Étiquette : Straschitz

 

Running man par S. King (R. Bachman)

Fiche de Running man

Titre : Running man
Auteur : Stephen King (R. Bachman)
Date de parution : 1982
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu

Première page de Running man

« Les yeux mi-clos, elle s’efforçait de lire le thermomètre à la lumière froide qui tombait de la fenêtre. Derrière elle, dans la bruine incessante, se dressaient les autres immeubles de Co-Op City. Au-dessous, dans le puits d’aération, du linge grisâtre séchait sur des fils. Tout en bas, des rats et des chats de gouttière bien nourris fouillaient dans les tas d’ordures.

Elle regarda son mari. Il était assis à la table, fixant le Libertel avec un regard d’une totale vacuité. Il faisait
ça depuis des semaines. Ça ne lui ressemblait pas. Il avait toujours détesté le Libertel. Bien sûr, il y en avait un dans chaque appartement  ― c’était la loi – mais il n’était pas encore interdit de l’éteindre. La loi de 2021 sur la prestation obligatoire n’avait pas obtenu (à six voix près) la majorité requise des deux tiers. D’habitude, il ne la regardait jamais. Depuis que Cathy était malade, il suivait tous les jeux. En le voyant ainsi, une peur insidieuse s’emparait d’elle. »

Extrait de : S. King (R. Bachman). « Running man. »

Chantier par S. King (R. Bachman)

Fiche de Chantier

Titre : Chantier
Auteur : Stephen King (Richard Bachman)
Date de parution : 1981
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu

Première page de Chantier

« Mais la guerre du Vietnam était finie, et la vie continuait.
Par un chaud après-midi d’août 1972, le camion de la chaîne de télé WHLM était garé, près de Westgate, devant le péage de l’autoroute 784. Une petite foule s’était assemblée autour d’un podium dressé à la hâte : de simples planches sur lesquelles on avait jeté une toile de tente. Derrière le podium, en haut d’un talus herbeux, se trouvaient les cabines de péage. Devant, des terres marécageuses s’étendaient jusqu’à la lisière de la ville.
En attendant que le maire et le gouverneur arrivent pour la cérémonie d’inauguration, un jeune journaliste nommé Dave Albert et ses collaborateurs effectuaient une série d’interviews pour connaître l’opinion de l’« homme de la rue ».
Il tendit son micro à un vieil homme portant des lunettes à verres teintés. »

Extrait de : S. King (R. Bachman). « Chantier. »

Pavane par K. Roberts

Fiche de Pavane

Titre : Pavane
Auteur : Keith Roberts
Date de parution : 1968
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Le livre de poche

Première page de Pavane

« Par une chaude soirée de l’an 1588, dans le palais royal de Greenwich, aux portes de Londres, une femme se mourait ; dans sa poitrine, dans son abdomen, les balles d’un assassin. Son visage était ridé, ses dents noircies, et la mort ne lui prêtait nulle dignité. Elizabeth Ire, la Grande Elizabeth, reine d’Angleterre, n’était plus.
La rage des Anglais ne connut pas de bornes. Un seul mot, un murmure, suffisait ; un jeune benêt, mis en pièces par la foule, appelait sur lui la bénédiction du Pape… Les catholiques anglais, saignés à blanc par les amendes, portant toujours le deuil de la reine d’Écosse, n’ayant pas oublié le sanglant Soulèvement du Nord, durent faire face à de nouveaux pogroms. À contrecœur, pour assurer leur survie, ils prirent les armes contre leurs compatriotes, tandis que l’incendie allumé par les massacres de Walsingham s’étendait à tout le pays, mêlant à la lumière des feux d’alarme les sombres flammes des autodafés. »

Extrait de : K. Roberts. « Pavane. »

Les furies par K. Roberts

Fiche de Les furies

Titre : Les furies
Auteur : Keith Roberts
Date de parution : 1966
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Le masque

