Étiquette : Le livre de poche

 

Les dramaturges de Yan par J. Brunner

Fiche de Les dramaturges de Yan

Titre : Les dramartuges de Yan
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1971
Traduction : C. Gilbert
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les dramaturges de Yan

« Tel un arc d’argent l’Anneau de Yan s’incurvait dans le ciel nocturne, lançant comme des fléchettes de feu ses météores dans la haute atmosphère. Le Dr Yigael Lem était fatigué mais sa tension nerveuse était telle qu’il se sentait encore incapable de dormir – et il ne voulait pas, sauf en cas d’absolue nécessité, faire appel à son inducteur de sommeil. Il se débarrassa de ses vêtements de Terrien un peu trop stricts et enfila une robe yannienne en fil d’arachne, chaussa des sandales de roseau, et sortit sur sa véranda pour contempler ce spectacle qui d’habitude calmait ses pensées. Madame de Pompadour, la joufflonde domestique qui l’avait accompagné dans sept systèmes, avait cru qu’il se retirerait et s’était en conséquence installée dans le dormitoire pour l’attendre. Quand elle s’aperçut qu’il était ailleurs, elle proféra une petite plainte mais finit par rassembler l’énergie nécessaire pour venir le  »

Extrait de : J. Brunner. « Les dramaturges de Yan. »

La ville est un échiquier par J. Brunner

Fiche de La ville est un échiquier

Titre : La ville est un échiquier
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1965
Traduction : R. Baldy
Editeur : Le livre de poche

Première page de La ville est un échiquier

« À bord de l’appareil en provenance de Floride, j’engageai la conversation avec mon voisin – pour être plus exact, c’est lui qui, le premier m’adressa la parole. L’homme en question était un Juif européen âgé d’une bonne cinquantaine d’années, dont la famille avait été chassée par l’arrivée des Nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. Il était néanmoins très fier de son accent européen et il en fit état à une douzaine de reprises, pour le moins. « Vous aviez remarqué mon accent, bien entendu… » Je ne cherchai pas à obtenir de plus amples précisions sur ses origines.
Cela faisait quatre ans qu’il n’était pas rentré « chez lui ». Il m’apparut qu’il avait beaucoup plus vécu aux États-Unis qu’à Aguazul, mais qu’incontestablement il était très fortement attaché à son pays »

Extrait de : J. Brunner. « La ville est un échiquier. »

A l’ouest du temps par J. Brunner

Fiche d’A l’ouest du temps

Titre : A l’ouest du temps
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1967
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche

Première page d’A l’ouest du temps

« Pendant un long moment, après avoir ouvert la porte du salon, Paul Fidler se trouva littéralement saisi de frayeur.
O Pas la bonne porte ? La bonne porte mais pas la bonne chambre !
Sa main, machinalement, avait cherché le bouton de sonnerie mural à vingt centimètres du montant de la porte, et avait rencontré des livres sur un rayon. Surpris, il avait regardé au lieu de se laisser guider par sa connaissance des lieux, et constaté que la grande table avait changé de place, que les fauteuils étaient disposés autrement et que le mobilier en général ne se trouvait plus au même endroit.
O Encore une lubie de Mrs Gowler ?
C’était une veuve de cinquante ans, sans enfants, pour qui l’hôpital de Chent était devenu une sorte de seconde famille démesurée. Elle y résidait depuis une dizaine d’années, tantôt comme patiente, tantôt comme femme de charge, n’ayant aucun autre  »

Extrait de : J. Brunner. « À l’ouest du temps. »

Sur l’onde de choc par J. Brunner

Fiche de Sur l’onde de choc

Titre : Sur l’onde de choc (Tome 4 sur 4 – La tétralogie noire)
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1975
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche

Première page de Sur l’onde de choc

« PENSÉE POUR AUJOURD’HUI

Ôtez-leur long comme l’ongle, ils vous mettront l’enfer en chair.

