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Au coeur de la comète par G. Benford et D. Brin

Fiche d’Au coeur de la comète

Titre : Au coeur de la comète
Auteur : G. Benford et D. Brin
Date de parution : 1986
Traduction : J. Polanis
Editeur : Le livre de poche

Première page d’Au coeur de la comète

« CARL
 
Kato fut le premier à mourir.
Il s’occupait des télémecs de construction – les robots qui déployaient des poutrelles sur la glace de la comète, d’un gris-noir poussiéreux.
D’où se trouvait Carl, à un kilomètre de là sur une éminence, le scaphandre de Kato apparaissait comme une petite tache orange parmi les masses grises des machines téléguidées. Tout était silencieux, malgré les nuages de gaz et de poussière que soulevaient l’homme et les machines. Seuls quelques parasites interféraient avec le concerto de Vivaldi qui aidait Carl à se concentrer sur son travail.
Ce dernier venait juste de lever les yeux quand l’événement se produisit. Non loin de Kato, ancrées près du pôle nord dans le noyau solide de la comète, huit flèches effilées s’élançaient vers le ciel pour former une tour pyramidale. À leur sommet se nichait l’antenne de la foreuse à micro-ondes, en forme de coupe renversée. Kato travaillait à cent mètres de là,  »

Extrait de : G. Benford et D. Brin. « Au cœur de la comète. »

Le monde des Ptavvs par L. Niven

Fiche de Le monde des Ptavvs

Titre : Le monde des Ptavvs
Auteur : L. Niven
Date de parution : 1974
Traduction : J. Polanis
Editeur : Opta

Première page de Le monde des Ptavvs

« Un instant s’écoula. Cet instant – si court qu’on n’était jamais parvenu à le mesurer et pourtant toujours beaucoup trop long – durant lequel chaque esprit dans l’univers, chaque esprit qui avait jamais existé ou qui existerait jamais, semblait lui hurler ses émotions les plus profondes.
Puis ce fut fini. Les étoiles avaient changé à nouveau.
Même pour Kzanol, pourtant bon astrogateur, il était vain de vouloir, ne serait-ce que par une approximation fort imprécise, tenter d’estimer la position actuelle du vaisseau. À 0,93 lumière, vitesse à laquelle la masse moyenne de l’univers devient assez grande pour permettre l’entrée dans l’hyperespace, les étoiles devenaient méconnaissables. En avant, elles flamboyaient d’un blanc bleuté douloureux. En arrière, elles étaient d’un rouge terne, comme des braises éparpillées. »

Extrait de: L. Niven. « Le monde des Ptavvs. »

L’anneau-monde par L. Niven

Fiche de L’anneau-monde

Titre : L’anneau-monde (Tome 1 sur 4 – Le cycle de l’Anneau-Monde)
Auteur : L. Niven
Date de parution : 1973
Traduction : J. Polanis
Editeur : Opta

Première page de L’anneau-monde

« LOUIS WU

Au cœur nocturne de Reykjavík, dans l’un des alvéoles d’une rangée de cabines publiques de transfert, Louis Wu surgit à la réalité.
Sa natte, longue d’une trentaine de centimètres, était blanche et brillante comme de la neige artificielle. Sa peau et son cuir chevelu épilé étaient jaune chrome ; les iris de ses yeux étaient d’or, sa toge était bleu roi, avec une somptueuse broderie représentant un dragon doré. À l’instant où il apparut, il arborait un large sourire ouvert sur des dents nacrées d’une forme parfaite, et il faisait un signe de la main. Mais le sourire s’estompa bientôt ; un instant plus tard il avait disparu, et le visage s’affaissa comme un masque de caoutchouc en train de fondre. Louis Wu accusait son âge.
Il observa pendant un moment le flot mouvant de la ville les gens qui se matérialisaient dans les cabines, arrivant d’endroits inconnus ; les groupes qui passaient en marchant, maintenant que les trottoirs mécaniques, ici, étaient arrêtés pour la nuit. Puis les horloges se mirent à sonner vingt-trois heures. Louis Wu redressa les épaules et sortit se mêler au monde. »

