Auteur/autrice : CH91
L’innocente par Édouard Rod

Fiche de L’innocente
Titre : L’innocente
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1897
Editeur : BeQ
Première page de L’innocente
« Il y a des amitiés de jeunesse sur lesquelles le temps passe sans les détruire : il les ralentit, il les attiédit, il les diminue ; il ne les tue pas. On peut rester des mois sans se revoir, sans échanger une lettre, sans rien savoir l’un de l’autre ; pourtant on se retrouve tel que si l’on s’était quitté la veille. Chacun a vécu sa vie, dont l’autre ignore les péripéties : et, dès la première poignée de main qu’on échange, c’est comme si l’on avait, côte à côte, traversé les mêmes épreuves, vaincu les mêmes obstacles, accompli les mêmes efforts. Précieuses et rares sont ces amitiés, que, seule, la mort dénoue, et qui ne se remplacent pas.
Telle est celle qui m’unit encore à Philippe Nattier. Elle date de notre quatorzième année : du lycée de B***, où le hasard nous fit entrer le même jour et nous plaça à côté l’un de l’autre. J’étais embarrassé par un thème latin, qui me semblait extrêmement difficile : étant plus « fort », il me vint en aide ; après quoi, nous passâmes deux ans sans nous quitter. »
Extrait de : E. Rod. « L’innocente. »
L’autopsie du Docteur Z par Édouard Rod

Fiche de L’autopsie du Docteur Z
Titre : L’autopsie du Docteur Z
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1884
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Sommaire de L’autopsie du Docteur Z
- L’autopsie du Docteur Z par Édouard Rod
- La grande découverte du savant Isobard par Albert Roulier
Première page de L’autopsie du Docteur Z
« On se rappelle peut-être encore, dans le monde scientifique, le bruit que firent, il y a une trentaine d’années, les découvertes du docteur Z, qui d’ailleurs eurent le sort de beaucoup de découvertes et furent universellement niées. Au moment où il se décida enfin à publier le résultat de ses patientes recherches, le docteur Z habitait Bordeaux, et jouissait d’une renommée de bon praticien. La brochure dont il fit les frais : Observations sur quelques phénomènes de l’existence cérébrale, souleva un « tollé » général, et lui enleva peu à peu toute sa clientèle. Il faut dire aussi que cette brochure – un in-octavo d’environ cent-vingt pages, – bouleversait toutes les notions reçues, menaçant à la fois, par ses conséquences indirectes, la science, la morale et la religion. »
Extrait de : E. Rod. « L’autopsie du docteur Z. »
Georges Murcie

Présentation de Georges Murcie :
Georges Murcie (1938-2001) était un écrivain français, connu pour ses romans et ses essais explorant les thèmes de l’identité, de la mémoire et de l’exil. Sa vie et son œuvre sont marquées par une profonde réflexion sur les bouleversements du XXe siècle.
Jeunesse et formation
Né en 1938 dans une famille modeste, Georges Murcie grandit dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, une expérience qui influencera profondément son écriture. Après des études de lettres à l’université, il se tourne vers l’écriture, cherchant à donner une voix aux marginaux et aux oubliés de l’histoire.
Carrière littéraire
L’œuvre de Georges Murcie se caractérise par une écriture dense et poétique, où se mêlent réalité et fiction. Ses romans, souvent empreints de mélancolie, explorent les méandres de la psyché humaine et les complexités des relations familiales. Parmi ses œuvres les plus notables, on peut citer :
- « Les Chemins de l’oubli » (1982) : un roman sur la mémoire et la perte, qui a reçu un accueil critique élogieux.
- « L’Exil intérieur » (1989) : une réflexion sur l’identité et l’appartenance, inspirée par les expériences de l’auteur.
- « Le Silence des pierres » (1995) : un roman qui explore les thèmes du deuil et de la rédemption.
En plus de ses romans, Georges Murcie a également publié des essais sur la littérature et la société, où il exprimait ses préoccupations sur les enjeux contemporains.
Héritage
Georges Murcie est décédé en 2001, laissant derrière lui une œuvre littéraire riche et profonde. Son écriture, à la fois intime et universelle, continue de résonner auprès des lecteurs, qui y trouvent une réflexion sur les questions essentielles de l’existence humaine.
Livres de Georges Murcie :
Arlyada (1973)
De l’autre côté de l’atome (1974)
Garadania (1970)
L’être polyvalent (1976)
L’homme de lumière (1976)
La courte éternité d’Hervé Girard (1977)
La folie du capitaine Sangor (1975)
La mémoire du futur (1978)
La puissance de l’ordre (1971)
La révolte de Zarmou (1977)
Là-bas (1978)
Le non-être (1977)
Le rendez-vous aux 300.000 (1970)
Le tunnelumière (1972)
Les grottes de Phobos (1972)
Les hybrides de Michina (1975)
Les naufragés du temps (1975)
Les possédés de Wolf 359 (1973)
Les rescapés du futur (1971)
Mâa (1976)
Marga (1978)
Mission au futur antérieur (1973)
Motel 113 (1971)
Objectif : la Terre ! (1972)
Omega 5 (1974)
Opération désespoir (1975)
Pari – Egar (1977)
Projet apocalypse (1974)
Tétras (1980)
Un jour, l’oubli (1976)
Vahanara (1974)
Pour en savoir plus sur Georges Murcie :
La page Wikipédia sur G. Murcie
La page Noosfere sur G. Murcie
La page isfdb de G. Murcie
Trilby par Charles Nodier

