Étiquette : Pohl
Plus de vifs que de morts par F. Pohl
Fiche de Plus de vifs que de morts
Titre : Plus de vifs que de morts
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1990
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de Plus de vifs que de morts
« Bien qu’il s’agisse d’un hôpital, ou que ce soit tout comme, ça n’a pas une odeur d’hôpital. Et ça n’y ressemble certainement pas. Entre les plantes grimpantes qui fleurissent sur les murs, et le plic plic doux et reposant de la minuscule cascade à la tête du lit, on dirait plutôt la suite d’apparat de quelque vieux motel anonyme. Rafiel est à présent tout beau, bien retapé, prêt à repartir pour cinq ans avant d’être obligé de revenir se faire traiter ici, si bien qu’il n’a pas trop l’air non plus d’un patient hospitalisé. On dirait plutôt une vedette de cinéma, ce qu’il est plus ou moins d’ailleurs, un homme aux alentours de la quarantaine mais en assez bonne condition physique pour passer pour un jeune de vingt ans. Là, en revanche, il y a erreur. Après tout le travail de taille, de fraise et de greffe qu’il a subi ces onze derniers jours, la vérité c’est qu’il est un homme en remarquable condition physique mais âgé de quatre-vingt-douze ans. »
Extrait de : F. Pohl. « Plus de vifs que de morts. »
Les enfants de la nuit par F. Pohl
Fiche de Les enfants de la nuit
Titre : Les enfants de la nuit
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : P. Billon
Editeur : Denoël
Sommaire de Les enfants de la nuit
- La machine à filmer le temps par T. L. Sherred
- Les enfants de la nuit par F. Pohl
Première page de Les enfants de la nuit
« Nous nous sommes déjà rencontrés, dis-je à Haber. Cela se passait en 1988, lorsque vous dirigiez le bureau de Des Moines. »
Il s’épanouit et tendit la main : « Mais c’est vrai, bon sang ! Je me souviens à présent, Odin.
— Je n’aime guère que l’on m’appelle Odin.
— Vraiment ? Très bien, Mr. Gunnarsen…
— Pas davantage Mr. Gunnarsen. Simplement Gunner.
— C’est vrai, Gunner ; j’avais presque oublié.
— Non, vous ne l’aviez pas oublié. Vous ne connaissiez même pas mon nom à Des Moines. Vous ne saviez même pas que j’étais vivant, car vous étiez trop occupé à assurer la défaite de notre client dans l’État. Je vous ai tiré de là à cette époque comme je me prépare à vous tirer de là cette fois. »
Extrait de : F. Pohl. « Les enfants de la nuit. »
Les annales de la cité 2 par F. Pohl
Fiche de Les annales de la cité 2
Titre : Les annales de la cité 2
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël
Première page de Les annales de la cité 2
« Je suis un gosse de la dépression. Je suis né pendant la Guerre qui devait mettre fin à toutes les Guerres – celle de 1914. Je suis rentré en sixième au moment du krach de Wall Street, en 1929, puis en 1930 j’ai dû aller au collège public parce que mon père n’avait plus assez d’argent. En 1933, je quittai définitivement l’école. Je devais gagner ma vie, mais le problème était de trouver du travail. Une époque terrible ! Il y avait des queues pour le pain, les paysans de l’Oklahoma fuyaient le Dust Bowl, les vétérans faisaient des marches de protestation, la pauvreté, la peur – j’avais en horreur le monde sinistre dans lequel je vivais. Savez-vous ce qui m’a permis de tenir ? Le cinéma. En particulier les films d’anticipation. Lorsque j’étais dans une salle, et restais durant deux ou trois projections successives de Le Monde en 1981 ou de La Vie future, j’arrivais à oublier le monde réel. J’arrivais à me figurer que je vivais vraiment dans l’une de ces grandes villes resplendissantes de l’avenir, où tout le monde était heureux, en bonne santé et riche, et où l’on vivait comme des rois en dessous d’un
Ciel de
rechange »
Extrait de : F. Pohl. « Les annales de la cité-2. »
Les annales de la cité 1 par F. Pohl
Fiche de Les annales de la cité 1
Titre : Les annales de la cité 1
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël
Première page de Les annales de la cité 1
« Je suis ce que l’on pourrait appeler un authentique
New-Yorkais. Je me déplace comme un félin, j’ai la langue bien pendue et je
remplis mes poumons de suie et d’oxyde de carbone. À l’endroit où j’habite, les
bennes à ordure et les voitures de police m’empêchent chaque nuit de dormir, je
risque ma peau en traversant la rue, et ces plaisirs me coûtent les yeux de la
tête – les impôts sont astronomiques et les loyers exorbitants.
Pourtant, pas question de changer de mode de vie. Car c’est ici que les choses
se passent. Même si cela implique une bonne chance de me faire agresser dans la
rue et la quasi-certitude d’être cambriolé tous les deux ou trois ans, je me
trouve au cœur de l’action. Il n’y a qu’une chose que je redoute. Chaque mois
nous apporte son lot de nouveaux crimes, de nouvelles grèves, de nouvelles
catastrophes, et je crains qu’un jour tout ne se produise en même temps… car ce
jour-là, ce sera vraiment la
Panique
à
New York »
Extrait de : F. Pohl. « Les annales de la cité-1. »
Les animaux de la guerre par F. Pohl
Fiche de Les animaux de la guerre
Titre : Les animaux de la guerre
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1957
Traduction : J.-P. Carasso
Editeur : Marabout
Première page de Les animaux de la guerre
« Dans l’avion qui m’amenait de Montauk, nous avons eu une alerte au missile-guidé mais, pour finir, c’était l’un des nôtres. Il s’est dirigé sur nous en hurlant, bien visible à travers les hublots du zinc et, comme un seul homme, les cent quarante passagers ont pris une profonde inspiration. Mais son radar I.F.F. nous a reconnus. Il a viré puis, après un demi-tour sur lui-même, il s’est remis en chasse d’un Caodaï – encore qu’à ma connaissance il n’y en eût guère dans les parages.
