Étiquette : Denoël
Un dimanche tant bien que mal par R. Bradbury

Fiche d’Un dimanche tant bien que mal
Titre : Un dimanche tant bien que mal
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1975
Traduction : R. Delouya, H. Robillot
Editeur : Denoël
Sommaire d’Un dimanche tant bien que mal
- Châtiment sans crime
- Un dimanche tant bien que mal
- Le voeu
- Une histoire d’amour
- Un crime vraiment parfait
- Le plus sage de la sagesse
- Adolf chéri
- Le pain de seigle
- Le terrain de jeux
- Mañana
Première page de Châtiment sans crime
« Vous souhaitez tuer votre femme ? dit l’homme sombre derrière le bureau.
— Oui. Non… pas exactement. C’est-à-dire…
— Nom ?
— Le sien ou le mien ?
— Le vôtre.
— George Hill.
— Adresse ?
— 11, rue St. James, Glenview. »
L’homme écrivit, impassible. « Le nom de votre femme ?
— Katherine.
— Âge ?
— Trente et un ans. »
Extrait de : R. Bradbury. « Un dimanche tant bien que mal. »
Train de nuit pour Babylone par R. Bradbury

Fiche de Train de nuit pour Babylone
Titre : Train de nuit pour Babylone
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1997
Traduction : H. Collon
Editeur : Denoël
Sommaire de Train de nuit pour Babylone
- La maison coupée en deux
- Si on tue la M.G.M., qui héritera du lion ?
- Train de nuit pour Babylone
- Salut ! Faut que je m’en aille
- Larcin majeur
- Vous ne me reconnaissez pas ?
- Tralalalalère
- A l’aveuglette
- Je me demande ce qu’est devenue Sally
- Rien ne change jamais
- Un vieux chien couché dans la poussière
- Quelqu’un sous la pluie
- Monsieur et madame Comparse
- Le miroir
- La fin de l’été
- Tonnerre du matin
- La plus haute branche de l’arbre
- Vite fait mâle fait
- La vierge ressuscitée
- M. Pâle
- Le coucou de la pendule
Première page de La maison coupée en deux
« Des petits doigts de quinze ans tripotaient les boutons du pantalon de Chris comme un papillon de nuit attiré par une flamme. Il entendit, chuchotés dans la chambre obscure, des mots dépourvus de sens qu’il oublia aussitôt qu’ils furent prononcés.
Les lèvres de Viviane étaient si fraîches ! Chris avait l’impression de vivre un rêve. Ce qui se déroulait là, dans le noir, c’était une pantomime dont il ne voyait rien. Viviane elle-même avait éteint les lumières. Tout avait débuté comme les autres soirs. Chris et son frère Léo étaient montés à l’étage avec Viviane et Shirley, leurs cousines, toutes deux blondes et souriantes. Léo avait seize ans et était maladroit. Chris, à douze ans, ignorait tout de ces phalènes qui virevoltent dans la tiédeur de la pantomime ; il ne savait même pas que brillait en lui une lumière à laquelle pouvaient s’intéresser les filles. Shirley avait dix ans, presque onze, mais elle était »
Extrait de : Ray Bradbury. « Train de nuit pour Babylone. »
Théâtre pour demain et … après par R. Bradbury

Fiche de Théâtre pour demain et … après
Titre : Théâtre pour demain et … après
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1972
Traduction : J. Legris
Editeur : Denoël
Sommaire de Théâtre pour demain et … après
- Le merveilleux complet couleur glace d la noix de coco
- La savane
- Destination : le cratère de Chicago
Première page de Le merveilleux complet couleur glace d la noix de coco
« Un réverbère placé devant un café, une salle de billard, une maison meublée.
Trois hommes se prélassent dans des attitudes diverses, profitant de l’air du soir. De quelque part provient une musique douce diffusée par un juke-box. Les trois hommes semblent attendre quelque chose. Ils regardent autour d’eux.
Un étranger passe à grands pas. Il tire sur une cigarette qu’il jette par-dessus son épaule au moment de sortir de scène.
Le bout incandescent de la cigarette dessine une ravissante courbe de feu dans l’air et elle tombe sur le trottoir : elle n’y restera qu’une seconde, le temps d’être ramassée par Villanazul, le plus âgé peut-être des six hommes dont nous allons faire la connaissance et qui vont vivre ensemble pendant cette soirée d’été. Villanazul est notre rêveur-philosophe, ce qui ne l’empêche pas de posséder des réflexes fort utiles.
Il revient vers les autres en exhibant la cigarette. »
Extrait de : R. Bradbury. « Théâtre pour demain et… après. »
Mais à part ça tout va très bien par R. Bradbury