MODE DE RECOUVREMENT DES DONNÉES

L’homme assis au creux du fauteuil en acier massif était aussi nu que les murs blancs de la pièce. On lui avait rasé entièrement la tête et le corps. Il ne lui restait plus que les cils. Des languettes adhésives maintenaient des capteurs en position à une douzaine d’endroits de son crâne, sur ses tempes au coin des yeux, aux commissures de ses lèvres, sur sa gorge, à l’endroit du cœur et du plexus solaire ainsi qu’à l’emplacement de chaque ganglion majeur en descendant jusqu’aux chevilles.
De chacun des capteurs partait un fil arachnéen qui aboutissait au seul objet de la pièce – hormis le »

Extrait de : J. Brunner. « La tétralogie noire – Sur l’onde de choc. »

Tous à Zanzibar par J. Brunner

Fiche de Tous à Zanzibar

Titre : Tous à Zanzibar (Tome 1 sur 4 – La tétralogie noire)
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1968
Traduction : D. Pemerle
Editeur : Le livre de poche

Première page de Tous à Zanzibar

« LA MÉTHODE D’INNIS

Il n’y a rien d’arbitraire ou de forcé dans le mode d’expression d’Innis. Si on le traduisait en prose perspective, non seulement faudrait-il beaucoup d’espace, mais on perdrait les intuitions, les coups de sonde à l’intérieur des modes d’interaction des formes d’organisation. Parce qu’il ressentait le besoin pressant de ce genre de pénétration, Innis a sacrifié point de vue et prestige. Un point de vue peut devenir un luxe dangereux si on le substitue à la perspicacité et à la compréhension. À mesure qu’il voyait clair, Innis a complètement cessé d’utiliser les simples points de vue pour exposer son sujet. Lorsqu’il relie étroitement l’invention de la presse mue à la vapeur et « l’unification des langues vulgaires » avec la montée du nationalisme et de l’esprit révolutionnaire, il n’exprime pas le point de vue de qui que ce soit, et encore moins le sien. Il compose, par la méthode des mosaïques, une configuration, ou galaxie, destinée à illuminer la question… Innis, toutefois, ne se fatigue pas à « déchiffrer » les interrelations des éléments de la galaxie. Ses derniers travaux ne sont pas des produits prêts à être consommés, mais des objets « à faire soi-même »…
 
Marshall McLuhan ; La Galaxie Gutenberg. »

Extrait de : J. Brunner. « La tétralogie noire – Tous à Zanzibar. »

Terremer – l’intégrale par U. Le Guin

Fiche de Terremer – l’intégrale

Titre : Terremer – l’intégrale
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2018
Traduction : J. Bailhache, I. Delord-Philippe, P.-P. Durastanti, P. Dusoulier, S. Guillot, P. R. Hupp, F. Maillet
Editeur : Le livre de poche

Sommaire de Terremer – l’intégrale

  • Le sorcier de Terremer
  • Les tombeaux d’Atuan
  • L’ultime rivage
  • Tehanu
  • Contes de Terremer
  • Le vent d’ailleurs
  • Description de Terremer
  • Le mot de déliement
  • La règle des noms
  • La fille d’Odren
  • Au coin du feu
  • Terremer revisité

Première page de Le sorcier de Terremer

« Les guerriers dans la brume

L’île de Gont, formée d’une seule montagne qui se dresse à cinq mille pieds au-dessus des flots tumultueux de la mer du Nord-Est, est une terre renommée pour ses magiciens. Bien des hommes de Gont ont quitté les bourgades de ses hautes vallées, et les ports de ses sombres baies encaissées, pour s’en aller servir les Seigneurs de l’Archipel dans leurs cités, comme sorciers ou comme mages ; d’autres, préférant l’aventure, sont partis voguer d’île en île, pratiquant leur magie d’un bout à l’autre de Terremer.

