Étiquette : Zelazny
Les culbuteurs de l’enfer par R. Zelazny
Fiche de Les culbuteurs de l’enfer
Titre : Les culbuteurs de l’enfer
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1969
Traduction : F. Lasquin
Editeur : Jean-Claude Lattès
Première page de Les culbuteurs de l’enfer
« La mouette descendait en vol plané. Une seconde, elle resta suspendue dans l’air.
Hell Tanner lui lança le mégot de son cigare. Touché, l’oiseau émit un cri rauque et battit des ailes. Puis il s’éleva d’une quinzaine de mètres, et Tanner ne put savoir s’il avait crié une seconde fois.
La mouette disparut.
Il ne restait plus dans le ciel tourmenté qu’une plume blanche. Elle dériva jusqu’au bord de la falaise puis descendit en tourbillonnant vers l’océan. Le rire de Tanner fut étouffé par les mugissements du vent et le tumulte du ressac. Il retira ses pieds du guidon de la moto, la débéquilla et kicka. La grosse machine démarra instantanément.
Il descendit lentement la pente sablonneuse jusqu’au chemin de terre. Ensuite, il prit de la vitesse. En arrivant sur la route, il faisait déjà du 90.
Tanner se coucha sur la moto, mit pleins gaz. »
Extrait de : R. Zelazny. « Les culbuteurs de l’enfer. »
Le troqueur d’âmes par A. Bester et R. Zelazny
Fiche de Le troqueur d’âmes
Titre : Le troqueur d’âmes
Auteur : A. Bester et R. Zelazny
Date de parution : 1988
Traduction : B. Emerich, P. Bayart
Editeur : J’ai lu
Première page de Le troqueur d’âmes
« LE COURTIER EN PSY
Affolé, je fouillais mon bureau quand mon patron pointa la tête par la porte et me demanda de son doux accent de Virginie :
— Je peux entrer, Alf ?
— Sûr, sûr, répondis-je sans interrompre mes recherches.
Le boss s’installa sur un coin de ma grande table de travail (je déteste les bureaux) et m’observa.
— T’as perdu quelque chose ?
— Mon foutu passeport.
— T’as fait les poches, l’imper, le sac de voyage ?
— Trois fois.
Il entreprit de trier le foutoir qui régnait sur ma table, s’arrêta tout à coup, puis s’approcha, nonchalant, des étagères situées sous la fenêtre. Il souleva mon casque de motard british. Le passeport était là. »
Extrait de : A. Bester et R. Zelazny. « Le Troqueur d’ames. »
Le trône noir par R. Zelazny et F. Saberhagen
Fiche de Le trône noir
Titre : Le trône noir
Auteur : R. Zelazny et F. Saberhagen
Date de parution : 1990
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : J’ai lu
Première page de Le trône noir
« Elle superposait son chant à celui de la mer, et il l’entendait.
La matinée était chaude et grisâtre, et le petit garçon s’aventurait toujours plus loin dans la blancheur immaculée, visqueuse, de la brume qui ensevelissait le monde. Tous les sons étaient étouffés, comme par un manteau ou un linceul. Il marchait d’un pas décidé, accompagné par la mélodie sans paroles qui résonnait dans son esprit et par des silhouettes voilées qui dansaient autour de lui. Il évitait les cailloux et les branches du chemin qui coupait à travers bois derrière l’école, étrange fragment d’un lieu autrefois familier, mystère qui enchâssait la chrysalide de son âme pendant une période vitale, singulière, personnelle, et dessinait un passage comparable à une balafre ou un tatouage sur sa vie et sur l’éternité. »
Extrait de : R. Zelazny et F. Saberhagen. « Le trône noir. »
Le temps d’un souffle, je m’attarde par R. Zelazny
Fiche de Le temps d’un souffle, je m’attarde
Titre : Le temps d’un souffle, je m’attarde
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1966
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Le passager clandestin
Première page de Le temps d’un souffle, je m’attarde
« On l’appelait Gel. C’était la plus belle, la plus puissante, la plus difficile à comprendre de toutes les créations de Solcom.
C’est pourquoi il portait un nom, et c’est pourquoi on lui avait confié l’empire d’une moitié de la Terre.
Le jour où Gel fut créé, Solcom avait souffert d’une discontinuité de ses fonctions complémentaires s’apparentant à la folie. Elle avait été causée par une éruption solaire sans précédent qui dura un peu plus de trente-six heures. Elle se produisit pendant une phase vitale de la structuration des circuits, et quand elle fut terminée Gel le fut aussi.
