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Méduse par T. Sturgeon

Fiche de Méduse

Titre : Méduse
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : M. Rosenthal
Editeur : Le Masque

Sommaire de Méduse :

  • Méduse
  • Il n’y a pas de défense
  • L’union fait la force
  • Que le ciel s’entrouvre

Première page de Méduse

« Je ne leur en voulais pas. Je ne savais pas exactement ce qu’ils m’avaient fait ; je savais, néanmoins, que certaines choses n’étaient pas très agréables et que je ne serais probablement jamais plus le même. Mais j’étais volontaire, n’est-ce pas ? Je m’étais foutu dedans de mon plein gré. J’avais signé un document autorisant le Ministère du Commerce de la Ligue de se servir de moi comme il l’entendait. Quand ils m’ont retiré de la flotte pour des examens de routine et qu’ils ont entamé des examens n’ayant rien de routinier, je n’ai pas protesté. Quand ils ont demandé des volontaires pour une mission plutôt mystérieuse, j’ai accepté sans m’informer plus avant. Et maintenant…

— Comment vous sentez-vous, Rip ? demanda le vieux docteur Renn.

Il était décontracté, le menton sur les mains et les coudes sur la table. Le plus grand nom de la psychoscience ; et il me parle comme s’il était mon père. Devant tout le comité psycho, en plus !

— Bien, monsieur, dis-je. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Méduse. »

Les enfants de Sturgeon par T. Sturgeon

Fiche de Les enfants de Sturgeon

Titre : Les enfants de Sturgeon
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1977
Traduction : E. Piir, B. Martin, M. Demuth
Editeur : Le Masque

Sommaire de Les enfants de Sturgeon :

  • Le moutard
  • Deux pour cent d’inspiration
  • Le bâton de Miouhou
  • Le professeur et l’ours en peluche
  • Le prodige
  • Une ombre, juste une ombre sur le mur
  • Etincelle
  • Le cageot

Première page de Le moutard

« — Cette proposition est strictement à court terme, dit Michelle. — Elle rejeta ses cheveux lumineux sur les épaules. — Nous devons avoir un enfant avant une huitaine de jours sinon nous pouvons dire adieu à un beau paquet d’argent.

— Nous en obtiendrons un quelque part. Pourquoi n’en adopterions-nous pas un ou quelque chose comme ça, dis-je.

Je cueillis une brindille d’herbe sur la berge du ruisseau et la coinçai entre mes dents.

— Ça prend des semaines. Nous pourrions peut-être en enlever un ?

— C’est interdit par la loi. Les lois sont faites pour le bien des citoyens.

— Pourquoi s’agit-il toujours du bien des autres ?

Mich commençait à écumer.

— Avorton, soulève ta masse et réfléchis un peu. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Les enfants de Sturgeon. »

Le livre d’or par T. Sturgeon

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : D. Pemerle, J. Polanis, A. Dorémieux, P. Billon, F. Straschitz
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or :

  • L’île des cauchemars
  • Les ossements
  • Largo
  • Cicatrices
  • Un don particulier
  • M. Costello, héros
  • La musique
  • Parcelle brillante
  • L’autre Célia
  • Un crime pour Llewellyn
  • La fille qui savait
  • Sculpture lente

Première page de L’île des cauchemars

« LE gouverneur visa entre les deux feuilles d’une menthe importée à grands frais, et aligna l’échancrure verte sur le coin de la véranda en bambou et la silhouette d’un homme courbé sur la plage. Il ne disait rien. Cela dura tant, que son visiteur manifesta une certaine inquiétude de ne plus entendre la voix, ou plutôt le bourdonnement confortable du gouverneur. Que faire d’autre, pensa-t-il, sinon regarder cet homme âgé qui, son verre froid contre la joue, observait entre les deux feuilles le batteur de grèves. Que faire d’autre dans cet archipel d’îlots mornes et lumineux, sinon parler. Si on laissait tomber la conversation, on pensait chaleur, on pensait silences scandés par le ressac, bruissement alangui des palmes, ce qui ramenait à la chaleur. Bon sang, pensa-t-il soudain, et ce gouverneur qui s’habille tous les soirs pour dîner, tous les soirs par cette chaleur.

« Pauvre cinglé », grommela le gouverneur.

