Catégorie : Livres
Une morsure de feu par Maurice Limat

Fiche de Une morsure de feu
Titre : Une morsure de feu
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir
Première page de Une morsure de feu
« — Les temps sont accomplis ! prononça le Pontife-Roi.
À la lueur des torches, on voyait le front pensif de cet homme d’âge, drapé dans une sorte de toge dont la simplicité contrastait avec les hautes et nobles fonctions qui étaient les siennes, lui l’héritier, le successeur de ceux qui avaient occupé la charge sacrée depuis plus de cent vingt siècles.
Ceux du monde englouti le regardaient en silence, respectueux et attentifs à ses réactions.
Le Pontife-Roi parla enfin :
— Les trois fruits doivent revenir à l’arbre qui les a engendrés… Et les hommes qui vivent actuellement sur la planète savent – du moins ceux qui ne gardent pas l’esprit obtus des matérialistes et des athées – que l’arbre doit renaître du sein de l’océan. Quelle année a donc fixée pour cela le voyant du continent Amérique, Krakès ?
Krakès s’avança, salua profondément :
— Approximativement l’an 1976 de l’ère actuelle, Très Sage Lumière. Du moins selon la chronologie de ces gens-là… »
Extrait de : M. Limat. « Une morsure de feu. »
Rouge est la chute du soleil par Maurice Limat

Fiche de Rouge est la chute du soleil
Titre : Rouge est la chute du soleil
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir
Première page de Rouge est la chute du soleil
« La pluie crépitait sur les flots, sur la galère, sur les hommes.
Tout était noyé dans ces voiles sombres, sinistres, et la nature entière paraissait endeuillée, contrairement aux pensées qui eussent été logiquement celles de Ga’ab.
À l’avant du vaisseau il regardait venir le funèbre fanal du port. La tour bâtie à
l’extrémité de la digue élevait son brûlot qui jetait une tache rougeâtre enrobée de drapés obscurs. Et au-delà, il y avait la cité.
Ga’ab distinguait fort mal cette masse de constructions plus ou moins cubiques, noires dans la nuit eu égard aux pierres carbonifères qui, pour la plupart, constituaient le matériau de base. Il scrutait les semi-ténèbres, cherchant à situer maisons, temples et palais. Il voyait surtout, en retrait, sur la colline dominant la ville, le formidable échafaudage indiquant l’édifice gigantesque qu’on était en train d’achever sur le conseil des Mages, lesquels assuraient que la statue titanesque apporterait à Ty-Hizam la protection des dieux. Et nul, même l’Empereur, ne discutait les avis de ces magiciens, prêtres, conseillers et aussi subtils politiques constituant le véritable pouvoir régnant sur Ty-Hizam. »
Extrait de : M. Limat. « Rouge est la chute du soleil. »
Robinson du néant par Maurice Limat

Fiche de Robinson du néant
Titre : Robinson du néant
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir
Première page de Robinson du néant
« Il y a une planète. Une terre désertique. Et le ciel, avec un astre immense, d’un bel orangé, qui jette des feux revigorants sur azur vert.
Il y a la mer. La mer sans limites, qui vient caresser le sable du littoral.
Il y a un homme. Seul. Qui ouvre de grands yeux vers cette terre, ce ciel, cette mer, ce soleil.
Des couleurs ardentes, mais douces tout de même à contempler.
L’homme subit la magie de ces couleurs et cela descend en lui comme un élixir de joie.
Il vit. Il a conscience de vivre. Il regarde. Il commence à chercher à comprendre.
Il est à ce stade où l’enfant, comme tous les enfants du cosmos, s’éveille à l’existence. Il vit. Il perçoit. Il enregistre. Mais il n’analyse pas encore et, a fortiori, est incapable de formuler une synthèse. »
Extrait de : M. Limat. « Robinson du Néant. »
Rien qu’une étoile par Maurice Limat

Fiche de Rien qu’une étoile
Titre : Rien qu’une étoile
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de Rien qu’une étoile
« On en voyait encore quelques-unes. Elles semblaient dériver dans la nuit.
Épaves du cosmos, elles étaient les derniers vestiges de ce qui avait été la galaxie par excellence, la Voie lactée. La titanesque épidémie semblait maintenant ne plus devoir s’arrêter et les derniers humains ne se faisaient guère d’illusions.
Les dernières étoiles s’éteindraient, comme leurs sœurs, soufflées les unes après les autres pour une raison inconnue, comme si le Créateur, las de son œuvre, faisait disparaître les flambeaux qui formaient la structure cosmique.
Le Grand Sombre triomphait. Ainsi appelait-on le formidable gouffre noir qui s’étendait, dévorant les constellations, laissant, dans l’immensité céleste, des taches de néant semblables à des gueules ouvertes sur l’abîme éternel. »
Extrait de : M. Limat. « Rien qu’une étoile. »
Principe Omicron par Maurice Limat