Solcom était ainsi dans la situation unique d’avoir créé un être unique pendant une période d’amnésie temporaire. »
Extrait de : R. Zelazny. « Le temps d’un souffle, je m’attarde. »
Le songe d’une nuit d’octobre par R. Zelazny
Fiche de Le songe d’une nuit d’octobre
Titre : Le songe d’une nuit d’octobre
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1993
Traduction : A. Desmarais
Editeur : J’ai lu
Première page de Le songe d’une nuit d’octobre
« Je suis un chien de garde. Mon nom est Snuff. Je vis avec mon maître Jack dans les faubourgs de Londres. J’aime beaucoup Soho la nuit avec ses brumes odorantes et ses rues sombres. Tout y est silencieux et nous faisons de longues promenades. Jack est sous le coup d’une malédiction depuis très longtemps et doit faire l’essentiel de son travail la nuit pour éviter le pire. Je monte la garde pendant qu’il s’active. Si quelqu’un approche, je hurle.
Nous sommes les gardiens de plusieurs malédictions et notre travail est très important. Je dois surveiller la Chose dans le Cercle, la Chose dans l’Armoire et la Chose dans la Malle de voyage — sans parler des Choses dans le Miroir. Quand elles essaient de sortir, je gronde comme cent diables. Elles ont peur de moi. Je ne sais pas comment je ferais si elles tentaient de sortir toutes en même temps. Quoi qu’il en soit, ça me permet de prendre de l’exercice et je m’y entends pour grogner.
De temps en temps, je vais chercher des trucs pour Jack — sa baguette magique, son grand couteau avec les vieilles inscriptions sur les côtés. Je »
Extrait de : R. Zelazny. « Le songe d’une nuit d’octobre. »
Le masque de Loki par R. Zelazny et T. T. Thomas
Fiche de Le masque de Loki
Titre : Le masque de Loki
Auteur : R. Zelazny et T. T. Thomas
Date de parution : 1990
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : J’ai lu
Première page de Le masque de Loki
« La chaleur intense que dégageait la boîte à feu lui brûla la peau du front et du cou. Elle grimaça, les lèvres retroussées. Son rouge à lèvres s’était brusquement desséché et craquelé.
Alexandra Vaele s’écarta de la porte béante de la fournaise. Ce fut une erreur. La chute brutale de la température obligea son corps à compenser sans délai ; des gouttelettes de sueur perlaient à la racine de ses cheveux, sur sa lèvre supérieure et au creux de sa gorge. La soie raide de son corsage blanc se ramollit et se plaqua sur ses avant-bras et sur ses seins. Dans un instant, elle serait couverte de taches de transpiration.
— M. Thornwald ! appela-t-elle dans un rugissement du gaz embrasé. Ivor Thornwald ? »
Extrait de : R. Zelazny et T. T. Thomas. « Le masque de Loki. »
Le maître des rêves par R. Zelazny
Fiche de Le maître des rêves
Titre : Le maître des rêves
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1966
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Pocket
Première page de Le maître des rêves
« Tout réussi que ce fût, avec le sang et tout le reste, Render sentait que c’était sur le point d’arriver à son terme.
Dès lors, chaque microseconde devrait compter pour une minute, décida-t-il – et peut-être faudrait-il augmenter la température… Quelque part, juste à la périphérie de toute chose, les ténèbres cessèrent de se contracter.
Quelque chose de semblable à un crescendo de coups de tonnerre subliminaux s’était interrompu sur une seule note rageuse. Cette note était un concentré de honte et de douleur, et aussi de peur.
Le Forum était étouffant.
César s’était tapi à l’écart du cercle forcené. Il se cachait les yeux de l’avant-bras, mais cela ne l’empêchait pas de voir, pas cette fois.
Les sénateurs n’avaient pas de visage et leurs vêtements étaient éclaboussés de sang. Leurs voix ressemblaient à des cris d’oiseaux. Avec une frénésie »
Extrait de : R. Zelazny. « Le Maître des Rêves. »
Le maître des ombres par R. Zelazny
Fiche de Le maître des ombres
Titre : Le maître des ombres
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1978
Traduction : B. Martin
Editeur : Pocket
Première page de Le maître des ombres
« Lorsque Jack, dont le nom se prononce dans l’ombre, se redit à Iglès dans le pays de la pénombre pour y assister aux Jeux d’Enfer, il arriva que sa présence fut remarquée tandis qu’il examinait la position de la Flamme d’Enfer.