Extrait de : L. Niven. « Le cycle de l’Anneau-Monde – L’Anneau-Monde. »

L’intersection Einstein par S. R. Delany

Fiche de L’intersection Einstein

Titre : L’intersection Einstein
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1967
Traduction : J. Polanis
Editeur : Opta

Première page de L’intersection Einstein

« De la garde à la pointe de ma machette, il y a un tube creux percé de trous. Quand je souffle dans l’embouchure de la poignée, je fais de la musique avec ma lame. Si tous les trous sont bouchés, le son est triste, aussi âpre que peut l’être un son tout en gardant sa douceur. Si tous les trous sont ouverts, le son cascade alentour du métal écrasé, apportant à l’œil comme des flocons de soleil sur l’eau. Il y a vingt trous. Et depuis que je joue de la musique, on m’a traité de fou d’un tas de façons différentes – plus souvent qu’on ne m’a appelé Lobey, qui est mon nom.

À quoi je ressemble ?

Laid, et grimaçant un sourire la plupart du temps. Avec un gros nez, des yeux gris et une grande bouche entassés dans un petit visage brun qui conviendrait à un renard. Et griffonné tout autour de cuivre entortillé en guise de cheveux. J’en taille la plus grande partie tous les deux mois environ avec ma machette. Ça repousse vite. Ce qui est bizarre, car j’ai vingt-trois ans et pas encore de barbe. J’ai la silhouette d’une quille, avec les cuisses, les mollets et les pieds d’un homme (d’un gorille ?) qui serait deux fois plus grand que moi (je mesure à peu près un mètre soixante-quinze) et des hanches en proportion. Il y a eu l’année de ma naissance une éclosion d’hermaphrodites, et les docteurs pensaient que j’en étais peut-être un. Mais j’en doute. »

Extrait de : S. R. Delany. « L’intersection Einstein. »

Frankenstein délivré par B. W. Aldiss

Fiche de Frankenstein délivré

Titre : Frankenstein délivré ou le nouveau Prométhée déchaîné
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1975
Traduction : J. Polanis
Editeur : Pocket

Première page de Frankenstein délivré

« Lettre de Joseph Bodenland à sa femme Mina.
20 août 2020
New Houston
 
Ma très chère Mina,
Je vais confier ceci aux bons vieux services de la poste, puisque j’ai appris que CompC, d’une perfection beaucoup plus délicate, avait été entièrement désorganisé par les récents bombardements. Qu’est-ce qui ne l’a pas été ? Le gros titre du Cliché d’aujourd’hui est : RUPTURE DE L’ESPACE-TEMPS, DISENT LES SAVANTS. Espérons seulement que la crise amènera une conclusion immédiate à cette guerre, ou qui sait où nous serons tous dans six mois d’ici !
Mais parlons de choses plus gaies. La routine s’est maintenant rétablie dans la maison, bien que
 »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Frankenstein Délivré. »

Le creuset du temps par J. Brunner

Fiche de Le creuset du temps

Titre : Le creuset du temps
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1985
Traduction : J. Polanis
Editeur : Robert Laffont

Première page de Le creuset du temps

« Maintenant que le soleil était couché, le barq se fatiguait. Il remontait un courant rapide et risquait de se faire drosser contre les écueils qui hérissaient le chenal, où il aurait perforé ses vessies natatoires. Après avoir tenté à maintes reprises de le stimuler, le timonier posa son aiguillon et déversa en grommelant dans le jabot ouvert le contenu du dernier baril de poissons et d’algues fermentés qui servaient à nourrir indifféremment bateau, équipage et passagers. Tout en attendant le rot qui indiquerait la digestion, il remarqua Jing qui l’observait depuis la selle de planches ligaturées, aussi inquiet que si son météorat lui prédisait une tempête. Il éclata de rire.
— Les rêves ne vous prendront pas avant que nous soyons arrivés à destination ! promit-il dans le  »

