Étiquette : Kuttner

 

Huit histoires de Cthulhu par A. Derleth

Fiche de Huit histoires de Cthulhu

Titre : Huit histoires de Cthulhu
Auteur : A. Derleth
Date de parution : 1969
Traduction : C. Boland-Maskens
Editeur : Marabout

Sommaire de Huit histoires de Cthulhu

  • Le visiteur venu des étoiles par R. Bloch
  • L’ombre du clocher par R. Bloch
  • Sueurs froides par R. Campbell
  • La cité soeur par B. Lumley
  • Le rempart de béton par B. Lumley
  • On rôde dans le cimetière par J. V. Shea
  • Epouvante à Salem par H. Kuttner
  • Manuscrit trouvé dans une maison abandonnée par R. Bloch

Première page de Le visiteur des étoiles

« Je suis ce que je prétends être, un écrivain fantastique. Tout enfant déjà, je fus captivé et fasciné par ce pouvoir occulte de l’inconnu, de l’irréel. Depuis toujours, craintes indicibles, rêves absurdes, chimères étranges et semi-intuitives qui hantent nos esprits ont exercé sur ma personne un charme puissant et inexplicable.
En littérature, j’ai accompagné Poe le long des sombres chemins de la nuit et je me suis faufilé avec Machen aux Enfers. Baudelaire m’a conduit au domaine des astres horrifiques et je me suis repu de la démence interne de la terre en compagnie des contes ancestraux. Mon maigre talent pour le croquis et le dessin me poussa à visualiser grossièrement les hôtes insolites de mes rêveries. Cette même tendance triste qui me poussait à dessiner provoqua en moi un grand intérêt pour les royaumes obscurs de la composition musicale ; ma préférence allait aux accords passionnés de la Planets Suite et autres œuvres de la même veine. »

Extrait de : A. Derleth. « Huit histoires de Cthulhu. »

Vénus et le titan par H. Kuttner

Fiche de Vénus et le titan

Title : Vénus et le titan
Auteur : H. Kuttner
Date de parution : 1950
Traduction : J. C. Dumoulin
Editeur : Pocket

Première page de Vénus et le titan

« LA naissance de Sam Harker fut un double présage. Elle montra ce qui arrivait aux grandes Garderies où les lumières de la civilisation étincelaient encore, et elle symbolisa ce que serait la vie de Sam à l’extérieur et à l’intérieur de ces forteresses sous-marines. Sa mère Bessi était une jolie femme, qui aurait bien dû n’avoir pas d’enfant. Elle était frêle et étroite de hanches. Elle mourut de la césarienne qui jeta Sam dans un monde qu’il lui faudrait écraser avant de l’être par lui.
C’est pour cela que Blaze Harker haït son fils d’une si aveugle et si furieuse haine. Blaze ne put jamais penser à lui sans se rappeler ce qui s’était passé cette nuit-là. Il ne put jamais entendre la voix de Sam, sans réentendre les minces cris effrayés de Bessi. L’anesthésie caudale n’avait pas servi à grand-chose : Bessi était aussi inapte psychologiquement que physiquement à la maternité. »

Extrait de : H. Kuttner. « Vénus et le Titan. »

Les mutants par H. Kuttner

Fiche de Les mutants

Title : Les mutants
Auteur : H. Kuttner
Date de parution : 1953
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Opta

Sommaire de Les mutants

  • Les mutants
  • Le serviteur invisible par M. St Clair
  • Parfums par J. Stamers

Première page de Les mutants

« Il fallait à tout prix rester vivant jusqu’à ce qu’ils me trouvent. Ils finiraient bien par découvrir les débris de l’avion. Mais l’attente était dure.
Le jour, le ciel était vide et bleu au-dessus des pics enneigés, et la nuit les étoiles étaient immenses, comme toujours à cette altitude. Mais toujours le silence. Jamais un bruit d’avion ou d’hélicoptère. J’étais complètement seul.
C’était bien là l’ennuyeux.
Il y a quelques siècles, lorsqu’il n’y avait pas encore de télépathes, les hommes avaient l’habitude d’être seuls. Mais moi, c’était la première fois que j’étais enfermé dans la prison des os de mon crâne, totalement coupé des autres hommes. J’aurais préféré être sourd ou aveugle. Pour un télépathe, cela aurait eu très, très peu d’importance. »

Extrait de : H. Kuttner. « Les mutants. »

Le monde obscur par H. Kuttner

Fiche de Le monde obscur

Title : Le monde obscur
Auteur : H. Kuttner
Date de parution : 1946
Traduction : A. Modlinger
Editeur : Albin Michel

Première page de Le monde obscur

« Des feux dans la nuit

Au nord, sur la face sombre du ciel, on pouvait apercevoir un mince filet de fumée. Je me sentis à nouveau envahi d’une peur irrésistible. J’eus le sentiment de sombrer dans un cauchemar sans fond, mais, en même temps, un sentiment contraire, celui de la futilité de mes craintes. Il ne s’agissait en fin de compte que d’une colonne de fumée s’élevant des marécages de Limberlost, à cinquante lieues de Chicago, d’où, me disais-je, toute trace de superstition a été depuis bien longtemps extirpée, à coups d’acier et de béton armé. »

Extrait de : H. Kuttner. « Le Monde Obscur. »

Faites monter la bière ! par H. Kuttner

Fiche de Faites monter la bière !

Title : Faites monter la bière !
Auteur : H. Kuttner
Date de parution : 1954
Traduction : J. Hérisson, H. Robillot
Editeur : Gallimard

Première page de Faites monter la bière !

