Étiquette : Pocket
Rut aux étoiles par P. Curval

Fiche de Rut aux étoiles
Titre : Rut aux étoiles
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1979
Editeur : Pocket
Première page de Rut aux étoiles
« L’HOMME sans oreille miaula longuement dans la nuit.Son appel heurta des pans d’ombre, glissa à la surface de cloaques où tremblaient des lueurs, se répercuta sur le mur antiguérillas qui marquait les frontières de la ville basse. Il chemina à travers le silence menaçant des venelles, s’estompa et mourut dans le vacarme du quartier des plaisirs.Cependant, il ne demeura pas sans effet ; les trois Vénusiens bleus qui arpentaient furtivement la rue creuse s’immobilisèrent soudain. L’un d’eux entrouvrit les quatre premières paupières de son œil central et tous trois se dirigèrent vers le lieu d’où semblait provenir le cri.Les ombres diffuses de leurs silhouettes grandirent démesurément à mesure qu’ils s’éloignaient des feux multicolores du Spatial bar Les ténèbres s’épaississaient : déjà on ne distinguait plus le rouge éclatant de leurs chevelures. Trol, le chef, ne se souciait pas de cette obscurité et guidait sans hésiter la marche de ses compagnons à travers le dédale des sentes et des ruelles. Bientôt, ils découvrirent un Jovien qui stationnait dans une zone largement éclairée ; malgré les risques encourus à traîner dans cet endroit peu sûr, il semblait parfaitement insouciant. »
Extrait de : P. Curval. « Rut aux étoiles. »
Le livre d’or par P. Curval

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1980
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Adamève
- Permis de mourir
- Histoire romaine
- Tous les pièges de la foire
- Journal volé à une jeune fille
- Passion sous les tropiques
- Vivement la retraite
- Une psychose automatique
- L’enfant sexe
- C’est du billard
- L’odeur de la bête
- Un rêve de pierre
- Les communes
- Un bruit meurtrier d’un marteau piqueur
- L’objet perdu
Première page de Adamève
« Seul, si seul. Une fois encore, je descends la route plastifiée, couverte de mousses et de lichens. Bleu, roux, gris. Matin. Le soleil, boule énorme et tuméfiée qui bourgeonne. Je referme mes paupières latérales qui opposent un filtre aux rayonnements dangereux de l’astre. Violet, rouge, brun. Un camion abandonné sur ma droite. Comme hier, je fais halte à cet endroit précis pour contempler le paysage. La tôle est chaude ; vallées qui se croisent, collines qui rythment la forêt. Au loin, la mer, nimbée de brume. Je me cale sur les coussins moisis, à l’intérieur de la cabine du camion. Odeur chaude et humide de la bourre et du revêtement de plastique décomposés. Par jeu, je tire sur le démarreur, sans succès. Il n’y a aucun espoir que les batteries donnent un peu de courant électrique et entraînent le moteur, juste quelques tours. Quelques tours mécaniques. Ce qui me manque le plus sur cette planète abandonnée, c’est le chant des bielles et des rotors, le chant des machines en action. »
Extrait de : P. Curval. « Le livre d’or de la science-fiction. »
Les enfants de Mord par M. Jeury

Fiche de Les enfants de Mord
Titre : Les enfants de Mord
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1979
Editeur : Pocket
Première page de Les enfants de Mord
« Les neuf lettres de PROMORTEM tournaient lentement dans le ciel pâle du matin, dessinant une auréole lumineuse à la plus haute tour du Centre Commercial Rama. Au-dessus du mur d’enceinte, d’autres lettres géantes, multicolores, se poursuivaient et se rejoignaient, s’éteignaient et se rallumaient un peu plus loin, répétant sans fin le slogan du Centre Commercial : VOUS avez rendez-vous avec Rama… VOUS avez rendez-vous avec Rama…
Il était 6 h 45. La rue appartenait encore aux peu conciliants ouvriers-techniciens de la Voirie Urbaine, la VU. Cependant, certains services étaient déjà au travail. Les syndicats organisaient le partage du temps comme de toute chose. La société Promortem devait avoir la tranche horaire 5 h-10 h. C’était la moins coûteuse et elle convenait parfaitement aux nécros et à leurs alliés naturels… Colin Advel avait travaillé plusieurs mois à la Nécropole centrale – qui se trouvait aussi dans le périmètre Rama – et il connaissait un peu les vilaines mœurs nocturnes de ces gens-là. »
Extrait de : M. Jeury. « Les enfants de Mord. »
Le livre d’or par M. Jeury