La Flamme d’Enfer était une urne mince remplie de feux argentés disposés avec grâce, soutenant à l’extrémité de leurs doigts de flamme un rubis de la dimension du poing. Ces doigts le serraient d’une étreinte impossible à rompre et la pierre précieuse brillait froidement malgré les flammes.
Certes, la Flamme d’Enfer était présentée pour que tous la contemplent, mais le fait de voir Jack en train de la regarder amena bien de la consternation. Arrivé depuis peu à Iglès, il passait entre les lanternes, suivant la file des autres curieux à travers le pavillon d’exposition démuni de parois, quand on l’observa pour la première fois. Il fut reconnu par Smage et Quazer qui avaient quitté »
Extrait de : R. Zelazny. « Le Maître Des Ombres. »
Le livre d’or par R. Zelazny
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1983
Traduction : J. Bailhache, D. Hersant
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Le mystère de la passion
- Corrida
- L’assassinat politique considéré comme une attraction foraine
- En exposition
- Le cadeau des Borgia
- Le monstre et la pucelle
- La véritable histoire d’Ulysse et de la fée Circée
- La sangsue mécanique
- Evasions
- Que vienne le pouvoir
- Clefs pour décembre
- Lumière lugubre
- L’homme qui aimait la faïoli
- Une plage au bout du chemin
- Les amours de vacances
- Le temps d’un souffle, je m’attarde
- Le chant du babouin bleu
- Une effroyable et merveilleuse beauté
- La fièvre du collectionneur
- L’anneau du roi Salomon
- Le jeu de cendre et de sang
- La route de Dilfar
- Thelinde chantait
- Le dernier rempart de Camelot
- L’amour est un nombre imaginaire
Première page de Le mystère de la passion
« Je voulais écrire depuis des années, mais je n’en eus pas le loisir avant d’avoir terminé ma thèse et trouvé un emploi de fonctionnaire du gouvernement. Je fus affecté à un bureau de Dayton, dans l’Ohio, pour y faire un stage d’initiation, et je m’y présentai le 26 février 1962. Ayant décidé de tâter de la science-fiction, je passai une semaine à lire les principaux magazines spécialisés et quelques livres de poche pris au hasard. Et je me mis au travail ; écrivant tous les soirs, je concoctais plusieurs nouvelles par semaine. Elles m’étaient refusées par les magazines auxquels je les envoyais jusqu’au jour où Cele Goldsmith m’informa qu’elle allait publier ce conte, « Le mystère de la passion ». Il parut en août 1962 dans un numéro de Amazing Stories.
À tort ou à raison je vis là un cas presque classique de Clairvoyance appliquée : juste avant d’écrire cette nouvelle, j’avais fait une chose que je n’avais jamais faite auparavant. J’avais rassemblé toutes les nouvelles qui m’avaient été refusées, et j’avais passé une soirée à les relire pour essayer de »
Extrait de : R. Zelazny. « Le livre d’or de la science-fiction. »
La pierre des étoiles par R. Zelazny
Fiche de La pierre des étoiles
Titre : La pierre des étoiles
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1976
Traduction : M. Wiznitzer
Editeur : Denoël
Première page de La pierre des étoiles
« Étendu sur le toit de tuiles, le bras gauche en guise d’oreiller, là, à l’ombre du pignon, le regard perdu dans le miroir bleu gru-melé des nuages de l’après-midi, je crus voir, entre deux battements de paupières, au-dessus du campus, au-dessus de ma tête, s’inscrire ces mots dans le ciel :
ME SENS-TU, DED ?
Le temps de réaliser la chose, il n’y avait plus rien. Je haussai les épaules et humai quand même la petite brise qui avait décidé de passer par là au même instant.
« Désolé, grommelai-je à l’intention du journaliste surnaturel. Pas d’effluves particulières. »
Je bâillai, m’étirai. Je m’étais assoupi et venais sans doute d’apercevoir les derniers lambeaux d’un rêve. C’était probablement aussi bien que je ne m’en souvienne pas. Je jetai un coup d’œil à ma montre. Elle indiquait que j’étais en retard à mon rendez-vous. Mais elle pouvait se tromper. D’ailleurs, en général, c’était le cas.
Je m’avançai à croupetons selon un angle de 45°, en posant fermement les talons sur les griffes de »
Extrait de : R. Zelazny. « La pierre des étoiles. »