On s’est donc posé dans les temps. Je me retrouvais sur la côte de Floride. Tout à fait furieux.
Pas trace de l’hélicoptère qui était censé m’attendre. Je me suis débrouillé avec la fille du stand de papeterie – pas mal pour un simple soldat – pour téléphoner et j’ai appelé le numéro qui figurait sur mon ordre de route. »
Extrait de : F. Pohl. « Les animaux de la guerre. »
La promenade de l’ivrogne par F. Pohl
Fiche de La promenade de l’ivrogne
Titre : La promenade de l’ivrogne
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1960
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : Pocket
Première page de La promenade de l’ivrogne
« CET homme se nomme Cornut, il est né en 2166 et a maintenant trente ans. Il est professeur.
Les mathématiques sont sa discipline. La Théorie des Nombres est sa spécialité. Il enseigne la Mnémotechnie des Nombres, occupation qui absorbe toutes ses facultés créatrices. Mais il pense aussi beaucoup aux femmes ; d’une façon quelque peu distante, détachée.
Il n’est pas marié. Il couche seul et cela n’est pas très bon.
Si vous allez faire un tour dans sa chambre (elle a des murs lilas et un plafond crème, ce sont les couleurs de la Tour des Maths), vous entendrez un chuchotement et un faible ronronnement. Ce ne sont pas les bruits de la respiration de Cornut, bien qu’il dorme paisiblement. Le chuchotement est le ouip-ouip tout juste audible d’une pendulette électrique. »
Extrait de : F. Pohl. « La promenade de l’ivrogne. »
L’ultime fléau par F. Pohl
Fiche de L’ultime fléau
Titre : L’ultime fléau
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1962
Traduction : J. Gil
Editeur : Le livre de poche
Première page de L’ultime fléau
« Dis donc, Chandler, dit Larry Grantz, le geôlier. Je te parie cinquante contre un que tu seras condamné. Qu’est-ce que t’en penses ?
— Va au diable, dit Chandler.
— Allez, tu peux me mettre dans le coup ! Tu ne garderais pas en réserve une petite surprise pour le juge, par hasard ? »
Chandler ne répondit rien. Il ne regarda même pas le geôlier. Un homme en route pour l’enfer a autre chose à faire que de se soucier de l’opinion des gens.
« Bon, écoute, fit le geôlier, il se pourrait bien que tu aies besoin d’un ou deux copains plus tôt que tu ne penses. Tu ne crois pas ? Tiens, je ne parie plus que cinq contre un si tu plaides coupable. C’est bien ce que tu as l’intention de faire, hein ? »
Extrait de : F. Pohl. « L’ultime fléau. »
L’avènement des chats quantiques par F. Pohl
Fiche de L’avènement des chats quantiques
Titre : L’avènement des chats quantiques
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1986
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de L’avènement des chats quantiques
« 16 août 1983
20:20. Nicky DeSota
Quand mon bruiteur s’est mis à sonner, j’avais une main sur le levier de vitesses, prête à passer la seconde, et l’autre sortie par la vitre pour indiquer que j’allais tourner à gauche. J’avais l’attention fixée sur le flic au carrefour, qui prenait un temps désagréablement long pour laisser passer le trafic de Meacham Road. J’avais la tête comme une citrouille, entre les taux d’hypothèques variables, les calculs de points, les acceptations de dossier de prêt, et l’éventualité ou non d’aller piquer une tête avec ma petite amie après le dîner. On était mardi. Par conséquent, une bonne occasion pour aller nager, parce que, des fois, les soirs de semaine, en fin de soirée, le maître nageur regarde de l’autre côté quand quelqu’un enlève le haut.
Le bruiteur bousilla tout ça.
J’ai horreur de laisser sonner un téléphone. Je pris le risque. Je retirai la main du levier de vitesses pour décrocher. « Dominic DeSota à l’appareil, oui ? » dis-je, juste au moment où le flic, se rappelant qu’il y avait des voitures qui attendaient sur Meacham Road, m’ordonnait de virer d’un geste péremptoire. »
Extrait de : F. Pohl. « L’avènement des chats quantiques. »
Jem par F. Pohl
Fiche de Jem
Titre : Jem
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1979
Traduction : L. Carissimo
Editeur : Calmann-Levy
Première page de Jem
« EN arrivant à Sofia, Danny Dalehouse ne se doutait pas qu’il s’agissait de la première étape d’un bien plus long voyage, ni qu’il y rencontrerait certains de ses futurs compagnons. Il n’avait jamais entendu parler de cette lointaine destination, qui portait le nom rébarbatif de N-OA Bes-bes Geminorum 8426, pas plus que de Nan Dimitrova ni du capitaine Marge Menninger. L’occasion qui les réunit fut la dixième Assemblée générale de la conférence mondiale d’Exobiologie, et l’époque en était bien choisie. C’était le printemps, le monde entier semblait célébrer la douceur de vivre et l’amitié.
Trois mille personnes se pressaient dans le grand hall de la Culture et de la Science pour la séance d’ouverture. Parmi eux, un si grand nombre de politiciens que les cinq ou six cents scientifiques directement concernés avaient du mal à trouver un siège. Même les traducteurs avaient dû partager leurs cabines. »
Extrait de : F. Pohl. « Jem. »