Étiquette : Dorémieux
Les lubies lunatiques par Fritz Leiber
Fiche de Les lubies lunatiques
Titre : Les lubies lunatiques
Auteur : F. Leiber
Date de parution : 1980
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Casterman
Première page de Les lubies lunatiques
- Le pistolet automatique
- Fantôme de fumée
- La fille aux yeux avides
- Je cherche Jeff
- L’homme qui ne rajeunissait jamais
- La grande caravane
- Mariana
- La prison de cristal
- Le porteur de folie
- La treizième marche
- L’homme qui aimait l’électricité
- Les mouches de l’hiver
- La dernière lettre
- Rêves en tube
- L’incubation fabuleuse
- Or, noir et argent
- Une enfant perdue
Première page de Le pistolet automatique
« INKY ne laissait personne manipuler son pistolet automatique ni même le toucher. C’était une arme imposante, d’un noir bleuté ; quand on tirait juste une fois, huit balles de calibre 45 jaillissaient du canon presque à la file.
Inky avait des gestes évoquant ceux d’une machine quand il avait en main son automatique. Il avait la manie de le démonter et de le remonter, et il passait son temps à polir soigneusement la détente à la lime.
Glasses lui avait dit une fois : « Tu finiras par le rendre tellement sensible qu’un jour il te pétera à travers la poche du pantalon et te mettra le pied en bouillie. Tu n’auras simplement qu’à y penser et il se mettra à se décharger. »
Extrait de : F. Leiber. « Les lubies lunatiques. »
Le livre d’or par C. L. Moore et H. Kuttner
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : C. L. Moore et H. Kuttner
Date de parution : 1979
Traduction : F. Straschitz, M. Deutsch, A. Dorémieux, A. Guillot-Coli
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or :
- Impasse
- Un bon placement
- Gallegher bis
- Problème de logement
- L’heure des enfants
- Ce qu’il vous faut
- En direct avec le futur
- Il se passe quelque chose dans la maison
- Juke-box
- Ne vous retournez pas
- Androide
- Sinon
Première page d’Impasse
« Thor était le premier robot qui ne fût pas devenu fou. Il aurait sans doute été préférable qu’il suive l’exemple de ses prédécesseurs.
La difficulté, bien sûr, était de créer une machine pensante suffisamment complexe sans toutefois être trop compliquée. Balder IV avait été le premier robot que l’on pût qualifier de « réussi », mais au bout de trois mois, son comportement devint imprévisible ; il répondait de travers aux questions et passait la majeure partie de son temps à regarder fixement devant lui. Lorsqu’il devint activement destructeur, la firme prit des mesures. Bien entendu, un robot en duralliage est indestructible, mais on l’enterra sous une épaisse couche de béton. Et encore fallut-il appeler Mars II à l’aide en attendant que le béton ait pris.
Les robots fonctionnaient, certes. Pendant un certain temps. Ensuite, une curieuse forme de dépression mentale se faisait jour en eux, et ils devenaient fous. La firme ne pouvait même pas récupérer les pièces détachées : même une torche à acétylène ne pouvait entamer le duralliage une fois qu’il avait durci ; vingt-huit robots dormaient donc sous le béton, avec leurs pensées de fous ; Harnahan, l’ingénieur en chef, disait que cela lui rappelait la geôle de Reading. »
Extrait de : C. L. Moore et H. Kuttner. « Le livre d’or de la SF. »
Le livre d’or par T. Sturgeon
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : D. Pemerle, J. Polanis, A. Dorémieux, P. Billon, F. Straschitz
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or :
- L’île des cauchemars
- Les ossements
- Largo
- Cicatrices
- Un don particulier
- M. Costello, héros
- La musique
- Parcelle brillante
- L’autre Célia
- Un crime pour Llewellyn
- La fille qui savait
- Sculpture lente
Première page de L’île des cauchemars
« LE gouverneur visa entre les deux feuilles d’une menthe importée à grands frais, et aligna l’échancrure verte sur le coin de la véranda en bambou et la silhouette d’un homme courbé sur la plage. Il ne disait rien. Cela dura tant, que son visiteur manifesta une certaine inquiétude de ne plus entendre la voix, ou plutôt le bourdonnement confortable du gouverneur. Que faire d’autre, pensa-t-il, sinon regarder cet homme âgé qui, son verre froid contre la joue, observait entre les deux feuilles le batteur de grèves. Que faire d’autre dans cet archipel d’îlots mornes et lumineux, sinon parler. Si on laissait tomber la conversation, on pensait chaleur, on pensait silences scandés par le ressac, bruissement alangui des palmes, ce qui ramenait à la chaleur. Bon sang, pensa-t-il soudain, et ce gouverneur qui s’habille tous les soirs pour dîner, tous les soirs par cette chaleur.
