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Les croisés du cosmos par P. Anderson

Fiche de Les croisés du cosmos

Titre : Les croisés du cosmos
Auteur : P. Anderson
Date de parution : 1960
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël

Première page de Les croisés du cosmos

« Le capitaine leva les yeux et la lampe de bureau dessina sur son visage des reliefs d’ombre et de lumière. Un panneau s’ouvrait sur la nuit d’été d’un monde étranger.
« Alors ? dit-il.
— J’ai pu le traduire, monsieur, répondit le sociotechnicien. Il a fallu que j’extrapole à rebours à partir des langages modernes, et cela m’a pris beaucoup de temps. Mais j’en ai appris assez en faisant ce travail pour pouvoir parler à ces… créatures.
— Très bien, grogna le capitaine. Nous allons peut-être pouvoir découvrir de quoi il s’agit. Enfer et damnation ! Je m’attendais à rencontrer pratiquement n’importe quoi, mais ça alors !
— Je comprends vos sentiments, monsieur. J’ai moi-même de la difficulté à croire au récit original, malgré toutes les preuves matérielles devant mes yeux.
— Je vais le lire immédiatement. Pas de répit pour les damnés. »
Le capitaine le congédia d’un signe de tête et le sociotechnicien sortit de la cabine.
Le capitaine resta un long moment immobile, les yeux fixés sur le manuscrit sans le voir. Le livre original qu’ils avaient découvert était d’une impressionnante antiquité, écrit en lettres onciales sur du  »

Extrait de : P. Anderson. « Les croisés du cosmos. »

Le monde de Satan par P. Anderson

Fiche de Le monde de Satan

Titre : Le monde de Satan (Tome 4 sur 5 – La Hanse galactique)
Auteur : P. Anderson
Date de parution : 1971
Traduction : H. Houssemaine
Editeur : Denoël

Première page de Le monde de Satan

« Elfland est le nouveau quartier de Lunograd. C’est ce qu’écrivent les ordinateurs de l’administration, donc ils le croient. Mais les vivants savent à quoi s’en tenir. Merveilles, beautés, gaieté, ils les trouvent dans cet endroit fait pour le plaisir et les peines de cœur. Ils y connaissent une ivresse unique.
Mais dans la vieille ville souterraine, les machines tournent sans cesse.
David Falkayn s’arrêta près d’un pilier à la limite de ces deux univers. « Eh bien ! ma chérie », dit-il, « voilà un endroit charmant pour se dire adieu. »
La jeune femme qui s’appelait Véronica porta la main à ses lèvres. « C’est vraiment votre intention ? » demanda-t-elle d’une voix accablée.
Un peu déconcerté, Falkayn l’observa attentivement. Elle était agréable à regarder : un visage  »

Extrait de : P. Anderson. « La Hanse galactique – Le monde de Satan. »

Piège sur Zarkass par S. Wul

Fiche de Piège sur Zarkass

Titre : Piège sur Zarkass
Auteur : S. Wul
Date de parution : 1958
Editeur : Denoël

Première page de Piège sur Zarkass

« Lui, enfin!
Passés les derniers écrans de feuillage, les hommes furent en présence du monstre. C’était lui qui, invisible encore, troublait leur sommeil depuis trois nuits en toussant lourdement dans la tôle du ciel, tandis que son haleine rougeoyait au nord-ouest.
Colossalement accroupi au fond du décor, sur son trône de forêts bariolées, le volcan bouchait tout l’horizon de sa masse. C’était lui, Safass-Thin!
… Crachant avec lenteur du sang dans les nuages.
Les indigènes s’étaient jetés au sol en se voilant la face. Du fond de la gorge, ils râlaient des mélopées rituelles et incompréhensibles. Les deux hommes restaient figés.
A leurs pieds moutonnaient les masses de verdure de la vallée, d’où montaient çà et là des cris d’animaux : rires de singes nains et pépiements d’oiseaux.
Darcel rompit le charme en désignant le volcan d’un coup de menton :
— Il a de la gueule!
Il s’exprimait avec conviction. Et sa gravité rendait plus comiques sa figure hérissée de poils roux et ses oreilles décollées. Laurent cacha un rictus dans sa barbe noire. Il humecta ses lèvres poudrées de pollen.
— La beauté des choses, mon cher, il n’y a rien de plus beau ! »

