Étiquette : Le livre de poche

 

Le vent d’ailleurs par U. Le Guin

Fiche de Le vent d’ailleurs

Titre : Le vent d’ailleurs (Tome 6 sur 6 – Cycle de Terremer)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2001
Traduction : P. Dusoulier
Editeur : Le livre de poche

Sommaire de Le vent d’ailleurs

  • La réparation du pichet vert
  • Les palais
  • Le conseil du dragon
  • Le dauphin
  • Réunion

Première page de La réparation du pichet vert

« Ses grandes voiles blanches comme les ailes d’un cygne poussèrent le vaisseau Voleloin dans l’air de l’été depuis la baie des Falaises Fortifiées jusqu’à Port-Gont. Le navire glissa sur les eaux tranquilles vers la jetée, une créature des vents si gracieuse et précise que deux habitants qui péchaient sur le vieux quai poussèrent des cris d’enthousiasme, agitant la main vers les matelots et le passager qui se tenait à la proue.
C’était un homme mince, avec un havresac tout aussi mince et un vieux manteau noir, sans doute un sorcier ou un petit marchand, quelqu’un sans importance. Les deux pêcheurs observèrent l’animation sur le quai et sur le pont du navire tandis qu’on s’affairait à décharger la cargaison, et ne jetèrent un regard curieux vers le passager que lorsqu’il descendit, et qu’un matelot fit un geste derrière son dos, le pouce, l’index et l’auriculaire pointés vers lui : Puisses-tu ne jamais revenir ! »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de Terremer – Le vent d’ailleurs. »

Contes de Terremer par U. Le Guin

Fiche de Contes de Terremer

Titre : Contes de Terremer (Tome 5 sur 6 – Cycle de Terremer)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2001
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Le livre de poche

Sommaire de Contes de Terremer

  • Le trouvier
  • Les os de la terre
  • Dans le grand marais
  • Libellule

Première page de Le trouvier

« A l’Âge Sombre

Voici la première page du Livre des Ténèbres, rédigé il y a environ six cents ans à Bérila, sur Enlade :
« Après qu’Elfarranne et Morred périrent et que la mer engloutit l’île de Soléa, le Conseil des Sages gouverna pour le compte de l’enfant Serriadh jusqu’à ce qu’il monte sur le trône. Son règne à lui fut brillant, mais bref. Les rois qui le suivirent en Enlade furent au nombre de sept et leur royaume grandit en paix et en prospérité. Puis les dragons vinrent perpétrer leurs raids depuis les terres occidentales et les magiciens les affrontèrent en vain. Le roi Akambar transféra la cour de Bérila, en Enlade, à la Cité d’Havnor, d’où il expédia sa flotte contre les envahisseurs des Terres Kargades et les repoussa dans l’Est. Mais toujours ils envoyaient des vaisseaux mener des raids jusque dans la Mer du Centre. Des quatorze Rois d’Havnor, le dernier fut Maharion, qui fit la paix, et avec les dragons, et avec  »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de Terremer – Contes de Terremer. »

Le dit d’Aka par U. Le Guin

Fiche de Le dit d’Aka

Titre : Le dit d’Aka (Tome 4 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2000
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Le livre de poche

Première page de Le dit d’Aka

« De jour, quand Sutty retournait sur Terre, c’était toujours au village. De nuit, c’était dans l’Enclave.
Le jaune du cuivre, le jaune du curcuma et du riz au safran, l’orange du souci, la teinte orangée de la poussière en suspension au-dessus des champs à la tombée du jour, le rouge du henné, le rouge de la passiflore, le rouge du sang séché, le rouge de la boue : telles étaient les nuances de la lumière du soleil durant la journée. Un parfum d’ase fétide. Le gazouillis de la voix de Tata qui cancanait avec la mère de Moti sur la véranda. La main brune immobile d’oncle Hurree posée sur une page blanche. L’œil de Ganesh, petit, porcin, gentil. Une allumette qu’on gratte, l’épaisse volute grise de la fumée d’encens, âcre, piquante, dissipée. Odeurs, visions fugitives, échos qui tramaient ou miroitaient dans sa tête tandis qu’elle parcourait les rues, mangeait, se reposait des vagues de sensations infligées par les quasis auxquels elle devait commuciper, de jour, sous l’autre soleil. »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – Le Dit d’Aka. »

Les dépossédés par U. Le Guin

Fiche de Les dépossédés

Titre : Les dépossédés (Tome 3 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1974
Traduction : H.-L. Planchat
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les dépossédés

