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Charles Nodier

Présentation de Charles Nodier :

Charles Nodier (1780-1844) est un écrivain français du XIXe siècle, figure majeure du mouvement romantique. Son œuvre variée, oscillant entre le fantastique, le merveilleux et le réalisme, a marqué son époque et continue d’influencer la littérature contemporaine.

Jeunesse et formation

Né à Besançon en 1780, Charles Nodier baigne dès son enfance dans un environnement intellectuel stimulant. Son père, juriste et fervent admirateur de Voltaire, lui transmet son goût pour la littérature et les idées des Lumières. Le jeune Charles se passionne pour la lecture, la botanique et les sciences naturelles.

Débuts littéraires et engagement politique

Dès l’adolescence, Nodier se lance dans l’écriture. Il publie ses premiers textes, des poèmes et des essais, qui témoignent de son esprit rebelle et de son intérêt pour les idées nouvelles. En 1803, il s’installe à Paris et fréquente les cercles littéraires et politiques de l’époque. Ses opinions libérales et son opposition au régime napoléonien lui valent des démêlés avec la police et une brève incarcération.

L’épanouissement littéraire et le romantisme

Les années 1820 marquent un tournant dans la carrière de Nodier. Il se consacre pleinement à l’écriture et publie ses œuvres les plus célèbres, notamment les contes fantastiques Smarra ou les Démons de la nuit (1821) et Trilby ou le Lutin d’Argail (1822). Ces récits, empreints de mystère et de surnaturel, rencontrent un vif succès et contribuent à faire de Nodier l’un des chefs de file du romantisme.

Le salon de l’Arsenal et la consécration

En 1824, Nodier est nommé bibliothécaire de l’Arsenal à Paris. Il y tient un salon littéraire prestigieux, où se croisent les figures emblématiques du romantisme : Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny, etc. Son influence sur la jeune génération d’écrivains est considérable.

Une œuvre protéiforme

L’œuvre de Nodier est d’une grande diversité. Il a exploré tous les genres littéraires : poésie, roman, théâtre, critique, journalisme. On lui doit également des travaux de philologie et de linguistique. Son style, élégant et précis, se caractérise par un goût pour le merveilleux, le pittoresque et le fantastique.

Héritage et postérité

Charles Nodier s’éteint à Paris en 1844. Son œuvre, longtemps éclipsée par celle de ses contemporains plus illustres, connaît un regain d’intérêt au XXe siècle. Il est aujourd’hui considéré comme un écrivain majeur du romantisme français, un précurseur du symbolisme et un maître du conte fantastique.

Livres de Charles Nodier :

Contes de la veillée (1853)
Contes fantastiques (1850)
Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises (1808)
Histoire du chien de Brisquet (1853)
Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux (1830)
Hurlubleu et autres contes du dériseur sensé (1836)
Infernalia (1822)
Jean Sbogar (1818)
Jean-François les-bas-bleus (1832)
La fée aux miettes (1832)
La neuvaine de la Chandeleur (1840)
La Seine et ses bords (1836)
Le bibliomane (1834)
Le génie bonhomme (1894)
Le nouveau Faust et la nouvelle Marguerite (1832)
Le peintre de Salzbourg (1803)
Légende de soeur Béatrix (1924)
Les monuments expiatoires (1832)
Les sept châteaux du roi de Bohême (1852)
Mademoiselle de Marsan (1894)
Polichinelle (1834)
Promenade de Dieppe aux montagnes d’Ecosse (1821)
Smarra (1821)
Souvenirs de jeunesse (1862)
Thérèse Aubert, Adèle (1819)
Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois (1894)
Trilby (1822)

Pour en savoir plus sur Charles Nodier :

La page Wikipédia sur C. Nodier
La page Noosfere sur C. Nodier
La page isfdb de C. Nodier

Plus loin qu’Orion par Maurice Limat

Fiche de Plus loin qu’Orion

Titre : Plus loin qu’Orion (Tome 6 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de Plus loin qu’Orion

« Il se demanda, tout d’abord, s’il rêvait. Ou bien, s’il était ivre…

Stupide hypothèse… Il était sûr de lui. Il savait bien qu’il n’avait pas mis les pieds, de la
journée spatiale, au bar de l’astronef.

L’appareil s’était littéralement envolé sous ses yeux et, projeté comme par une main aussi
invisible que puissante, était allé percuter la paroi opposée, dans le poste d’astronavigation.

Ridder n’avait pu réagir. Il était resté là dix secondes avant de bondir sur ses pieds de se
précipiter…

Le sextant-Canopus, ainsi nommé en souvenir des premiers compas-robots tous axés sur cette étoile au départ de la Terre, ce miraculeux et si délicat engin qui servait à diriger les vaisseaux de l’espace, était pratiquement hors d’usage. »

Extrait de : M. Limat. « Plus loin qu’Orion – Robin Muscat. »

Fréquence « ZZ » par Maurice Limat

Fiche de Fréquence « ZZ »

Titre : Fréquence « ZZ » (Tome 4 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir

Première page de Fréquence « ZZ »

« Robin Muscat détestait la pluie. Il avait pourtant connu les orages diluviens des planètes de Cassiopée, les mascarets de Vénus, les rafales d’Antarès, les trombes des mondes du Bélier, la grêle brûlante de Jupiter et les coulées sanglantes du ciel martien.

