faisan. Une planque pareille ne pouvait pas durer éternellement.
Il rejeta avec désinvolture la cuisse entamée dans le précieux plateau d’argent posé sur le bureau en noyer ciré, prit la bouteille de vin du Rhin bien frais à demi pleine et en but une rasade pour faire passer la bouchée de gibier. Le jaja était bon, foutrement bon même – et il avait intérêt à l’être, vu que chaque bouteille de cette gnôle coûtait 30 confédollars à l’État libre de la Ceinture. Le faisan, par contre, était un peu sécot. Trop cuit. Mais, admit volontiers Fraden, Ah Ming a encore bien du mérite à se concentrer sur ses fourneaux pendant que ce cher vieil État libre se déglingue autour de nous. »
Extrait de : N. Spinrad. « Ces hommes dans la jungle. »
Bleue comme une orange par N. Spinrad
Fiche de Bleue comme une orange
Titre : Bleue comme une orange
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1999
Traduction : R. C. Wagner
Editeur : J’ai lu
Première page de Bleue comme une orange
« À Panem et Circenses », dit Mervin Appelbaum à Monique Calhoun.
Et il porta un toast avec un dernier verre de Champagne de prix, tandis que le vol RightStuff en provenance de Tripoli quittait sa trajectoire d’attente pour traverser la couverture nuageuse et effectuer son approche finale de l’aéroport international de Newark.
« Aux Jardins d’Allah », répondit-elle avec un semblant de sourire tout en levant un semblant de verre.
Son client ignorait que l’étiquette apposée par elle sur le projet constituait une référence sarcastique à un motel miteux d’Hollywood où de célèbres lions littéraires du XXe siècle comme Fitzgerald et Faulkner avaient pondu non sans peine des scénarios de films pour les usines à rêves capitalistes en anesthésiant leur conscience dans un océan d’alcool.
Ce sont les gens comme vous qui rendent ce boulot écœurant, Mervin, se retint-elle d’ajouter. »
Extrait de : N. Spinrad. « Bleue comme une orange. »