Première page de Les furies

« On peut les nommer les Gardiens. La chose qu’ils gardaient si jalousement n’était pas matérielle dans le sens où nous l’entendons. Elle avait du volume, mais pas de forme ; de la masse, mais pas de dimension. Bouillonnant nœud de mémoire, frémissant arbre de sagesse, elle avait bourgeonné à travers l’espace, ballottée par les courants gravitationnels, léchée par les flammes blanches des novæ. Et elle avait atteint la Terre…

Peut-être les Gardiens étaient-ils las. Pour eux, Vanderdecken était une créature éphémère et le millénium des Ahasuerws, guère plus que le lent clignement d’un œil. Leur voyage s’étendait à l’infini dans l’avenir comme dans le passé, loin, loin, loin avant notre ère, jusqu’au jour, peut-être, de la Première Création. Et les Gardiens eux-mêmes avaient oublié d’où ils venaient, et n’avaient jamais su comment ils avaient propagé leur espèce. »

Extrait de : K. Roberts. « Les Furies. »

Un bonheur insoutenable par I. Levin

Fiche de Un bonheur insoutenable

Titre : Un bonheur insoutenable
Auteur : Ira Levin
Date de parution : 1970
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu

Première page de Un bonheur insoutenable

« Piliers de béton blancs et aveugles d’une ville, géants entre de moindres géants, entourant une vaste place rase où s’ébattaient quelque deux cents enfants encadrés par une douzaine de surveillantes en blouses blanches. La plupart des enfants – nus, bruns, aux cheveux noirs – rampaient à travers des cylindres jaunes et rouges, jouaient à la balançoire ou faisaient de la gymnastique par petits groupes ; mais dans un coin ombragé, assis en demi-cercle sur un quadrillage de marelle incrusté dans le sol, quatre d’entre eux écoutaient un cinquième parler.

— Ils attrapent des animaux, les mangent et s’habillent avec leurs peaux, disait celui qui parlait, un petit garçon de huit ans. Et aussi, ils se… « battent ». Ça veut dire qu’ils se font mal, exprès, avec leurs mains ou bien avec des pierres ou des bâtons. Ils ne s’aiment pas et ne s’aident pas. Pas du tout. »

Extrait de : I. Levin. « Un bonheur insoutenable. »

Cette hideuse puissance par C. S. Lewis

Fiche de Cette hideuse puissance

Titre : Cette hideuse puissance (Tome 3 sur 3 – La trilogie cosmique)
Auteur : C. S. Lewis
Date de parution : 1945
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Néo

Première page de Cette hideuse puissance

« VENTE D’UN BIEN DU COLLÈGE

— « Le mariage, » se récitait Jane Studdock à elle-même, « a été créé pour que les époux s’apportent mutuellement compagnie, aide et réconfort ». Elle n’était pas allée à l’église depuis son enfance, sauf six mois auparavant, pour se marier, et les termes du rituel s’étaient gravés dans sa mémoire.

Par la porte ouverte, elle pouvait voir la petite cuisine d’une propreté impeccable. Les lits étaient faits, et le ménage aussi. Elle n’avait plus rien à faire jusqu’à six heures, si toutefois Mark rentrait pour dîner. Il y avait une réunion à l’Université aujourd’hui et il était presque certain que Mark l’appellerait à l’heure du thé pour lui dire que la réunion risquait de se prolonger fort tard et qu’il dînerait sur place. »

Extrait de : C. S. Lewis. « Cette hideuse puissance – La trilogie cosmique. »

Voyage à Vénus par C. S. Lewis

Fiche de Voyage à Vénus

Titre : Voyage à Vénus (Tome 2 sur 3 – La trilogie cosmique)
Auteur : C. S. Lewis
Date de parution : 1943
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Néo

Première page de Voyage à Vénus

« Je quittai la gare de Worchester et me mis en route pour parcourir les trois milles qui me séparaient de la villa de Ransom. Je pensais à celui que j’allais voir et me disais que personne ici n’aurait pu deviner la vérité à son sujet. La lande désertique qui s’étendait devant moi (le village se trouve loin au nord de la gare) ressemblait à n’importe quelle autre. Il était cinq heures de l’après-midi, et le ciel lourd et plombé était bien celui d’un après-midi d’automne. Les rares maisons et les quelques bouquets d’arbres roux ou jaunâtres n’avaient rien de remarquable. Qui aurait pu croire qu’à peu de distance de là j’allais serrer la main d’un homme qui avait vécu, bu et mangé dans un monde situé à quarante millions de milles de Londres, qui avait vu la Terre sous l’aspect d’une minuscule étincelle de lumière verte, et qui avait parlé avec des créatures dont la vie avait commencé avant même que notre planète fût habitable ?

