Étiquette : Zelazny
L’oeil de chat par R. Zelazny
Fiche de L’oeil de chat
Titre : L’oeil de chat
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1982
Traduction : L. Carissimo
Editeur : Denoël
Première page de L’oeil de chat
« La nuit, près de la limite orientale du domaine, dans ses murs, à un quart de mille, peut-être, de la maison, dans le petit bosquet, sous un ciel sans lune, il écoute, complètement silencieux.
Sous ses bottes, le sol est humide. Un vent froid lui dit que l’hiver ne cède qu’à regret au printemps les hauteurs de l’État de New York. Il tend le bras et caresse doucement sur sa droite la ligne sombre d’une branche flexible. Il sent la verdure en bouton qui rêve d’été sous sa large main sombre.
Il porte au-dessus de son jean une chemise de velours bleu, serrée à la taille par une large ceinture concha. Un lourd collier de fleurs de courge – très ancien – pend sur sa poitrine. Autour de son cou, un mince cordon d’heiche turquoise. Il a au poignet gauche un bracelet d’argent, irrégulièrement orné de morceaux de turquoise et de corail. Les boutons de sa chemise sont des pièces de dix cents martelées du début du XXe siècle. Ses longs cheveux sont retenus par une bande de tissu rouge. »
Extrait de : R. Zelazny. « L’œil de chat. »
L’homme qui n’existait pas par R. Zelazny
Fiche de L’homme qui n’existait pas
Titre : L’homme qui n’existait pas
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1976
Traduction : B. Martin
Editeur : Pocket
Première page de L’homme qui n’existait pas
« LA VEILLE DE RUMOKO
J’étais dans le poste de commande quand le groupe J-9 nous a complètement lâchés. J’y étais pour quelques travaux idiots d’entretien, entre autres.
Ils étaient deux, en bas, dans la capsule, à inspecter la Route de l’Enfer, ce puits foré au fond de l’océan, à des milliers de brasses au-dessous de nous, qui serait bientôt ouverte à la circulation. En temps normal, je ne m’en serais nullement occupé, puisque nous avions deux techniciens de J-9 dans le personnel. Seulement l’un d’eux était en congé à Spitzbergen et l’autre avait dû entrer à l’hôpital le matin même. Alors qu’une alliance soudaine du vent et des flots turbulents faisait balancer l’Aquina et que je songeais que nous étions précisément à la veille de RUMOKO, je pris ma décision. Après avoir traversé la salle, j’ouvris un panneau latéral. »
Extrait de : R. Zelazny. « L’homme qui n’existait pas. »
Dilvish le damné par R. Zelazny
Fiche de Dilvish le damné
Titre : Dilvish le damné
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 2001
Traduction : M. Charrier
Editeur : Denoël
Sommaire de Dilvish le damné :
- La route de Dilfar
- La ballade Théline
- Les cloches de Shoredan
- Mérytha et son chevalier
- La carte de Souffrance
- La cité divisée
- La bête des neiges
- La tour de glace
- Le démon et la danseuse
- Le jardin de sang
- Dilvish le damné
- Terres changeantes
Première page de La route de Dilfar
« Lorsque Dilvish le Damné quitta Portaroy, l’ennemi tenta de l’arrêter à Qaran, à Tugado, Maestar, Mycar et enfin Bildesh. Cinq cavaliers, postés de loin en loin sur la route de Dilfar. Chaque fois que l’un d’eux, épuisé, abandonnait la poursuite, le suivant le remplaçait avec une monture fraîche, mais nulle n’était aussi rapide que Ténèbres, le cheval d’acier qui avait coûté son âme au colonel de l’Est – s’il fallait en croire la rumeur.
Il chevaucha un jour et une nuit afin de distancer l’armée de Lylish, le colonel de l’Ouest, qui marchait sans répit. Quant aux hommes de Dilvish, ils gisaient dans la campagne vallonnée de Portaroy, raidis, couverts de sang séché.
