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L’oeil dans le ciel par P. K. Dick

Fiche de L’oeil dans le ciel
Titre : L’oeil dans le ciel
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1957
Traduction : G. Klein
Editeur : J’ai lu
Première page de L’oeil dans le ciel
« Le déflecteur du faisceau protonique du bévatron de Belmont trahit ses inventeurs le 2 octobre 1959, à 4 heures de l’après-midi. Ce qui se produisit, ensuite, ne dura qu’un instant. N’étant plus convenablement réfléchi, et ne se trouvant donc plus contrôlé, l’arc de six milliards de volts jaillit vers le plafond de la salle, brûlant tout sur son passage, et notamment une plateforme d’observation qui surmontait le puissant aimant torique. Huit personnes se trouvaient à ce moment-là sur la plate-forme ; un groupe de visiteurs et leur guide. Lorsque la plate-forme s’effondra, les huit personnes tombèrent sur le sol de la salle du bévatron et y restèrent, blessées ou plongées dans le coma, jusqu’à ce que le champ magnétique ait été interrompu et les radiations dures partiellement absorbées.
Sur les huit, quatre réclamaient une hospitalisation. Deux autres, moins gravement brûlées, restèrent sur place pour un examen approfondi. Les deux dernières, enfin, furent examinées, soignées et purent rentrer chez elles. Les journaux locaux, à San Francisco et Oakland, rapportèrent l’accident. Des avocats commencèrent à entamer des actions pour le compte des victimes. »
Extrait de : P. K. Dick. « L’oeil dans le ciel. »
L’homme doré par P. K. Dick

Fiche de L’homme doré
Titre : L’homme doré
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1982
Traduction : F.-M. Watkins, M. Demuth, B. Martin, C. Renard, D. Hersant
Editeur : J’ai lu
Sommaire de L’homme doré
- L’homme doré
- Projet Argyronète
- Le constructeur
- La guerre contre les Fnouls
- Quelle chance d’être un Blobel !
- Le roi des elfes
- La dame aux biscuits
- Chaînes d’air, réseau d’éther
- Si Cemoli n’existait pas
- La sortie mène à l’intérieur
Première page de L’homme doré
« — Il fait toujours chaud comme ça ? demanda le voyageur de commerce.
Il s’adressait à tous les clients, installés au comptoir et sur les banquettes avachies, contre le mur. C’était un homme d’âge mûr, corpulent, au sourire aimable, en costume gris fripé, chemise blanche maculée de sueur, nœud papillon ramolli et chapeau de panama.
— Seulement en été, répondit la serveuse.
Personne d’autre ne se manifesta. Deux adolescents à une table, les yeux dans les yeux. Deux ouvriers, manches retroussées, bras velus, devant une soupe aux haricots. Un fermier maigre, au visage buriné. Un vieil homme d’affaires, costume de serge bleue avec gilet et chaîne de montre. Un chauffeur de taxi à figure de rat, devant un café. Une femme lasse, venue poser un instant ses cabas.
Le représentant tira de sa poche un paquet de cigarettes, en alluma une. Il jeta un regard curieux dans le café miteux, s’accouda au comptoir et demanda à son voisin : »
Extrait de : P. K. Dick. « L’homme doré. »
Dr Bloodmoney par P. K. Dick

Fiche de Dr Bloodmoney
Titre : Dr Bloodmoney
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1965
Traduction : B. Martin
Editeur : J’ai lu
Première page de Dr Bloodmoney
« Tôt par ce matin lumineux, doré, inondé de soleil, Stuart McConchie balayait le trottoir devant Modern TV, Vente et Service après-vente. Il entendait ronronner les voitures dans Shattuck Avenue et cliqueter les hauts talons des secrétaires qui se hâtaient vers le bureau ; il percevait toute l’agitation, toutes les bonnes odeurs d’une nouvelle semaine, une époque neuve pour la réussite d’un bon vendeur. Il songeait au café et au petit pain chaud qu’il prendrait pour son second petit déjeuner, vers 10 heures. Il évoquait les clients qu’il avait persuadés de revenir pour un achat ferme, peut-être tous ce même jour, et son carnet de ventes déborderait comme la fameuse coupe de la Bible. Tout en balayant, il fredonnait une chanson du nouveau disque de Buddy Greco et il imaginait ce que l’on pouvait éprouver à être célèbre, à être un chanteur de renommée mondiale que tout le monde payait pour entendre dans des cabarets comme Harrah’s à »
Extrait de : P. K. Dick. « Dr Bloodmoney. »
Coulez mes larmes, dit le policier par P. K. Dick