Fiche de Trilby
Titre : Trilby ou le Lutin d’Argail
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1822
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Trilby
« Il n’y a personne parmi vous, mes chers amis, qui n’ait entendu parler des drows de Thulé et des elfs ou lutins familiers de l’Écosse, et qui ne sache qu’il y a peu de maisons rustiques dans ces contrées qui ne comptent un follet parmi leurs hôtes. C’est d’ailleurs un démon plus malicieux que méchant et plus espiègle que malicieux, quelquefois bizarre et mutin, souvent doux et serviable, qui a toutes les bonnes qualités et tous les défauts d’un enfant mal élevé. Il fréquente rarement la demeure des grands et les fermes opulentes qui réunissent un grand nombre de serviteurs ; une destination plus modeste lie sa vie mystérieuse à la cabane du pâtre ou du bûcheron. Là, mille fois plus joyeux que les brillants parasites de la fortune, il se joue à contrarier les vieilles femmes qui médisent de lui dans leurs veillées, ou à troubler de rêves incompréhensibles, mais gracieux, le sommeil des jeunes filles. »
Extrait de : C. Nodier. « Trilby ou le Lutin d’Argail. »
Trésor-des-fèves et Fleur-des-pois par Charles Nodier

Fiche de Trésor-des-fèves et Fleur-des-pois
Titre : Trésor-des-fèves et Fleur-des-pois
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1894
Editeur : BnF
Première page de Trésor-des-fèves et Fleur-des-pois
« IL y avait une fois un pauvre homme et une pauvre femme qui étaient bien vieux, et qui n’avaient jamais eu d’enfants : c’était un grand chagrin pour eux, parce qu’ils prévoyaient que dans quelques années ils ne pourraient plus cultiver leurs fèves et les aller vendre au marché. Un jour qu’ils sarclaient leur champ de fèves (c’était tout ce qu’ils possédaient avec une petite chaumière ; je voudrais bien en avoir autant) ; un jour, dis-je, qu’ils sarclaient pour ôter les mauvaises herbes, la vieille découvrit dans un coin, sous les touffes les plus drues, un petit paquet fort bien troussé qui contenait un superbe garçon de huit à dix mois, comme il paraissait à son air, mais qui avait bien deux ans pour la raison, car il était déjà sevré. Tant il y a qu’il ne fit point de façon pour accepter les fèves bouillies qu’il porta aussitôt à sa bouche d’une manière fort délicate. »
Extrait de : C. Nodier. « Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois. »
Thérèse Aubert – Adèle par Charles Nodier

Fiche de Thérèse Aubert – Adèle
Titre : Thérèse Aubert – Adèle
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1819
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Thérèse Aubert – Adèle
« Je m’appelle Adolphe de S…, je suis né à Strasbourg, le 19 janvier 1777, d’une famille noble dont j’étais le dernier rejeton. J’ai perdu mon père dans l’émigration. Ma mère a péri dans une maison de détention pour les suspects ; je n’ai ni frères, ni sœurs, ni parents de mon nom. J’ai dix-sept ans et demi depuis quelques jours, et rien n’annonce que cette courte existence puisse se prolonger. J’en dirai même la raison plus tard, quoique ma position n’intéresse plus personne. Aussi, ce n’est pas pour le monde que j’écris ces lignes inutiles ; c’est pour moi, pour moi seul ; c’est pour occuper, pour perdre de tristes et désespérants loisirs qui seront heureusement bien courts. C’est pour ouvrir une voie plus facile aux sentiments qui m’oppressent, pour soulager mon cœur si le souvenir est un soulagement, ou pour achever de le briser. »
Extrait de : C. Nodier. « Thérèse Aubert – Adèle. »
Souvenirs de jeunesse par Charles Nodier

