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Léviathan 99 par R. Bradbury

Fiche de Léviathan 99
Titre : Léviathan 99
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 2009
Traduction : F. Dolisi
Editeur : Denoël
Sommaire de Léviathan 99
- Le jeune homme et la mer
- L’île
- Un peu avant l’aube
- Gloire à notre chef
- Nous ferons comme si de rien n’était
- Olé, Orozco ! Siqueiros, si !
- La maison
- Le convoi funéraire de John Wilkes Booth et des studios d’Hollywood
- Mort d’un homme prudent
- Le pyjama du chat
- Triangle
- La bétonnière à mafiosi
- Les fantômes
- Mais où est mon chapeau ?
- La transformation
- Route 66
- Des goûts et des couleurs
- I Get the Blues When It Rains (souvenir)
- Tous mes ennemis sont morts
- Le collectionneur fou
- L’Orient-Express de léÉternité
- La chrysalide
- Quelque part joue une fanfare
- Rêve de radio
- Léviathan 99
Première page de Le jeune homme et la mer
« Il se réveilla longtemps après minuit et contempla les flacons qu’il avait sortis des cartons. Levant les mains, il les effleura puis frotta doucement une allumette pour déchiffrer les étiquettes blanches. Ses proches, qui dormaient dans la pièce d’à côté, ne savaient rien de son projet. Au pied de la colline où se dressait leur maison, la mer roulait sur le rivage. Tout en chuchotant les noms magiques de ces lotions, il entendait le ressac laver les rochers et le sable. Des noms agréables en bouche (HUILE BLANCHE DE MEMPHIS, Effet garanti, lotion pommade du Tennessee… SAVON DE HIGGEN À L’OS BLANCHI), des noms qui sonnaient comme le soleil consumant les ténèbres, comme l’eau blanchissant le linge. Il déboucha un flacon, le renifla, versa un peu de liquide sur ses mains, qu’il frotta »
Extrait de : R. Bradbury. « Léviathan 99. »
Les pommes d’or du soleil par R. Bradbury

Fiche de Les pommes d’or du soleil
Titre : Les pommes d’or du soleil
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1953
Traduction : R. Negrou
Editeur : Denoël
Sommaire de Les pommes d’or du soleil
- La sirène
- Le promeneur
- La sorcière du mois d’avril
- Le désert semé d’étoiles
- Les fruits posés au fond de la coupe
- L’enfant invisible
- La machine volante
- Le criminel
- Le cerf-volant doré et le vent argenté
- Je ne vous reverrai plus jamais
- Broderie
- La grande partie entre Noirs et Blancs
- Un coup de tonnerre
- Le vaste monde au-delà des montagnes
- Station génératrice
- En la noche
- Soleil et ombre
- La prairie
- Service de voirie
- Le grand incendie
- Adieu et bon voyage
- Les fruits d’or du soleil
Première page de La sirène
« Là-bas, au loin, entourés d’eau glacée, à l’écart de toute terre, pareils à deux oiseaux planant dans un ciel de plomb, nous attendions chaque soir – McDunn et moi – la montée du brouillard. Nous graissions la machinerie en cuivre, allumions le phare en haut de la tour de pierre et envoyions vers l’horizon le faisceau de lumière rouge, blanche, puis rouge à nouveau, pour guider les bateaux solitaires. Et s’ils ne voyaient pas notre lumière, ils pouvaient du moins entendre notre voix, le grand mugissement profond de notre Sirène, vibrant à travers le brouillard cotonneux, effrayant les mouettes qui s’envolaient au loin comme des jeux de cartes dispersés et faisant se dresser, écumantes, les vagues.
— C’est une vie bien solitaire, mais tu t’y es habitué à présent, n’est-ce pas ? me demanda McDunn. »
Extrait de: R. Bradbury. « Les pommes d’or du Soleil. »
Le pays d’octobre par R. Bradbury