Fiche de Principe Omicron
Titre : Principe Omicron
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir
Première page de Principe Omicron
« — Oh ! Une chauve-souris !
Gilles bâilla, s’étira, ouvrit un œil. Un petit sourire, tout d’indulgence, d’un peu d’ironie, de tendresse aussi, de cette tendresse qu’il prodiguait sans réticence à sa jeune épouse, plissa légèrement ses lèvres :
— Chérie… Tu dis des bêtises !
Françoise se cabra, comme toute femme mise en contradiction :
— Écoute, Gigi, je ne suis pas idiote !
Gilles se redressa d’un effort, se mit sur son séant. Depuis une demi-heure ils avaient fait halte au pied d’un bouquet de hêtres et, dans l’herbe, appréciant un peu d’ombre en ce jour de canicule, ils avaient jeté les vélos au bord de la route pour goûter une sieste quelque peu entrecoupée de manifestations bien légitimes chez un jeune couple. »
Extrait de : M. Limat. « Principe Omicron. »
Planétoïde 13 par Maurice Limat

Fiche de Planétoïde 13
Titre : Planétoïde 13
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de Planétoïde 13
« Les nouvelles étaient franchement mauvaises. Le train d’astéroïdes était signalé aux confins du système et, là-bas, sur les planètes Un, Sept et Neuf, les principales du monde de Ftô, les savants établissaient leurs calculs.
Ils étaient tous d’accord. Cette pluie de météorites, venue de quelque part et allant Dieu savait où à travers la galaxie, traverserait Ftô et éviterait les orbites de douze des treize planètes constituant le système autour du soleil central.
C’était, pour le monde scientifique, une chose du plus haut intérêt.
D’autant que ces messieurs, de l’observatoire au laboratoire, ne risquaient pas grand-chose.
Ils observeraient tout à loisir une rareté astronomique. Sans encourir le moindre péril puisque aucun d’entre eux n’avait élu domicile sur la planète Treize, une des plus petites de Ftô et, à coup sûr, la plus déshéritée. »
Extrait de : M. Limat. « Planétoïde 13. »
Par le fer et la magie par Maurice Limat

Fiche de Par le fer et la magie
Titre : Par le fer et la magie
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Par le fer et la magie
« FLORESTAN AVAIT EU l’impression que donne le choc de deux épées. Deux regards qui se croisent, un éclair qui jaillit.
Il n’était pas là tout à fait par hasard. Sa mission l’y amenait. En principe, le jeune chevalier Florestan de Liancourt promenait ses dix-neuf ans en Italie, et présentement à Venise, par ce bel automne 1763, pour parachever son éducation.
Seulement, le comte de Liancourt, son père, l’avait envoyé en Vénitie en accord avec son vieil ami, le cardinal de Bernis lequel, comme le savait toute l’Europe, demeurait le meilleur ami et conseiller de la marquise de Pompadour, dont le rôle, cependant, semblait sur son déclin.
La foule tourbillonnait sur la place Saint-Marc et la Piazzetta. Florestan était ébloui et tout lui était joie, le décor prestigieux de la cité des Doges avec ses palais exceptionnels, son faste incomparable, ses monuments éclatants et colorés comme un livre d’heures. Et aussi l’enchantement des artères aquatiques, le pittoresque d’un monde où toutes les races semblaient frayer dans une débauche de costumes venus d’Orient et du Septentrion, des Indes lointaines et de l’Afrique énigmatique. »
Extrait de : M. Limat. « Par le fer et la magie. »
Océan, mon esclave par Maurice Limat

Fiche de Océan, mon esclave
Titre : Océan, mon esclave
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Océan, mon esclave
« — Le caillou !… Rolf !… Sauve le caillou !… Tu entends ?… Je t’en prie, Rolf… Réponds-moi… dis quelque chose…
Rolf devinait les mots plus qu’il ne les entendait, dans l’abominable vacarme.
Depuis que l’Astral avait pénétré dans l’exosphère, de cette redoutable façon, fini le grand silence interplanétaire qui, depuis des temps et des temps, régnait sur l’astronef. Maintenant, c’était en permanence le vrombissement assourdissant qui détraquait les cerveaux, qui rendait fous les voyageurs de l’espace…
Une boule de nature inconnue bloquait la gorge de Rolf. Il savait qu’elle était là, cancer né de son angoisse, de son horreur. »
Extrait de : M. Limat. « Océan, mon esclave. »
Monsieur Cosmos par Maurice Limat

Fiche de Monsieur Cosmos
Titre : Monsieur Cosmos
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1956
Editeur : Editions du Triangle
Première page de Monsieur Cosmos
« Rien…
Il n’y avait plus rien au-delà de la barrière. Maintenant, ils commençaient à en avoir
conscience.
Le sphéronef avait parcouru des distances incommensurables. Il était quasi impossible de dire en quel point de l’univers l’appareil était parvenu. Ils avaient dépassé les galaxies, atteint cette limite jamais entrevue qu’avec de prodigieux télescopes, et où les mondes, s’éloignant du centre du Cosmos à la vitesse de la lumière, semblaient en voie de disparition.
Le docteur Artis et ses trois élèves savaient maintenant qu’il n’en était rien.
Les galaxies, atteignant la vitesse-masse totale, celle de la lumière, ne se fondaient pas dans le Néant, comme l’avaient cru certains rêveurs.
Elles continuaient leur course éternelle, non directement, mais selon la loi du Grand Courbe.
— Einstein avait raison, murmura Artis.
Dans le doux regard de Lilia, dans l’œil bleu ardent du vigoureux Luc, dans les iris couleur d’agate d’Éric, une même flamme brilla à ces paroles du maître. »
Extrait de : M. Limat. « Monsieur Cosmos. »