Étiquette : Straschitz
La nuit du jugement par C. L. Moore
Fiche de La nuit du jugement
Titre : La nuit du jugement
Auteur : C. L. Moore
Date de parution : 1952
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu
Première page de La nuit du jugement
« Du haut de leur passé immémorial, les portraits des cent empereurs d’Ericon regardaient gravement Juille traverser, dans un cliquetis d’éperons, la pénombre colorée de leur sanctuaire.
— Vous m’écouteriez, si j’étais un homme, dit Juille sans tourner la tête.
Il n’y eut pas de réponse.
— Vous désiriez un fils, rappela Juille.
Elle entendit l’écho lointain de ses paroles revenir des hautes arches où la lumière du soleil ruisselait à travers des plastiques couleur de joyaux.
— Je sais, je sais, dit le vieil empereur derrière elle. Lorsque j’avais ton âge, j’étais fou, moi aussi.
Se retournant un instant, Juille lui adressa un beau sourire. Elle était heureuse de voir que son père redevenait parfois l’homme fier et terrible qu’il avait été jadis.
Du haut de leurs niches aux parois de cristal, les ancêtres la regardaient avancer à grands pas. Ces hommes avaient conquis la Galaxie de dure lutte, monde après monde. Ces grands guerriers avaient »
Extrait de : C. L. Moore. « La nuit du jugement. »
Le livre d’or par T. Sturgeon
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : D. Pemerle, J. Polanis, A. Dorémieux, P. Billon, F. Straschitz
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or :
- L’île des cauchemars
- Les ossements
- Largo
- Cicatrices
- Un don particulier
- M. Costello, héros
- La musique
- Parcelle brillante
- L’autre Célia
- Un crime pour Llewellyn
- La fille qui savait
- Sculpture lente
Première page de L’île des cauchemars
« LE gouverneur visa entre les deux feuilles d’une menthe importée à grands frais, et aligna l’échancrure verte sur le coin de la véranda en bambou et la silhouette d’un homme courbé sur la plage. Il ne disait rien. Cela dura tant, que son visiteur manifesta une certaine inquiétude de ne plus entendre la voix, ou plutôt le bourdonnement confortable du gouverneur. Que faire d’autre, pensa-t-il, sinon regarder cet homme âgé qui, son verre froid contre la joue, observait entre les deux feuilles le batteur de grèves. Que faire d’autre dans cet archipel d’îlots mornes et lumineux, sinon parler. Si on laissait tomber la conversation, on pensait chaleur, on pensait silences scandés par le ressac, bruissement alangui des palmes, ce qui ramenait à la chaleur. Bon sang, pensa-t-il soudain, et ce gouverneur qui s’habille tous les soirs pour dîner, tous les soirs par cette chaleur.
« Pauvre cinglé », grommela le gouverneur.
« Qui ça ? » demanda le visiteur américain. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Le livre d’or de la science-fiction. »
L’homme qui a perdu la mer par T. Sturgeon
Fiche de L’homme qui a perdu la mer
Titre : L’homme qui a perdu la mer
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : A. Rosenblum, F. Straschitz, P. Billon, J. Polanis, M. Boissier, P. J. Izabelle, R. Lathière
Editeur : Le livre de poche
Sommaire de L’homme qui a perdu la mer :
- Ça
- Dieu microcosmique
- Et la foudre et les roses
- La merveilleuse aventure du bébé Hurkle
- Le contact de ta main
- L’éveil de Drusilla Strange
- L’homme qui a perdu la mer
- Epitaphe
Première page de Ça
« Ça marchait dans les bois. Ce n’était pas né. Ça existait. Sous les aiguilles de pin les feux couvent, foyers ardents qui se consument sans fumée dans la terre. La chaleur, l’obscurité, la décomposition provoquent la croissance. La vie est une chose, la croissance une autre. Ça grandissait mais ce n’était pas vivant. Ça marchait sans respirer à travers bois et ça pensait, voyait, c’était hideux et fort mais ce n’était pas né et ne vivait pas. Ça grandissait et se déplaçait sans vivre.