Fiche de Mais à part ça tout va très bien
Titre : Mais à part ça tout va très bien
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1996
Traduction : H. Collon
Editeur : Denoël
Sommaire de Mais à part ça tout va très bien
- Le chien est mort, mais à part ça tout va très bien
- Unterderseaboat Doktor
- Echelle de Sakharov/Richter
- Qui se souvient de Sacha ?
- Dans de beaux draps
- L’électrocution
- La marelle
- Pas vu pas pris
- Une femme sur la pelouse
- Meurtres en douceur
- Mademoiselle Vif-argent
- Dorian in Excelsus
- L’autre route
- La porte aux sorcières
- Le fantôme dans la machine
- A neuf ans neuf ans et demi
- Bug
- Cette fois-ci, legato
- Echange
- Terre à donner
- Les derniers sacrements
Première page de Le chien est mort, mais à part ça tout va très bien
« Ce fut le jour de tous les holocaustes, cataclysmes, ouragans, séismes, carnages, de toutes les pannes générales, éruptions et autres sorts funestes, à l’apogée de quoi le soleil avala la terre et les étoiles s’éteignirent.
Pour dire les choses plus simplement, ce fut le jour où mourut brusquement le membre le plus respecté de la famille Bentley.
Chien était son nom, et chien il était.
En se levant fort tard le samedi matin, ils avaient trouvé Chien étendu sur le sol de la cuisine, la tête pointée vers La Mecque, les pattes soigneusement repliées et la queue immobile pour la première fois depuis vingt ans.
Vingt ans ! Mon Dieu, songèrent-ils tous. Si longtemps que ça ? Et voilà que, sans autorisation, Chien, tout refroidi, les quittait.
Susan, la cadette, réveilla tout le monde en hurlant : « Chien n’est pas bien, vite ! »
Extrait de : R. Bradbury. « Mais à part ça tout va bien. »
Léviathan 99 par R. Bradbury

Fiche de Léviathan 99
Titre : Léviathan 99
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 2009
Traduction : F. Dolisi
Editeur : Denoël
Sommaire de Léviathan 99
- Le jeune homme et la mer
- L’île
- Un peu avant l’aube
- Gloire à notre chef
- Nous ferons comme si de rien n’était
- Olé, Orozco ! Siqueiros, si !
- La maison
- Le convoi funéraire de John Wilkes Booth et des studios d’Hollywood
- Mort d’un homme prudent
- Le pyjama du chat
- Triangle
- La bétonnière à mafiosi
- Les fantômes
- Mais où est mon chapeau ?
- La transformation
- Route 66
- Des goûts et des couleurs
- I Get the Blues When It Rains (souvenir)
- Tous mes ennemis sont morts
- Le collectionneur fou
- L’Orient-Express de léÉternité
- La chrysalide
- Quelque part joue une fanfare
- Rêve de radio
- Léviathan 99
Première page de Le jeune homme et la mer
« Il se réveilla longtemps après minuit et contempla les flacons qu’il avait sortis des cartons. Levant les mains, il les effleura puis frotta doucement une allumette pour déchiffrer les étiquettes blanches. Ses proches, qui dormaient dans la pièce d’à côté, ne savaient rien de son projet. Au pied de la colline où se dressait leur maison, la mer roulait sur le rivage. Tout en chuchotant les noms magiques de ces lotions, il entendait le ressac laver les rochers et le sable. Des noms agréables en bouche (HUILE BLANCHE DE MEMPHIS, Effet garanti, lotion pommade du Tennessee… SAVON DE HIGGEN À L’OS BLANCHI), des noms qui sonnaient comme le soleil consumant les ténèbres, comme l’eau blanchissant le linge. Il déboucha un flacon, le renifla, versa un peu de liquide sur ses mains, qu’il frotta »
Extrait de : R. Bradbury. « Léviathan 99. »
Les pommes d’or du soleil par R. Bradbury

