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Terre, il faut mourir par J. Blish

Fiche de Terre, il faut mourir

Titre : Terre, il faut mourir
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1959
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Sommaire de Terre, il faut mourir

  • Les pompe-cervelles
  • L’affaire du V.S. 1
  • Sautes de temps
  • Oeuvre d’art
  • Le joueur de flûte
  • Les étoiles sont des prisons
  • Bip
  • Terre, il faut mourir

Première page de Les pompe-cervelles

« La lueur lointaine de l’explosion s’était déjà effacée du ciel quand la voiture de McDonough, sortant en trombe de la ville de Port Jervis obscurcie par le black-out, prit la route du nord à 80 à l’heure. Seuls les feux de position étaient allumés. Si un cerf se mettait en tête de traverser, le conducteur ne s’en apercevrait qu’au moment du choc. Il avait déjà toutes les peines du monde à distinguer le ruban d’asphalte qui s’étirait devant lui.
La vieille blague du type qui tape sur les roues des trains lui revenait une fois de plus à l’esprit. Trente ans durant, McDonough avait fait ce métier-là. Chaque jour que le bon Dieu faisait, il se rendait au dépôt et, marteau en main, se penchait sur les roues. Il auscultait d’abord celles des locomotives, puis celles des wagons. La tête penchée de côté, l’oreille tendue, prêt à enregistrer la moindre fausse  »

Extrait de : J. Blish. « Terre, il faut mourir. »

Les quinconces du temps par J. Blish

Fiche de Les quinconces du temps

Titre : Les quinconces du temps
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1973
Traduction : M. et J. Perrin
Editeur : Denoël

Première page de Les quinconces du temps

« L’homme qui se dissimulait derrière le nom de code de Josef Faber – au bout de dix ans il avait d’ailleurs perdu tout intérêt pour le sien véritable – abaissa légèrement son volumineux journal photocopié, et au même instant son regard rencontra celui de la jeune et angélique beauté assise sur l’un des bancs du parc. Au prix de grands efforts il réussit à lui adresser un sourire gêné, et se replongea aussitôt dans sa lecture.
Incontestablement charmante dans le genre beauté blonde, mais assez incolore de par sa jeunesse et inaccessible dans son attente aveugle du bel inconnu, elle l’avait à peine remarqué : il n’avait pas le type voulu.
Il savait qu’il jouait fort bien le rôle du paisible citoyen d’un certain âge, à l’emploi régulier, en train de savourer son repos dominical loin des soucis d’une comptabilité fastidieuse et de la routine familiale – mais pas du tout celui du prince charmant.
Il était également persuadé, en contradiction avec les ordres de ses supérieurs, que son apparence normale, voire celle d’un jeune Adonis n’auraient en  »

Extrait de : J. Blish. « Les quinconces du temps. »

L’oeil de Saturne par J. Blish

Fiche de L’oeil de Saturne

Titre : L’oeil de Saturne
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1970
Traduction : C. Poole
Editeur : Denoël

Sommaire de L’oeil de Saturne

  • De la trahison considérée comme l’un des beaux-arts
  • L’écriture du rat
  • Mais qui étaient les sauvages ?
  • Le crépuscule des dieux
  • Pas si aveugle que ça
  • Pas de quoi rire sur Mars
  • Belle sous les bannières …

Première page De la trahison considérée comme l’un des beaux-arts

« Le Karas, un frêle transbordeur – ce n’était guère plus qu’un ferry, méritant à peine un nom – flotta… de l’espace interplanétaire pour pénétrer, avec un jour de retard, dans le système de Flos Campi, auréolé d’arcs-en-ciel et suivi de ses deux traînées voyantes de faux photons, telle un chrysalide incapable de se débarrasser de son cocon. Le calendrier de la fusée indiquait comme date Joni 23594, mais il devait se tromper au moins d’une dizaine d’années. Seul, du reste, un expert habitué à ce style de computation eût pu se montrer précis sur ce chapitre. Donc, le Karas était arrivé avec un jour de retard : savoir au juste lequel n’était qu’une convention locale. »

Extrait de : J. Blish. « L’oeil de Saturne. »

Un coup de cymbales par J. Blish

Fiche d’Un coup de cymbales

Titre : Un coup de cymbales (Tome 4 sur 4 – Les villes nomades)
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1958
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Première page d’Un coup de cymbales

