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La trilogie divine par P. K. Dick

Fiche de La trilogie divine

Titre : La trilogie divine
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 2002
Traduction : R. Louit, A. Dorémieux, G. Goullet
Editeur : Denoël

Sommaire de La trilogie divine

  • SIVA
  • L’invasion divine
  • La transmigration de Timothy Archer

Première page de SIVA

« La dépression nerveuse de Horselover Fat commença le jour où Gloria lui téléphona pour savoir s’il avait du Nembutal. Il lui demanda pourquoi elle en voulait et elle répon- dit qu’elle avait l’intention de se tuer. Elle appelait tous les gens qu’elle connaissait. Elle avait déjà trouvé cinquante comprimés, mais il lui en fallait encore trente ou quarante, par mesure de précaution.
Horselover Fat conclut aussitôt que c’était sa manière à elle d’appeler au secours. Fat vivait depuis des années dans l’illusion qu’il pouvait aider les gens. Son psychiatre lui avait dit un jour qu’il irait mieux en arrêtant deux choses : la dope (il en prenait toujours) et essayer d’aider les gens (il continuait à essayer).
Or il n’avait pas de Nembutal. Ni aucun somnifère. Il ne prenait jamais de somnifère, mais des amphés. »

Extrait de : P. K. Dick. « La Trilogie divine. »

Dédales démesurés par P. K. Dick

Fiche de Dédales démesurés

Titre : Dédales démesurés
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1982
Traduction : A. Dorémieux, J.-P. Pugi
Editeur : Casterman

Sommaire de Dédales démesurés

  • Planète pour hôtes de passage
  • Le dernier des maîtres
  • Service après vente
  • A l’image de Yancy
  • Le M inaltérable
  • La petite boîte noire
  • Guerre sainte
  • De par sa couverture

Première page de Planète pour hôtes de passage

« Le soleil de fin d’après-midi brillait dans le ciel, brûlant et aveuglant. Trent s’arrêta un moment pour reprendre son souffle. À l’intérieur de son casque, son visage ruisselait de sueur, et la condensation lui obstruait la gorge et recouvrait de buée la visière transparente.
Il posa par terre son sac de secours et remonta son ceinturon. Il retira de son réservoir à oxygène deux tubes vides qu’il jeta dans les broussailles. Les tubes roulèrent et disparurent, se perdant parmi les enchevêtrements de feuilles rouges et vertes et de plantes grimpantes.
Trent consulta son compteur, jugea la mesure indiquée suffisamment basse et décida d’enlever son casque pour un précieux moment.
L’air frais envahit ses narines et sa bouche. Il aspira profondément, se remplissant les poumons. L’air sentait bon, il embaumait l’odeur des plantes en pleine croissance. Il l’expulsa de ses poumons, inspira de nouveau. »

Extrait de : P. K. Dick. « Dédales démesurés. »

Au bout du labyrinthe par P. K. Dick

Fiche d’Au bout du labyrinthe

Titre : Au bout du labyrinthe
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1970
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : J’ai lu

Première page d’Au bout du labyrinthe

« Son boulot, comme toujours, le barbait. Aussi, la semaine d’avant, il était allé au transmetteur du vaisseau et avait branché des circuits sur les électrodes reliées en permanence à sa glande pinéale. Les circuits avaient communiqué sa prière au transmetteur, et de là elle avait été véhiculée jusqu’au plus proche relais ; elle s’était ensuite répercutée pendant des jours à travers la galaxie, pour aboutir, il l’espérait, à l’un des mondes divins.
Cette prière avait été simple et formulée en ces termes : « Cette saleté de boulot de contrôle des stocks me barbe. C’est trop routinier… et puis ce vaisseau est trop grand et il y a trop de monde dessus. Je ne suis qu’une unité de réserve sans utilité. Pourriez-vous m’aider à trouver quelque chose de plus créatif et de plus stimulant ? » Il avait adressé la prière, comme de juste, à l’intercesseur. Si elle n’était pas exaucée, il la réadresserait cette fois au Psychofaçonneur.
Mais la prière avait été exaucée.
— Mr Tallchief, déclara son superviseur en pénétrant dans la cellule de travail de Ben, vous êtes transféré. Qu’en dites-vous ? »

Extrait de : P. K. Dick. « Au bout du labyrinthe. »

La transmigration de Timothy Archer par P. K. Dick

Fiche de La transmigration de Timothy Archer

Titre : La transmigration de Timothy Archer (Tome 3 sur 3 – Trilogie divine)
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1982
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Gallimard

