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Le nez de Cléopâtre par R. Silverberg

Fiche de Le nez de Cléopâtre
Titre : Le nez de Cléopâtre
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1994
Traduction : H. Collon
Editeur : Denoël
Sommaire de Le nez de Cléopâtre
- Légendes de la forêt Veniane
- Le traité de Düsseldorf
- Tombouctou à l’heure du Lion
- Le sommeil et l’oubli
- Entre un soldat puis un autre
- Basileus
Première page de Légendes de la forêt Veniane
« C’était il y a fort longtemps, dans les premières décennies de la Deuxième République, au temps de mon enfance en Pannonie Supérieure. La vie était très simple en ces temps-là, du moins pour les gens comme nous. Nous habitions un village en forêt sur la rive droite du Danube, mes parents, ma grand-mère, ma sœur Friya et moi. Mon père, Tyr, dont je porte le nom, était forgeron ; ma mère, Julia, faisait l’école dans notre propre maison, et ma grand-mère était prêtresse au petit temple voisin de Junon Teutonica.
La vie était paisible. L’automobile n’avait pas encore été inventée – ceci se passe aux environs de l’an 2650, alors qu’on se servait encore de charrettes à cheval –, et nous ne quittions pratiquement jamais le village. Une fois l’an, pour le Jour d’Auguste – qu’on célébrait encore à l’époque –, nous revêtions nos plus beaux habits, mon père sortait de la grange le grand chariot à ferrures qu’il avait fabriqué de ses propres mains, et nous partions pour le municipium de Venia, à deux journées de route, pour entendre l’orchestre impérial jouer des valses sur la place Vespasien. »
Extrait de : R. Silverberg. « Le nez de Cléopatre. »
L’appel des ténèbres par R. Silverberg

Fiche de L’appel des ténèbres
Titre : L’appel des ténèbres
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1979
Traduction : J. Chambon, A. Dorémieux
Editeur : Denoël
Sommaire de L’appel des ténèbres
- Voués aux ténèbres
- En un autre pays
- Né avec les morts
Première page de L’appel des ténèbres
« Une grande chaleur se dégage de lui, des cascades dorées d’énergie lumineuse et nourrissante. On dit souvent du Maître qu’il est comme un soleil, et c’est la vérité ; c’est une créature de lumière, un saint, un soleil en effet. Mais la chaleur n’est pas la seule chose qui émane des soleils. Ils rayonnent sur nombre de fréquences du spectre, sifflant, craquant et flamboyant comme des fournaises quand elles crachent la force rageuse qui flétrit, la force qui tue. Dès que je me trouve en présence du Maître je sens cette autre force, cette force terrible, qui émane de lui. L’atmosphère qui l’entoure en est toute bourdonnante, bien que sa chaleur, sa bienveillance soient elles aussi évidentes. Son pouvoir est effrayant. Et pourtant ce n’est qu’un homme, un très vieil homme de surcroît, avec une tête ronde dégarnie, lisse, et des yeux pâles mystérieusement doux. Pourquoi devrais-je le craindre ? Ma foi est solide. J’aime le Maître. Nous l’aimons tous. »
Extrait de : R. Silverberg. « L’appel des ténèbres. »
Compagnons secrets par R. Silverberg

Fiche de Compagnons secrets
Titre : Compagnons secrets
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1989
Traduction : J. Chambon
Editeur : Denoël
Sommaire de Compagnons secrets
- La maison en os
- En attendant le cataclysme
- Gianni
- La substitution
- Le rémissionnaire
- L’amant de Jennifer
- Notre-Dame des Sauropodes
- La compagne secrète
Première page de La compagne secrète
« C’était mon premier contact avec les cieux, je n’étais personne, absolument personne, et c’était ce voyage qui était censé faire de moi quelqu’un.
Mais le fait de n’être personne ne m’empêchait pas de regarder tous ces millions de mondes avec un profond sentiment de pitié. Ils étaient là tout autour de moi, lancés dans leur course à travers la nuit, chacun d’eux croyant qu’il allait quelque part. Et chacun d’eux à tort, bien sûr, car les mondes ne vont nulle part ; ils tournent en rond, singes pathétiques éternellement à l’attache au bout de leur chaîne. Ils ont l’air de bouger, oui. Mais en réalité ils font du surplace. Et moi – moi qui contemplais les mondes célestes plein de compassion pour eux – je savais que si j’avais l’air de faire du surplace, je n’en bougeais pas moins. Car j’étais à bord d’un vaisseau céleste, un vaisseau du Service, qui franchissait les années-lumière à une vitesse si incompréhensiblement élevée que c’était pratiquement comme si la vitesse n’existait plus. »
Extrait de : R. Silverberg. « Compagnons Secrets. »
Vamps par N. Spinrad

