Étiquette : Kress

 

Méfiez-vous du chien qui dort par N. Kress

Fiche de Méfiez-vous du chien qui dort

Titre : Méfiez-vous du chien qui dort
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2020
Traduction : S. Jehanno, J. Wintrebert, M. Thirioux, J.-P. Pugi, N. Serval
Editeur : ActuSF

Sommaire de Méfiez-vous du chien qui dort

  • Méfiez-vous du chien qui dort
  • La montagne ira à mahomet
  • Notre mère qui dansez
  • Trinité
  • Des ombres sur le mur de la caverne
  • Brise d’été

Première page de Méfiez-vous du chien qui dort

« — Pour nous, ça va être une vraie révolution, a dit Papa quand le camion est entré dans notre cour. Ça va être une vraie révolution.
J’ai tiré mon pull sur moi. L’air frais du printemps a frôlé mon coude, là où mon pull était troué. Le camion, couvert de boue depuis une excursion en montagne, s’est frotté à un fossé de notre allée puis en est ressorti. Derrière sa vitre, le conducteur avait l’air de jurer mais je ne pouvais pas l’entendre. Ce que j’entendais, c’était Precious pleurer dans la maison. Il ne nous restait plus de flocons d’avoine et juste un peu de lait. Nous avions sûrement besoin de quelque chose pour que ce soit une vraie révolution, ici.
— Approchez. Approchez… stop ! a hurlé Papa.
Le conducteur l’a ignoré. Il a arrêté le camion là où il voulait et la porte arrière s’est brusquement ouverte. Dans leur enclos, nos chiens devenaient fous. J’ai marché vers l’arrière du camion et j’ai regardé dedans. »

Extrait de : N. Kress. « Méfiez-vous du chien qui dort. »

Les hommes dénaturés par N. Kress

Fiche de Les hommes dénaturés

Titre : Les hommes dénaturés
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 1998
Traduction : J.-M. Chambon
Editeur : Flammarion

Première page de Les hommes dénaturés

« Lorsque le camion nous débarque sur le lieu de largage, le parking d’une vieille église, le train brûle déjà depuis deux jours. C’est un de ces nouveaux machins coréens à lévitation magnétique – un maglev, comme on les appelle – qui ne sont pas censés dérailler, quoi qu’il arrive, et le voilà qui brûle dans une banlieue de Washington D.C. comme une vieille merde. Il transporte des espèces de barils de pétrole ; quelqu’un dit qu’il peut brûler comme ça pendant une semaine si les scientifiques ne trouvent pas une
solution. Ce qui, à mon avis, n’est pas pour tout de suite, puisque la zone a été évacuée et isolée par un cordon électronique fluorescent lorsque nous sautons du camion à plus d’un kilomètre de l’épave. D’autres camions emmènent des civils, dont certains sont en larmes. »

Extrait de : N. Kress. « Les hommes dénaturés. »

Le prince de l’aube par N. Kress

Fiche de Le prince de l’aube

Titre : Le prince de l’aube
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 1981
Traduction : P. Guinard
Editeur : J’ai lu

Première page de Le prince de l’aube

« Le château de Kiril, tout en pierre plate grise, se trouvait, à l’orée d’une forêt de hêtres et de chênes qui n’avait rien à envier aux plus belles légendes.
C’était un véritable château de contes de fées : il avait de haute tourelles pointues dressées vers les cieux, un immense pont-levis qui produisait d’affreux grincements lorsqu’on le relevait (ce qui était rare, car la paix régnait perpétuellement dans le royaume), des tapisseries représentant des licornes, des fleurs de lis et des angelots qui semblaient attendre que quelque chose se passe. Jusqu’à l’âge de dix-huit ans, la princesse héritière y vécut comme toutes les princesses, gaie et heureuse. En été, elle pique-niquait au bord des douves et lançait des petits morceaux de fruits ou de tarte aux fraises au serpent qui y avait élu domicile. Il bondissait pour les attraper et les rayons argentés du soleil faisaient luire ses écailles vert jade. »

Extrait de : N. Kress. « Le prince de l’aube. »