Première page de La transmigration de Timothy Archer

« Barefoot tient ses séminaires sur sa péniche à Sausalito. Cela coûte cent dollars pour comprendre les raisons de notre présence sur cette terre. On vous offre aussi un sandwich, mais je n’avais pas faim ce jour-là. John Lennon venait de se faire tuer, et je crois savoir pourquoi nous sommes sur cette terre ; c’est pour découvrir que ce que vous aimez le plus vous sera enlevé, sans doute à cause d’une erreur en haut lieu plutôt qu’à titre délibéré.
Après avoir garé ma Honda Civic sur le parking, je suis restée un moment à écouter la radio. Toutes les chansons jamais écrites par les Beatles étaient déjà diffusées sur chaque longueur d’onde. Merde, ai-je pensé, j’aimerais bien me retrouver dans les années 60, à l’époque où j’étais la femme de Jeff Archer.
J’ai questionné deux hippies qui passaient : « Où est la porte cinq ?  »

Extrait de : P. K. Dick. « Trilogie divine – La transmigration de Timothy Archer. »

L’invasion divine par P. K. Dick

Fiche de L’invasion divine

Titre : L’invasion divine (Tome 2 sur 3 – Trilogie divine)
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1981
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Gallimard

Première page de L’invasion divine

« Le moment vint de mettre Manny à l’école. Le gouvernement avait une école spéciale. La loi stipulait que Manny ne pouvait fréquenter une école ordinaire en raison de son état ; Elias Tate ne pouvait rien y changer. Il ne pouvait transgresser la décision gouvernementale parce qu’on était sur Terre et que la zone du mal s’étendait sur toute chose. Elias la sentait et, probablement, l’enfant la sentait lui aussi.
Elias savait ce que signifiait la zone, mais l’enfant bien sûr l’ignorait. A six ans, Manny était joli et robuste mais il semblait à moitié endormi en permanence, comme si (songeait Elias) il n’était pas encore complètement né.
« Tu sais ce qui a lieu aujourd’hui ? » demanda Elias.
L’enfant sourit.
« Bon, dit Elias. En fait, ça dépend beaucoup du professeur. De quoi te souviens-tu, Manny ? Tu te souviens de Rybys ? » Il prit un hologramme de Rybys, la mère de l’enfant, et le tint à la lumière.  »

Extrait de : P. K. Dick. « Trilogie divine – L’invasion divine. »

Des mondes à profusion par M. St. Clair

Fiche de Des mondes à profusion

Titre : Des mondes à profusion
Auteur : M. St. Clair
Date de parution : 1974
Traduction : F. Straschitz, B. Martin, P. Billon, P. J. Izabelle, A. Dorémieux, R. Durand, C. Grégoire, A. Merlin, A. Rosenblum
Editeur : Opta

Sommaire de Des mondes à profusion

  • Beaulieu
  • Manuel de mariage
  • Le temps des prophètes
  • Adieu la terre
  • La croisade des ténèbres
  • Son et lumières
  • Le dieu a soif
  • Les altruistes
  • Escale
  • Les vins de la Terre
  • Les questions
  • Le bazar bizarre
  • Quel ennemi ?
  • La déesse au coin de la rue
  • L’oeuf du mois
  • La mort de chaque jour
  • Lazare

Première page de Beaulieu

« LA couleur des cheveux de la jeune femme, pensa Denton, méritait un seul qualificatif : celui d’« éhonté » – un or éhonté ; et même l’or qui parait son cou et ses poignets avait des reflets éhontés lorsqu’elle se pencha pour lui ouvrir la porte de la voiture de sport verte au volant de laquelle elle était assise.
« Montez, » lui dit-elle, et elle ne souriait pas.
Denton obéit. Était-ce le début du mythe favori de tous les hommes, la blonde passionnée dans la décapotable verte ? Bien que le docteur eût prévu une opération exploratoire pour le lundi suivant, Denton était, il le savait, jeune et de bonne apparence. Les signes extérieurs de sa maladie – une certaine pâleur cireuse de la peau – n’étaient perceptibles qu’à la vue exercée d’un médecin. Les randonnées dans les vallées et les collines qu’il avait faites durant l’été lui avaient donné un hâle sportif. Le mythe était donc possible. »

Extrait de : M. St Clair. « Des mondes à profusion. »

Signaux du silence par R. Silverberg

Fiche de Signaux du silence

Titre : Signaux du silence
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1979
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Casterman

Sommaire de Signaux du silence

  • Le chancelier de fer
  • Issus d’une même couvée
  • Il était une vieille femme
  • Trip dans le réel
  • Le vent et la pluie
  • Nef ma soeur, étoile ma soeur
  • Notes sur l’ère prédynastique
  • Né avec les morts

Première page de Le chancelier de fer

« Les Carmichael étaient une famille du genre replet. Aucun de ses quatre membres n’arrivait à perdre un seul kilo. Et il se trouvait qu’une offre toute spéciale était faite sur les robots domestiques à l’un des magasins de vente de robots : 40 % de remise sur le modèle 2061, muni de régulateurs réglables de rations caloriques.
L’idée d’avoir ses repas préparés et servis par un robot qui garderait un œil de solénoïde en vrille sur le tour de taille de toute la maisonnée ne déplaisait pas à Sam Carmichael. Après avoir contemplé songeusement le modèle flambant neuf exposé, tout en pétrissant machinalement sa panse rebondie, il finit par demander : « Combien ? »
Le vendeur afficha un sourire aussi étincelant qu’artificiel. « Seulement 2 995 crédits, monsieur. Garantie totale de cinq ans. Avec 200 crédits comptant et le solde sur quarante mois. »
Carmichael fronça les sourcils, réfléchissant à son avoir bancaire. Puis il songea à la ligne de sa femme, aux lamentations de sa fille sur son besoin de se mettre au régime. En outre Jemima, leur vieux robot cuisinier (baptisé par eux d’un nom féminin), était usé et à moitié disloqué, et offrait un aspect déplorable quand ils avaient des invités à dîner[…] »

