Catégorie : Livres
Océan, mon esclave par Maurice Limat

Fiche de Océan, mon esclave
Titre : Océan, mon esclave
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Océan, mon esclave
« — Le caillou !… Rolf !… Sauve le caillou !… Tu entends ?… Je t’en prie, Rolf… Réponds-moi… dis quelque chose…
Rolf devinait les mots plus qu’il ne les entendait, dans l’abominable vacarme.
Depuis que l’Astral avait pénétré dans l’exosphère, de cette redoutable façon, fini le grand silence interplanétaire qui, depuis des temps et des temps, régnait sur l’astronef. Maintenant, c’était en permanence le vrombissement assourdissant qui détraquait les cerveaux, qui rendait fous les voyageurs de l’espace…
Une boule de nature inconnue bloquait la gorge de Rolf. Il savait qu’elle était là, cancer né de son angoisse, de son horreur. »
Extrait de : M. Limat. « Océan, mon esclave. »
Monsieur Cosmos par Maurice Limat

Fiche de Monsieur Cosmos
Titre : Monsieur Cosmos
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1956
Editeur : Editions du Triangle
Première page de Monsieur Cosmos
« Rien…
Il n’y avait plus rien au-delà de la barrière. Maintenant, ils commençaient à en avoir
conscience.
Le sphéronef avait parcouru des distances incommensurables. Il était quasi impossible de dire en quel point de l’univers l’appareil était parvenu. Ils avaient dépassé les galaxies, atteint cette limite jamais entrevue qu’avec de prodigieux télescopes, et où les mondes, s’éloignant du centre du Cosmos à la vitesse de la lumière, semblaient en voie de disparition.
Le docteur Artis et ses trois élèves savaient maintenant qu’il n’en était rien.
Les galaxies, atteignant la vitesse-masse totale, celle de la lumière, ne se fondaient pas dans le Néant, comme l’avaient cru certains rêveurs.
Elles continuaient leur course éternelle, non directement, mais selon la loi du Grand Courbe.
— Einstein avait raison, murmura Artis.
Dans le doux regard de Lilia, dans l’œil bleu ardent du vigoureux Luc, dans les iris couleur d’agate d’Éric, une même flamme brilla à ces paroles du maître. »
Extrait de : M. Limat. « Monsieur Cosmos. »
Moi, vampire par Maurice Limat

Fiche de Moi, vampire
Titre : Moi, vampire
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de Moi, vampire
« J’ai le soleil dans l’œil. C’est très gênant quand on est au volant, chacun sait cela. Il y a des conducteurs qui prennent les choses à la légère, c’est une question de tempérament. Moi, qui suis plutôt de nature ce qu’on appelle un scrupuleux, un tourmenté, je ne grimpe pas dans mon auto sans cette petite crainte qui ne me lâche jamais.
Pourvu que je ne provoque pas un accident.
Suzy se moquait de moi. Quand j’étais avec Suzy, et que je croyais bien que nous finirions par nous marier. Mais Suzy est partie et…
Mais tout cela est sans intérêt. Je suis seul et je rumine encore mon chagrin de notre rupture. Cela ne regarde personne.
C’est peut-être un peu à cause de cela, tout de même, que je me suis arrangé pour rester en place le moins possible. Le Cabinet Desvignes, qui emploie mes services de jeune architecte débutant – en attendant que je puisse avoir les moyens de m’établir à mon compte – m’a donné une excellente occasion de me changer les idées, en m’expédiant en Provence. »
Extrait de : M. Limat. « Moi, vampire. »
Moi, un robot par Maurice Limat

Fiche de Moi, un robot
Titre : Moi, un robot
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir
Première page de Moi, un robot
« J’ai assisté au châtiment, avec une foule d’autres. Les Robotis étaient là
également. Nos maîtres, les Hommes, exigent que les punitions soient publiques,
pour l’exemple.
Robots et Robotis étaient en troupeau, mornes et accablés. Ils ont regardé le Robot, torse nu, attaché au poteau, et qu’un autre Robot a frappé de vingt coups de lanière. C’est la Loi. Nous ne sommes que des machines, que les Hommes font fabriquer pour être à leur service et si l’un d’entre nous se révolte, ou commet quelque faute, il faut que d’immédiates et cruelles sanctions soient prises sans délai.
Le Cosmos appartient aux Hommes.
Les Robots et leurs femelles, les Robotis, sont là pour leur servir d’esclaves. Les Hommes ne permettent la fabrication des Robots que selon leurs besoins.
C’est la Loi.
Ce matin, les Hommes étaient de méchante humeur. Il pleuvait et une eau lancinante tombait des nuages verts qui roulent dans le ciel de la planète Vaâl. »
Extrait de : M. Limat. « Moi, un Robot. »
Miroirs d’univers par Maurice Limat