Fiche de Vamps
Titre : Vamps
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1994
Traduction : H. Collon
Editeur : Denoël
Sommaire de Vamps
- Le mal des vampires
- Les mordus de la mimétique
- Le vampire d’Hollywood
Première page de Le mal des vampires
« UN GENTILHOMME DE TRANSYLVANIE
Je suis arrivé à New York avec la Faim au ventre.
On a écrit beaucoup d’absurdités sur notre bien curieuse tribu, au fil des siècles, à commencer par le roman de Bram Stoker – qui d’ailleurs n’est pas le pire du lot, loin de là – et par ces innombrables séries B qu’il est préférable de taire ; mais personne n’a encore dit la vérité.
Je doute sincèrement qu’aucune de ces personnes ait un jour rencontré un authentique vampire. Ce qui est certain, c’est que moi, le vrai comte Dracula, je n’ai jamais accordé d’entrevue, encore que la tentation ait parfois été forte.
Car j’ai bien mauvaise presse, et cela depuis le fond des âges ! »
Extrait de : N. Spinrad. « Vamps. »
Les années fléaux par N. Spinrad

Fiche de Les années fléaux
Titre : Les années fléaux
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1990
Traduction : L. Carissimo
Editeur : Denoël
Sommaire de Les années fléaux
- Chair à pavé
- Chronique de l’âge du fléau
- La vie continue
Première page de Chair à pavé
« La mal suerte et la bonne, ainsi va la Vida, non ? et des fois un zonard ne sait pas laquelle va mener à l’autre.
Pas de veine pour Gonzo d’avoir paumé sa karte de kroûte parce qu’un flic cipal l’avait chopé à essayer de soulever un rat rôti sur le gril d’un marchand. Vous vous rendez un peu compte, un margoulin qui a le dinero d’aligner un des plus beaux gaspards de New York ?
Un zonard un peu plus roublard que Gonzo n’aurait peut-être pas eu tant de mal à se le figurer. Manhattan grouillait de rats, nature, mais ces ratones avaient plus d’astuce que, disons, les types comme Gonzo, et la moitié d’entre eux avaient la rage ; il n’était donc pas à la portée de tout le monde de les attraper. Mais un type qui avait assez de »
Extrait de : N. Spinrad. « Les années fléaux. »
Le printemps russe 2 par N. Spinrad

Fiche de Le printemps russe 2
Titre : Le printemps russe 2
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1991
Traduction : L. Carissimo
Editeur : Denoël
Première page de Le printemps russe 2
« UN HÉROS DU PARKING SOCIALISTE
Lorsque la police municipale a fait enlever sa Mercedes flambant neuve pour stationnement en triple file dans la rue Iverskaya, Ivan Leonidovitch Joukovski a décidé de ne pas se laisser faire. Il a donc dérobé un laser à souder sur son lieu de travail, s’est introduit à trois heures du matin dans le garage de la police, a fait fondre la transmission de dix-sept remorqueuses municipales, s’est rendu aux autorités après s’être longuement vanté de ses exploits d’une voix avinée à la rédaction de ce journal et a fait valoir ses droits à être jugé par un jury populaire selon la loi soviétique.
« On va voir si ces tordus peuvent trouver un jury de patriotes prêts à me condamner ! a-t-il déclaré. Je ne suis coupable de rien d’autre que ce que tout bon automobiliste russe digne de ce nom souhaiterait avoir le courage de faire lui-même ! »
Extrait de : N. Spinrad. « Le printemps russe – Tome2. »
Le printemps russe 1 par N. Spinrad

Fiche de Le printemps russe 1
Titre : Le printemps russe 1
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1991
Traduction : L. Carissimo
Editeur : Denoël
Première page de Le printemps russe 1
« M. Goddard, secrétaire d’État : « Tôt ou tard, Bill, nous devrons bien finir par nous rendre à l’évidence : l’Amérique latine est incapable de se défendre seule. »
Bill Blair : « Se défendre contre quoi, monsieur le ministre ? »
M. Goddard : « Se défendre dans la vie. Mettre sur pied une économie moderne avec une monnaie stable, nourrir sa population et sauvegarder les apparences d’un gouvernement démocratique. On ne peut pas dire que ce soit le cas pour le moment et les leçons de l’histoire n’incitent pas à l’optimisme. En restant passifs, nous abdiquons toute responsabilité. »
Bill Blair : « Vous voulez dire que nous devrions intervenir ouvertement dans les affaires des pays latino-américains dont la politique intérieure n’est pas à notre goût ? »
M. Goddard : « Je veux dire que nous devons faire ce qu’il faut pour mettre en place des gouver- »
Extrait de : N. Spinrad. « Le printemps russe – Tome1. »
Deus ex par Norman Spinrad