Extrait de : J. Brunner. « Le creuset du temps. »

Aux douze vents du monde par U. Le Guin

Fiche d’Aux douze vents du monde

Titre : Aux douze vents du monde
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2018
Traduction : J. Bailhache, P.-P. Durastanti, A. Le Bussy, L. Murail, H.-L. Planchat, J. Polanis, J.-P. Pugi, C. Saunier, N. Zimmermann
Editeur : Bélial

Sommaire d’Aux douze vents du monde

  • Le collier de Semlé
  • Avril à Paris
  • Les maîtres
  • La boîte d’ombre
  • Le mot de déliement
  • La règle des noms
  • Le roi de Nivôse
  • Voyage
  • Neuf existences
  • Les choses
  • La forêt de l’oubli
  • Plus qu’un vaste empire
  • Etoile des profondeurs
  • Le champ de vision
  • Le chêne et la mort
  • Ceux qui partent d’Omelas
  • A la veille de la révolution

Première page de La collier de Semlé

« Comment discerner la légende de la réalité sur des mondes dont tant d’années nous séparent ? – planètes sans nom que leurs habitants appellent le Monde, planètes sans histoire dont les mythes se nourrissent du passé, à telle enseigne qu’un explorateur revenant après quelques années d’absence s’aperçoit que ses actions antérieures sont devenues des postures divines. La déraison assombrit cette brèche creusée dans le temps et annihilée par nos vaisseaux aussi rapides que la lumière, et dans les ténèbres l’incertitude et la démesure poussent comme des herbes folles.
Raconter, avec quelques années de recul, l’histoire d’un homme, simple ethnologue de la Ligue découvrant un monde de cette sorte, anonyme et mal connu, équivaut à travailler tel l’archéologue qui, parmi les ruines millénaires, tantôt lutte contre un enchevêtrement touffu de feuilles, de fleurs, de branchages et de vigne sauvage pour tomber soudain, brillante trouvaille, sur quelque objet géométrique, roue ou pierre angulaire polie, tantôt franchit une porte ensoleillée que rien ne distingue des autres pour voir jaillir dans l’obscurité le scin- »

Extrait de : U. Le Guin. « Aux douze vents du monde. »

Les abîmes angoissants par P. Anderson

Fiche de Les abîmes angoissants

Titre : Les abîmes angoissants
Auteur : P. Anderson
Date de parution : 1982
Traduction : M. Deutsch, J.-P. Pugi, J. Polanis
Editeur : Casterman

Sommaire de Les abîmes angoissants

  • Long cours
  • Un moment difficile à passer
  • Le visiteur
  • Le chaton
  • La saga de Hauk
  • Le jeu de Saturne

Première page de Long cours

« Quand pour la première fois nous entendîmes parler du Vaisseau Céleste, nous étions sur une île du nom de Yarzik, pour autant que les langues montaliriennes puissent se plier à reproduire d’aussi barbares syllabes. Près d’une année s’était écoulée depuis que le Sauteur d’Or avait quitté le port de Lavre et nous estimions avoir accompli la moitié du  tour du monde. Les goémons et les coquillages souillaient tant notre pauvre caravelle que, toutes voiles dehors, c’était à peine si elle parvenait à se traîner à travers les mers. Le peu d’eau douce qui restait dans les tonneaux était verdâtre et fétide, il y avait des asticots dans les biscuits et les premiers signes de scorbut étaient apparus chez quelques-uns des hommes d’équipage.
« Quels que soient les risques, il faut aborder quelque part », avait décrété le capitaine Rovic. Je me rappelle avoir vu s’allumer une lueur dans ses yeux. Tout en caressant sa barbe rouge, il avait murmuré : « D’ailleurs, il y a longtemps que nous ne nous sommes enquis des Cités Dorées. Peut-être, cette fois, recueillerons-nous des renseignements sur ces lieux.  »

Extrait de : P. Anderson. « Les abîmes angoissants. »