Le nexus du Docteur Erdmann par N. Kress

Fiche de Le nexus du Docteur Erdmann

Titre : Le nexus du Docteur Erdmann
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2008
Traduction : E. Perchoc, A. Ponsero
Editeur : Bélial

Première page de Le nexus du Docteur Erdmann

« Le vaisseau, que Henry Erdmann n’aurait jamais identifié comme tel, se mouvait entre les étoiles, progressant selon un motif ordonné d’occurrences dans le flux du vide. Plusieurs années-lumière cubes d’espace alentour, des particules subatomiques apparaissaient, existaient et disparaissaient en quelques nanosecondes. Des transitions de flop déchiraient l’espace et le reconfiguraient à mesure que la nef avançait. Si Henry s’était trouvé à proximité, dans le froid de l’espace profond, les sursauts de radiations, intenses, à la fois réguliers et complexes, l’auraient tué bien avant qu’il n’ait eu le temps d’en apprécier la chatoyante beauté.

Soudain, le vaisseau stoppa.

Les sursauts de radiations s’accrurent, gagnèrent en complexité. Puis le vaisseau changea de direction de façon abrupte. Il accéléra, déformant temps et espace dans sa course tout en soignant les altérations dans son sillage. L’urgence le saisissait. »

Extrait de : N. Kress. « Le Nexus du Docteur Erdmann. »

La fontaine des âges par N. Kress

Fiche de La fontaine des âges

Titre : La fontaine des âges
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2007
Traduction : E. Perchoc
Editeur : Bélial

Première page de La fontaine des âges

« Elle était dans ma bague. À l’époque, on gardait avec soi les fragments d’une personne. Ça se faisait, pas comme aujourd’hui.

Une mèche de cheveux, une goutte de sang, une trace de rouge à lèvres dessinant un baiser sur un papier – des trucs tangibles. On pouvait les glisser dans un médaillon, une petite boîte, une bague. Les garder avec soi, les caresser. Rien à voir avec ces hologrammes. Qui peut chérir des ombres lasers ? Ou ces atroces « recréations » nanotechs ? Quoi, le Maître de l’Univers a « recréé » le monde quand il a commencé à partir en vrille ? Jamais de la vie. Il a fait son possible avec l’original, comme n’importe qui de sensé.

Donc, elle était dans une bague. Que j’ai conservée pendant quarante-deux ans – jusqu’à ce que le monde moderne la dévore. Littéralement. Où se trouve la justice dans tout ça ? Dites-moi. »

Extrait de : N. Kress. « La Fontaine des âges. »

La flûte ensorceleuse par N. Kress

Fiche de La flûte ensorceleuse

Titre : La flûte ensorceleuse
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 1985
Traduction : P. K. Rey
Editeur : J’ai lu

Première page de La flûte ensorceleuse

« Le temps que le dîner s’achève dans la grande salle, les serviteurs nous avaient amenés, Jorry et moi, dans une antichambre, une petite pièce aux murs de pierre ornés d’une tenture aux couleurs criardes. En attendant, et comme il n’y avait rien d’autre à voir, j’examinai la tenture. L’étoffe, importée, était splendide, mais le tissage ordinaire et le motif grossier. Le personnage de guerrier – ou du moins ce que je supposais être tel, mais comme il était décapité, ce que je prenais pour un casque pouvait aussi bien être un chaudron de cuisine – était aussi rudimentaire que les dessins tracés par Jorry, avec un bâton sur le sable de la grève. Primitif et somptueux. Le décor était à l’image de Veliano.

— Es-tu nerveuse, mère ?

— Non. Oui. Ne me parle pas, Jorry. J’ai déjà bu de la première flasque. »

Extrait de : N. Kress. « La Flûte ensorceleuse. »

L’une rêve, l’autre pas par N. Kress

Fiche de L’une rêve, l’autre pas

Titre : L’une rêve, l’autre pas
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 1991
Traduction : C. Michel
Editeur : ActuSF