Fiche de Les pommes d’or du soleil
Titre : Les pommes d’or du soleil
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1953
Traduction : R. Negrou
Editeur : Denoël
Sommaire de Les pommes d’or du soleil
- La sirène
- Le promeneur
- La sorcière du mois d’avril
- Le désert semé d’étoiles
- Les fruits posés au fond de la coupe
- L’enfant invisible
- La machine volante
- Le criminel
- Le cerf-volant doré et le vent argenté
- Je ne vous reverrai plus jamais
- Broderie
- La grande partie entre Noirs et Blancs
- Un coup de tonnerre
- Le vaste monde au-delà des montagnes
- Station génératrice
- En la noche
- Soleil et ombre
- La prairie
- Service de voirie
- Le grand incendie
- Adieu et bon voyage
- Les fruits d’or du soleil
Première page de La sirène
« Là-bas, au loin, entourés d’eau glacée, à l’écart de toute terre, pareils à deux oiseaux planant dans un ciel de plomb, nous attendions chaque soir – McDunn et moi – la montée du brouillard. Nous graissions la machinerie en cuivre, allumions le phare en haut de la tour de pierre et envoyions vers l’horizon le faisceau de lumière rouge, blanche, puis rouge à nouveau, pour guider les bateaux solitaires. Et s’ils ne voyaient pas notre lumière, ils pouvaient du moins entendre notre voix, le grand mugissement profond de notre Sirène, vibrant à travers le brouillard cotonneux, effrayant les mouettes qui s’envolaient au loin comme des jeux de cartes dispersés et faisant se dresser, écumantes, les vagues.
— C’est une vie bien solitaire, mais tu t’y es habitué à présent, n’est-ce pas ? me demanda McDunn. »
Extrait de: R. Bradbury. « Les pommes d’or du Soleil. »
Le pays d’octobre par R. Bradbury

Fiche de Le pays d’octobre
Titre : Le pays d’octobre
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1955
Traduction : I. Doringe
Editeur : Denoël
Sommaire de Le pays d’octobre
- Le nain
- A qui le tour ?
- Le vigilant jeton de poker d’Henri Matisse
- Squelette
- Le bocal
- Le lac
- L’émissaire
- Canicule
- Le petit assassin
- La foule
- Le diable à ressort
- La faux
- Oncle Einar
- Le vent
- L’homme du second
- Il était une vieille femme …
- La citerne
- La grande réunion
- La merveilleuse mort de Dudley Stone
Première page de Le nain
« Aimée, tranquillement, regardait le ciel.
Ce soir était un de ces soirs immobiles comme il y en a parfois en été. Vide, la jetée de ciment. Les ampoules rouges, blanches, jaunes, sur un fil tendu, brûlant comme des insectes dans l’air au-dessus du vide des baraques de bois. Les propriétaires des attractions du parc étaient la, tout le long du pier, tels des mannequins de cire en train de fondre, ne parlant pas, les yeux fixes et ne voyant rien.
Deux clients étaient passés une heure plus tôt. Ces deux isolés se trouvaient à présent sur les montagnes russes, poussant des cris d’écorchés vifs chaque fois que leur engin, dans la nuit flamboyante, plongeait brutalement d’un vide au vide suivant.
Aimée traversa lentement la plage ; quelques anneaux de bois usés collaient à ses mains moites. Elle s’arrêta derrière la caisse du Labyrinthe des glaces, et se vit grossièrement déformée dans les trois miroirs ondulés qui ornaient l’extérieur du labyrinthe. Un millier d’exemplaires d’elle-même, las et accablés, se dissolvaient dans l’au-delà du corridor, images brûlantes parmi tant de claire fraîcheur. »
Extrait de : R. Bradbury. « Le pays d’octobre. »
La grande roue par R. Bradbury