De retour sur la Terre, il souhaitait du beau temps. Rien que du beau temps.

Et il trouvait odieux, après tant d’enquêtes interastrales, d’être voué à une filature des plus banales, à Créteil, à un des terminus du métro monorail de la banlieue parisienne.

Être là, sous l’eau qui tombait interminablement, à guetter un quidam quelconque, vaguement soupçonné d’on ne savait quel trafic.

Robin Muscat bâilla et alluma une cigarette… une de plus. »

Extrait de : M. Limat. « Fréquence  »ZZ ». »

Les créatures d’Hypnôs par Maurice Limat

Fiche de Les créatures d’Hypnôs

Titre : Les créatures d’Hypnôs (Tome 3 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les créatures d’Hypnôs

« Le bruit même des moteurs vrombissants des astronefs n’arrivait plus à réveiller Ian Forestier. Son métier de steward de l’espace lui avait donné un sommeil parfait, qui entretenait en lui une santé florissante et, sur les lignes interplanétaires, ses camarades disaient en riant que, pour l’éveiller, il aurait fallu pour le moins l’explosion d’une supernova.

Et pourtant, cette nuit-là, il ne dormait pas. Il ne pouvait plus dormir.

Assis sur son lit, dans le petit studio parisien où il venait retrouver un peu de vie terrestre à chaque escale, il fourrageait avec rage dans son abondante tignasse noire. À trente ans, ce vigoureux garçon que l’esprit d’aventure avait poussé vers une profession « spatiale » se demandait ce qui pouvait bien lui arriver. »

Extrait de : M. Limat. « Les créatures d’Hypnôs
Maurice Limat
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Lumière qui tremble par Maurice Limat

Fiche de Lumière qui tremble

Titre : Lumière qui tremble (Tome 2 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Lumière qui tremble

« Deux soleils montaient, créant une bien curieuse aurore. Les ombres doubles évoquaient les surimpressions des images en anaglyphes. Êtres et choses se nimbaient joliment d’orangé et de turquoise.

Sur le double flamboiement des soleils, un globe sombre dérivait lentement. La planète Evkeer, dont le planétoïde était le satellite.

Et l’astre majeur et son sujet, soumis aux fluctuations de l’étoile double, dansaient, dans le Cosmos, un ballet éternellement fantaisiste, à désespérer les astronomes et les cosmonautes, qui ne les retrouvaient que difficilement au cours de leurs phases perturbées.

En dépit de l’irradiation des astres, l’un doucement auréolé d’or et l’autre éclaboussant de bleu-vert, le planétoïde ne présentait pas un décor agréable.

Une atmosphère, bien sûr, tout comme sur Evkeer son chef de file, les deux planètes étant du type terrien.

Mais aussi un sol aride, désolé, où des ombres étranges créaient des visions de malaise. Des roches aiguës émergeaient de flaques de verdure. »

Extrait de : M. Limat. « Lumière qui Tremble – Robin Muscat. »

Les foudroyants par Maurice Limat

Fiche de Les foudroyants

Titre : Les foudroyants (Tome 1 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les foudroyants

« Le lointain roulement fit sortir Martine de la tente. Elle passa une tête ébouriffée dans l’embrasure et regarda le ciel, par-dessus les grands arbres qui bordaient la clairière où les campeurs s’étaient installés.

Tout d’abord, elle avait pensé que c’était le départ du Terralune dont les échos lui parvenaient depuis l’astrodrome du Bourget, relativement proche de la forêt de Senlis où Martine campait, avec Ric et René.

Elle fit la moue, ce qui donnait un charme de plus à son visage encore gamin :

— Il va faire de l’orage !…

Cela la contrariait vivement. Ils avaient profité de ces journées d’un été finissant – celui de 1998 – pour fuir la cité et jouer un peu aux hommes des bois, parmi les piliers magistraux des essences végétales. Et voilà que, déjà, le temps se gâtait. »

Extrait de : M. Limat. « Les Foudroyants – Robin Muscat. »

Méphista et le chien Hurlamor par Maurice Limat

Fiche de Méphista et le chien Hurlamor

Titre : Méphista et le chien Hurlamor (Tome 13 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista et le chien Hurlamor

« — Qu’est-ce qui m’arrive ?

Un trouble que je n’ai jamais ressenti. Pourtant, l’orage ne menace pas. Le ciel est serein. Il y a eu une belle journée…

Maintenant, avec la nuit, je me sens parcouru par des ondes que je ne connais pas.