Fiche de Deus ex
Titre : Deus ex
Auteur : Norman Spinrad
Date de parution : 1992
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : Denoël
Première page de Deus ex
« On dit que ce sont les derniers jours, que maman Gaïa a été assassinée par ses rejetons dégénérés, que les récifs sont couverts de cadavres coralliens, que la glace continue à fondre, les eaux à monter et la biosphère à se liquéfier sous le soleil supertropical comme une grosse méduse échouée sur le rivage de Mars.
Nous sommes les descendants et les descendantes de vieux singes moins que sages, c’est sûr. Mais par ailleurs, un de nos livres sacrés dit que nous sommes tous faits de glaise. Vu nos origines, on s’en est donc peut-être pas trop mal tirés ! Et de par mon métier, j’ai acquis la certitude que même les entités de l’Autre Côté jouent seulement de leur mieux les cartes que quelqu’un d’autre leur a données…
Il me revient que c’est là une mauvaise attitude. Mais beaucoup de ceux qui disent ça me payent grassement pour l’adopter dans leurs propres combines. »
Extrait de : N. Spinrad. « Deus Ex. »
Sur les ailes du cauchemar par L. Tuttle

Fiche de Sur les ailes du cauchemar
Titre : Sur les ailes du cauchemar
Auteur : L. Tuttle
Date de parution : 1992
Traduction : N. Serval
Editeur : Denoël
Sommaire de Sur les ailes du cauchemar
- Sur les ailes du cauchemar
- Sans regrets
- Affaire de peau
- Le champ de pierres
- Le cabinet des esprits
- Lézard du désir
- La colonisation d’Edwin Beal
- Des maris
- Le coeur d’une mère : une véridique histoire d’ours
- L’autre chambre
- Un bout de corde
- En pièces détachées
- Souvenirs du corps
Première page de Sur les ailes du cauchemar
« Le crépuscule, l’heure bleue… Depuis le balcon de son sixième étage, Tess O’Neal contemplait l’étendue incertaine des banlieues de La Nouvelle-Orléans, un ensemble confus d’arbres verts et de maisons multicolores où les premiers feux du soir scintillaient comme des joyaux. Ce moment de la journée lui inspirait une douce mélancolie, un sentiment nostalgique d’ordinaire agréable. Mais pas ce jour-là. Pour une fois, elle regrettait d’être seule devant le soir.
Gordon avait reporté leur rendez-vous. Ce n’était pas une catastrophe – il avait promis qu’ils passeraient le dimanche ensemble – mais Tess s’était inquiétée de ce changement de programme, et elle l’avait pressé de questions.
« Quelque chose ne va pas ? »
Il avait hésité, peut-être surpris de la vivacité de sa réaction. « Mais non… Jude avait des projets, et »
Extrait de : L. Tuttle. « Sur les ailes du cauchemar. »
Gabriel par L. Tuttle

Fiche de Gabriel
Titre : Gabriel
Auteur : L. Tuttle
Date de parution : 1987
Traduction : N. Serval
Editeur : Denoël
Première page de Gabriel
« Il avait hérité sa longue chevelure aile-de-corbeau d’un arrière-grand-père indien. De sa grand-mère galloise, il disait tenir son talent et ses yeux bleus. La silhouette fine et nerveuse était celle de son père. Son caractère emporté et colérique lui était strictement personnel, je pense, comme les cicatrices de sa main gauche, comme sa mort violente et prématurée.
Il s’appelait Gabriel Archer et avait été mon mari durant onze mois. Il était mort à vingt-trois ans, à quelques jours de mon dix-neuvième anniversaire. Dix ans plus tard presque jour pour jour, il était revenu me hanter.
À dire vrai, il ne m’avait jamais laissée en paix. Mais avec le temps, la douleur s’était atténuée et le souvenir de notre brève union me paraissait aussi lointain que mon enfance. »
Extrait de : L. Tuttle. « Gabriel. »