Fiche de La grande roue
Titre : La grande roue
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1980
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de La grande roue
« La fête foraine était entrée dans la ville comme un vent d’octobre, comme le vol sombre d’une chauve-souris sur le lac glacial, dans le cliquetis des os, les plaintes, les soupirs et les murmures au long des toiles de tente battues d’une pluie sombre. Un mois durant, elle était restée sur les berges du lac aux eaux agitées et grises, par un temps noir et l’orage sous un ciel de plomb.
C’était la troisième semaine – un jeudi, au crépuscule – et les deux petits garçons longeaient les berges du lac dans le vent froid.
« Ouah, j’te crois pas ! disait Peter.
— Allons, je vais te montrer », disait Hank.
Et, laissant derrière eux un sillage de crachin dans le sable humide et brun de la plage battue, ils coururent jusqu’au champ de foire déserté.
Il avait plu. »
Extrait de : R. Bradbury. « La Grande Roue. »
La foire des ténèbres par R. Bradbury

Fiche de La foire des ténèbres
Titre : La foire des ténèbres
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1962
Traduction : R. Walters
Editeur : Denoël
Première page de La foire des ténèbres
« D’abord, on était en octobre, mois très spécial pour les petits garçons. Un mois très spécial, cela n’a rien d’exceptionnel, mais ça PEUT ÊTRE en bon ou en mauvais, comme disent les bonnes gens. Septembre, par exemple, c’est un mauvais mois : c’est la rentrée des classes. Mais août, c’est bon : l’école est encore fermée. Pour juin, il n’y a pas l’ombre d’un doute, c’est le mois le meilleur, celui où les portes des classes s’ouvrent et où septembre est encore à un million d’années de distance.
Mais prenons octobre. La rentrée, c’est déjà du passé, on commence à avoir la bride sur le cou, on trottine gentiment. On peut trouver le temps déjà de penser à la poubelle qu’on ira vider sur le porche du père Prickett et au bal masqué de l’Association chrétienne des jeunes gens, au dernier jour d’octobre, où ce serait amusant d’arriver en singe velu. Et vers le 20 du mois, quand tout prend une odeur de fumée, sous un ciel orangé et gris cendre au crépuscule, on se dit que la Toussaint et les Trépassés n’en finissent pas d’arriver, avec leurs pluies tombant en hallebardes et assourdissant les roulements du tonnerre. »
Extrait de : R. Bradbury. « La foire des ténèbres. »
La colonne de feu par R. Bradbury

Fiche de La colonne de feu
Titre : La colonne de feu
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1975
Traduction : J. Legris
Editeur : Denoël
Première page de La colonne de feu
« Le rideau se lève sur une scène plongée dans l’obscurité. Çà et là, on distingue l’ombre portée de quelques tombeaux, sinon l’obscurité est totale. Parmi les tombes, il y a un cercueil. Il s’ouvre lentement. Une main apparaît. Après un long moment, un homme très pâle, vêtu d’un costume sombre, se dresse, à grand-peine, rendu à demi aveugle par le sommeil ou ce qui est plus profond que le sommeil. Il se palpe. Il sort du cercueil et regarde autour de lui, hébété.
LANTRY
Je suis mort… Non, je ne suis pas mort.
Il s’examine, incrédule.
LANTRY
Je suis ressuscité. Où, et quand, et pourquoi ?
Sa main effleure une pierre tombale.
LANTRY
Voyons… Landry? Oui… William Lantry. C’est mon nom ! Qu’est-ce que ça signifie ? Bon Dieu, si au moins quelqu’un pouvait me parler, m’expliquer ! (Il est au bord des larmes.)
Bruit de voix dans les coulisses. Il se dissimule dans l’obscurité.
Entrent deux hommes en salopette noire, un symbole du feu brodé sur la poitrine. Ils portent des pelles et un appareil bizarre, une sorte de laser. Pour des travailleurs manuels, leur tenue est impeccable.
SMITH
Dépêche-toi, Harry, c’est ici. »
Extrait de : R. Bradbury. « La colonne de feu. »