Fiche de Le pays d’octobre
Titre : Le pays d’octobre
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1955
Traduction : I. Doringe
Editeur : Denoël
Sommaire de Le pays d’octobre
- Le nain
- A qui le tour ?
- Le vigilant jeton de poker d’Henri Matisse
- Squelette
- Le bocal
- Le lac
- L’émissaire
- Canicule
- Le petit assassin
- La foule
- Le diable à ressort
- La faux
- Oncle Einar
- Le vent
- L’homme du second
- Il était une vieille femme …
- La citerne
- La grande réunion
- La merveilleuse mort de Dudley Stone
Première page de Le nain
« Aimée, tranquillement, regardait le ciel.
Ce soir était un de ces soirs immobiles comme il y en a parfois en été. Vide, la jetée de ciment. Les ampoules rouges, blanches, jaunes, sur un fil tendu, brûlant comme des insectes dans l’air au-dessus du vide des baraques de bois. Les propriétaires des attractions du parc étaient la, tout le long du pier, tels des mannequins de cire en train de fondre, ne parlant pas, les yeux fixes et ne voyant rien.
Deux clients étaient passés une heure plus tôt. Ces deux isolés se trouvaient à présent sur les montagnes russes, poussant des cris d’écorchés vifs chaque fois que leur engin, dans la nuit flamboyante, plongeait brutalement d’un vide au vide suivant.
Aimée traversa lentement la plage ; quelques anneaux de bois usés collaient à ses mains moites. Elle s’arrêta derrière la caisse du Labyrinthe des glaces, et se vit grossièrement déformée dans les trois miroirs ondulés qui ornaient l’extérieur du labyrinthe. Un millier d’exemplaires d’elle-même, las et accablés, se dissolvaient dans l’au-delà du corridor, images brûlantes parmi tant de claire fraîcheur. »
Extrait de : R. Bradbury. « Le pays d’octobre. »
La grande roue par R. Bradbury

Fiche de La grande roue
Titre : La grande roue
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1980
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de La grande roue
« La fête foraine était entrée dans la ville comme un vent d’octobre, comme le vol sombre d’une chauve-souris sur le lac glacial, dans le cliquetis des os, les plaintes, les soupirs et les murmures au long des toiles de tente battues d’une pluie sombre. Un mois durant, elle était restée sur les berges du lac aux eaux agitées et grises, par un temps noir et l’orage sous un ciel de plomb.
C’était la troisième semaine – un jeudi, au crépuscule – et les deux petits garçons longeaient les berges du lac dans le vent froid.
« Ouah, j’te crois pas ! disait Peter.
— Allons, je vais te montrer », disait Hank.
Et, laissant derrière eux un sillage de crachin dans le sable humide et brun de la plage battue, ils coururent jusqu’au champ de foire déserté.
Il avait plu. »
Extrait de : R. Bradbury. « La Grande Roue. »
La foire des ténèbres par R. Bradbury

Fiche de La foire des ténèbres
Titre : La foire des ténèbres
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1962
Traduction : R. Walters
Editeur : Denoël
Première page de La foire des ténèbres
« D’abord, on était en octobre, mois très spécial pour les petits garçons. Un mois très spécial, cela n’a rien d’exceptionnel, mais ça PEUT ÊTRE en bon ou en mauvais, comme disent les bonnes gens. Septembre, par exemple, c’est un mauvais mois : c’est la rentrée des classes. Mais août, c’est bon : l’école est encore fermée. Pour juin, il n’y a pas l’ombre d’un doute, c’est le mois le meilleur, celui où les portes des classes s’ouvrent et où septembre est encore à un million d’années de distance.
Mais prenons octobre. La rentrée, c’est déjà du passé, on commence à avoir la bride sur le cou, on trottine gentiment. On peut trouver le temps déjà de penser à la poubelle qu’on ira vider sur le porche du père Prickett et au bal masqué de l’Association chrétienne des jeunes gens, au dernier jour d’octobre, où ce serait amusant d’arriver en singe velu. Et vers le 20 du mois, quand tout prend une odeur de fumée, sous un ciel orangé et gris cendre au crépuscule, on se dit que la Toussaint et les Trépassés n’en finissent pas d’arriver, avec leurs pluies tombant en hallebardes et assourdissant les roulements du tonnerre. »
Extrait de : R. Bradbury. « La foire des ténèbres. »
La colonne de feu par R. Bradbury

