Étiquette : Asimov
Suivez les instructions par I. Asimov
Fiche de Suivez les instructions
Titre : Suivez les instructions (Insert knob A in hole B)
Auteur : I. Asimov
Traduction : A. Rosenblum
Parution : Fiction 78 (mai 1960)
Nouvelle courte :
Dave Woodbury et John Hansen, grotesques dans leur accoutrement spatial, regardaient d’un œil anxieux la vaste caisse émerger lentement de la fusée-cargo et pénétrer dans le sas. Au bout de près d’une année passée à la Station Spatiale A 5, ils en avaient par-dessus la tête des appareils filtreurs qui cliquetaient, des tubes hydroponiques qui manquaient d’étanchéité, des générateurs d’air qui ronflaient perpétuellement et s’arrêtaient à intervalles réguliers.
— « Rien ne marche, » se lamentait Woodbury. « C’est forcé : nous devons tout assembler nous-mêmes. »
— « En suivant des instructions rédigées par un imbécile, » ajoutait Hansen.
En effet, ce qu’il y avait de plus coûteux dans une fusée, c’était la place réservée au fret, si bien que tout équipement devait être expédié dans l’espace en pièces détachées empilées les unes dans les autres. Et ces pièces devaient être assemblées à la Station par des mains maladroites, avec un outillage inadéquat, en suivant les instructions peu claires d’un schéma mal ronéotypé.
Woodbury avait rédigé à grand-peine des doléances, auxquelles Hansen avait ajouté des adjectifs appropriés, et leur requête officielle pour qu’il soit remédié à la situation avait été transmise à la Terre.
Et la Terre y avait donné suite. Un robot spécial avait été dessiné, dont le cerveau positronique contenait toutes les données nécessaires pour assembler correctement les pièces détachées de n’importe quelle machine.
Ce robot se trouvait dans la caisse qu’on déchargeait en cet instant, et Woodbury tremblait d’impatience tandis que le sas se refermait sur elle.
— « Pour commencer, » déclara-t-il, « il va vérifier le Cuisinorateur et ajuster le bouton du grilloir pour qu’il nous donne du beefsteak saignant au lieu de carne brûlée. »
Ils entrèrent dans la station et attaquèrent l’emballage à coups précautionneux de leurs démoléculiseurs, afin de ne pas endommager un seul précieux atome de métal de leur robot-assembleur.
La caisse s’ouvrit !
À l’intérieur, il y avait cinq cents pièces détachées… et un schéma mal ronéotypé, avec des instructions compliquées pour l’assemblage.
Tout sauf un homme par I. Asimov et R. Silverberg
Fiche de Tout sauf un homme
Titre : Tout sauf un homme
Auteur : I. Asimov et R. Silverberg
Date de parution : 1993
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Editeur : Terre de brume
Première page de Tout sauf un homme
« Si vous voulez bien vous asseoir, Monsieur, dit le chirurgien en indiquant le siège devant son bureau. Je vous en prie.
— Merci, dit Andrew Martin.
Il s’assit calmement. Il faisait tout calmement. C’était sa nature, un trait de son caractère qui ne changerait jamais. À le voir, personne n’aurait cru qu’Andrew Martin était poussé dans ses derniers retranchements. C’était pourtant le cas. Il avait traversé la moitié du continent pour cette consultation. C’était son ultime espoir d’atteindre le but majeur de sa vie ; voilà ce à quoi tout se résumait. Tout.
Le visage d’Andrew était uni et inexpressif – bien qu’un observateur pénétrant eût pu s’imaginer déceler une pointe de mélancolie dans son regard. Il avait les cheveux lisses, châtains, assez fins, et on eût dit qu’il venait de se raser de près : ni barbe, ni moustache, ni aucune affection du visage. Ses vêtements étaient de bonne coupe, simples et de bon goût, d’un rouge-violet velouté comme couleur dominante ; mais ils étaient nettement passés de »
Extrait de : I. Asimov et R. Silverberg. « Tout sauf un homme. »
L’enfant du temps par I. Asimov et R. Silverberg
Fiche de L’enfant du temps
Titre : L’enfant du temps
Auteur : I. Asimov et R. Silverberg
Date de parution : 1991
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Editeur : Pocket
Première page de L’enfant du temps
« La neige était arrivée pendant la nuit, saupoudrant le paysage, fine comme de la brume, portée par le vent d’ouest. Elle avait dû venir de très loin. L’odeur de la mer y était encore présente et la chaleur du soleil matinal la faisait monter au-dessus de l’immense toundra triste.