Extrait de : S. Wul. « Piège sur Zarkass. »

Oms en série par S. Wul

Fiche d’Oms en série

Titre : Oms en série
Auteur : S. Wul
Date de parution : 1993
Editeur : Denoël

Première page de Oms en série

« En silence, le draag s’approcha du hublot donnant sur la salle de nature. Souriant, il regarda jouer sa fille.
C’était une jolie petite fille draag, avec de grands yeux rouges, une fente nasale étroite, une bouche mobile et, de chaque côté de son crâne lisse, deux tympans translucides à force de finesse.
Elle courait sur le gazon, faisait des culbutes et se laissait rouler jusqu’à la piscine en poussant des cris de joie. Puis elle descendait sous l’eau le plus bas possible et prenait assez d’élan pour surgir, telle une fusée, jusqu’au plongeoir où elle s’accrochait du bout des doigts.
Comme elle recommençait pour la troisième fois son manège, elle manqua le plongeoir et dut  »

Extrait de : S. Wul. « Oms en série. »

Noô 2 par S. Wul

Fiche de Noô 2

Titre : Noô 2
Auteur : S. Wul
Date de parution : 1977
Editeur : Denoël

Première page de Noô 2

« Chez Tchakan

Cômeville, capitale d’Imerine.
J’ai l’impression que nos cottes civiles nous déguisent. La soie me chatouille le dos. Bien qu’elle me fasse tousser, je m’habitue à mon oreille de plastique.
Nous sautons Jouve et moi dans une ligne de curseurs. Chaque bulle est de couleur différente. On dirait un chapelet de friandises étiré entre les hautes façades historiques. Tout me rappelle subtilement les Hauts-Faîtes, gonflés aux dimensions d’une cité.
Grands losanges de verdure encadrés de gratte-ciel à terrasses-jardins. Compositions en diagonales, décrochements éperdus vers le zénith, superpositions de colonnades et de coupoles en équilibre parmi de grands éventails de lumière. Triomphe d’un vigoureux baroquisme, la ville ne perd pas une occasion de rappeler qu’elle faillit devenir capitale  »

Extrait de : .S. Wul. « Noô 2. »

Noô 1 par S. Wul

Fiche de Noô 1

Titre : Noô 1
Auteur : S. Wul
Date de parution : 1977
Editeur : Denoël

Première page de Noô 1

« … Suis fatigué de vos grosses questions subtiles, tatillonnes, assommantes. Et l’œil rouge de cet appareil qui enregistre mes paroles, là, me tape sur les nerfs.
Non ! Je n’ai jamais eu le typhus, ni la colibacillose ni la vérole ! De toute façon, vous ne connaîtriez pas les maladies que j’ai pu avoir. Elles ne sont même pas dans vos livres.
Il y a maldonne, vous dis-je. Moi, je cherche à être simple, à convaincre. Et vous vous accrochez à l’établissement d’un diagnostic… Est-ce si difficile de m’écouter jusqu’au bout, mon petit docteur ?
Donnez-moi de quoi écrire et finissons-en. Quelques kilos de papier suffiront.
Ouste ! Sortez de ma chambre ! J’ai horreur qu’on me lise par-dessus l’épaule. Et fichez-moi la paix tant que je n’aurai pas terminé. »

Extrait de : S. Wul. « Noô 1. »

Le temple du temps passé par S. Wul

Fiche de Le temple du temps passé

Titre : Le temple du temps passé
Auteur : S. Wul
Date de parution : 1956
Editeur : Denoël

Première page de Le temple du temps passé

« Une plainte, et puis cet appel :

— Massir!

Une plainte encore, dans la nuit lourde, étroite, comme bornée de métal. Et puis l’appel rauque :

— Massir!

Chaud! Massir avait trop chaud. Qui l’appelait? Il ouvrit les yeux, ne vit rien. Rien que l’obscurité. Il fit un geste pour se lever et gémit à son tour, tordu par la douleur qui lui fouillait la poitrine, lui taraudait la nuque.