« Il y avait un mur. Il ne semblait pas important. Il était formé de pierres non taillées cimentées sans soin. Un adulte pouvait regarder par-dessus, et même un enfant pouvait l’escalader. Là où il croisait la route, il n’y avait pas de porte, il s’estompait en une simple figure géométrique, une ligne, une idée de frontière. Mais cette idée était réelle. Elle était importante. Durant sept générations il n’y avait rien eu de plus important au monde que ce mur.
Comme tous les murs, il était ambigu, avec ses deux côtés. Ce qui se trouvait à l’intérieur et ce qui était à l’extérieur dépendait du côté du mur d’où l’on regardait.
Vu d’un côté, le mur entourait un champ stérile de soixante acres appelé le Port d’Anarres. Sur ce champ se trouvaient quelques grues flottantes, une aire de lancement et d’atterrissage, trois entrepôts, un garage pour camions et un dortoir. »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – Les dépossédés. »

La main gauche de la nuit par U. Le Guin

Fiche de La main gauche de la nuit

Titre : La main gauche de la nuit (Tome 1 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1969
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Le livre de poche

Première page de La main gauche de la nuit

« PLEINS FEUX SUR ERHENRANG

Document tiré des archives de Hain. Transcription du message ansible 01-01101-934-2-Géthen. Rapport adressé au Stabile d’Olloul par Genly Aï, Premier Mobile sur Géthen-Nivôse, cycle hainien 93, année ékuménique 1490-97.
Je donnerai à mon rapport la forme d’un récit romancé. C’est que l’on m’a appris lorsque j’étais petit, sur ma planète natale, que la Vérité est affaire d’imagination. Un fait irréfutable peut être accepté ou refusé suivant le style dans lequel il est présenté – tel cet étrange joyau organique de nos mers dont l’éclat s’avive ou se ternit selon la personnalité de la femme qui le porte : ne peut-il même tomber en poussière ? Les faits ne sont pas plus solides, cohé- »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – La Main gauche de la nuit. »

Un monde d’azur par J. Vance

Fiche d’Un monde d’azur

Titre : Un monde d’azur
Auteur : J. Vance
Date de parution : 2005
Traduction : P. Dusoulier
Edition : Le livre de poche

Première page d’Un monde d’azur

« Les distinctions de castes perdaient rapidement l’importance qu’elles avaient eue jadis pour le peuple des Îles Flottantes. Les Anarchistes et les Entremetteurs avaient complètement disparu ; les mariages entre membres de castes différentes n’étaient nullement exceptionnels, en particulier lorsqu’ils concernaient des castes d’un prestige social à peu près équivalent. Bien sûr, la société ne se précipitait pas pour autant vers le chaos ; les Escrocs et les Incendiaires continuaient de maintenir leurs distances traditionnelles ; les Publicistes n’échappaient toujours pas à une sorte de mépris subtil mais généralisé, et là où les castes se trouvaient associées à un métier ou à un commerce, elles continuaient de fonctionner avec une efficacité intacte. Les Aigrefins incluaient la vaste majorité de ceux qui se livraient à la pêche à bord des coracles, et bien que les Prévaricateurs, autrefois si nombreux, ne fussent plus désormais qu’une poignée, ils contrôlaient encore les ateliers de teinture de l’île de  »

Extrait de : J. Vance. « Un monde d’azur. »

La Geste des Princes-Démons – l’intégrale par J. Vance

Fiche de La Geste des Princes-Démons – l’intégrale

Titre : La Geste des Princes-Démons – l’intégrale
Auteur : J. Vance
Date de parution : 2016
Traduction : P. Billon, A. Garsault, G. Abadia, F. Straschitz, J.-P. Pugi, A. Rosenblum
Editeur : Le livre de poche

Sommaire de La Geste des Princes-Démons – l’intégrale

  • Le prince des étoiles
  • La machine à tuer
  • Le palais de l’amour
  • Le visage du démon
  • Le livre des rêves