Première page de L’une rêve, l’autre pas

« Le couple était assis, l’air guindé, sur ses chaises Eames anciennes, deux personnes qui auraient préféré ne pas être là, ou bien une personne qui ne le voulait pas et l’autre que cela contrariait. Le Docteur Ong avait déjà vu le cas.
En deux minutes, il en fut convaincu : c’était la femme qui résistait si fort en silence. Elle allait perdre. L’homme paierait plus tard, petit à petit, pendant longtemps.
« Je présume que vous avez déjà effectué les vérifications bancaires nécessaires, dit aimablement Roger Camden, alors passons tout de suite aux détails, d’accord, Docteur ?
— Certainement, dit Ong. Pourquoi ne commenceriez-vous pas par me dire quelles sont toutes les modifications génétiques qui vous intéressent pour le bébé ? »
La femme bougea soudain sur sa chaise. Elle approchait de la trentaine – visiblement une seconde épouse – mais avait déjà l’air fanée, comme si elle s’épuisait à suivre le rythme de Roger Camden. »

Extrait de : N. Kress. « L’une rêve, l’autre pas. »

L’art de la guerre par N. Kress

Fiche de L’art de la guerre

Titre : L’art de la guerre
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2007
Traduction : C. Perdereau
Editeur : Bragelonne

Première page de L’art de la guerre

« — Ripostez !

En sang sur le pont de son vaisseau, le colonel avait lancé son ordre d’une voix contrôlée mais bouillonnante de férocité. Le jeune officier de pont, sans expérience, cria :

— Ça ne servira à rien, ils sont trop nombreux…

— J’ai dit de tirer, bon sang !

— Feu à volonté, ordonna l’officier de pont à l’artilleur.

Puis il ferma les yeux contre le barrage qui approchait, et pour ne pas voir le cadavre brisé du commandant en second. Plus que quelques minutes pour eux, quelques secondes…

Une lumière aveuglante éclata sur chaque écran et emplit la pièce. Les membres d’équipage, en tout cas ceux encore debout dans le navire mal en point et amoindri, levèrent les bras pour se protéger. Et quand la lumière finit par retomber, la base ennemie avait disparu. Annihilée comme si elle n’avait jamais existé. »

Extrait de : N. Kress. « L’Art de la guerre. »

L’âge des raisons par N. Kress

Fiche de L’âge des raisons

Titre : L’âge des raisons
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 1997
Traduction : G. Villeneuve
Editeur : Le monde

Première page de L’âge des raisons

« Juste avant que l’avion n’atterrisse à Logan, Allan Haller jeta un dernier coup d’œil à l’ADIP derrière son épingle de cravate. Super. Intense vibration de l’icône de Cathy, superintense pour Suzette, et même celle de Charlie révélait une oscillation acceptable. Inutile de contacter l’un ou l’autre, il gagnerait du temps. Patti et Jon, eux aussi : leurs icônes vibraient et frémissaient presque à vitesse maximale. Encore trois minutes avant l’atterrissage.
— Dites-moi, quel engin vous avez là ! fit sa voisine d’une voix aimable.
Brave vieille grand-mère replète, elle tentait d’engager la conversation depuis La Guardia.
— De quelle sorte de gadget s’agit-il, si ce n’est pas indiscret ? »

Extrait de : N. Kress. « L’age des raisons. »

Feux croisés par N. Kress

Fiche de Feux croisés

Titre : Feux croisés
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2003
Traduction : F. Dolisi
Editeur : Fleuve noir

Première page de Feux croisés

« Mon Dieu, j’ai réussi, se dit Jake Holman.
Il leva les yeux vers les visages qui l’observaient depuis l’amphithéâtre naturel d’un coteau californien. Six mille visages, blancs, noirs, bruns ou dorés, grands ou petits, nus ou bien outrageusement fardés, quelconques, laids ou d’une beauté génémodifiée, captivés ou sceptiques, avec ou sans couvre-chef. Six mille personnes prêtes à partir pour les étoiles. Et chacune d’elles était folle.
« Personne n’y croyait, mais nous avons réussi ! déclara Jake au micro. Personne n’a cru qu’une petite société privée pouvait organiser cette expédition vers Forêtverte ! Que nous arriverions à collecter l’argent nécessaire, à construire le vaisseau, à l’aménager et lui fournir un équipage ! Ils croyaient tous que c’était impossible !  »

Extrait de : N. Kress. « Feux croisés. »