« Qui ça ? » demanda le visiteur américain. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Le livre d’or de la science-fiction. »

L’homme qui a perdu la mer par T. Sturgeon

Fiche de L’homme qui a perdu la mer

Titre : L’homme qui a perdu la mer
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : A. Rosenblum, F. Straschitz, P. Billon, J. Polanis, M. Boissier, P. J. Izabelle, R. Lathière
Editeur : Le livre de poche

Sommaire de L’homme qui a perdu la mer :

  • Ça
  • Dieu microcosmique
  • Et la foudre et les roses
  • La merveilleuse aventure du bébé Hurkle
  • Le contact de ta main
  • L’éveil de Drusilla Strange
  • L’homme qui a perdu la mer
  • Epitaphe

Première page de Ça

« Ça marchait dans les bois. Ce n’était pas né. Ça existait. Sous les aiguilles de pin les feux couvent, foyers ardents qui se consument sans fumée dans la terre. La chaleur, l’obscurité, la décomposition provoquent la croissance. La vie est une chose, la croissance une autre. Ça grandissait mais ce n’était pas vivant. Ça marchait sans respirer à travers bois et ça pensait, voyait, c’était hideux et fort mais ce n’était pas né et ne vivait pas. Ça grandissait et se déplaçait sans vivre.

Ça émergea en rampant de la pénombre et du terreau humide et chaud dans la fraîcheur d’un matin. C’était énorme. C’était tout couvert de bosses et croûtes faites de sa propre horrible substance, et des fragments s’en détachaient à mesure que ça avançait, tombaient à terre et se tordaient, puis s’immobilisaient et s’enfonçaient tout pourrissants dans l’humus forestier. »

Extrait de : T. Sturgeon. « L’homme qui a perdu la mer. »

Venus plus x par T. Sturgeon

Fiche de Venus plus x

Titre : Venus plus x
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1960
Traduction : J.-P. Carasso
Editeur : Champ Libre

Première page de Venus plus x

«  CHARLIE JOHNS », s’époumonait Charlie Johns : « Charlie Johns, Charlie Johns ! » C’était la nécessité absolue — savoir qui était Charlie Johns, ne pas lâcher une seconde, pour rien au monde, jamais.
« Je suis bel et bien Charlie Johns », il n’en démordrait pas, et puis, plaintif, il le répétait encore. Personne ne le discutait, personne ne le niait. Il était là, dans l’obscurité tiède, les genoux relevés, entourés de ses bras, le front appuyé contre les rotules, bien serré. Il y avait comme une palpitation rouge, un peu terne, mais ça, c’était derrière ses paupières fermées. Et il était Charlie Johns.
C. Johns au stencil, sur un bristol fixé à la porte d’une armoire métallique. Au feutre noir, sur un diplôme universitaire. À la machine à écrire, sur une feuille de paie. Johns, Chas, dans l’annuaire. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Vénus Plus X. »

Un peu de ton sang par T. Sturgeon

Fiche d’Un peu de ton sang

Titre : Un peu de ton sang
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 2008
Traduction : O. Ferry, V. Dumont
Editeur : Gallimard

Sommaire d’Un peu de ton sang :

  • Un peu de ton sang
  • Je répare tout

Première page d’Un peu de ton sang

« … Mais tout d’abord, laissez-moi vous dire un mot.
Vous connaissez le chemin. Vous avez la clé et cela fait partie de vos prérogatives.
Allez jusqu’à la maison du Dr Philip Outerbridge. Allez-y et entrez : vous avez la clé. Montez les escaliers. Marchez jusqu’au bout du couloir et tournez à gauche. C’est le bureau du Dr Philip : un bureau très confortable et fort bien aménagé. Des livres, un divan, des livres, un bureau, une lampe, des livres. Avancez jusqu’au bureau : asseyez-vous. Voilà, c’est très bien. Ouvrez le dernier tiroir de droite. C’est l’un de ces tiroirs profonds à double fond. C’est fermé à clé ? Mais vous avez la clé, voyons, n’hésitez pas.
Tirez-le… Davantage. Jusqu’au bout. Ça y est. Vous voyez tous ces dossiers ? Vous voyez comme ils sont retenus dans une sorte de cadre ? Eh bien, soulevez-le (il vaut mieux que vous vous leviez parce qu’il est lourd). Nous y voilà. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Un peu de ton sang. »

Symboles secrets par T. Sturgeon

Fiche de Symboles secrets

Titre : Symboles secrets
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1980
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Casterman

Sommaire de Symboles secrets :

  • Tiny et le monstre
  • La tombe et le pied
  • La cloison
  • Le claustrophile
  • Et voici les informations
  • L’amour et la mort

Première page de Tiny et le monstre

« Il fallait qu’elle sache à quoi s’en tenir sur Tiny – qu’elle découvre absolument tout au sujet de Tiny.
Le nom de Tiny s’était imposé. C’était une source d’amusement à l’époque où il n’était qu’un chiot, et ce le fut bien des fois par la suite1 .
C’était un dogue allemand, pas à la mode en raison de sa longue queue, avec un pelage lisse et luisant qui recouvrait douillettement son poitrail puissamment musclé. Il avait de grands yeux bruns et un aboiement pareil au tonnerre.
Il était né dans les Îles Vierges, sur Sainte-Croix, terre de palmiers et de cannes à sucre, de brises douces et de sous-bois luxuriants qui bruissaient du passage furtif des mangoustes et des faisans. Il y avait des rats dans les ruines des vieilles résidences qui se dressaient parmi les vallons – ruines aux murs épais d’un mètre jadis bâtis par les esclaves et aux grandes arcades de pierre délabrées. Il y avait des pâturages où couraient les mulots et des ruisseaux où brillaient des vairons d’un bleu éclatant. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Symboles secrets. »

