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Le coffre d’Avlen par L. Sprague de Camp

Fiche de Le coffre d’Avlen
Titre : Le coffre d’Avlen (Tome 1 sur 4 – Novaria)
Auteur : L. Sprague de Camp
Date de parution : 1968
Traduction : S. Hilling
Editeur : Denoël
Première page de Le coffre d’Avlen
« UN MORCEAU DE CORDE
— C’est une curieuse coutume, dit le Barbare, que de
couper la tête à votre roi tous les cinq ans. Ça m’étonne que votre trône
trouve preneur.
Sur l’échafaud, le bourreau passait une pierre à aiguiser
sur le tranchant brillant de sa hache. Il fourra la pierre dans sa poche,
cligna des yeux pour examiner le fil qu’il éprouva du pouce. Son sourire de
satisfaction échappa à la foule au dessous de lui, car il avait la tête
couverte d’une cagoule noire avec deux simples trous pour les yeux. La hache
n’était ni un outil de bûcheron, ni une arme de guerrier. Sa tête d’acier bleu
était anormalement large, comme un couperet de boucher. »
Extrait de : L. Sprague de Camp. « Novaria – Le coffre d’Avlen. »
La mante par K. W. Jeter

Fiche de La mante
Titre : La mante
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1987
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Denoël
Première page de La mante
« Ils sont là-bas. » Penché au balcon, je scrute la ville. Halos de fumée sanguinolente cernant les édifices. « J’en suis sûr.
— Qui ? » Près de moi crisse la toile de la chaise pliante. Mon ex-épouse se dresse pour se resservir du vin. « Qui est là-bas ? »
Je contemple les tours lointaines. Le ciel où leurs silhouettes se profilent s’est embrasé. Au crépuscule, à en croire divers tarés congénitaux, les frontières s’amenuisent entre cet univers et celui d’à côté. Ce n’est pas faux. Mais cet autre univers plus ténébreux est en nous.
« Deux personnages. » J’ai répondu sans me retourner. « Parmi la foule. » Mais les deux à qui je fais allusion sont spéciaux. Quand le rouge se sera noyé dans une noirceur d’encre, ils rôderont sous les ondulations des néons. En chasse, à la poursuite de ce qui motive leur désir. »
Extrait de : K. W. Jeter. « La mante. »
Instruments de mort par K. W. Jeter

Fiche d’Instruments de mort
Titre : Instruments de mort (Tome 3 sur 3 – Dr Adder)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1987
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël
Première page d’Instruments de mort
« AVANT
Elle braqua vers le bas-côté et s’arrêta le plus doucement possible. Le cœur serré, elle le regarda se pencher hors de la voiture et, tenant la portière d’une main, vomir sur le bitume. La mâchoire crispée, elle détourna la tête. Ses yeux surprirent leur reflet dans le rétroviseur. Une petite section rectangulaire de son visage qui s’encadrait dans le ciel gris au-delà du pare-brise. Il va falloir que ça se termine. Jusqu’où pourra-t-il aller ? Un réseau de fines rides se forma autour de ses yeux. Et moi, jusqu’où pourrai-je aller ?
Il referma la portière et, les paupières closes, pressa son front contre le tableau de bord capitonné. Du tranchant de la main, il essuya un filet de salive qui coulait sur sa lèvre inférieure. Une infime sensation de peur l’étreignit lorsque, l’examinant de plus près, elle vit une petite traînée de sang sur sa peau luisante. »
Extrait de : K. W. Jeter. « Dr Adder – Instruments de mort. »
Le marteau de verre par K. W. Jeter