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1982
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Ouragan sur le secrétaire d’Etat
- La poudre jaune du temps
- La fête du changement
- La mémoire de l’Eden
- Vivre le temps
- Les cygnes se créent dans le ciel
- Mais quel territoire ?
- La planète des vaches
- Les négateurs
Première page de Ouragan sur le secrétaire d’Etat
« — Allô, François ? Ici Jean.
— Comment allez-vous, mon cher ministre ?
— Assez bien, mon cher préfet. Je n’ai pas encore trop l’impression d’être assiégé.
— Mais vous ne l’êtes pas. Et nous veillons sur vous.
— Je vous fais confiance, mais il ne faudrait pas que ça devienne trop voyant.
— D’accord, d’accord… Pour le moment, il n’y a rien à signaler sur la rive droite. Sur la rive gauche et en amont… eh bien, je n’en mettrais pas ma main au feu. Sérieusement, Jean, je crois avoir un tuyau sur les intentions des Japonais.
— C’est-à-dire la bande Mauvar ?
— Votre ennemi déclaré. J’ai… Enfin, nous avons infiltré quelqu’un dans son groupe. Bref, ils semblent décidés à tenter un mauvais coup contre vous au prochain orage. Mais pas à partir de la Corrèze. Ce n’est pas pour me vanter… »
Extrait de : M. Jeury. « Le livre d’or de la science-fiction. »
La petite école dans la montagne par M. Jeury

Fiche de La petite école dans la montagne
Titre : La petite école dans la montagne
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2005
Editeur : Pocket
Première page de La petite école dans la montagne
« C’était un matin d’octobre comme tant d’autres. La bruyère en fleur teintait de mauve les pentes au-dessus des bois, les sorbiers des oiseleurs jalonnaient les chemins de leurs grappes rouges, les bogues des châtaigniers commençaient à s’ouvrir, ici et là, et laissaient pleuvoir sur la terre les beaux marrons étincelants. Le vent portait l’odeur un peu âcre de la forêt en automne, sève, humus, champignons, feuillages mouillés…
Les matins de rentrée, pareils à celui-ci, s’alignaient vers l’avenir, en file indienne, de plus en plus flous et serrés ; trente au moins, si Victor Chambost vivait jusqu’à la retraite : il avait vingt-neuf ans. Il venait d’être nommé à Saint-Just-la-Roche, un village de quelques centaines d’habitants, à près de mille mètres d’altitude, au mont Pilat, dans la Loire.
La veille, il avait écrit au tableau le nom du président de la République : Monsieur Armand Fallières. Puis la date du jour : Vendredi 2 octobre 1908. Morale (pour tous). L’École. »
Extrait de : M. Jeury. « La petite école dans la montagne. »
Angéline par M. Jeury

Fiche de Angéline
Titre : Angéline
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2004
Editeur : Pocket
Première page de Angéline
« Périgord, 1857
Le valet posa ma malle d’osier à l’entrée du vestibule, souffla et s’épongea la figure avec son mouchoir. Sous le soleil, la chaleur était déjà lourde, en cette fin de matinée du mois d’août ; une agréable fraîcheur me saisit dès que je fus à l’abri des murs épais du manoir de Vaillac, la superbe maison des Gardiency.
J’observai un instant les boiseries sombres, l’unique meuble du vestibule, un cabinet de noyer, orné de marqueterie, et un tableau d’un sujet religieux qui semblait représenter la Vierge et sainte Anne… Presque aussitôt, un garçonnet, l’air doux comme une fille, descendit assez posément l’escalier en face de la porte. Il changea soudain d’allure, sauta à pieds joints de l’avant-dernière marche et se précipita à ma rencontre. Il se piqua devant moi, les poings serrés, exprima sa surprise ou Dieu sait quel sentiment en aspirant une longue goulée d’air, la bouche grande ouverte. Il m’interpella sans prendre la peine de dire bonjour.
—Vous êtes Angéline, la demoiselle de compagnie de maman ? Moi, je m’appelle Emmanuel, j’ai onze ans et demi.
Il leva la tête et me regarda dans les yeux.
—Vous ne touchez pas le fumier chez vous ? Alors je peux vous prendre la main … »
Extrait de : M. Jeury. « Angéline. »
Men in Black par S. Perry

