Étiquette : Denoël
La fin de tous les chants par M. J. Moorcock

Fiche de La fin de tous les chants
Titre : La fin de tous les chants (Tome 3 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1976
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël
Première page de La fin de tous les chants
« Où Jherek Carnelian et Mrs. Amelia Underwood
communient, dans une certaine mesure, avec la nature.
« Je pense sincèrement, Mr. Carnelian, que nous devrions au moins essayer de les manger crus, pas vous ? »
Mrs. Amelia Underwood, du plat de la main gauche, lissa sur son oreille son épaisse chevelure auburn et, de la main droite, arrangea autour de ses chevilles les plis de sa jupe en haillons. La vivacité de son geste aurait pu passer pour un mouvement d’humeur ; ses yeux gris eurent cet éclat métallique que l’on voit dans les prunelles des loups. Elle donnait l’impression de se maîtriser à l’excès et ce fut avec un petit air pincé qu’elle se percha sur un bloc de calcaire vierge pour regarder Jherek Carnelian qui, vautré dans le sable d’une plage du paléozoïque, transpirait sous les rayons brûlants de l’énorme soleil silurien (ou peut-être dévonien). »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – La fin de tous les chants. »
Les terres creuses par M. J. Moorcock

Fiche de Les terres creuses
Titre : Les terres creuses (Tome 2 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1974
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël
Première page de Les terres creuses
« Où Jherek Carnelian continue d’être amoureux
— Vous avez lancé une nouvelle mode, je le crains, mon cher.
L’Orchidée de Fer fit glisser sur sa peau lisse les draps de zibeline et, d’un pied svelte, les poussa au bas du lit.
— Je suis si fière de vous. Quelle mère ne le serait pas ? Vous êtes un fils si savant et succulent.
Jherek soupira, de l’autre bord du lit sur lequel il était couché, le visage à demi enfoui dans l’énorme amas duveteux d’oreillers. Il était pâle. Il était pensif.
— Merci, ô la plus éclatante des fleurs, le plus révéré des métaux.
Il parlait d’une petite voix.
— Mais, vous vous languissez encore, dit-elle avec sympathie, de votre Mrs. Underwood.
— C’est vrai.
— Rares sont ceux qui pourraient entretenir aussi bien une telle passion. Le monde en attend »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – Les terres creuses. »
Une chaleur venue d’ailleurs par M. J. Moorcock

Fiche d’Une chaleur venue d’ailleurs
Titre : Une chaleur venue d’ailleurs (Tome 1 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1972
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël
Première page d’Une chaleur venue d’ailleurs
« Une conversation avec l’Orchidée de Fer
Les camaïeux de bruns de leurs vêtements s’harmonisaient avec la couleur crème de la plage en poudre d’os sur laquelle ils étaient assis. Non loin une mer blanche et miroitante chuchotait doucement. C’était l’après-midi.
Entre l’Orchidée de Fer et son fils, Jherek Carnelian, les reliefs d’un déjeuner : sur une nappe damassée, dans des plats d’ivoire, du poisson à la chair pâle, des pommes de terre, des meringues, de la glace à la vanille et, agressivement jaune au milieu de tout cela, un citron.
Avec un sourire de ses lèvres ambrées, l’Orchidée de Fer demanda, la main tendue vers une huître :
— Qu’entendez-vous par « vertueux », mon amour ?
Sa main parfaite, poudrée d’or très pâle, hésita un instant au-dessus de l’huître, puis se retira. Elle la porta à sa bouche pour étouffer un léger bâillement. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – Une chaleur venue d’ailleurs. »
La fosse aux étoiles par S. R. Delany

Fiche de La fosse aux étoiles
Titre : La fosse aux étoiles
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1966
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël
Sommaire de La fosse aux étoiles
- La fosse aux étoiles par S. R. Delany
- Aztèques par V. N. McIntyre
Première page de La fosse aux étoiles
« Deux panneaux vitrés, de la boue au milieu, et de minuscules tunnels allant de cellule en cellule : enfant, j’avais possédé une fourmilière.
Et puis un jour, quelques-uns de nos petits de quatre à six ans construisirent un écologarium avec des panneaux de plastique de près de deux mètres, renforcés aux angles de cornières en aluminium strié. Ils le disposèrent dehors, sur le sable.
Une flaque boueuse était placée contre l’une des parois et permettait de voir ce qui se passait sous l’eau. Parfois, des vers annelés venaient heurter les bords, en progressant dans la terre rouge, et l’on pouvait voir l’intérieur de leur tunnel sur quelques centimètres. Par temps chaud, la vapeur d’eau se déposait en gouttelettes et en buée sur le plastique. Les petites feuilles rondes des plantes grimpantes passaient du bleu au rose lorsque des nuages traver »
Extrait de : S. R. Delany. « La Fosse aux étoiles. »
Nouveaux venus, vieilles connaissance par B. W. Aldiss