« Or donc, la Terre, planète civilisée comme tant d’autres, dont l’histoire, pendant des millénaires, fut circonscrite aux limites de son atmosphère, et dont les premiers vols de cosmonautes, à l’intérieur de celle-ci, se situèrent approximativement en 1960, ne commença de jouer un rôle important à l’échelle galactique qu’après sa découverte du générateur de graviton-polarité en 2019. Les colons entrèrent en contact avec la Tyrannie de Véga en l’an 2289 et le heurt entre ces deux grandes cultures, l’une à son déclin, l’autre en plein essor, atteignit son point culminant avec la bataille d’Altaïr (2310) qui fut le préambule de ce que l’on appela la guerre végienne. Quelque soixante-cinq ans après cet engagement, la première vague des cités migrantes, les « Okies », grâce auxquelles la Terre maintiendra longtemps son hégémonie sur la galaxie, prirent l’espace. Le conflit avec les Végiens s’acheva en l’an 2413, date de l’investissement de la planète Véga elle-même, marqué par la bataille dite des Forteresses. La Troisième Flotte coloniale incendia le système végien ; son chef, l’amiral Alois Hrunta, fut relevé de ses fonctions et la cour coloniale, le jugeant par contumace, le reconnut coupable d’atrocités et de tentative de génocide. Mais Hrunta refusa de se livrer à la »

Extrait de : J. Blish. « Les villes nomades – Un coup de cymbales. »

La terre est une idée par J. Blish

Fiche de La terre est une idée

Titre : La terre est une idée (Tome 3 sur 4 – Les villes nomades)
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1955
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Première page de La terre est une idée

« La navigation spatiale fut d’abord une technique militaire dont l’apparition coïncida avec l’effondrement de la grande culture occidentale de la Terre. Le moteur à absorption de masse, inventé par Muir, permit aux premiers explorateurs d’atteindre Jupiter et l’antigravité – d’ailleurs postulée depuis des siècles – fut découverte par la 2018e expédition jovienne, le dernier vol spatial accompli à l’aide de moteurs Muir avant l’écroulement de l’Occident. La construction par télécommande du Pont lancée sur Jupiter même, l’entreprise la plus colossale (et la plus vaine sous bien des aspects) jamais réalisée par l’homme, avait rendu possibles des mesures précises et rapprochées du champ magnétique de cette planète. Les chiffres obtenus confirmèrent définitivement les équations de Blackett-Dirac qui, dès 1948, avait émis l’hypothèse qu’il existait une relation directe entre le magnétisme, la gravitation et la vitesse de rotation d’une masse donnée. 
Jusque-là, l’hypothèse de Blackett-Dirac était restée un jouet mathématique et n’avait donné lieu à aucune application pratique. D’un seul coup, elle porta ses fruits. Des multitudes de pages de symboles et d’innombrables discussions sur le champ de force susceptible d’être produit par un pôle électro- »

Extrait de : J. Blish. « Les villes nomades – La Terre est une idée. »

Villes nomades par J. Blish

Fiche de Villes nomades

Titre : Villes nomades (Tome 2 sur 4 – Les villes nomades)
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1962
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Première page de Villes nomades

« Assis sur le quai de la gare centrale abandonnée depuis bien longtemps, Chris tout en mâchonnant des trèfles d’un air songeur, regardait en silence la ville de Scranton se préparer au départ.
C’était une grande première pour la ville comme pour lui. Depuis son enfance, – il avait seize ans, à présent, – Chris savait que les cités fuyaient la Terre mais il n’en avait encore jamais vu une en plein vol. Il était loin d’être le seul dans ce cas car, lorsque les villes nomades s’en allaient, c’était pour de bon.
L’événement, pour intéressant qu’il fût, n’était d’ailleurs pas spécialement joyeux. Scranton était la seule ville que Chris eût jamais contemplée – et, à plus forte raison, qu’il eût jamais visitée – et c’était vraisemblablement la seule qu’il aurait jamais l’occasion de voir. Elle représentait le maigre gagne-pain que son père et son frère aîné avaient réussi à tirer de la vallée. C’était là que l’argent prenait sa source, là qu’on le dépensait et – allez savoir pourquoi ! – il disparaissait invariablement plus vite qu’il ne rentrait.
À mesure que les possibilités d’en gagner s’amenuisaient, Scranton était devenue de plus en plus  »

Extrait de : J. Blish. « Les villes nomades – Villes nomades. »

Aux hommes les étoiles par J. Blish

Fiche d’Aux hommes les étoiles

Titre : Aux hommes les étoiles (Tome 1 sur 4 – Les villes nomades)
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1957
Traduction : M. Chrestien
Editeur : Denoël