« Pauvre cinglé », grommela le gouverneur.
« Qui ça ? » demanda le visiteur américain. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Le livre d’or de la science-fiction. »
Symboles secrets par T. Sturgeon
Fiche de Symboles secrets
Titre : Symboles secrets
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1980
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Casterman
Sommaire de Symboles secrets :
- Tiny et le monstre
- La tombe et le pied
- La cloison
- Le claustrophile
- Et voici les informations
- L’amour et la mort
Première page de Tiny et le monstre
« Il fallait qu’elle sache à quoi s’en tenir sur Tiny – qu’elle découvre absolument tout au sujet de Tiny.
Le nom de Tiny s’était imposé. C’était une source d’amusement à l’époque où il n’était qu’un chiot, et ce le fut bien des fois par la suite1 .
C’était un dogue allemand, pas à la mode en raison de sa longue queue, avec un pelage lisse et luisant qui recouvrait douillettement son poitrail puissamment musclé. Il avait de grands yeux bruns et un aboiement pareil au tonnerre.
Il était né dans les Îles Vierges, sur Sainte-Croix, terre de palmiers et de cannes à sucre, de brises douces et de sous-bois luxuriants qui bruissaient du passage furtif des mangoustes et des faisans. Il y avait des rats dans les ruines des vieilles résidences qui se dressaient parmi les vallons – ruines aux murs épais d’un mètre jadis bâtis par les esclaves et aux grandes arcades de pierre délabrées. Il y avait des pâturages où couraient les mulots et des ruisseaux où brillaient des vairons d’un bleu éclatant. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Symboles secrets. »
Repères sur la route par R. Zelazny
Fiche de Repères sur la route
Titre : Repères sur la route
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1979
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Denoël
Première page de Repères sur la route
« Rabats-toi ! » s’écria Leila.
Randy vira immédiatement à droite et freina. Le ciel subit une pulsation et passa à une aube couleur de perle.
« Recule sur le bas-côté. »
Il acquiesça et enclencha la marche arrière.
« Ces gens ? Nous pourrions aller voir à pied…
— Je veux les regarder de plus près avant de sortir de voiture.
— Entendu », dit-il en commençant à reculer.
Elle se retourna pour observer le véhicule gris en mauvais état. Deux silhouettes y étaient assises. L’une et l’autre semblaient avoir les cheveux blancs, mais la lumière était encore trompeuse. Les deux personnes paraissaient fixer leurs yeux sur elle.
« Dans un moment, la portière du conducteur va s’ouvrir », annonça-t-elle d’une voix douce.
La portière du conducteur s’ouvrit.
« Maintenant l’autre. »
Extrait de : R. Zelazny. « Repères sur la route. »
Le maître des rêves par R. Zelazny
Fiche de Le maître des rêves
Titre : Le maître des rêves
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1966
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Pocket
Première page de Le maître des rêves
« Tout réussi que ce fût, avec le sang et tout le reste, Render sentait que c’était sur le point d’arriver à son terme.
Dès lors, chaque microseconde devrait compter pour une minute, décida-t-il – et peut-être faudrait-il augmenter la température… Quelque part, juste à la périphérie de toute chose, les ténèbres cessèrent de se contracter.
Quelque chose de semblable à un crescendo de coups de tonnerre subliminaux s’était interrompu sur une seule note rageuse. Cette note était un concentré de honte et de douleur, et aussi de peur.
Le Forum était étouffant.
César s’était tapi à l’écart du cercle forcené. Il se cachait les yeux de l’avant-bras, mais cela ne l’empêchait pas de voir, pas cette fois.
Les sénateurs n’avaient pas de visage et leurs vêtements étaient éclaboussés de sang. Leurs voix ressemblaient à des cris d’oiseaux. Avec une frénésie »
Extrait de : R. Zelazny. « Le Maître des Rêves. »
L’île des morts par R. Zelazny
Fiche de L’île des morts
Titre : L’île des morts (Tome 1 sur 2 – Francis Sandow)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1970
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : J’ai lu
Première page de L’île des morts
« La vie – si l’on veut bien me permettre une brève digression philosophique avant que j’en vienne au vif du sujet – est une chose qui me rappelle de près les plages de la baie de Tokyo.
Il y a maintenant des siècles que je n’ai vu ces plages et cette baie, et la vision que j’en garde peut dater. Mais on m’a dit que rien n’a tellement changé, sauf en ce qui concerne les condoms, par rapport à mes souvenirs.