Fiche de Le marteau de verre
Titre : Le marteau de verre (Tome 2 sur 3 – Dr Adder)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1985
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël
Première page de Le marteau de verre
« OUVERTURE
Vidéo dans la vidéo. Il regardait l’écran du moniteur et s’y voyait. Dans le même volume que celui où il se trouvait, l’entrepôt. Sur l’écran, il y avait des objets en plus : la masse luisante de la voiture de course, le matelas et les couvertures empilées contre un mur, des boîtes de bière jonchant le sol et les autres éléments de son passé. L’entrepôt était vide à présent, bien rangé, avec tous ces objets placés hors de sa portée, à l’intérieur de l’écran. Il n’existait plus que le fauteuil, le moniteur et le lecteur de play-back qu’on lui avait donnés. Et aussi les bandes posées à côté de lui.
— Vous voulez les visionner tout de suite ?
La voix venait de derrière lui.
Il avait oublié qu’il y avait quelqu’un avec lui dans l’entrepôt désert.
Il hocha la tête, sortit la bande qu’il avait choisie au hasard, puis la remit au milieu des autres et enfin plaça celle du dessus dans le lecteur.
Il se pencha vers l’écran, attendant de voir les images se former. Tout serait sur les bandes, à condition de regarder assez longtemps. »
Extrait de : K. W. Jeter. « Dr Adder – Le marteau de verre. »
Dr Adder par K. W. Jeter

Fiche de Dr Adder
Titre : Dr Adder (Tome 1 sur 3 – Dr Adder)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1984
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël
Première page de Dr Adder
« Chair fongueuse
De mon enfance, il n’y a qu’un truc dont je me souvienne vraiment, sans doute à cause du bruit que ça avait fait à l’époque. J’étais devant la maternelle et je charcutais des vers de terre avec des ciseaux si grands que j’avais besoin de mes deux mains pour les tenir. Le soleil était brûlant, un peu voilé. Je me rappelle bien. Comme la plupart du temps aujourd’hui.
La maîtresse avait dû me chercher depuis un bon moment car je me suis rendu compte qu’elle était salement en rogne. Elle m’a écarté du bac à fleurs, m’a arraché les ciseaux puis m’a amené dans une salle avec une porte marquée : 4 ans. Elle m’a planté devant un large écran de télé en compagnie d’autres gosses qui regardaient, bouche bée. Elle ne m’a pas vu la suivre des yeux tandis qu’elle sortait, emportant l’objet du délit comme s’il s’agissait d’une prise de guerre. »
Extrait de : K. W. Jeter. « Dr Adder – Dr. Adder. »
Le moindre des fléaux par C. M. Kornbluth

Fiche de Le moindre des fléaux
Titre : Le moindre des fléaux
Auteur : C. M. Kornbluth
Date de parution : 1984
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël
Sommaire de Le moindre des fléaux
- Heureux les humbles par F. Pohl
- Le moindre des fléaux par C. M. Kornbluth
Première page de Le moindre des fléaux
« On était en mai. Il s’en fallait de cinq semaines que ce ne fût l’été, mais la chaleur était de jour en jour plus insupportable sous les toits de tôle ondulée des installations de Los Alamos où se poursuivaient les recherches dans le cadre du projet Manhattan. Depuis neuf mois qu’il se trouvait dans ce désert, le Dr Edward Royland avait fondu de huit kilos. Et il était pourtant déjà du genre maigrichon. Chaque après-midi, regardant la colonne de mercure du thermomètre grimper lentement vers son maximum, il se demandait s’il n’avait pas commis une erreur qu’il regretterait le reste de sa vie en acceptant de travailler dans ce laboratoire plutôt que de laisser le bureau de recrutement disposer librement de sa carcasse. De Saïpan à Bruxelles, ses camarades de l’université de »
Extrait de : C. M. Kornbluth. « Le moindre des fléaux. »
Crétins en marche par C. M. Kornbluth

Fiche de Crétins en marche
Titre : Crétins en marche
Auteur : C. M. Kornbluth
Date de parution : 1984
Traduction : R. Louit
Editeur : Denoël
Sommaire de Crétins en marche
- Crétins en marche par C. M. Kornbluth
- A chacun son enfer par A. Bester
Première page de Crétins en marche
« Certaines choses n’avaient pas changé. Un tour de potier restait un tour de potier, l’argile restait l’argile. Efim Hawkins avait construit son atelier près de Goose Lake, qui offrait une mince bande de bonne argile grasse et un étroit rivage de sable blanc. Il alluma trois fours-couloirs avec des charbons provenant de la plantation de saules. La saulaie servait également à de longues promenades pendant que les fours refroidissaient ; s’il restait à proximité, il ne résistait pas à l’envie d’ouvrir les portes avant l’heure pour juger de l’effet de la cuisson sur telle forme nouvelle ou tel nouveau vernis, et alors – ping ! – forme ou vernis étaient bons pour la pile de tessons, derrière ses bacs à barbotine. »
Extrait de : C. M. Kornbluth. « Crétins en marche. »
Plus de vifs que de morts par F. Pohl