Première page d’Aux hommes les étoiles

« Les ombres bougeaient sur le mur, à sa gauche et à sa droite, dans son champ de vision, pareilles à des formes vivantes effacées à travers des portes invisibles. Malgré une fatigue qui l’atteignait jusqu’à l’os, ces formes le rendaient nerveux, lui faisaient presque souhaiter que le Dr Corsi éteignît le feu. Il n’en resta pas moins à regarder la lumière orange, à laisser la chaleur lui tirer la peau des joues et celle autour des yeux, lui baigner la poitrine.
Corsi remua légèrement à côté de lui, mais le sénateur Wagoner semblait augmenter de poids depuis l’instant où il s’était abattu sur le divan. Il se sentait vidé, léthargique, aussi vieux, aussi lourd qu’une pierre, bien qu’il n’eût que quarante-huit ans. C’était un mauvais jour au milieu d’une longue succession de mauvais jours. Les bons jours, à Washington, c’étaient ceux où l’on ne se réveillait pas. »

Extrait de : J. Blish. « Les villes nomades – Aux hommes les étoiles. »

Seigneur de lumière par R. Zelazny

Fiche de Seigneur de lumière

Titre : Seigneur de lumière
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1967
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël

Première page de Seigneur de lumière

« Ses disciples l’appelaient Mahasamatman et disaient qu’il était un dieu. Il préférait cependant supprimer Maha-et-atman de son nom et se faire appeler Sam. Il ne prétendit jamais être un dieu, mais n’affirma jamais le contraire. Les circonstances étant ce qu’elles étaient, admettre l’un ou l’autre n’eût été d’aucun profit, à la différence du silence.
Il était donc entouré de mystère.
C’était en la saison des pluies…
La grande saison humide était bien avancée…
Ce fut en ces jours de pluie que s’élevèrent leurs prières, mais non pas en égrenant les nœuds de la corde, ou en faisant tourner les moulins. Elles s’élevèrent de la grande machine à prières, dans le monastère de Ratri, déesse de la Nuit.
Les prières à haute fréquence étaient dirigées vers les cieux, traversaient l’atmosphère, atteignaient le nuage doré, appelé le Pont des Dieux, qui entoure le monde, apparaît la nuit comme un arc-en-ciel de bronze ; le soleil rouge y devient orange à midi. »

Extrait de : R. Zelazny. « Seigneur de lumière. »

Royaumes d’ombre et de lumière par R. Zelazny

Fiche de Royaumes d’ombre et de lumière

Titre : Royaumes d’ombre et de lumière
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1969
Traduction : M. Claudel
Editeur : Denoël

Première page de Royaumes d’ombre et de lumière

« L’homme, au Soir de sa Millième Année, parcourt la Maison des Morts. S’il vous était loisible d’embrasser du regard l’immense salle dans laquelle il déambule, vous ne pourriez rien y percevoir. Il fait bien trop sombre pour que les yeux servent à quelque chose.
Présentement, à cette heure obscure, nous nous contenterons de le nommer : « l’homme ».
À cela il y a deux raisons :
Tout d’abord, il répond à la description générale et généralement acceptée d’un être du type humain, inaltéré, mâle, marchant en position verticale, ayant des pouces opposés et présentant toutes les caractéristiques typiques de la profession ; ensuite, parce que son nom lui a été retiré.
Il n’y a aucune raison d’être plus explicite à ce stade du récit.
Dans sa main droite, l’homme serre le sceptre de son Maître, grâce auquel il se guide à travers l’obscurité. Le sceptre l’entraîne d’un côté, puis de l’autre. Il lui brûle la main, les doigts, le pouce opposé quand son pied s’écarte d’un pas du chemin prescrit. »

Extrait de : R. Zelazny. « Royaumes d’ombre et de lumière. »

Route 666 par R. Zelazny

Fiche de Route 666

Titre : Route 666 (traduction première du titre : Les culbuteurs de l’enfer)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1969
Traduction : T. Bauduret
Editeur : Denoël

Première page de Route 666

« La mouette entama sa longue descente. Un instant, elle resta suspendue, entre ciel et terre, sur ses ailes largement déployées.
Hell Tanner jeta le mégot de son cigare à la tête de l’oiseau, qui émit un cri rauque et battit des ailes. La mouette monta à la verticale sur une centaine de mètres et, si elle poussa un second cri, Tanner ne l’entendit pas.
Puis, en un éclair, elle disparut.
Il n’en restait plus qu’une seule et unique plume blanche qui planait dans le ciel chaotique ; elle tourbillonna jusqu’au bord de la falaise et continua de descendre vers l’océan. Tanner eut un petit rire qui se perdit dans le rugissement du vent et le fracas des vagues qui martelaient les rochers. Puis il retira ses pieds posés sur le guidon, releva la béquille et démarra sa bécane.
Il progressa au ralenti le long du sentier qui menait au bas de la colline, puis atteignit la piste et prit peu à peu de la vitesse. Il tenait un bon quatre-vingts lorsqu’il aborda la grand-route. »

Extrait de : R. Zelazny. « route 666. »