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Au guet par T. Pratchett

Fiche de Au guet

Titre : Au guet (Tome 8 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1989
Traduction : P. Couton
Editeur : Pocket

Première page de Au guet

« La retraite des dragons.

Ils sont couchés…

Ils ne sont pas morts, ni endormis. Ni en attente, parce que l’attente suppose une espérance. L’expression que nous cherchons dans leur cas, c’est peut-être…

… en sommeil.

Et bien que l’espace qu’ils occupent ne ressemble pas à l’espace habituel, ils s’y tiennent serrés les uns contre les autres. Pas un centimètre cube que ne remplisse une griffe, une serre, une écaille, un bout de queue, si bien qu’on a l’impression de ces dessins astucieux où l’œil finit par s’apercevoir que l’intervalle séparant chaque dragon est en réalité un autre dragon.

Ils pourraient faire penser à une boîte de sardines, à condition d’imaginer les sardines gigantesques, squameuses, fières et arrogantes.

Et, quelque part, existe sûrement l’ouvre-boîte. »

Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Au guet. »

La pluie du siècle par A. Reynolds

Fiche de La pluie du siècle

Titre : La pluie du siècle
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2004
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de La pluie du siècle

« Une Seine d’octobre, grise et plate comme un vieux linoléum, coulait mollement sous le pont de la Concorde. Les autorités, qui avaient relancé la lutte contre la contrefaçon et multipliaient les opérations coup de poing, avaient installé un poste de contrôle éclair au bout du pont et les voitures étaient bloquées jusqu’à la rive droite.

— Il y a un truc que j’aimerais bien tirer au clair, dit Custine. Est-ce qu’on est des musiciens qui arrondissent leurs fins de mois en jouant un peu les détectives, ou est-ce que c’est le contraire : on est détectives, et on met un peu de beurre dans les épinards en faisant de la musique ?

Floyd jeta un coup d’œil dans le rétroviseur.

— Qu’est-ce que tu préférerais, toi ?

— Je pense que je préférerais avoir le genre de fins de mois qui n’auraient pas besoin d’être arrondies. »

Extrait de : A. Reynolds. « La pluie du siècle. »

Le gouffre de l’absolution par A. Reynolds

Fiche de Le gouffre de l’absolution

Titre : Le gouffre de l’absolution (Tome 4 sur 7 – Inhibiteurs)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2002
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de Le gouffre de l’absolution

« Seule, au bout de la jetée, elle regarde le ciel. Sous le clair de lune, les planches forment un ruban bleu argenté qui part du rivage et s’avance sur la mer d’un noir d’encre. Les vagues viennent doucement lécher les piliers. Au-delà de la baie, vers l’horizon, à l’ouest, des traînées d’un vert très clair brillent comme si une flotte de galions avait coulé là, tous feux allumés.

Elle porte une sorte de cuirasse formée par un nuage blanc de papillons mécaniques. Elle les fait s’unir plus étroitement, rapprocher leurs ailes. Elle n’a pas froid – la brise vespérale est chaude, et chargée d’un doux parfum exotique, une odeur d’îles lointaines –, mais elle se sent vulnérable. Elle a l’impression d’être observée par une chose immense et plus vieille qu’elle. Elle pense que si elle était arrivée un mois plus tôt, quand il y avait encore des dizaines de milliers de gens sur cette planète, la mer ne se serait pas autant intéressée à elle. Mais il n’y a plus personne sur les îles, à présent, en dehors d’une poignée d’obstinés, ou d’étrangers récemment arrivés, comme elle. »

Extrait de : A. Reynolds. « Inhibiteurs – Le Gouffre de l’Absolution. »

L’arche de la rédemption par A. Reynolds

Fiche de L’arche de la rédemption

Titre : L’arche de la rédemption (Tome 3 sur 7 – Inhibiteurs)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2002
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de L’arche de la rédemption

« Le vaisseau mort était d’une beauté obscène.

Skade commença à décrire autour une pseudo-orbite hélicoïdale, les fusées de sa corvette ébauchant un staccato de poussées correctrices. Le paysage d’étoiles se mit à tournoyer derrière le bâtiment, le soleil du système s’éclipsant et reparaissant à chaque tour. L’attention de Skade s’attarda un instant de trop sur le soleil, et elle eut la désagréable impression qu’un poing se refermait sur sa gorge, annonçant une crise de mal de l’air.