Nuage d’Argent avait vu la mer, longtemps avant, quand il était enfant et que le Peuple chassait encore sur les terres de l’ouest. La mer était immense, obscure, toujours en mouvement, capable de luire — comme un étrange feu liquide
— quand le soleil tombait dessus sous un certain angle. S’y aventurer, c’était la mort; la contempler, c’était un enchantement. Il ne la reverrait plus, il le savait. Les Autres tenaient maintenant les terres côtières, et le Peuple reculait, se rapprochant chaque année un peu plus du, lieu où naît le soleil. Et même si les Autres venaient à disparaître aussi brusquement qu’ils étaient apparus, Nuage d’Argent »
Extrait de : I. Asimov et R. Silverberg. « L’Enfant Du Temps. »
X comme inconnu par I. Asimov
Fiche de X comme inconnu
Titre : X comme inconnu
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 1984
Traduction :
Editeur : Londreys
Première page de X comme inconnu
« LUMIERES !
J’ai décrit dans un de mes précédents livres comment Newton avait identifié en 1666 le spectre lumineux. Cependant, l’existence du spectre n’expliquait pas en lui-même la nature de la lumière. Newton pensait que la lumière consistait en une sorte de nuage de particules microscopiques qui voyageaient en ligne droite. Son raisonnement s’appuyait sur le fait que l’ombre projetée par la lumière avait des contours nets. Si la lumière était représentée par des ondes, comme le maintenait une autre théorie, alors elle devait s’incurver au bord de l’obstacle et projeter une ombre diffuse, voire pas d’ombre du tout. Après tout, les vagues d’un plan d’eau contournent les obstacles et le son, que l’on suspectait fortement d’être représenté par des ondes, fait de même.
Un contemporain de Newton, le scientifique hollandais Christian Huygens (1629-1695), qui était le principal défenseur de la notion d’onde lumineuse, soutenait que plus courte était l’onde, plus faible était sa tendance à s’incurver au contact d’un obstacle. Dans ce cas, les contours nets des ombres ne représentaient plus un argument s’opposant à la théorie ondulatoire dès lors que l’on pouvait prouver que ces ondes étaient suffisamment courtes. »
Extrait de : I. Asimov. « X, comme inconnu. »
Une bouffée de mort par I. Asimov
Fiche d’Une bouffée de mort
Titre : Une bouffée de mort
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 1958
Traduction : M. Duchein
Editeur : Christian Bourgeois
Première page d’Une bouffée de mort
« La mort est toujours présente dans un laboratoire de chimie ; seulement, à force de l’y côtoyer, on oublie sa présence.
Elle est là, tapie dans les petits flacons bruns, sous forme de cristaux semblables à du sel, et dont le seul contact suffit à tuer ; dans les bonbonnes d’acides, dont une goutte peut défigurer ou aveugler ; dans les bouteilles de gaz comprimé, qui explosent pour peu qu’on commette une erreur en les manipulant. La moindre faute d’inattention, et la mort bondit sur sa proie. Un peu de poudre mal essuyée sur une table d’expérience, un sandwich posé négligemment dessus ; un verre empli d’orangeade après avoir contenu le somnifère suprême…
Louis Brade, maître de conférences de chimie organique à la faculté des sciences, effondré sur sa chaise après le départ de la police, réfléchissait à tout cela. Il se rendait compte que jamais, jamais »
Extrait de : I. Asimov. « Une bouffée de mort. »
Orbite hallucination par I. Asimov
Fiche d’Orbite hallucination
Titre : Orbite hallucination
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 1983
Traduction : F. Valorbe, P. Billon, M. Bocard, M. Fichkine, C. Grégoire, M. Rivelin, J. J. M. & C. M. Bailly
Editeur : Londreys
Sommaire d’Orbite hallucination :
- C’est vraiment une bonne vie par J. Bixby
- La machine à capter les sons par R. Dahl
- Orbite hallucination par J. T. McIntosh
- Le vainqueur par D. E. Westlake
- Un autre nom pour la rose par C. Anvil
- L’homme qui n’oubliait jamais par R. Silverberg
- Cycle fermé par I. Asimov
- Absalon par H. Kuttner
- Les ailes de l’ombre par F. Saberhagen
- En cas d’incendie par R. Garrett
- Du bon usage des amis par J. Brunner
- Les conducteurs par E. W. Ludwig
Première page de C’est vraiment une bonne vie
« Sur la véranda, tante Amy se balançait dans le fauteuil à bascule à haut dossier et s’éventait, quand Bill Soames atteignit à bicyclette le haut de la route et s’arrêta devant la maison.