Fiche de Coulez mes larmes, dit le policier
Titre : Coulez mes larmes, dit le policier
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1974
Traduction : M. Deutsch, I. Delord
Editeur : J’ai lu
Première page de Coulez mes larmes, dit le policier
« Le mardi 11 octobre 1988, le show Jason Taverner fut trop court de trente secondes. Le technicien posté derrière la vitre de plastique de la régie stoppa le générique de fin sur l’écran vidéo, puis fit signe à Jason Taverner qui, déjà, se préparait à quitter le plateau. Il tapota son poignet et montra sa bouche.
— Continuez à nous envoyer vos cartes et vos lettres d’encouragement, les amis, dit mielleusement Jason dans le micro. Et maintenant restez à l’antenne pour Les aventures de Scotty, le chien extraordinaire.
Le technicien sourit, Jason lui rendit son sourire. Après un déclic, l’image et le son furent coupés. Leur programme d’une heure de variétés, qui arrivait en deuxième position à l’indice d’écoute des meilleures émissions télévisées de l’année, était achevé. Tout s’était bien passé.
— Où avons-nous perdu une demi-minute ? demanda Jason à son invitée spéciale de la soirée, Heather Hart.
Cela l’intriguait. Il aimait chronométrer lui-même ses shows. »
Extrait de : P. K. Dick. « Coulez mes larmes, dit le policier. »
Bricoler dans un mouchoir de poche par P. K. Dick

Fiche de Bricoler dans un mouchoir de poche
Titre : Bricoler dans un mouchoir de poche
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1985
Traduction : J. Georgel
Editeur : J’ai lu
Première page de Bricoler dans un mouchoir de poche
« Elle découvrait la route. Elle avait vécu près de neuf années à Los Angeles sans jamais emprunter la voie rapide 99, celle qui traverse les terres pour rejoindre San Francisco, à 800 kilomètres au nord. Sitôt passés les ultimes stations-service Chevron, les derniers cafés et lotissements, on abordait sans transition les montagnes.
Sans que rien l’ait laissé prévoir, elle se retrouva dans le flot compact de voitures et de camions qui roulaient à une vitesse folle – entre 110 et 140 km/h, à en croire son compteur – dans une saignée ouverte à travers les premières collines. Le massif s’allongeait droit devant elle. Quelle désolation ! songea-t-elle. Personne ne devait vivre par ici.
À gauche comme à droite, les gros diesels la dépassaient. Du haut de leurs cabines, les chauf- »
Extrait de : P. K. Dick. « Bricoler dans un mouchoir de poche. »
Brèche dans l’espace par P. K. Dick

Fiche de Brèche dans l’espace
Titre : Brèche dans l’espace
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1966
Traduction : D. Defert, C. Meistermann
Editeur : J’ai lu
Première page de Brèche dans l’espace
« Le jeune couple, les cheveux noirs, la peau sombre, des Mexicains ou des Portoricains probablement, se tenait, nerveux, devant le comptoir de Herb Lackmore. « Monsieur, déclara le mari d’un filet de voix, on veut être congelés. On veut devenir des cryos. »
Lackmore se leva de son bureau et s’avança jusqu’au comptoir. Bien qu’il n’aimât point les Cols – ils semblaient chaque mois plus nombreux à venir à son bureau d’Oakland du ministère de la Sécurité Sociale Spéciale –, il leur répondit sur un ton aimable destiné à les rassurer : « Avez-vous mûrement réfléchi à la question, mes enfants ? C’est une grave décision. Vous risquez d’être mis sur la touche pendant, disons… une centaine d’années. Êtes-vous au moins allés demander conseil à un professionnel en la matière ? »
Le garçon jeta un coup d’œil vers sa femme, puis déglutit avant de répondre dans un murmure : « Non, monsieur. On s’est décidés tous les deux. On n’arrive pas à trouver de travail, et on est sur le point d’être expulsés de notre dortoir. On ne possède même pas de roue – et que faire sans roue ? On ne peut aller nulle part. On ne peut même pas chercher du travail. » Il n’était pas laid, remarqua[…] »
Extrait de : P. K. Dick. « Brèche dans l’espace. »
Au bout du labyrinthe par P. K. Dick