Elle n’avait vraiment pas besoin de ça.

Agacée, elle fit apparaître une image tridimensionnelle, vitreuse, complexe, de son propre cerveau. Comme on épluche un fruit, elle décortiqua les couches de néocortex puis de cortex, pelant les parties de son encéphale qui ne l’intéressaient pas directement. Le filigrane argenté représentant ses implants, calqué sur la topologie de son réseau synaptique intrinsèque, s’illuminait spasmodiquement, traduisant le trafic neural des paquets d’information. »

Extrait de : A. Reynolds. « Inhibiteurs – L’Arche de la rédemption. »

La cité du gouffre par A. Reynolds

Fiche de La cité du gouffre

Titre : La cité du gouffre (Tome 2 sur 7 – Inhibiteurs)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2000
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de La cité du gouffre

« Le soir tombait lorsque nous arrivâmes, Dieterling et moi, à l’entrée du lift.

— Je voulais te dire, à propos de Vasquez la Main Rouge, fit Dieterling. Ne l’appelle jamais comme ça en sa présence.

— Ah bon ? Et pourquoi ?

— Ça le met en rogne.

— Et c’est un problème ? lançai-je en ralentissant.

Je garai le tricycar dans une file de véhicules disparates, le long du trottoir, et j’abaissai les béquilles. La turbine surchauffée sentait le canon de fusil après un tir nourri.

— On s’occupe des sentiments de la racaille, maintenant ? C’est nouveau ! ironisai-je.

— Non, mais sur ce coup-là, je t’engage à la prudence. Vasquez n’est peut-être pas l’astre le plus brillant au firmament du crime, mais il a des amis, et un léger penchant pour le sadisme extrême. Alors, un conseil, surveille ton langage.

— Je lui donnerai le meilleur de moi-même. »

Extrait de : A. Reynolds. « Inhibiteurs – La Cité du Gouffre. »

L’espace de la révélation par A. Reynolds

Fiche de L’espace de la révélation

Titre : L’espace de la révélation (Tome 1 sur 7 – Inhibiteurs)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2000
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de L’espace de la révélation

« Nekhebet Nord, secteur de Mantell, Resurgam, système de Delta Pavonis, 2551

L’orage approchait. Et c’était une tempête de verre.

Sylveste se demandait, debout au bord de l’excavation, s’il resterait, le lendemain matin, quelque chose de ses travaux. Le chantier de fouilles archéologiques était une mosaïque de puits carrés, d’une dizaine de mètres de profondeur, séparés par des murailles de roche : le quadrillage Wheeler classique. Les parois des puits étaient gainées de coffrages transparents en hyperdiamant sur lesquels se pressaient un million d’années d’histoire géologique stratifiée. Et il suffirait d’un bon vent de sable – d’une tempête de verre, comme celle qui s’annonçait – pour combler les puits jusqu’en haut, ou presque.

Un membre de l’équipe sortit d’un des deux gros crawleurs et s’approcha de lui. »

Extrait de : A. Reynolds. « Inhibiteurs – L’espace de la révélation. »

Diamond dogs, Turquoise days par A. Reynolds

Fiche de Diamond dogs, Turquoise days

Titre : Diamond dogs, Turquoise days (Tome 0 sur 7 – Inhibiteurs)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2003
Traduction : S. Denis
Editeur : Pocket

Première page de Diamond dogs, Turquoise days

« J’ai rencontré Childe dans le Monument aux Quatre-vingts.

C’était par l’une de ces journées où le monument m’appartenait, pour ainsi dire, et où je pouvais parcourir ses allées sans rencontrer d’autre visiteur. Seul le bruit de mes pas troublait l’immobilité et le silence funèbre des lieux.