Il replongea dans l’inconscience, fit un voyage pénible dans un pays de velours noir, traversé d’éclairs et de phantasmes. Il se sentit rapetisser, atteindre la taille d’un enfant, d’un bébé couché dans son berceau. Le moteur du berceau devait cafouiller, car au lieu de dodeliner en douceur, il le balançait avec une amplitude cruelle. De haut en bas, de bas en haut, vertigineux! Les dents serrées, le cœur aux lèvres, Massir crispa ses doigts sur le bord de sa couche, de toutes ses forces. »

Extrait de : S. Wul. « Le temple du passé. »

Par-delà le mur du sommeil par H. P. Lovecraft

Fiche de Par-delà le mur du sommeil

Titre : Par-delà le mur du sommeil
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de traduction : 1956
Traduction : J. Papy
Editeur : Denoël

Sommaire de Par-delà le mur du sommeil

  • Par-delà le mur du sommeil
  • Les rats dans les murs
  • Le monstre sur le seuil
  • Celui qui hantait les ténèbres
  • L’affaire Charles Dexter Ward

Première page de Par-delà le mur du sommeil

« Je me suis souvent demandé si la majorité des hommes prend jamais le temps de réfléchir à la signification formidable de certains rêves et du monde obscur auquel ils appartiennent. Sans doute nos visions nocturnes ne sont-elles, pour la plupart, qu’un faible et imaginaire reflet de ce qui nous est arrivé à l’état de veille (n’en déplaise à Freud avec son symbolisme puéril) ; néanmoins, il en est d’autres dont le caractère irréel ne permet aucune interprétation banale, dont l’effet impressionnant et un peu inquiétant suggère la possibilité de brefs aperçus d’une sphère d’existence mentale tout aussi importante que la vie physique, et pourtant séparée d’elle par une barrière presque infranchissable. D’a- »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « Par-Delà Le Mur Du Sommeil. »

La peur qui rôde par H. P. Lovecraft

Fiche de La peur qui rôde

Titre : La peur qui rôde
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de parution : 1961
Traduction : Y. Rivière
Editeur : Denoël

Sommaire de La peur qui rôde

  • La peur qui rôde
  • La maison maudite
  • La tourbière hantée

Première page de La peur qui rôde

« Il y avait de l’orage dans l’air, la nuit où je me rendis à la maison abandonnée du Mont des Tempêtes pour y découvrir « la peur qui rôde ». Je n’étais pas seul, car la témérité ne se mêlait pas encore, chez moi, à cet amour du grotesque et de l’horrible qui a fait de moi un éternel errant, en quête de ce qu’il y a de plus étrange et de plus terrible dans la littérature et dans la vie. Deux hommes robustes et fidèles m’accompagnaient. Ils avaient une longue habitude de ce genre d’expéditions, auxquelles ils convenaient parfaitement et je les avais fait venir le moment venu.
Nous avions quitté le village discrètement, à cause des journalistes qui ne cessaient d’y rôder depuis la panique affreuse du mois précédent, »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « La peur qui rôde. »

Je suis d’ailleurs par H. P. Lovecraft

Fiche de Je suis d’ailleurs

Titre : Je suis d’ailleurs
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de parution : 1961
Traduction : Y. Rivière
Editeur : Denoël

Sommaire de Je suis d’ailleurs

  • Je suis d’ailleurs
  • La musique d’Erich Zann
  • L’indicible
  • Air froid
  • Le molosse
  • La maison maudite
  • La tourbière hantée
  • Arthur Jermyn
  • Le modèle de Pickman
  • La cité sans nom
  • La peur qui rôde

Première page de Je suis d’ailleurs

« Malheureux celui auquel les souvenirs d’enfance n’apportent que crainte et tristesse. Misérable celui dont la mémoire est peuplées d’heures passées dans de vastes pièces solitaires et lugubres aux tentures brunâtres et aux alignements obsédants de livres antiques, et de longues veilles angoissées dans des bois crépusculaires composés d’arbres absurdes et gigantesques, chargés de lianes, qui, en silence, poussent toujours plus haut leurs bras sinueux. Tel est le lot que les dieux m’ont accordé – à moi, l’étonné, le banni, le déçu, le brisé. Et pourtant je me sens étrangement satisfait et m’accroche farouchement à ces souvenirs flétris lorsque mon esprit,  »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « Je suis d’ailleurs. »