Car Ransom, sur Mars, n’avait pas seulement rencontré des Martiens, mais aussi des créatures nommées eldila, en particulier le grand eldil qui est le maître de Mars ou, pour parler le langage le langage local, l’Oyarsa de Malacandra. »

Extrait de : C. S. Lewis. « Voyage à Vénus – La trilogie cosmique. »

En terre étrangère par R. A. Heinlein

Fiche de En terre étrangère

Titre : En terre étrangère
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1961
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Robert Laffont

Première page de En terre étrangère

« Il était une fois un Martien du nom de Valentin Michaël Smith.

Les membres de la première expédition humaine vers Mars furent choisis selon la théorie que le plus grand danger pour l’homme, c’est l’homme lui-même. En ce temps-là, huit années après l’établissement de la première colonie sur Luna, les voyages interplanétaires humains dépendaient encore de trajectoires orbitales – deux cent cinquante-huit jours terrestres de Terra à Mars et autant pour le retour, sans compter quatre cent cinquante-cinq jours d’attente sur Mars pour que les planètes se retrouvent dans une position réciproque favorable à la trajectoire du retour.

L’Envoy ne pouvait faire le voyage qu’en se réapprovisionnant à une station spatiale. De Mars, il pourrait revenir… s’il ne s’écrasait pas à l’arrivée, si l’on trouvait de l’eau pour remplir ses réservoirs, si mille autres choses se passaient comme prévu. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « En terre étrangère. »

Les orphelins du ciel par R. A. Heinlein

Fiche de Les orphelins du ciel

Titre : Les orphelins du ciel (Tome 5 sur 5 – Histoire du futur)
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1963
Traduction : F. Straschitz, T. Eliroff
Editeur : Gallimard

Première page de Les orphelins du ciel

« Univers

« Attention ! Un mute ! »

En entendant le cri d’alarme, Hugh Hoyland se baissa vivement. Un projectile métallique de la grosseur d’un oeuf vint rebondir sur la cloison juste au-dessus de sa tête avec une force suffisante pour fracasser un crâne. La vitesse de son accroupissement l’avait soulevé du sol. Sans attendre que son corps se pose de nouveau sur le pont, il prit appui contre la cloison et poussa. Il plongea le long du passage, le couteau tiré, prêt à agir.

Il fit brusquement volte-face, freina son élan en projetant ses pieds contre la cloison opposée à la direction depuis laquelle le mute l’avait attaqué et se laissa doucement retomber. Le passage transversal était vide. Ses deux compagnons le rejoignirent en glissant maladroitement sur les plaques du plancher. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Histoire du futur – Les orphelins du ciel. »

Les enfants de Mathusalem par R. A. Heinlein

Fiche de Les enfants de Mathusalem

Titre : Les enfants de Mathusalem (Tome 4 sur 5 – Histoire du futur)
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1941
Traduction : F. Straschitz, T. Eliroff
Editeur : Gallimard

Première page de Les enfants de Mathusalem

«  Mary, vous êtes une idiote de refuser sa main ! »

Mary Sperling fit le compte de ses pertes et rédigea un chèque avant de répondre. « La différence d’âge est trop importante. » Elle lui tendit le bon de crédit. « Je ne devrais pas jouer avec vous – parfois vous me semblez trop sensible.

— Aucun rapport. N’essayez pas de changer de sujet. Vous ne devez pas avoir loin de trente ans… et vous ne resterez pas toujours jolie.

Mary sourit tristement. « Comme si je ne le savais pas !

— Bork Vanning, qui n’a sûrement guère plus de quarante ans, est un citoyen privilégié. Vous devriez sauter sur l’occasion. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Histoire du futur – Les enfants de Mathusalem. »