Extrait de : R. Silverberg. « Signaux du silence. »

Né avec les morts par R. Silverberg

Fiche de Né avec les morts

Titre : Né avec les morts
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 2006
Traduction : J. Chambon, A. Dorémieux, C. Fargeot, J.-P. Pugi
Editeur : Gallimard

Sommaire de Né avec les morts

  • La vallée hors du temps
  • Partir
  • Thomas le proclamateur
  • Né avec les morts

Première page de La vallée hors du temps

« Sam Thornhill n’avait jamais trouvé la Vallée aussi belle. Des nuages laiteux partis à la dérive s’étaient immobilisés au-dessus des deux pics vertigineux de roche purpurine qui la délimitaient et en condamnaient l’accès. Les soleils brillaient dans le ciel, l’un rouge clair et démesuré et l’autre plus lointain d’un bleu très soutenu ; et leurs rayons s’interpénétraient pour nimber d’un halo violine les arbres, les halliers et le fleuve dont les flots s’éloignaient rapidement en direction de la barrière.
La matinée tirait à sa fin et tout était ici parfait. Thornhill, une silhouette râblée en pourpoint et tunique de tissatin bleu nuit rehaussée de garnitures orangées, ressentait une vive satisfaction. Il s’intéressait à la jeune femme et à l’homme qui gravissaient le chemin tortueux en se demandant qui étaient ces intrus et ce qu’ils lui voulaient. »

Extrait de : R. Silverberg. « Né avec les morts. »

Le temps des changements par R. Silverberg

Fiche de Le temps des changements

Titre : Le temps des changements
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1971
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Le livre de poche

Première page de Le temps des changements

« Je m’appelle Kinnal Darival, et je vais tout vous dire à mon sujet.
Cette phrase est si étrange qu’elle a l’air de me hurler à la figure. Je la regarde tracée sur la page ; je reconnais mon écriture – les hautes lettres droites inscrites en rouge sur la feuille grise et rugueuse – et je vois mon nom, et j’entends en esprit l’écho de la pulsion cérébrale qui a fait éclore ces mots. Je m’appelle Kinnal Darival et je vais tout vous dire à mon sujet. Incroyable.
Voici ce que le Terrien Schweiz appellerait une autobiographie. C’est-à-dire un compte rendu qu’on rédige soi-même de ses faits et gestes. C’est là une forme littéraire dont, sur notre monde, nous n’avons pas l’entendement ; il me faut inventer ma méthode personnelle de narration, car je n’ai aucun précédent pour me guider. Mais il doit en être ainsi. Sur cette planète qui est la mienne, je suis seul désormais. En un sens, j’ai inventé un nouveau mode de vie ; je peux sûrement inventer aussi un nouveau genre littéraire. On m’a toujours dit que j’avais le don des mots. »

Extrait de : R. Silverberg. « Le temps des changements. »

L’appel des ténèbres par R. Silverberg

Fiche de L’appel des ténèbres

Titre : L’appel des ténèbres
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1979
Traduction : J. Chambon, A. Dorémieux
Editeur : Denoël

Sommaire de L’appel des ténèbres

  • Voués aux ténèbres
  • En un autre pays
  • Né avec les morts

Première page de L’appel des ténèbres

« Une grande chaleur se dégage de lui, des cascades dorées d’énergie lumineuse et nourrissante. On dit souvent du Maître qu’il est comme un soleil, et c’est la vérité ; c’est une créature de lumière, un saint, un soleil en effet. Mais la chaleur n’est pas la seule chose qui émane des soleils. Ils rayonnent sur nombre de fréquences du spectre, sifflant, craquant et flamboyant comme des fournaises quand elles crachent la force rageuse qui flétrit, la force qui tue. Dès que je me trouve en présence du Maître je sens cette autre force, cette force terrible, qui émane de lui. L’atmosphère qui l’entoure en est toute bourdonnante, bien que sa chaleur, sa bienveillance soient elles aussi évidentes. Son pouvoir est effrayant. Et pourtant ce n’est qu’un homme, un très vieil homme de surcroît, avec une tête ronde dégarnie, lisse, et des yeux pâles mystérieusement doux. Pourquoi devrais-je le craindre ? Ma foi est solide. J’aime le Maître. Nous l’aimons tous. »

Extrait de : R. Silverberg. « L’appel des ténèbres. »