Ça émergea en rampant de la pénombre et du terreau humide et chaud dans la fraîcheur d’un matin. C’était énorme. C’était tout couvert de bosses et croûtes faites de sa propre horrible substance, et des fragments s’en détachaient à mesure que ça avançait, tombaient à terre et se tordaient, puis s’immobilisaient et s’enfonçaient tout pourrissants dans l’humus forestier. »
Extrait de : T. Sturgeon. « L’homme qui a perdu la mer. »
Collector par W. Tenn
Fiche de Collector
Titre : Collector
Auteur : W. Tenn
Date de parution :
Traduction : B. Martin, A. Rosenblum, P. Billon, F. Straschitz, J. Parsons, M. Rolland, C. Renard, M. Battin, M. Deutsch, E. Gille, F.-M. Watkins
Editeur :
Sommaire de Collector :
- Bernie le Faust
- Paiement d’avance
- Descente au pays des morts
- Comment fut découvert Morniel Mathaway
- Conflits interplanétaires
- Vénus est un monde fait pour l’Homme
- Droit d’asile
- Drôles de locataires
- Jeu d’enfant
- La génération de Noé
- La gloire refusée
- La libération de la terre
- La révolte masculiniste
- La ruée vers l’est
- Le choix d’un monde
- Le déserteur
- Le farceur
- Le monstre aux yeux plats
- Un système non-P
- Le tout et la partie
- Les escargots de Bételgeuse
- Les hommes dans les murs
- Moi, moi et moi
- Un flirgleflipologue de génie
- Un monde en chocolat
- Vénus et les sept sexes
- Votre tout-puissant serviteur
- Winthrop aimait trop le XXVe siècle
Première page de Bernie le Faust
« C’est comme ça que m’appelle Ricardo. Moi, je ne sais ce que je suis au juste.
J’étais assis dans mon petit bureau de deux mètres sur trois. Je lisais les annonces de vente d’excédents de guerre du gouvernement, en essayant de voir où je pourrais me faire un bon petit dollar et où je n’aurais que des emmerdes.
Alors la porte s’est ouverte. Ce petit mec, avec sa gueule sale et son costume tropical dégueulasse et tout fripé, est entré dans le bureau, il a toussoté et il m’a dit :
« Cela vous intéresserait-il d’en acheter un de vingt pour cinq seulement ? »
Et voilà. Rien de plus, rien de moins.
« De quoi ? » j’ai fait en le frimant de la tête aux pieds. »
Extrait de : W. Tenn. « Collector. »
La gloire de Trantor par I. Asimov
Fiche de La gloire de Trantor
Titre : La gloire de Trantor (Tome 2 sur 2 – Le grand livre des robots)
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 1991
Traduction : F.-M. Watkins, J.-P. Martin, M. Deutsch, F. Straschitz
Editeur : Omnibus
Sommaire de La gloire de Trantor :
- Les robots de l’aube
- Les robots et l’empire
- Les courants de l’espace
- Poussières d’étoiles
- Cailloux dans le ciel
Première page de Les robots de l’aube
« Baley
Elijah Baley s’était arrêté dans l’ombre d’un arbre et il marmonnait à part lui :
— Je le savais ! Je transpire.
Il se redressa, essuya d’un revers de main son front en sueur et regarda avec dégoût l’humidité qui la recouvrait.
— J’ai horreur de transpirer ! déclara-t-il tout haut, comme s’il émettait une loi cosmique.
Et, une fois de plus, il en voulut à l’Univers d’avoir créé une chose à la fois essentielle et déplaisante. Dans la Cité, où la température et l’humidité étaient parfaitement contrôlées, où le corps n’avait jamais absolument besoin de fonctionner de telle sorte que la production de chaleur était plus importante que le rafraîchissement, on ne transpirait jamais (à moins de le vouloir, bien entendu). »
Extrait de : I. Asimov. « Le grand livre des robots – La gloire de Trantor. »
Tyrann par I. Asimov
Fiche de Tyrann
Titre : Tyrann (Tome 2 sur 3 – Cycle de l’Empire)
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 1951
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu
Première page de Tyrann
« La chambre se parlait doucement à elle-même. Cela faisait un petit bruit intermittent, à peine audible mais à nul autre pareil, et ce chuchotement signifiait : danger de mort.
Ce ne fut pas cela, pourtant, qui tira Biron Farrill d’un sommeil lourd et nullement réparateur. Il se tournait et se retournait sur l’oreiller, dans un combat futile contre le signal sonore qui provenait de la table de chevet.
Sans ouvrir les yeux, il tendit une main maladroite et établit le contact.
— Allô, marmonna-t-il.
Un son rauque et puissant sortit instantanément du récepteur, mais Biron n’eut pas le courage de baisser le volume.
— Pourrais-je parler à Biron Farrill ? disait une voix.
— C’est moi, dit Biron, la langue pâteuse. Qui est à l’appareil ? »
Extrait de : I. Asimov. « Cycle de l’Empire – Tyrann. »
Omega par R. Sheckley
Fiche d’Omega
Titre : Omega
Auteur : R. Sheckley
Date de parution : 1960
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Pocket
Première page d’Omega
« Son retour à la conscience fut lent et pénible. Il traversa toute l’étendue de la durée. Il rêva. Il émergea des couches profondes du sommeil, vécut le début imaginaire de toute chose. Il leva un pseudopode hors du limon primordial ; il était ce pseudopode. Il devint une amibe qui contenait son essence ; puis un poisson possédant les marques de son individualité ; puis un singe qui ne ressemblait pas aux autres singes. Enfin, il devint homme.