Certains disent que parmi eux, le plus grand, et sans nul doute le plus intrépide voyageur, fut celui qu’on appelait Épervier, et qui fut en son temps à la fois Seigneur des Dragons et Archimage. Sa vie est contée dans la Geste de Ged et dans bien des chansons, mais ceci est une histoire d’avant sa renommée, avant que les chansons n’aient été écrites. »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de Terremer – Terremer – l’intégrale. »

L’autre côté du rêve par U. Le Guin

Fiche de L’autre côté du rêve

Titre : L’autre côté du rêve
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1975
Traduction : H.-L. Planchat
Editeur : Le livre de poche

Première page de L’autre côté du rêve

« Confucius et toi, vous n’êtes que des rêves ; et moi qui dis que vous êtes des rêves, je suis moi-même un rêve. C’est un paradoxe. Un sage pourra l’expliquer demain, mais ce demain ne viendra pas avant dix mille générations.
Tchouang-Tseu, II.
 
Portée par les courants, poussée par les vagues, entraînée irrésistiblement par toute la force de l’océan, la méduse dérive dans les fonds marins. Là où parvient la lumière et où commencent les ténèbres. Portée, poussée, entraînée de nulle part vers nulle part – car, dans les profondeurs marines, il n’y a pas d’autres repères que « plus près » et « plus loin », « plus haut » et « plus bas » –, la méduse se balance, comme suspendue ; ses pulsations sont légères et rapides, perdues dans les  »

Extrait de : U. Le Guin. « L’autre côté du rêve. »

La cité des illusions par U. Le Guin

Fiche de La cité des illusions

Titre : La cité des illusions (Tome 3 sur 3 – Ligue de tous les mondes)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1966
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Le livre de poche

Première page de La cité des illusions

« Imaginez les ténèbres.
Dans ces ténèbres, celles d’espaces infinis que ne trouble pas le soleil, un esprit muet s’éveilla. Il était plongé dans le chaos, en un monde dont il ne pouvait rien déchiffrer. Il n’avait pas de langage, et il ne savait pas que les ténèbres étaient la nuit.
Lorsque la lumière se fit, une lumière dont il n’avait pas souvenance, son corps se mit en mouvement. Il rampait, courait à quatre pattes ou bien se redressait, mais sans aller nulle part. Il n’avait pas de chemin à suivre dans le monde où il se trouvait, car un chemin suppose un départ et une arrivée. Tout s’embrouillait autour de lui, et tout résistait. Dans la confusion de son être, il se sentait poussé à  »

Extrait de : U. Le Guin. « Ligue de tous les mondes – La cité des illusions. »

Planète d’exil par U. Le Guin

Fiche de Planète d’exil

Titre : Planète d’exil (Tome 2 sur 3 – Ligue de tous les mondes)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1966
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Le livre de poche

Première page de Planète d’exil

« UNE POIGNÉE DE NUIT

AUX derniers jours de la dernière phase lunaire d’automne, le vent soufflait des terres du Nord dans les forêts mourantes d’Askatévar, un vent froid qui sentait la fumée et la neige. Frêle et vêtue de fourrures légères, tel un animal qui fuit dans l’ombre, la jeune Rolerie se glissait par les bois ; dans une tempête de feuilles mortes, elle s’éloignait des murs qui, pierre à pierre, s’élevaient sur le versant de la colline de Tévar et des champs où l’on s’affairait autour de la dernière moisson. Elle allait seule, et personne ne criait son nom derrière elle. Elle suivait une vague piste qui menait vers l’ouest, labourée de multiples  »

Extrait de : U. Le Guin. « Ligue de tous les mondes – Planète d’exil. »

Le monde de Rocannon par U. Le Guin

Fiche de Le monde de Rocannon

Titre : Le monde de Rocannon (Tome 1 sur 3 – Ligue de tous les mondes)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1966
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Le livre de poche

Première page de Le monde de Rocannon

« LE COLLIER

COMMENT discerner la légende de la réalité en des mondes dont tant d’années nous séparent ? – planètes sans nom que leurs habitants appellent le Monde, planètes sans histoire dont les mythes se nourrissent du passé, à telle enseigne qu’un explorateur revenant après quelques années d’absence s’aperçoit que ses actions antérieures sont devenues celles d’un dieu. La déraison assombrit cette brèche creusée dans le temps et annihilée par nos vaisseaux photiques, et dans les ténèbres l’incertitude et la démesure poussent comme des herbes folles. »

Extrait de : U. Le Guin. « Ligue de tous les mondes – Le monde de Rocannon. »