Ce jour-là, quand il s’aperçut qu’il ne restait que lui pour se battre sur le théâtre du massacre, il »
Extrait de : R. Zelazny. « Dilvish le damné. »
Aujourd’hui, nous changeons de visage par R. Zelazny
Fiche d’Aujourd’hui, nous changeons de visage
Titre : Aujourd’hui, nous changeons de visage
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1972
Traduction : M. Perrin
Editeur : Denoël
Première page d’Aujourd’hui, nous changeons de visage
« Emporté… doucement, mais inexorablement… calmement, mais implacablement… à la dérive.
Le déchirement d’un éclair, que prolonge un soupir infiniment profond…
En un tourbillon… coulait
la lente cascade des morceaux d’un puzzle dont certains venaient s’assembler autour de moi…
…et il commença de se faire jour dans mon esprit, bien qu’il me semblât avoir toujours su.
Le tableau était achevé et je le contemplais dans son intégralité, d’une fenêtre ouverte sur le temps suspendu.
Bien sûr, il y avait un enchaînement, comme dans un alignement de vertèbres ou de dominos, qui facilitait le passage d’une étape à l’autre… ici… et là… et encore ailleurs.
Ici… par exemple.
… je quittais le club un samedi peu après 22 h 30, par une froide nuit de novembre. Eddie m’accompagnait et nous étions occupés à boutonner nos pardessus derrière les portes vitrées, attendant que Denny amène la voiture et surveillant cette rue »
Extrait de : R. Zelazny. « Aujourd’hui nous changeons de visage. »
24 vues du mont Fuji par R. Zelazny
Fiche de 24 vues du mont Fuji
Titre : 24 vues du mont Fuji par Hokusai
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1985
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bélial
Première page de 24 vues du mont Fuji
« Le mont Fuji depuis Owari
Kit est en vie, alors qu’il est enterré près d’ici ; et je suis morte, même si je regarde les traînées de nuages rosâtres du crépuscule au-dessus de la montagne lointaine, avec un arbre qui se détache comme il convient au premier plan. Le vieux tonnelier est redevenu poussière ; son tonneau aussi, j’imagine. Kit m’a dit qu’il m’aimait et j’ai répondu que je l’aimais aussi. Personne ne mentait. Mais l’amour peut avoir plusieurs significations. Il est parfois vecteur d’agression ou symptôme de maladie.
Je m’appelle Mari. J’ignore si ma vie suivra le chemin que je me suis fixé pour ce pèlerinage. Ou ma mort, d’ailleurs. La planification n’est pas mon fort. Alors, peu importe le point de départ. N’importe quel emplacement du cercle, tel le cerceau de ce tonneau disparu, me conduira au bon endroit. Je »
Extrait de : R. Zelazny. « 24 vues du Mont Fuji. »
L’enfant tombé de nulle part par R. Zelazny
Fiche de L’enfant tombé de nulle part
Titre : L’enfant tombé de nulle part (Tome 1 sur 2 – L’enfant)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1980
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Presses Pocket
Première page de L’enfant tombé de nulle part
« Lorsqu’il vit le vieux Mor boitiller à l’avant-garde du gros des assaillants, le seigneur de Rondoval comprit que son règne touchait à sa fin.
Le jour déclinait rapidement à la faveur des nuées d’orage, il tombait une bruine glaciale et les roulements de tonnerre se rapprochaient, annoncés par des éclairs de plus en plus aveuglants. Mais Det Morson, campé sur le balcon principal du donjon de Rondoval, n’était pas homme à lâcher pied. Il se tamponnait le visage avec une écharpe noire et se passait la main dans une chevelure alors blanche comme neige, étincelante, sur laquelle tranchait le large bandeau noir qui l’enserrait du front à la nuque.
Il tira de sa ceinture son sceptre finement ouvré et, à bras tendus, le tint légèrement au-dessus des yeux. Il respirait profondément et parlait d’une voix douce. Sur la face interne du poignet droit palpitait sa marque de naissance en forme de dragon.