C’est un peu comme lorsqu’on est sur la piste, qu’on sent le gibier. Ou bien quand un individu hostile approche de la maison…

Mieux que cela. Lorsque je sens passer l’appel du rut. Ce parfum mystérieux, terrible, irrésistible, qui fait mal, et qui vous attire comme un prodigieux aimant.

J’étais si tranquille, pourtant.

La maison est paisible, cette grande maison qu’on appelle « le château ». Je sais que je suis privilégié d’habiter une pareille demeure.

Privilégié surtout, parce qu’il y a Isabelle et Nicolas.

Je les aime.

Ils me le rendent bien. Nous vivons dans une ambiance parfaite. Ils me font rarement des reproches. Je dois dire qu’ils me gâtent, qu’ils ont, avec moi, toutes les indulgences. Ils n’ont jamais su que faire afin de me rendre heureux. »

Extrait de : M. Limat. « Méphista et le chien Hurlamor. »

Ton sang, Méphista par Maurice Limat

Fiche de Ton sang, Méphista

Titre : Ton sang, Méphista (Tome 12 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ton sang, Méphista

« Elle était très belle, dans sa robe bordée d’hermine, aux longs plis couleur d’azur, avec le hennin majestueux dominant l’admirable visage, auquel l’émotion, la douleur, donnaient un relief saisissant, sans en altérer la pureté naturelle.
La salle était immense et, dans la cheminée monumentale, un tronc entier flambait.
Malgré les hautes flammes, l’air ne parvenait pas à se réchauffer. On était en hiver. Par les meurtrières du donjon, le clair de lune filtrait, mêlant ses rayons glacés et sereins aux lueurs capricieuses émanant du foyer.
On avait amené le lit près du feu. Les reflets dansants couraient sur le corps d’un jeune homme, presque un adolescent. Il portait le pourpoint largement ouvert sur la chemise, que le sang entachait. Et tout son corps ruisselait encore. Et la vase engluait ses hauts-de-chausses, ses souliers à la poulaine qu’on avait d’ailleurs retirés et jetés auprès du lit, ce qu’on voyait de sa peau, son visage aux yeux clos, ses cheveux, plaqués et malpropres. »

Extrait de : M. Limat. « Ton sang, Méphista. »

Méphista contre l’homme de feu par Maurice Limat

Fiche de Méphista contre l’homme de feu

Titre : Méphista contre l’homme de feu (Tome 11 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista contre l’homme de feu

« L’homme s’agitait, braillait, invectivait parfois la foule et les badauds riaient, sans se fâcher, parce qu’il était à la fois comique et attendrissant.

Peut-être impressionnant, un peu aussi. Torse nu, fort laid, il se démenait dans ce crépuscule parisien, sale et affligeant avec ses nuées de poussière, ses vapeurs bleutées émanant de cent mille moteurs.

Et, à ce carrefour Strasbourg-Saint-Denis, dans le vacarme perpétuel, cette grondante cacophonie d’un monde démentiel ponctuée de nombreux coups de sifflet des agents, il y avait un malheureux qui, pour gagner sa pauvre vie, allait effectuer, une fois de plus, cette sorte d’exploit bizarre et périlleux, répugnant aux uns, admirable aux autres, inquiétant à tous.

Le mangeur de feu réclamait une certaine somme avant de se livrer à son invraisemblable démonstration. »

Extrait de : M. Limat. « Méphista Contre l’Homme De Feu. »

Méphista, belle à faire peur par Maurice Limat

Fiche de Méphista, belle à faire peur

Titre : Méphista, belle à faire peur (Tome 10 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista, belle à faire peur

« L’herbe pousse dans les allées…

Déjà !

Il est vrai qu’il y a six semaines… Cela a passé comme un cauchemar…

C’est banal, ce qui est arrivé. J’ai quitté Sonia, voilà tout. J’en avais assez, ou plutôt je croyais en avoir assez.

Des reproches à lui faire ? Oui, de m’aimer trop, c’est cela. Un amour trop excessif, trop envahissant. Cela devient insupportable, de vivre auprès d’une femme qui, sans cesse, vous importune de sa passion, qui semble douter de votre fidélité, qui répète : « Si tu me trompais…, si tu me quittais, je me tuerais, je ne pourrais plus vivre… »

Il m’a semblé finalement que des catastrophes arriveraient, qu’il valait mieux casser avant que Sonia et moi soyons définitivement liés.

Je suis parti.

Nous avions loué cette petite maison, voisine de la forêt de l’Isle-Adam. L’Oise vallonnée, la route de Beauvais, une contrée fertile et verdoyante, à moins de cinquante kilomètres de Paris. Un village qui semble encore venir du fond des âges. S’il n’y avait pas les râteaux de la télé, on trancherait avec la civilisation… Nid d’amoureux des plus classiques. On peut venir tous les soirs, y rester pour les week-ends… »

Extrait de : M. Limat. « Méphista, belle à faire peur. »