Quel genre d’homme ? Il s’entrevit, sans visage, une arme à la main, un corps à ses pieds. Ce genre d’homme.
Il se réveilla, se frotta les yeux et attendit d’autres souvenirs. Rien ne vint. Pas même son nom. Il se redressa et fit de vains efforts pour retrouver la mémoire. De guerre lasse, il inspecta ce qui l’entourait, espérant y trouver la clef de son identité. »
Extrait de : R. Sheckley. « Oméga. »
Stormbringer par M. J. Moorcock
Fiche de Stormbringer
Titre : Stormbringer (Tome 8 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1977
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Pocket
Première page de Stormbringer
« De grands nuages s’amoncelaient au-dessus des collines et des éclairs fulgurants déchiraient les ténèbres de minuit, fendant les chênes et faisant éclater les toitures.
Cet orage de mauvais augure n’était pas d’origine naturelle, et s’acharnait sur la cité de Karlaak, près du Désert des Larmes. D’inhumaines créatures, issues des noirs nuages, passèrent, avec une inquiétante aisance, les basses portes de la ville et se dirigèrent dans l’ombre vers le gracieux palais où Elric dormait.
Leur chef leva sa patte griffue tenant une hache d’acier noir. La bande s’immobilisa sans bruit, et ils regardèrent le palais qui s’étendait sur une colline plantée de jardins. La terre trembla sous le coup de fouet de l’éclair, et le tonnerre se répercuta longtemps entre les nuages bas.
— Nous sommes les créatures du Chaos, marmonna le chef, et le Chaos nous aidera. Voyez, déjà les gardes s’effondrent à leur poste. L’accès sera facile… »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – Stormbringer. »
L’épée noire par M. J. Moorcock
Fiche de L’épée noire
Titre : L’épée noire (Tome 7 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1977
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Pocket
Première page de L’épée noire
« Dans une ville nommée Bakshaan, qui éclipsait par sa richesse toutes les autres cités du Nord-Est, une nuit, dans la haute tour d’une taverne, Elric, seigneur des ruines fumantes de Melniboné, souriait comme un requin en plaisantant froidement avec quatre puissants princes-marchands qu’il comptait bien réduire à la pauvreté.
Tristelune l’étranger, compagnon d’Elric, regardait le grand albinos avec un mélange de souci et d’admiration. Il était déjà rare qu’Elric daignât plaisanter, mais sans précédent qu’il le fît en compagnie de vulgaires marchands. Tristelune se félicita d’être l’ami d’Elric et se demanda comment se terminerait cette soirée. Fidèle à ses habitudes, Elric ne lui avait pas fait part de ses intentions.
— Nous avons besoin de vos remarquables qualités de sorcier et d’escrimeur, seigneur Elric. Bien entendu, nous vous paierons bien. Pilarmo, plein d’une sombre exaltation, servait de porte-parole aux quatre marchands. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – L’épée noire. »
Elric le nécromancien par M. J. Moorcock
Fiche d’Elric le nécromancien
Titre : Elric le nécromancien (Tome 4 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1977
Traduction : F. Straschitz, M. Demuth
Editeur : Pocket
Première page d’Elric le nécromancien
« LE SONGE DU COMTE AUBEC
Depuis la fenêtre sans vitre de la tour de pierre, on pouvait apercevoir le grand fleuve qui sinuait entre des rives imprécises et brunes, se perdant dans le hallier vert et dense qui montait vers la masse plus sombre de la forêt pour venir s’y fondre progressivement. Et la falaise surgissait à son tour de la forêt, grise d’abord, puis d’un vert pâle, toujours plus haute, s’assombrissant en se couvrant de lichens pour rencontrer enfin les rocs les plus bas et les plus massifs, à la base du château. Le château dominait le pays dans trois directions. Il détournait le regard du fleuve, aussi bien que des rochers ou de la forêt car ses murailles étaient hautes, taillées dans le granit épais, et ses tours étaient denses et projetaient leurs ombres l’une sur l’autre.
Aubec de Malador s’en émerveillait et se demandait comment des bâtisseurs humains avaient pu construire cela, si ce n’est par la sorcellerie. Mystérieux et sombre, le château semblait sur ses gardes car il était au bord même du monde. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – Elric le Nécromancien. »