Fiche de Nouveaux venus, vieilles connaissances
Titre : Nouveaux venus, vieilles connaissances
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1979
Traduction : R. Delouya
Editeur : Denoël
Sommaire de Nouveaux venus, vieilles connaissances
- Nouveaux venus, vieilles connaissances
- Les petits galets de Tu Fu
- Trois voies
- Amen, terminé
- Petite diffikulté
- Douces vicissitudes
- Non isotropique
- Rayon de lune
- L’espace et son reflet
- Et le silence fut
- Indifférence
- L’impossible spectacle de marionnettes
Première page de Nouveaux venus, vieilles connaissances
« C’était une planète calme. Le calme avait régné siècle après siècle. Jusqu’à l’arrivée du vaisseau de Terre.
Des êtres ressemblant extérieurement aux humains vivaient sur la planète calme. Leurs hameaux, villages, villes, couvrirent lentement les parties habitables du globe. Tout en se disséminant, lentement, lentement – ils délogèrent l’espèce animale qui occupait le terrain. Mais ce n’étaient pas des animaux féroces : ils vivaient souvent près des habitations humanoïdes dans les haies et les taillis. Ils n’attaquaient pas les humanoïdes pas plus que ceux-ci ne les attaquaient.
Le soleil de la planète calme était ancien bien avant que la première amibe se fût éveillée dans ses océans. Il occupait un cinquième du ciel à midi, mais sa chaleur orange était légère. L’évolution était une lente affaire. La souffrance de la vie, ses joies, étaient amorties. Même la lutte pour l’existence, curieusement.
Les terres recouvraient plus de la moitié de la planète. Les océans étaient petits et peu profonds. Une grande partie des terres n’était pas habitable et »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Nouveaux venus vieilles connaissances. »
L’instant de l’éclipse par B. W. Aldiss

Fiche de L’instant de l’éclipse
Titre : L’instant de l’éclipse
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1970
Traduction : B. Martin
Editeur : Denoël
Sommaire de L’instant de l’éclipse
- L’instant de l’éclipse
- Le jour de l’embarquement pour Cythère…
- L’orgie des vivants et des mourants
- Des jouets pour l’été
- Le filou du village
- En redescendant la spirale
- Entre l’art et la vie
- Confluence
- Les écrits secrets de Harad IV
- La circulation sanguine …
- … et l’inertie du coeur
- Le ver qui vole
- Sur les chantiers
- Astronavals
- Svastika !
Première page de L’instant de l’éclipse
« Les femmes belles, à la nature corrompue… Celles-là ont toujours été mon objectif dans la vie. Il faut qu’elles aient dans le regard du charme mais aussi de la tristesse : ainsi seulement puis-je espérer l’instant mêlé.
L’instant mêlé… qui renferme à la fois terreur et beauté. Je sais bien que ces deux émotions se situent pour la plupart des gens à des pôles opposés. Pour moi elles sont ou peuvent devenir une émotion unique. Quand cela se produit, quand elles coïncident, ah ! c’est alors que la joie m’envahit ! Et en Christiania je lus la promesse d’une quantité de ces instants.
Toutefois le moment particulier dont je dois parler, où la douleur et le ravissement s’interpénétrèrent comme deux hermaphrodites, vint m’anéantir non pas alors que je tenais entre mes bras une chère et lascive créature, mais alors que je m’immobilisais – après une longue poursuite ! – au seuil »
Extrait de : B. W. Aldiss. « L’instant de l’éclipse. »
L’espace, le temps et Nathanaël par B. W. Aldiss

Fiche de L’espace, le temps et Nathanaël
Titre : L’espace, le temps et Nathanaël
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1957
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël
Sommaire de L’espace, le temps et Nathanaël
- T
- Fleur de terre
- Psychlope
- Procès
- A perpétuité
- Pour battre les Shubshubs
- Archives criminelles
- Le peuple de l’échec
- Supercité
- Le mascaret
- Pogsmith
- Hors les murs
- Reflets
- Mimodrame
Première page de T
« T avait déjà dix ans quand sa machine atteignit les frontières de cette galaxie. T n’était pas son nom – le laboratoire n’avait jamais eu l’idée de le baptiser – mais le symbole inscrit sur la coque de l’engin. Ce sera toutefois une désignation suffisante. Répétons-le : il n’était pas la machine ; dire qu’il en faisait partie serait plus conforme à la vérité. Il ne pouvait se prévaloir, ni du rôle glorieux de pilote ni même de l’état, plus modeste, de passager : il était un objet destiné à fonctionner pendant quelques secondes, dans deux cents ans.
Comme un ver au milieu d’une pomme, il était tapi au cœur de la machine qui filait à travers l’espace et le temps. Il ne bougeait pas ; aucune impulsion motrice ne le stimulait jamais. En tout état de cause, il eût d’ailleurs été incapable de répondre à une telle sollicitation : parce qu’il avait été, d’une part, créé sans jambes, un bras constituant l’unique membre dont il était muni ; ensuite, parce que la machine l’enserrait de partout. Elle l’alimentait par l’entremise de tubulures véhiculant un courant ténu de vitamines et de protéines, faisait circuler son »
Extrait de : B. W. Aldiss. « L’Espace, le temps et Nathanaël. »
L’arbre à salive par B. W. Aldiss