Fiche de Miroirs d’univers
Titre : Miroirs d’univers
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir
Première page de Miroirs d’univers
« — Une veine qu’on soit en plein été ! dit le pilote. Vous vous rendez compte ? Un vent pareil… en plein hiver… avec une tempête de neige… On serait ratatinés en moins de deux !
Ken Erwin se mit à rire :
— Hé ! dis donc ! Tâche de mériter ton surnom !
Le mécano prit fort bien la chose :
— Tu vas voir ! Pas pour rien qu’on m’appelle Pince Vent !
Gilda, emmitouflée dans une couverture (c’était juillet mais dans l’hélico il faisait plus que frais) s’amusait de la conversation :
— Je pense, dit-elle, que nous ne sommes plus loin ?
— On va voir l’observatoire avant trois minutes, assura Pince Vent.
L’hélico survolait les Alpilles et la grande chaîne barrait l’horizon. »
Extrait de : M. Limat. « Miroirs d’Univers. »
Métro pour l’inconnu par Maurice Limat

Fiche de Métro pour l’inconnu
Titre : Métro pour l’inconnu
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir
Première page de Métro pour l’inconnu
« Ce fut une explosion qui réveilla Rigel. Il détestait être ainsi tiré brutalement du sommeil. Dormir… dans ce monde désolé, c’était à peu près tout ce qui lui restait. Comme tous les Xuléens, Rigel grelottait. Parce que la planète Xul mourait de froid.
Rigel ne croyait nullement que les faiseurs de séismes, comme on appelait les ingénieurs qui creusaient désespérément le sol, puissent arriver à sauver la planète.
Il se retourna dans son lit, bâilla, s’étira, déjà de mauvaise humeur pour la journée.
Si on pouvait appeler journée cette période où la voûte blanchâtre, à la fois cotonneuse et métallique qui enveloppait le globe entier de Xul, se trouvait vaguement luminescente pendant la course de l’étoile lointaine qui n’arrivait plus à atteindre le sol de la planète de ses rayons amoindris.
Cela durait depuis des révolutions et des révolutions de Xul autour de son soleil. »
Extrait de : M. Limat. « Métro pour l’Inconnu. »
Methoodias par Maurice Limat

Fiche de Methoodias
Titre : Methoodias
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Methoodias
« Le peuple écoutait la voix et regardait l’image.
Cent micros répétaient la voix du dictateur. Et l’image formidable, en reliefcolor, qu’aucun écran ne supportait, montrait un buste géant, à l’échelle d’une montagne, surplombant l’immense esplanade où les hommes du monde d’Harrania s’étaient massés, sur ordre, pour venir l’entendre.
Un colosse impalpable, reflété par les ondes. Un homme de soixante ans, d’une incroyable vitalité, encore très beau avec ses cheveux blancs, son visage rayonnant
d’intelligence et de force.
Le peuple écoutait, avec cette attention silencieuse, lourde et inquiétante, des opprimés.
Jorris Wead, descendant de ces Terriens qui, il y avait un siècle, étaient venus de la planète-patrie située à des centaines d’années de lumière, était maintenant le maître d’Harrania et des neuf lunes qui dansaient alentour de la planète centrale leur éternel ballet.
Il parlait.
La télévision transmettait son discours, dans toutes les villes de la planète et des neuf satellites. »
Extrait de : M. Limat. « Methoodias. »
Mandragore par Maurice Limat

Fiche de Mandragore
Titre : Mandragore
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir
Première page de Mandragore
« Il n’y avait plus qu’un point rouge qui s’estompait dans l’ombre grise, comme pressé de s’éloigner de ce pays de désolation.
La petite gare s’élevait, sinistre et tristement administrative, sans grâce, inhospitalière et froide. Le lieu pouvait être charmant, au printemps. Mais dans cette brume menaçante, avec cette crainte permanente d’averse…
Le train était loin et le brouillard semblait l’avoir absorbé. La voyageuse tendit son billet au préposé, et traversa le hall d’entrée servant en même temps de salle d’attente. Des tubes de néon jetaient une clarté qui n’arrangeait rien.
Au-delà des carreaux sales, c’était la campagne. Le bourg était loin. Deux, trois kilomètres. Elle ne savait plus.
Il y avait si longtemps…
Un frisson la secoua. Elle pouvait avoir trente-cinq ans, un peu plus peut-être. On la devinait blonde et elle était de celles dont on dit : elle devait être très jolie, à vingt ans. Mais le beau visage était marqué par des stigmates de souffrance. Telle quelle, elle demeurait attirante, désirable même. Elle portait un chapeau ciré, un imperméable, ce qu’il fallait pour voyager par ce temps de pluie. Une petite valise à la main, c’était tout. »
Extrait de : M. Limat. « Mandragore. »