Je me rappelle une immense étendue d’eau, peut-être plus propre et plus brillante si on la regarde à distance, mais bourbeuse, fétide et glacée vue de près, comme le Temps qui ronge les objets et les charrie en un perpétuel va-et-vient. La baie de Tokyo, par un jour donné, est susceptible de faire échouer n’importe quoi sur le rivage. »
Extrait de : R. Zelazny. « Francis Sandow – L’île des morts. »
Les univers par R. Sheckley
Fiche de Les univers
Titre : Les univers
Auteur : R. Sheckley
Date de parution : 1972
Traduction : M. Battin, A. Dorémieux, R. Durand, A. Rosenblum, R. Lathière
Editeur : Opta
Sommaire de Les univers
- Le poison d’un homme
- Les spécialisés
- Le coût de la vie
- Les monstres
- Fantôme V
- Permis de maraude
- Enfin seul !
- Vol temporel
- Invasion avant l’aube
- Le prix du danger
- Quelque chose pour rien
- L’oiseau-gardien
- Les morts de Ben Baxter
- Le vieux rafiot trop zélé
- N’y touchez pas
- Voulez-vous parler avec moi ?
- Double indemnité
- La clé laxienne
Première page de Le poison d’un homme
« À l’aide d’un compas à pointes sèches, Hellman sortit de la boîte le dernier radis. Il le leva pour que Casker puisse l’admirer, puis le posa avec précaution sur l’établi, près du rasoir. « Un sacré repas pour deux hommes dans la force de l’âge, » dit Casker en se laissant tomber dans l’un des fauteuils rembourrés du vaisseau.
— « Si tu voulais renoncer à ta part…» suggéra Hellman.
Casker secoua vivement la tête. Hellman sourit, prit le rasoir et en vérifia attentivement le fil.
— « Ne fais pas tant de mise en scène, » dit Casker en jetant un regard aux instruments du tableau de bord. Ils approchaient d’une naine rouge, seul »
Extrait de : R. Sheckley. « Les Univers. »
Et pour toujours Gomorrhe par S. R. Delany
Fiche d’Et pour toujours Gomorrhe
Titre : … Et pour toujours Gomorrhe
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1967
Traduction : R. Lathière, A. Dorémieux, J.-C. Dunyach, T. Clegg
Editeur : Bragelonne
Première page d’Et pour toujours Gomorrhe
« Et on est descendus sur Paris. Où on a fait la course d’un bout à l’autre de la rue de Médicis, Bo, Lou et Muse de l’autre côté des grilles, Kelly et moi sur le trottoir, en faisant des grimaces à travers les barreaux, en produisant un boucan à tout casser, en réveillant les jardins du Luxembourg à 2 heures du matin. Ensuite escalade des grilles et chahut jusqu’à la place Saint-Sulpice où Bo essaya de me balancer dans une fontaine.
Alors Kelly a vu ce qui se passait dans le coin et, ramassant un couvercle de poubelle, a foncé dans la pissotière en cognant l’instrument contre les murs. Cinq types ont jailli de l’édicule ; même une grande pissotière n’en reçoit normalement que quatre.
Un jeunot tout blond a mis la main sur mon bras en souriant.
— Hé, spatial, tu ne crois pas que… vous feriez mieux de partir ?
J’ai regardé ses doigts sur mon uniforme bleu.
— Tu es un frelk ?
Il a haussé les sourcils, puis secoué la tête.
— Non. Pas moi. C’est dommage. On dirait qu’au début tu étais un homme. Mais maintenant… (Nouveau sourire.) Tu n’as plus rien à m’offrir. La police… »
Extrait de : S. R. Delany. « … Et pour toujours Gomorrhe. »
Le long labeur du temps par J. Brunner
Fiche de Le long labeur du temps
Titre : Le long labeur du temps
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1965
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : J’ai lu
Première page de Le long labeur du temps
« La crise débuta un matin où j’étais en retard. À mon entrée dans le vestibule du Bureau des Relations Culturelles, la pendule-calendrier indiquait : 9.38 – zone 7 – mardi 30 février.
Professionnellement, je n’étais pas en faute. Malgré les plaisanteries malveillantes visant le Bureau des Relations « Pauvres », j’avais le sentiment d’accomplir un travail fécond et je m’y consacrais à plein temps ; aussi cette arrivée tardive était-elle une exception. D’ailleurs, j’avais une excuse que personne ne pouvait discuter… pas même Tinescu, le directeur du B.R.C., dans l’une de ses humeurs matinales les plus acerbes.
C’est du moins ce que je pensais en gagnant l’ascenseur, totalement inconscient du bourbier où j’allais me trouver plongé. »
Extrait de : J. Brunner. « Le long labeur du temps. »