Les talents de Xanadu par T. Sturgeon

Fiche de Les talents de Xanadu

Titre : Les talents de Xanadu
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1972
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Les talents de Xanadu :

  • Les talents de Xanadu
  • L’hôte parfait
  • L’amateur de cimetières
  • L’autre homme
  • Le ciel était plein de vaisseaux
  • Maturité
  • Mémorial

Première page de Les talents de Xanadu

« Et le Soleil explosa en nova. L’humanité se fragmenta et essaima dans l’espace. Mais elle savait qu’elle devait conserver son passé tout comme elle préservait son être sous peine de cesser d’être humaine. Et, dans son orgueil, de ses traditions elle fit un rite et une norme.
Le grand rêve : partout où se poserait une de ses parcelles, quel que fût son mode de vie, l’humanité ne recommencerait pas : elle continuerait. De sorte que d’un bout à l’autre de l’univers, perpétuellement, les humains demeureraient des humains, ils parleraient comme des humains, penseraient comme des humains, auraient des ambitions humaines et progresseraient comme des humains. Et chaque fois qu’un humain rencontrerait un autre humain, si différent, si éloigné qu’il fût, il viendrait en paix, membre de la même race, parlant le même langage.
Mais les humains étant des humains… »

Extrait de : T. Sturgeon. « Les Talents de Xanadu. »

Les songes superbes par T. Sturgeon

Fiche de Les songes superbes

Titre : Les songes superbes de Theodore Sturgeon
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : B. Martin, M. Deutsch
Editeur : Casterman

Sommaire de Les songes superbes :

  • Un égocentriste absolu
  • Compagnon de cellule
  • Un don spécial
  • Dans la chambre sombre
  • Celui qui lisait les tombes
  • Abréaction
  • Paradis perdu
  • Une soucoupe de solitude
  • Monde interdit
  • La clinique
  • Un triangle dans la tempête

Première page d’Un égocentriste absolu

« Cette nouvelle parut dans le numéro de février 1941 du magazine Unknown, sous le pseudonyme de E. Waldo Hunter (inspiré par le véritable patronyme de Sturgeon, qui se nomme en réalité Edward Hamilton Waldo). Dirigé comme Astounding par le redoutable et légendaire John W. Campbell, Unknown avait déjà accueilli dans ses pages plusieurs récits du jeune Sturgeon… et lui en avait refusé tout autant. C’est un an et demi plus tôt que Sturgeon avait fait ses débuts chez Campbell, et Un égocentriste absolu était sa neuvième histoire publiée. Avec son style léger et ironique, sa narration peu sérieuse, l’énormité canularesque de son sujet, c’est une production typique du Sturgeon première manière, lequel était âgé à cette époque de 22 ans. Et pourtant… Pourtant, il y a dans ce texte quelques pages étonnantes, en ce sens qu’elles préfigurent d’un seul coup tout un aspect essentiel de son œuvre future : il s’agit des pages qui concernent le personnage de Drip, demeuré mental muré dans son incapacité de s’exprimer. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Les Songes superbes de Theodore Sturgeon. »

Les plus qu’humain – T. Sturgeon

Fiche de Les plus qu’humains

Titre : Les plus qu’humains (nouvelle traduction)
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1953
Traduction : M. Chrestien, P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu

Première page de Les plus qu’humains

« L’idiot habitait un univers noir et gris que ponctuaient l’éclair blanc de la faim et le coup de fouet de la peur. Ses vieux habits en lambeaux laissaient voir ses tibias en lame de burin et, sous sa veste déchirée, ses côtes qui saillaient comme des doigts. L’idiot était de haute taille, mais plat comme une limande ; dans son visage mort, ses yeux étaient calmes.
Les hommes le fuyaient, les femmes l’ignoraient, les enfants s’arrêtaient pour le regarder. Mais ça ne paraissait pas l’atteindre. L’idiot n’attendait rien de personne. Quand l’éclair blanc frappait, il mangeait, comme il pouvait, s’il pouvait. Et il lui arrivait de sauter un repas. Mais, en général, les uns ou les autres pourvoyaient à sa subsistance. Pourquoi ? Il n’en savait rien et ne se posait jamais la question. Simplement, il était là et il attendait. Non, il ne mendiait pas. Si le regard de quelqu’un croisait le  »

Extrait de : T. Sturgeon. « Les plus qu’humains (nouvelle traduction). »