J’étais venu me recueillir sur la tombe de mes parents. Elle était plutôt modeste : une plaque d’obsidienne lisse ressemblant à un métronome, sans autre décoration que les portraits en relief des défunts dans des cadres ovales. La seule partie mobile était une lame noire fixée à la base de la sépulture qui se balançait de droite à gauche avec une lenteur majestueuse. À l’intérieur du tombeau, un mécanisme la ralentissait de manière à ce que chaque « tic » et chaque « tac » corresponde d’abord à un jour, puis à un an. À la fin, on ne pourrait vérifier qu’elle bougeait qu’en mesurant son mouvement avec des instruments de précision.

Je regardais la lame lorsque je fus dérangé par le son d’une voix. »

Extrait de : A. Reynolds « Inhibiteurs – Diamond Dogs, Turquoise Days. »

La promenade de l’ivrogne par F. Pohl

Fiche de La promenade de l’ivrogne

Titre : La promenade de l’ivrogne
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1960
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : Pocket

Première page de La promenade de l’ivrogne

« CET homme se nomme Cornut, il est né en 2166 et a maintenant trente ans. Il est professeur.
Les mathématiques sont sa discipline. La Théorie des Nombres est sa spécialité. Il enseigne la Mnémotechnie des Nombres, occupation qui absorbe toutes ses facultés créatrices. Mais il pense aussi beaucoup aux femmes ; d’une façon quelque peu distante, détachée.
Il n’est pas marié. Il couche seul et cela n’est pas très bon.
Si vous allez faire un tour dans sa chambre (elle a des murs lilas et un plafond crème, ce sont les couleurs de la Tour des Maths), vous entendrez un chuchotement et un faible ronronnement. Ce ne sont pas les bruits de la respiration de Cornut, bien qu’il dorme paisiblement. Le chuchotement est le ouip-ouip tout juste audible d’une pendulette électrique. »

Extrait de : F. Pohl. « La promenade de l’ivrogne. »

Le livre d’or par J. Williamson

 Fiche de Le livre d’or

Titre : Millions de soleil – le grand temple de la S.F.
Auteur : J. Williamson
Date de parution : 1988
Traduction : E. Vonarburg
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • Brillante étoile
  • L’épreuve du pouvoir
  • L’égalisateur
  • Les bras croisés
  • L’oeil vert
  • Le nez du colporteur
  • Guinevère pour tous
  • Le grand plongeon
  • Jamboree

Première page de Brillante étoile

« MR Jason Peabody descendit du tram. Avec une grande aspiration soulagée dans l’air libre, il se mit à remonter Bannister Hill. Ses yeux préoccupés virent la première étoile pâle qui se détachait dans le crépuscule au-devant de lui.

Cela le fit plonger avec nostalgie dans les brumes de l’enfance, à la recherche des mots magiques qu’il avait sus autrefois. Il murmura l’incantation puissante :
 
Brillante étoile, étoile belle,
La première étoile au ciel,
Oh comme je voudrais pouvoir
Exaucer mon vœu ce soir.
 »

Extrait de : J. Williamson. « Millions de soleil – le grand temple de la S.F. »

L’étoile sauvage par J. Williamson et F. Pohl

Fiche de L’étoile sauvage

Titre : L’étoile sauvage (Tome 3 sur 3 – La paix des étoiles)
Auteur : J. Williamson et F. Pohl
Date de parution : 1969
Traduction : F. Serph
Editeur : Pocket

Première page de L’étoile sauvage

« La lumière soudaine lui fit mal aux yeux et le tira brutalement du sommeil alors qu’il était en plein rêve et, naturellement, c’était de Molly Zaldivar qu’il rêvait. Cherchant à tâtons un appui, il ne trouva que douceur et chaleur molle. Il se sentait égaré et nauséeux.

« Opérateur Quamodian ! »

La douce voix synthétique le rendit au sens de sa situation : la station expérimentale d’Exion ; l’habitat humain de la planète Exion Quatre. L’abri cybernétique qu’il avait construit pour vivre avec Molly, avant qu’elle ne s’en aille. Il était tout seul maintenant, flottant en apesanteur dans la capsule de sommeil, fœtus nu dans une matrice de plastique rose.

« Opérateur Andréas Quamodian ! » La voix claire du robot se fit plus insistante. « Le récepteur a un message transfac pour vous. »

Extrait de : F. Pohl et J. Williamson. « La paix des étoiles – L’étoile sauvage. »