Fiche de La colonne de feu
Titre : La colonne de feu
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1975
Traduction : J. Legris
Editeur : Denoël
Première page de La colonne de feu
« Le rideau se lève sur une scène plongée dans l’obscurité. Çà et là, on distingue l’ombre portée de quelques tombeaux, sinon l’obscurité est totale. Parmi les tombes, il y a un cercueil. Il s’ouvre lentement. Une main apparaît. Après un long moment, un homme très pâle, vêtu d’un costume sombre, se dresse, à grand-peine, rendu à demi aveugle par le sommeil ou ce qui est plus profond que le sommeil. Il se palpe. Il sort du cercueil et regarde autour de lui, hébété.
LANTRY
Je suis mort… Non, je ne suis pas mort.
Il s’examine, incrédule.
LANTRY
Je suis ressuscité. Où, et quand, et pourquoi ?
Sa main effleure une pierre tombale.
LANTRY
Voyons… Landry? Oui… William Lantry. C’est mon nom ! Qu’est-ce que ça signifie ? Bon Dieu, si au moins quelqu’un pouvait me parler, m’expliquer ! (Il est au bord des larmes.)
Bruit de voix dans les coulisses. Il se dissimule dans l’obscurité.
Entrent deux hommes en salopette noire, un symbole du feu brodé sur la poitrine. Ils portent des pelles et un appareil bizarre, une sorte de laser. Pour des travailleurs manuels, leur tenue est impeccable.
SMITH
Dépêche-toi, Harry, c’est ici. »
Extrait de : R. Bradbury. « La colonne de feu. »
Je chante le corps électrique par R. Bradbury

Fiche de Je chante le corps électrique
Titre : Je chante le corps électrique
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1969
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël
Sommaire de Je chante le corps électrique
- Retour au Kilimandjaro
- Les farouches incendiaires
- L’enfant de demain
- Femmes
- La prophétesse de basse-cour
- La seconde mort d’Abraham Lincoln
- Oui, nous nous rassemblerons au bord du fleuve
- Du printemps dans l’air ? …
- Barton appelle Barton
- L’interdit
- Je chante le corps électrique
- Le jour de la grande exhumation
- Tous les amis de Nicolas Nickleby sont mes amis
- Le costaud
- L’homme à la chemise bariolée
- Henry IX
- A la recherche de la cité perdue
- Christus Apollo
Première page de Retour au Kilimandjaro
« J’arrivai, à l’aube, au volant du camion. J’avais conduit toute la nuit ; en effet, incapable de fermer l’œil au motel, je m’étais dit qu’autant valait poursuivre ma route. Je parvins aux chaînes montagneuses et aux collines de Ketchum et de Sun Valley à l’instant même où le soleil se levait et me félicitai d’avoir roulé sans m’arrêter.
Je pénétrai dans la ville sans lever les yeux sur la colline. Je craignais, en la regardant, de commettre une erreur. Il était de toute importance de ne pas regarder la tombe. Du moins c’est ce que je ressentais. Et il me fallait me fier à mon intuition.
Je garai le camion devant un vieux saloon, fis un tour de ville, parlai à quelques personnes et humai l’air doux et pur. Je tombai sur un jeune chasseur, mais ce n’était pas le bon ; je le compris après m’être entretenu avec lui pendant quelques minutes. Je m’entretins ensuite avec un très vieil homme, mais lui non plus n’était pas le bon. Je rencontrai ensuite un chasseur dans la cinquantaine, et celui-là, c’était le bon. Il comprit, il perçut ce qu’était ma quête. »
Extrait de : R. Bradbury. « Je chante le corps électrique. »
De la poussière à la chair par R. Bradbury