« Je crois d’abord voir, autour de son cou maigre, un fouet court dont les extrémités pendent sur son corsage couleur sable. Mais un bout du fouet se soulève paresseusement et je distingue des muscles qui glissent comme des anneaux sous les écailles luisantes, d’un noir violacé.
Sur tout l’horizon s’étendent des dunes arides, de la teinte du crâne de vache que j’ai vu ce matin, planté sur un piquet au bord de la route, mais avec des nuances qui vont du blanc aveuglant à l’ocre. Tout ici a l’air brûlé par le soleil de l’Arizona, même cette corde noirâtre aux reflets d’anthracite. Elle oscille de droite à gauche devant la poitrine de la femme, avec un mouvement lent et répugnant à voir. La femme lève une main griffue et caresse la tête du serpent d’un doigt dont la peau est plus rugueuse encore que celle du reptile. Le serpent se calme. De temps en temps, il darde sa langue, mais demeure immobile.
— Par exemple ! dit la femme. Un soldat qui a peur ? »

Extrait de : H. Kuttner. « Faites monter la bière !. »

Egomachine par H. Kuttner

Fiche d’Egomachine

Title : Egomachine
Auteur : H. Kuttner
Date de parution : 1962
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël

Sommaire d’Egomachine

  • Les Etats-Unis de Hollywood par A. Bester
  • Egomachine par H. Kuttner

Première page d’Egomachine

« Nicolas Martin leva les yeux vers le robot installé derrière son bureau. « Je ne vais pas vous demander ce que vous voulez », dit-il d’une voix basse et contenue. « Je le sais déjà. Allez simplement dire à Saint-Cyr que je suis d’accord. Dites-lui que je trouve l’idée merveilleuse : mettre un robot dans un film. On a déjà tout vu – sauf les Rockettes[5]. Mais il est évident qu’une gentille petite histoire de Noël située chez des pêcheurs portugais sur la côte de Floride se doit d’avoir un robot. C’est évident. Seulement, pourquoi pas six ? Tant qu’on y est, dites-lui que je lui suggère d’en mettre treize à la douzaine… Allez, filez.
— Votre mère s’appelait bien Helena Glinska ? » demanda le robot sans prêter la moindre attention aux propos de Martin. »

Extrait de : H. Kuttner. « Egomachine. »

Henry Kuttner

Présentation d’Henry Kuttner :

Henry Kuttner était un écrivain américain de science-fiction et de fantasy né en 1915 à Los Angeles. Il a commencé sa carrière en écrivant pour des magazines de pulps tels que Weird Tales et Thrilling Wonder Stories. Il a souvent collaboré avec sa femme, C. L. Moore, sous le pseudonyme de Lewis Padgett.

Kuttner est surtout connu pour ses histoires de science-fiction humoristiques et ses récits d’horreur. Ses œuvres les plus populaires comprennent « Le Twonky », « Tout smouales étaient les Borogoves » et « The Dark World » (non traduit). Il a également écrit des histoires pour la série « Future History » de Robert A. Heinlein.

Au cours de sa carrière, Kuttner a été reconnu comme l’un des écrivains les plus talentueux de sa génération. Il a remporté le prix Hugo en 1954 pour sa nouvelle « The Big Night » et a été nominé pour le même prix à plusieurs reprises pour d’autres œuvres. Il a également été honoré à titre posthume en 1987 avec le prix Bram Stoker pour son livre « The Dark World » (non traduit).

Kuttner est décédé prématurément à l’âge de 42 ans en 1958 d’une crise cardiaque. Malgré sa mort précoce, son héritage littéraire a inspiré de nombreux écrivains de science-fiction et continue d’influencer le genre à ce jour.

Livres de Henry Kuttner :

Egomachine (1962)
Faites monter la bière ! (1954)
Le livre d’or (1979)
Le monde obscur (1946)
Les mutants (1953)
Vénus et le titan (1950)

Pour en savoir plus sur Henry Kuttner :

La page Wikipédia sur H. Kuttner
La page Noosfere sur H. Kuttner
La page isfdb de H. Kuttner

Le livre d’or par C. L. Moore et H. Kuttner

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : C. L. Moore et H. Kuttner
Date de parution : 1979
Traduction : F. Straschitz, M. Deutsch, A. Dorémieux, A. Guillot-Coli
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or :

  • Impasse
  • Un bon placement
  • Gallegher bis
  • Problème de logement
  • L’heure des enfants
  • Ce qu’il vous faut
  • En direct avec le futur
  • Il se passe quelque chose dans la maison
  • Juke-box
  • Ne vous retournez pas
  • Androide
  • Sinon

Première page d’Impasse

« Thor était le premier robot qui ne fût pas devenu fou. Il aurait sans doute été préférable qu’il suive l’exemple de ses prédécesseurs.
La difficulté, bien sûr, était de créer une machine pensante suffisamment complexe sans toutefois être trop compliquée. Balder IV avait été le premier robot que l’on pût qualifier de « réussi », mais au bout de trois mois, son comportement devint imprévisible ; il répondait de travers aux questions et passait la majeure partie de son temps à regarder fixement devant lui. Lorsqu’il devint activement destructeur, la firme prit des mesures. Bien entendu, un robot en duralliage est indestructible, mais on l’enterra sous une épaisse couche de béton. Et encore fallut-il appeler Mars II à l’aide en attendant que le béton ait pris.
Les robots fonctionnaient, certes. Pendant un certain temps. Ensuite, une curieuse forme de dépression mentale se faisait jour en eux, et ils devenaient fous. La firme ne pouvait même pas récupérer les pièces détachées : même une torche à acétylène ne pouvait entamer le duralliage une fois qu’il avait durci ; vingt-huit robots dormaient donc sous le béton, avec leurs pensées de fous ; Harnahan, l’ingénieur en chef, disait que cela lui rappelait la geôle de Reading. »

Extrait de : C. L. Moore et H. Kuttner. « Le livre d’or de la SF. »