Fiche de Men in Black
Titre : Men in Black
Auteur : S. Perry
Date de parution : 1997
Traduction : T. Bauduret
Editeur : Pocket
Première page de Men in Black
« Il était minuit passé, et la route était aussi paisible qu’un cercueil enterré depuis un siècle. On était en plein été, au sud du Texas, et le ciel était piqueté d’étoiles brillant sur fond de nuit sans lune.
Des millions d’insectes bourdonnaient tranquillement au-dessus du désert – des mites, des moustiques, des mouches, des cafards, des charançons et Dieu sait quoi d’autre. Leurs cadavres accumulés formaient une bouillie jaune et verte sur le pare-brise de la Ford LTD garée près d’une masse végétale qui, avec un peu de chance, finirait par croître pour devenir un buisson. La voiture se tenait sur une petite butte à quelques centaines de mètres de la route, mais le sol était dur et sec, à peine recouvert d’une pincée de sable. Assez pour qu’une Ford de série puisse rouler dessus. Quoique cette Ford-là ne fût pas tout à fait comme les autres… »
Extrait de : S. Perry. « Men in Black. »
Le vagabond de l’espace par R. A. Heinlein

Fiche de Le vagabond de l’espace
Titre : Le vagabond de l’espace
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1958
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Pocket
Première page de Le vagabond de l’espace
« EH oui ! j’ai fini par l’avoir, ce vidoscaphe ! Comment ? Vous allez voir…
— « Papa », avais-je dit un jour, « je voudrais aller sur la Lune. »
— « Bien sûr », me répondit mon père en se replongeant dans « Trois hommes dans un bateau » de Jerome K. Jerome qu’il devait connaître par cœur.
— « S’il te plaît, Papa… Je parle sérieusement…»
Cette fois il ferma le livre, se servant de son doigt comme d’un signet.
— « Je t’ai dit que j’étais d’accord. Vas-y ! »
— « Oui mais… comment ? »
— « Hein ? » Il parut légèrement étonné. « Ça, Clifford, c’est ton affaire ! »
C’était tout à fait Papa ! Le jour où je lui avais dit que j’avais envie d’une bicyclette, il m’avait répondu sans prendre la peine de lever la tête : « Va l’acheter tout de suite. » Alors moi, j’avais bondi sur la boîte à sous de la salle à manger, dans l’intention de prélever la somme nécessaire. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Le vagabond de l’espace. »
Le livre d’or par R. A. Heinlein

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1981
Traduction : J.-P. Pugi, L. Terrier, C. Jayat, A. Dorémieux
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Un self made man
- Sous le poids des responsabilités
- L’année du grand fiasco
- De l’eau pour laver
- Les autres
- La maison biscornue
- L’étrange profession de M. Jonathan Hoag
Première page de Un self made man
« Bob Wilson ne vit pas apparaître le cercle.
Il ne vit pas non plus l’étranger en sortir puis venir s’immobiliser derrière lui, pour fixer sa nuque… chose qu’il fit en respirant avec difficulté, comme sous l’emprise d’une émotion puissante et peu commune.
Rien ne permettait à Wilson de se douter qu’une autre personne se trouvait dans sa chambre : tout pouvait en effet lui faire croire le contraire. Il s’était enfermé dans cette pièce dans le but de rédiger sa thèse d’une seule traite. Il y était contraint… car si le lendemain était le dernier jour de délai pour la remise des thèses, la veille encore la sienne n’avait été qu’un simple titre : Étude de certains aspects mathématiques d’une exactitude métaphysique. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Le livre d’or de la science fiction. »
L’âge des étoiles par R. A. Heinlein

Fiche de L’âge des étoiles
Titre : L’âge des étoiles
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1956
Traduction : H. Bouboulis
Editeur : Pocket
Première page de L’âge des étoiles
« L’institut de recherches prospectives
D’après leurs biographies, les enfants privilégiés par le destin avaient leur voie toute tracée de leur naissance à leur mort. Le petit Napoléon, pieds nus dans sa Corse natale, prévoyait déjà comment il allait gouverner la France. C’était à peu près la même chose pour Alexandre le Grand. Quant à Einstein, il marmonnait des équations au berceau.
C’est peut-être vrai. Moi, en tout cas, j’ai plutôt suivi tant bien que mal le cours des événements.
Dans un vieux livre qui appartenait à mon arrière-grand-père Lucas, j’ai vu un jour l’image d’un homme en tenue de soirée au sommet d’un tremplin de ski. Il avait une expression perplexe comme s’il se demandait avec perplexité : « Mais comment ai-je fait pour monter jusque-là ? »
Extrait de : R. A. Heinlein. « L’Age des étoiles. »