Première page de Le prince des étoiles

« Extrait de Smade, de la planète Smade, article phare du Cosmopolis d’octobre 1523 :
Question : Vous sentez-vous parfois isolé, M. Smade ?
Réponse : Impossible, avec trois femmes et onze enfants.
Q : Qu’est-ce qui vous a conduit à vous installer ici ? Il s’agit d’un monde globalement assez sinistre…
R : C’est dans l’œil de l’observateur que réside la beauté. Et puis, il ne me déplaît pas de diriger un établissement de tourisme.
Q : Quel genre de clientèle fréquente votre taverne ?
R : Des personnes en quête de tranquillité, d’un endroit où se reposer. Parfois un voyageur en provenance de la Limite, ou un explorateur.
Q : J’ai entendu dire que certains de vos clients étaient du genre turbulent. En toute franchise, on voit généralement la taverne de Smade comme un établissement fréquenté par les pirates et les flibustiers les plus notoires de l’Au-Delà.
R : Je suppose qu’eux aussi ont besoin de se reposer de temps en temps.
Q : Ces gens ne vous créent jamais de difficultés ? Vous parvenez toujours à maintenir l’ordre ? »

Extrait de : J. Vance. « La geste des Princes-Démons – l’intégrale. »

Les neuf sorcières par P. Anderson

Fiche de Les neuf sorcières

Titre : Les neuf sorcières (Tome 2 sur 2 – Le roi d’Ys)
Auteur : P. Anderson et Karen Anderson
Date de publication : 1987
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les neuf sorcières

« L’enfant ne savait qu’une seule chose : elle était sur la mer. Cela suffisait à l’enchanter. La cérémonie elle-même, la bénédiction de la flotte, dépassait sa compréhension, tout autant que l’invitation formulée par son père : « Tu aimerais venir avec moi, ma petite ? » Mais elle ressentit pleinement la force de ses bras, le grondement amusé dans sa gorge lorsqu’il la serra tout contre lui.
Elle oubliait déjà les prodiges auxquels elle avait assisté sur le quai : cette compagnie vêtue de tenues multicolores, ces chants entonnés avec gravité, soutenus par tout un concert de carillons, de sifflets, de vibrations, de tambours, qui suivait la procession d’un navire à l’autre. L’homme à la barbe grise qui  »

Extrait de : P. et K. Anderson. « Le roi d’Ys – Les neuf sorcières. »

Roma mater par P. Anderson

Fiche de Roma mater

Titre : Roma mater (Tome 1 sur 2 – Le roi d’Ys)
Auteur : P. Anderson et Karen Anderson
Date de publication : 1986
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Le livre de poche

Première page de Roma mater

« À midi en ce jour anniversaire de la naissance de Mithra, le soleil flamboyait dans un ciel d’une clarté glaciale. En se tournant vers le sud, Gratillonius vit les rayons se fracturer dans ses cils en échardes irisées. Les collines dans le lointain, les tranchées et les palissades plus proches, les champs en terrasses situés en contrebas, tout était immobile sous leur manteau blanc. Les plumets de fumée montant du fort de Borcovicum et du village blotti contre ses remparts étaient si rectilignes qu’ils gâchaient à peine l’impression de pureté. Lorsqu’il tourna son regard vers le nord, il ne discerna aucune trace de l’homme hormis l’ombre du Mur, immense et bleue, coulant le long d’une falaise dont l’ombre à son tour engloutissait un vallon. Plus loin encore, les hauteurs disparaissaient sous la masse noire des arbres en hibernation. Les pointes de glace accrochées à leurs branches scintillaient  »

Extrait de : P. et K. Anderson. « Le roi d’Ys – Roma Mater. »

Une fille de pasteur par G. Orwell

Fiche d’Une fille de pasteur

Titre : Une fille de pasteur
Auteur : G. Orwell
Date de parution : 1935
Traduction : S. Chupin
Editeur : Le livre de poche

Première page d’Une fille de pasteur

« Lorsque le réveil retentit sur la commode telle une épouvantable petite bombe de bronze, Dorothy, arrachée des profondeurs d’un rêve complexe et troublant, sursauta et se redressa en regardant les ténèbres dans un état d’épuisement extrême.
Les vociférations irritantes, féminines du réveil continuaient et pouvaient durer cinq minutes si on n’y mettait pas fin. Dorothy se sentait endolorie de la tête aux pieds et, sous le coup d’une complaisance envers elle-même insidieuse et méprisable, qui la prenait en général au moment de se lever, elle s’enfouit la tête sous la couverture pour tenter de chasser ce tintamarre de ses oreilles. Elle luttait pourtant contre le sommeil et, selon son habitude, s’exhortait sans ménagement à la deuxième personne du pluriel. Allez, Dorothy, levez-vous ! Pas de roupillon, je vous prie ! Proverbes, VI, 9. Puis, s’avisant que le bruit allait réveiller son père s’il ne cessait pas sur-le-champ, elle bondit du lit, saisit le réveil et arrêta  »

Extrait de : G. Orwell. « Une fille de pasteur. »