Fiche de Souvenirs de jeunesse
Titre : Souvenirs de jeunesse
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1862
Editeur : BnF
Sommaire de Souvenirs de jeunesse
- Souvenirs de jeunesse
- Mademoiselle de Marsan
- La neuvaine de la chandeleur
Première page de Souvenirs de jeunesse
« Le plus doux privilége que la nature ait accordé à l’homme qui vieillit, c’est celui de se ressaisir avec une extrême facilité des impressions de l’enfance. A cet âge de repos, le cours de la vie ressemble à celui d’un ruisseau que sa pente rapproche, à travers mille détours, des environs de sa source, et qui, libre enfin de tous les obstacles qui ont embarrassé son voyage inutile, vainqueur des rochers qui l’ont brisé à son passage, pur de l’écume des torrents qui a troublé ses eaux, se déroule et s’aplanit tout à coup pour répéter une fois encore, avant de disparoître, les premiers ombrages qui se soient mirés à ses bords. A le voir ainsi, calme et transparent, réfléchir à sa surface immobile les mêmes arbres et les mêmes rivages, on se demanderoit volontiers de quel côté il commence et de quel côté il finit. Il faut qu’un rameau de saule, dont l’orage de la veille lui a confié les débris, flotte un moment sous vos yeux, pour vous faire reconnoître l’endroit vers
lequel son penchant l’entraîne. Demain le fleuve qui l’attend à quelques pas l’aura emporté avec lui, et ce sera pour jamais. »
Extrait de : C. Nodier. « Souvenirs de jeunesse. »
Smarra ou les Démons de la nuit par Charles Nodier

Fiche de Smarra ou les Démons de la nuit
Titre : Smarra ou les Démons de la nuit
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1821
Editeur :
Première page de Smarra ou les Démons de la nuit
« Ah ! qu’il est doux, ma Lisidis, quand le dernier tintement de cloche, qui expire dans les tours d’Arona vient nommer minuit, – qu’il est doux de venir partager avec toi la couche longtemps solitaire où je te rêvais depuis un an !
Tu es à moi, Lisidis, et les mauvais génies qui séparaient de ton gracieux sommeil le sommeil de Lorenzo ne m’épouvanteront plus de leurs prestiges !
On disait avec raison, sois-en sûre, que ces nocturnes terreurs qui assaillaient, qui brisaient mon âme pendant le cours des heures destinées au repos, n’étaient qu’un résultat naturel de mes études obstinées sur la merveilleuse poésie des anciens, et de l’impression que m’avaient laissée quelques fables fantastiques d’Apulée, car le premier livre d’Apulée saisit l’imagination d’une étreinte si vive et si douloureuse, que je ne voudrais pas, au prix de mes yeux, qu’il tombât sous les tiens. »
Extrait de : C. Nodier. « Smarra ou les Démons de la nuit. »
Promenade de Dieppe aux montagnes d’Écosse par Charles Nodier

Fiche de Promenade de Dieppe aux montagnes d’Écosse
Titre : Promenade de Dieppe aux montagnes d’Écosse
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1821
Editeur : BnF
Première page de Promenade de Dieppe aux montagnes d’Écosse
« Je ne m’accoutume pas à l’idée d’être séparé de toi, de vivre et de penser sans toi. Chaque objet nouveau qui s’offre à ma vue me semble un vol que je te fais ; et quand je pense que tout va être nouveau pour moi, qu’il n’y aura plus une sensation commune entre les sensations multipliées de mes journées, et celles qui remplissent tes souvenirs, je regarde ce voyage avec une espèce de terreur, comme l’essai de la séparation éternelle. Depuis douze ans, associée à toutes les vicissitudes de ma vie, tu m’as suivi dans les rigoureux pèlerinages de l’exil et dans les excursions plus agréables que m’a fait entreprendre l’amour de l’étude et des arts. Tu as visité avec moi les riantes campagnes du midi de la France ; les monuments austères de la Normandie et de la Bretagne ; les antiquités majestueuses de l’Italie ; les ruines de la grande Grèce, patrimoine inutile des barbares. Je t’ai nommé tous les lieux, qui rappelaient de fortes pensées, qui attestaient d’anciennes gloires. »
Extrait de : C. Nodier. « Promenade de Dieppe aux montagnes d’Ecosse. »
Polichinelle par Charles Nodier

Fiche de Polichinelle
Titre : Polichinelle
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1834
Editeur : BnF
Première page de Polichinelle
« Polichinelle est un de ces personnages tout en dehors de la vie privée, qu’on ne peut juger que par leur extérieur, et sur lesquels on se compose par conséquent des opinions plus ou moins hasardées, à défaut d’avoir pénétré dans l’intimité de leurs habitudes domestiques. C’est une fatalité attachée à la haute destinée de Polichinelle. Il n’y a point de grandeur humaine qui n’ait ses compensations.
Depuis que je connais Polichinelle, comme tout le monde le connaît, pour l’avoir rencontré souvent sur la voie publique dans sa maison portative, je n’ai pas passé un jour sans désirer de le connaître mieux, mais ma timidité naturelle, et peut être aussi quelque difficulté qui se trouve à la chose, m’ont empêché d’y réussir. Mes ambitions ont été si bornées que je ne me rappelle pas qu’il me soit arrivé, en ce genre, d’autre désappointement, et je n’en conçois point de comparable à l’inconsolable douleur que celui-ci me laisserait au dernier moment, si j’ai le malheur d’y parvenir sans avoir joui d’un entretien familier de Polichinelle, en audience particulière. »
Extrait de : C. Nodier. « Polichinelle – Paris ou le Livre des Cent-et-Un. »