Fiche d’Au bout du labyrinthe
Titre : Au bout du labyrinthe
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1970
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : J’ai lu
Première page d’Au bout du labyrinthe
« Son boulot, comme toujours, le barbait. Aussi, la semaine d’avant, il était allé au transmetteur du vaisseau et avait branché des circuits sur les électrodes reliées en permanence à sa glande pinéale. Les circuits avaient communiqué sa prière au transmetteur, et de là elle avait été véhiculée jusqu’au plus proche relais ; elle s’était ensuite répercutée pendant des jours à travers la galaxie, pour aboutir, il l’espérait, à l’un des mondes divins.
Cette prière avait été simple et formulée en ces termes : « Cette saleté de boulot de contrôle des stocks me barbe. C’est trop routinier… et puis ce vaisseau est trop grand et il y a trop de monde dessus. Je ne suis qu’une unité de réserve sans utilité. Pourriez-vous m’aider à trouver quelque chose de plus créatif et de plus stimulant ? » Il avait adressé la prière, comme de juste, à l’intercesseur. Si elle n’était pas exaucée, il la réadresserait cette fois au Psychofaçonneur.
Mais la prière avait été exaucée.
— Mr Tallchief, déclara son superviseur en pénétrant dans la cellule de travail de Ben, vous êtes transféré. Qu’en dites-vous ? »
Extrait de : P. K. Dick. « Au bout du labyrinthe. »
A rebrousse-temps par P. K. Dick

Fiche d’A rebrousse-temps
Titre : A rebrousse-temps
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1967
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page d’A rebrousse-temps
« Comme l’aéroglisseur de patrouille survolait le minuscule cimetière périphérique délabré, cette nuit-là, l’agent Joseph Tinbane perçut le son triste et familier d’une voix. Aussitôt il dirigea son véhicule vers les grilles de l’enceinte, se posa à terre et tendit l’oreille.
— Je m’appelle Mrs Tilly M. Benton, disait la voix, frêle et étouffée. Je veux sortir. Est-ce que quelqu’un m’entend ?
L’agent Tinbane alluma sa torche électrique. La voix montait du sol tapissé d’herbe. C’était bien ce qu’il pensait : Mrs Tilly M. Benton était ensevelie.
Tinbane enclencha sa radio de bord :
— Je suis au cimetière de Forest Knolls – je crois que c’est bien le nom – et j’ai un réveil. Envoyez une ambulance et une équipe de sape. D’après la voix, il y a urgence. »
Extrait de : P. K. Dick. « A rebrousse-temps. »
Blade Runner 2 par P. K. Dick et K. W. Jeter

Fiche de Blade Runner 2
Titre : Blade Runner 2 (Tome 2 sur 3 – Blade Runner)
Auteur : P. K. Dick et K. W. Jeter
Date de parution : 1995
Traduction : M. Demuth
Editeur : J’ai lu
Première page de Blade Runner 2
« Los Angeles – Août 2020
Quand tous les meurtres se ressemblent, c’est le moment de laisser tomber.
Bon conseil se dit Bryant. Ça s’arrose.
Il but d’un coup et le napalm se répandit sur son ulcère. Il eut du mal à reprendre son souffle en reposant le verre pour se resservir.
C’est pour ça que j’ai terminé dans un bureau.
Le petit bout de papier collant, avec son proverbe, flottait à la limite de son champ visuel. Il avait ouvert le tiroir du bas pour prendre la bouteille carrée, et le passé y avait adhéré comme une moitié de mue de serpent. Toutes ses idées brillantes, ses illuminations de trois heures du matin, ses projets de suicide jamais réalisés, il les avait fourrés là. »
Extrait de : K. W. Jeter. « Blade Runner 2. »
Blade Runner par P. K. Dick

Fiche de Blade Runner
Titre : Blade Runner (Tome 1 sur 3 – Blade Runner)
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1968
Traduction : S. Quadrupanni
Editeur : J’ai lu
Première page de Blade Runner
« Le déclic de l’orgue d’humeur situé près de son lit réveilla Rick Deckard. Agréablement surpris, comme chaque jour, par la qualité de son éveil, il se dressa dans son lit puis, debout dans son pyjama multicolore, il étira ses membres. Dans le lit jumeau, sa femme Iran ouvrit des yeux gris sans joie, cligna deux ou trois fois des paupières en grognant puis referma les yeux.
— Tu n’as pas réglé ton Penfield assez haut, lui fit-il observer. Je vais t’arranger ça, et tu te sentiras bien réveillée…
— Touche pas mon orgue ! (Sa voix était pleine de rancœur.) Je ne veux pas me réveiller.
Il s’assit à côté d’elle, se pencha et lui expliqua doucement :
— Si tu règles la décharge de manière à ce qu’elle soit assez forte, tu seras heureuse de te réveiller. C’est tout l’intérêt de la chose ! Tu mets le bouton sur C et tu atteins d’un seul coup à la conscience éveillée. Comme moi. »
Extrait de : P. K. Dick. « Blade Runner. »