Fiche de De la poussière à la chair
Titre : De la poussière à la chair
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 2001
Traduction : P. Marcel
Editeur : Denoël
Première page de De la poussière à la chair
« LA BELLE EST VENUE
Dans le grenier où la pluie touchait doucement le toit, les jours de printemps, et où l’on pouvait sentir le manteau de neige dehors, à quelques centimètres de soi, les nuits de décembre, existait Mille fois Trisïeule. Elle ne vivait pas, pas plus qu’elle n’était morte à jamais, elle… existait.
Et à présent, devant la proximité du Grand Événement, l’avènement de la Grande Nuit, l’éruption imminente de la Grande Réunion, elle se devait de recevoir de la visite !
« Prête ? J’arrive ! » appela Timothy d’une petite voix, sous une trappe qui tremblait. « Oui ? »
Silence. La momie égyptienne ne broncha pas.
Elle se dressait appuyée dans un coin sombre comme un antique prunier desséché, ou une planche à repasser roussie, abandonnée, mains et poignets ligotés sur son sein tari comme le lit d’un fleuve, captive du temps, ses yeux de simples fentes »
Extrait de : R. Bradbury. « De la poussière à la chair. »
Bien après minuit par R. Bradbury

Fiche de Bien après minuit
Titre : Bien après minuit
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1974
Traduction : R. Delouya
Editeur : Denoël
Sommaire de Bien après minuit
- Le flacon bleu
- Un printemps hors du temps
- Le perroquet qui avait connu papa
- L’homme brûlant
- Un morceau de bois
- Le messie
- G.B.S. modèle
- Boire en une fois : contre la fureur des foules
- Intermède au soleil
- A jamais la Terre
- Les miracles de Jamie
- Le jeu d’octobre
- Bien après minuit
- La tablette de chocolat
Première page de Le flacon bleu
« Les cadrans solaires n’étaient plus qu’un éboulis de cailloux blancs. Les oiseaux des airs volaient maintenant dans des ciels anciens de rocs et de sable, enterrés, leurs chants figés. Les fonds de la mer morte charriaient de la poussière qui inondait la terre lorsque le vent lui commandait de redonner vie à une vieille légende de déluge. Les cités étaient profondément enfouies sous des greniers de silence, de temps ensilé, de bassins et de fontaines de calme et de souvenir.
Mars était morte.
Surgissant de l’énorme quiétude, très loin, un bruit d’insecte grandit parmi les collines cannelle et se déplaça dans l’air flamboyant jusqu’à faire trembler la route et envoyer murmurer la poussière par le fond des vieilles cités. »
Extrait de : R. Bradbury. « Bien après minuit. »
A l’ouest d’octobre par R. Bradbury

Fiche d’A l’ouest d’octobre
Titre : A l’ouest d’octobre
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1988
Traduction : A. Dorémieux, J. Chambon
Editeur : Denoël
Sommaire d’A l’ouest d’octobre
- A l’ouest d’octobre
- Le convecteur Toynbee
- La trappe
- Le voyageur de l’Orient-Express
- Une nuit dans la vie
- Le dernier cirque
- L’histoire d’amour de Laurel et Hardy
- Tu te demandes sans doute ce qu’on fait ici ? …
- Adieu, Lafayette
- Banshee
- J’ai fait un voeu
- Un coup pour Sa Seigneurie, et un coup pour la route !
- A minuit, au mois de juin
- Bénissez-moi, mon père, parce que j’ai péché
- Exécution !
- Un soupçon de mauvaise humeur
- Le partage
- Venez, et amenez Constance !
- Junior
- La pierre tombale
- La bête de l’escalier
- L’authentique momie égyptienne faite maison du colonel Stonesteel
Première page d’A l’ouest d’octobre
« Les quatre cousins, Tom, William, Philip et John, étaient venus rendre visite à la Famille à la fin de l’été. Comme il n’y avait pas de place dans la grande vieille maison, on les avait relégués sur de petits lits de camp dans la grange, qui brûla peu après.
Il faut dire que la Famille n’était pas une famille ordinaire. Chacun de ses membres était encore plus extraordinaire que le précédent.
Indiquer que la plupart d’entre eux dormaient le jour et exerçaient d’étranges activités la nuit ne nous avancerait en rien.
Remarquer que certains d’entre eux pouvaient lire dans les pensées et d’autres voler avec les éclairs pour toucher terre avec les feuilles serait une litote.
Ajouter que certains ne se reflétaient pas dans les miroirs tandis que d’autres pouvaient se rencontrer sous une multitude de formes, tailles et textures »
Extrait de : R. Bradbury. « À l’ouest d octobre. »