Tout transpirant sous le « soleil » de l’après-midi, Bill souleva la caisse de produits d’épicerie, la retira du grand panier posé sur la roue avant de la bicyclette et se dirigea vers le perron.
Le petit Anthony était assis sur la pelouse et jouait avec un rat. Il avait attrapé le rat dans la cave – il lui avait fait croire qu’il sentait du fromage, le fromage à l’odeur la plus riche, le fromage le plus délicieusement crémeux qu’un rat eût jamais cru sentir, et il était sorti de son trou, et maintenant Anthony le tenait par la pensée et lui faisait faire des tours.
Quand le rat vit venir Bill Soames, il essaya de s’enfuir, mais Anthony dirigea sa pensée sur lui, et le rat culbuta sur l’herbe et resta couché là tout tremblant, ses petits yeux noirs brillants de terreur. »
Extrait de : I. Asimov. « Orbite hallucination : nouvelles de science-fiction. »
Némésis par I. Asimov
Fiche de Némésis
Titre : Némésis
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 1989
Traduction : M. Lebailly
Editeur : Presses de la cité
Première page de Némésis
« Il était là, seul et cloîtré.
Dehors, il y avait les étoiles et une, en particulier, accompagnée de son petit système planétaire. Il pouvait la voir en imagination, plus clairement qu’il ne l’aurait vue de ses yeux en désopacifiant la fenêtre.
Une petite étoile, d’un rouge rosâtre – la couleur du sang et de la destruction – et au nom bien choisi.
Némésis !
Némésis, la Déesse du Châtiment.
Il se rappela l’histoire qu’il avait entendue dans son enfance – une légende, un mythe, le récit d’un Déluge planétaire qui avait anéanti une humanité pécheresse en épargnant une seule famille pour repartir à zéro. Pas d’inondation, cette fois. Juste Némésis. »
Extrait de : I. Asimov. « Némésis. »
Mortelle est la nuit par I. Asimov
Fiche de Mortelle est la nuit
Titre : Mortelle est la nuit
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 2004
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Gallimard
Sommaire de Mortelle est la nuit :
- Mortelle est la nuit
- Chante-cloche
Première page de Mortelle est la nuit
« Louis Peyton ne fit jamais publiquement allusion aux méthodes qu’il avait utilisées pour mystifier la police terrienne à une douzaine de reprises, à coups d’astuce et de bluff, en échappant chaque fois à la curiosité de la psychosonde. Il aurait été bien malavisé d’être aussi bavard mais, dans ses moments d’euphorie, il caressait l’idée de rédiger un testament (à n’ouvrir qu’après sa mort) à la lecture duquel il apparaîtrait clairement que toutes ses victoires étaient dues, non à la chance, mais à son habileté.
Dans ce testament, il écrirait : « Le criminel qui cherche à dissimuler son crime laisse inévitablement l’empreinte de sa personnalité dans une telle tentative. Il est donc préférable d’utiliser les données concrètes existantes et d’agir en fonction de celles-ci. »
Extrait de : I. Asimov. « Mortelle est la nuit. »
Moi, Asimov par I. Asimov
Fiche de Moi, Asimov
Titre : Moi, Asimov
Auteur : I. Asimov
Date de parution : 1994
Traduction : H. Collon
Editeur : Gallimard
Première page de Moi, Asimov
« Surdoué ?
Je suis né en Russie le 1er janvier 1920, mais mes parents ont émigré aux États-Unis, où ils sont arrivés le 23 février 1923 ; ce qui fait de moi un Américain par la culture (et, cinq années plus tard, c’est-à-dire en septembre 1928, par la citoyenneté) depuis l’âge de trois ans.
Je ne garde pratiquement aucun souvenir de mes premiers temps en Russie ; je ne parle pas la langue, je ne connais pas plus la civilisation russe que l’Américain moyen. Bref, je suis américain à cent pour cent, de cœur comme d’éducation.
Si je veux évoquer l’enfant que j’étais à trois ans et plus – car j’ai de réels souvenirs de cette période –, je vais tenir un langage qui me vaut invariablement des critiques : on m’accuse d’être « égotiste », « vaniteux », « prétentieux ». Les plus virulents »
Extrait de : I. Asimov. « Moi, Asimov. »