Fiche de Plus de vifs que de morts
Titre : Plus de vifs que de morts
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1990
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de Plus de vifs que de morts
« Bien qu’il s’agisse d’un hôpital, ou que ce soit tout comme, ça n’a pas une odeur d’hôpital. Et ça n’y ressemble certainement pas. Entre les plantes grimpantes qui fleurissent sur les murs, et le plic plic doux et reposant de la minuscule cascade à la tête du lit, on dirait plutôt la suite d’apparat de quelque vieux motel anonyme. Rafiel est à présent tout beau, bien retapé, prêt à repartir pour cinq ans avant d’être obligé de revenir se faire traiter ici, si bien qu’il n’a pas trop l’air non plus d’un patient hospitalisé. On dirait plutôt une vedette de cinéma, ce qu’il est plus ou moins d’ailleurs, un homme aux alentours de la quarantaine mais en assez bonne condition physique pour passer pour un jeune de vingt ans. Là, en revanche, il y a erreur. Après tout le travail de taille, de fraise et de greffe qu’il a subi ces onze derniers jours, la vérité c’est qu’il est un homme en remarquable condition physique mais âgé de quatre-vingt-douze ans. »
Extrait de : F. Pohl. « Plus de vifs que de morts. »
Les enfants de la nuit par F. Pohl

Fiche de Les enfants de la nuit
Titre : Les enfants de la nuit
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : P. Billon
Editeur : Denoël
Sommaire de Les enfants de la nuit
- La machine à filmer le temps par T. L. Sherred
- Les enfants de la nuit par F. Pohl
Première page de Les enfants de la nuit
« Nous nous sommes déjà rencontrés, dis-je à Haber. Cela se passait en 1988, lorsque vous dirigiez le bureau de Des Moines. »
Il s’épanouit et tendit la main : « Mais c’est vrai, bon sang ! Je me souviens à présent, Odin.
— Je n’aime guère que l’on m’appelle Odin.
— Vraiment ? Très bien, Mr. Gunnarsen…
— Pas davantage Mr. Gunnarsen. Simplement Gunner.
— C’est vrai, Gunner ; j’avais presque oublié.
— Non, vous ne l’aviez pas oublié. Vous ne connaissiez même pas mon nom à Des Moines. Vous ne saviez même pas que j’étais vivant, car vous étiez trop occupé à assurer la défaite de notre client dans l’État. Je vous ai tiré de là à cette époque comme je me prépare à vous tirer de là cette fois. »
Extrait de : F. Pohl. « Les enfants de la nuit. »
Les annales de la cité 2 par F. Pohl

Fiche de Les annales de la cité 2
Titre : Les annales de la cité 2
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël
Première page de Les annales de la cité 2
« Je suis un gosse de la dépression. Je suis né pendant la Guerre qui devait mettre fin à toutes les Guerres – celle de 1914. Je suis rentré en sixième au moment du krach de Wall Street, en 1929, puis en 1930 j’ai dû aller au collège public parce que mon père n’avait plus assez d’argent. En 1933, je quittai définitivement l’école. Je devais gagner ma vie, mais le problème était de trouver du travail. Une époque terrible ! Il y avait des queues pour le pain, les paysans de l’Oklahoma fuyaient le Dust Bowl, les vétérans faisaient des marches de protestation, la pauvreté, la peur – j’avais en horreur le monde sinistre dans lequel je vivais. Savez-vous ce qui m’a permis de tenir ? Le cinéma. En particulier les films d’anticipation. Lorsque j’étais dans une salle, et restais durant deux ou trois projections successives de Le Monde en 1981 ou de La Vie future, j’arrivais à oublier le monde réel. J’arrivais à me figurer que je vivais vraiment dans l’une de ces grandes villes resplendissantes de l’avenir, où tout le monde était heureux, en bonne santé et riche, et où l’on vivait comme des rois en dessous d’un
Ciel de
rechange »
Extrait de : F. Pohl. « Les annales de la cité-2. »