Un trait de lumière barra la route aux attaquants ; il en jaillit des flammes ondulantes. Les »
Extrait de : R. Zelazny. « L’enfant – L’enfant tombé de nulle part. »
Le sérum de la déesse bleue par R. Zelazny
Fiche de Le sérum de la déesse bleue
Titre : Le sérum de la déesse bleue (Tome 2 sur 2 – Francis Sandow)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1973
Traduction : R. Blunden
Editeur : J’ai lu
Première page de Le sérum de la déesse bleue
« La nuit qu’il avait choisie des mois auparavant, Malacar Miles traversa la rue Numéro Sept et passa sous le fluoro-globe qu’il avait endommagé la veille.
Aucune des trois lunes de Blanchen n’apparaissait au-dessus de l’horizon. Le ciel était légèrement couvert et les rares étoiles visibles scintillaient faiblement, ternes et minuscules.
D’un coup d’œil, il s’assura que la rue était vide et aspira tout en marchant une nouvelle bouffée de compensateur respiratoire. Il portait une combinaison noire munie de poches en fente et d’une fermeture scello-statique sur le devant. En traversant, il enfonça ses mains dans ses poches et vérifia qu’il avait librement accès aux side-pacs. Comme il s’était teint le corps tout entier en noir trois jours auparavant, il restait presque invisible tandis qu’il se déplaçait parmi les ombres. »
Extrait de : R. Zelazny. « Francis Sandow – Le sérum de la Déesse Bleue. »
L’île des morts par R. Zelazny
Fiche de L’île des morts
Titre : L’île des morts (Tome 1 sur 2 – Francis Sandow)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1970
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : J’ai lu
Première page de L’île des morts
« La vie – si l’on veut bien me permettre une brève digression philosophique avant que j’en vienne au vif du sujet – est une chose qui me rappelle de près les plages de la baie de Tokyo.
Il y a maintenant des siècles que je n’ai vu ces plages et cette baie, et la vision que j’en garde peut dater. Mais on m’a dit que rien n’a tellement changé, sauf en ce qui concerne les condoms, par rapport à mes souvenirs.
Je me rappelle une immense étendue d’eau, peut-être plus propre et plus brillante si on la regarde à distance, mais bourbeuse, fétide et glacée vue de près, comme le Temps qui ronge les objets et les charrie en un perpétuel va-et-vient. La baie de Tokyo, par un jour donné, est susceptible de faire échouer n’importe quoi sur le rivage. »
Extrait de : R. Zelazny. « Francis Sandow – L’île des morts. »
Prince du chaos par R. Zelazny
Fiche de Prince du chaos
Titre : Prince du chaos (Tome 10 sur 10 – Cycle des princes d’Ambre)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1991
Traduction : L. Carissimo
Editeur : Denoël
Première page de Prince du chaos
« Un couronnement n’est jamais qu’un couronnement. Ça peut paraître cynique, et ça l’est probablement, surtout quand le héros du jour est votre meilleur ami et sa reine votre amante involontaire. Mais il y a toujours un cortège, avec des flots de musique solennelle, des vêtements aussi inconfortables que chatoyants, de l’encens, des discours, des prières et des volées de cloches. On s’y ennuie, on y souffre généralement de la chaleur et on doit néanmoins s’efforcer de faire bonne figure, comme lors des mariages, des distributions de prix et des initiations secrètes.
On couronnait donc Luke et Corail souverains de Kashfa, dans le temple même où, à peine quelques heures plus tôt, nous nous étions battus – presque, mais malheureusement pas tout à fait à mort – avec Jurt, mon frère dément. En tant que seul représentant d’Ambre, une place d’honneur m’avait été réservée, debout au premier rang, et les regards se portaient souvent vers moi. »
Extrait de : R. Zelazny. « Cycle des princes d’Ambre – Prince du Chaos. »