Fiche de L’arbre à salive
Titre : L’arbre à salive
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1965
Traduction : P. Alpérine
Editeur : Denoël
Sommaire de L’arbre à salive
- L’arbre à salive par B. W. Aldiss
- Les diploïdes par K. MacLean
Première page de L’arbre à salive
« Tu sais, je suis vraiment intrigué par la quatrième dimension, dit le jeune homme aux cheveux blonds, avec toute la conviction voulue dans la voix.
— Hum, proféra son compagnon, les yeux levés vers le ciel nocturne.
— Il en est beaucoup question de nos jours. Ne trouves-tu pas que l’on en décèle une trace dans les dessins d’Aubrey Beardsley ?
— Hum », refit son compagnon.
Postés tous deux sur une légère éminence à l’est de la ville somnolente de Cottersall, dans l’est de l’Angleterre, ils observaient les étoiles, en frissonnant un peu dans l’air frisquet de février.
Ils avaient l’un et l’autre une vingtaine d’années. Celui que préoccupait la quatrième dimension s’appelait Bruce Fox. Blond et de haute taille, il était saute-ruisseau à l’étude d’avoués Prendergast et »
Extrait de : B. W. Aldiss. « L’arbre à salive. »
Equateur par B. W. Aldiss

Fiche d’Equateur
Titre : Equateur
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1962
Traduction : S. Rouvre
Editeur : Denoël
Sommaire d’Equateur
- Equateur
- Trois en un
- Qui peut remplacer un homme ?
- Conscience, instinct divin
- Le secret de la grande ville
- La nouvelle amibe
Première page d’Equateur
« Des ombres vespérales traversèrent l’aéroport spatial à longues enjambées. C’était l’heure du jour où l’on pouvait presque sentir la rotation de la Terre. Aux derniers rayons du soleil couchant, les palmiers poussiéreux qui entouraient le terrain faisaient penser à un décor de théâtre en carton verni. Dans la journée, ces palmiers luisaient d’un éclat métallique ; le soir, ce n’était plus que du papier mâché. Sous les tropiques, rien ne se montrait sous son véritable jour ; la chaleur déformait tout.
Les palmiers s’inclinèrent avec raideur quand le patrouilleur spatial AX25 fonça vers le ciel en les saupoudrant d’une nouvelle couche de poussière.
Les trois occupants du vaisseau ne furent renversés sur leurs couchettes d’accélération que pendant quelques secondes. Puis Allan Cunliffe se leva, alla négligemment vers le hublot et regarda au-dehors.
À voir son visage impassible, personne n’aurait pu deviner que le vaisseau venait de partir pour une »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Équateur. »
Danger : religion ! par B. W. Aldiss

Fiche de Danger : religion !
Titre : Danger : religion !
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1984
Traduction : C. Fargeot
Editeur : Denoël
Sommaire de Danger : religion !
- Danger : religion ! par B. W. Aldiss
- Thomas le proclamateur par R. Silverberg
Première page de Danger : religion !
« Notre petit groupe de quatre, à l’aspect pitoyable, cheminait vaillamment au beau milieu de nulle part.
Royal Meacher, mon frère, marchait en tête, ses longs bras osseux croisés sur la poitrine tandis qu’un vent rageur tentait de lui arracher son manteau élimé, râpé, presque aussi immatériel que sa fugace autorité.
Derrière lui, la bise mordait le visage de Turton. Ce pauvre vieux Turton : un mutant auquel un troisième bras et une parfaitement inutile troisième jambe donnaient l’aspect d’un insecte. Turton, peinant et ahanant, portait Candida, jetée en travers sur son épaule.
La malheureuse Candida ruisselait encore. Ses cheveux pendaient comme des rubans effrangés, son oreille gauche venait heurter en rythme le milieu du dos de Turton et son œil droit semblait cligner, sans »
Extrait de : B. W. Aldiss. « Danger : religion !. »