Étiquette : Robert Laffont

 

La locomotive à vapeur céleste par M. Coney

Fiche de La locomotive à vapeur céleste

Titre : La locomotive à vapeur céleste (Tome 2 sur 5 – Le chant de la Terre)
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1983
Traduction : I. Delord
Editeur : Robert Laffont

Première page de La locomotive à vapeur céleste

« Un lieu-dit, la Terre !

On m’appelle Alain-Nuage-Bleu.

C’est ainsi qu’ils m’appellent quand ils se réunissent pour entendre mes histoires, quand les Didons (filles de Starquin), les Essences de Rêve et les ex-Gardiens s’assemblent, en personne ou en esprit, sur le versant aride où je demeure. Parfois, des créatures anthropoïdes viennent aussi s’asseoir au bord du ruisseau qui longe la colline, les bras serrés autour des genoux et le regard levé vers moi. J’ignore ce à quoi elles pensent en écoutant. Elles s’assoient et observent, quelquefois pas moins d’une cinquantaine, trapues et hirsutes, tandis que les formes harmonieuses des êtres supérieurs volètent au milieu ou planent au-dessus, ou bien simplement sont.

Je leur narre des récits de l’Ancienne Terre. »

Extrait de : M. Coney. « La locomotive à vapeur céleste – Le chant de la Terre. »

La grande course de chars à voiles par M. Coney

Fiche de La grande course de chars à voiles

Titre : La grande course de chars à voiles (Tome 1 sur 5 – Le chant de la Terre)
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1982
Traduction : I. Delord
Editeur : Robert Laffont

Première page de La grande course de chars à voiles

« Quand tout s’est tari, il nous reste encore les légendes de la Vieille Terre.

Il existe un ordinateur géant qui chevauche le monde. Il plonge ses racines dans le Cinquante-deuxième Millénaire, ce passé si reculé où l’Homme découvrit l’électricité. Il a traversé l’histoire main dans la main avec l’Homme ; il a vu l’édification des premiers Dômes, survécu à l’inversion du champ magnétique terrestre, assisté à l’Ère du Renouveau, fait la guerre au nom de l’Homme et même régenté sa vie sous les Dômes. Il acquit une puissance telle qu’il pouvait contrôler presque tout ce qui se passait sur Terre et ainsi extrapoler ce qui allait arriver dans le futur – ou le Silong, qui est un terme plus exact. Aujourd’hui, en ces Années de Mort, l’ordinateur est toujours là en train d’effectuer ses contrôles, ses déductions et ses calculs dans d’innombrables centrales solaires répandues d’un bout à l’autre de la Terre. »

Extrait de : M. Coney. « La grande course de chars à voiles – Le chant de la Terre. »

Seconde vie par F. Colin

Fiche de Seconde vie

Titre : Seconde vie (Tome 2 sur 2 – La dernière guerre)
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2013
Editeur : Michel Laffont

Première page de Seconde vie

« Après sa mort à Paris dans un attentat, Floryan se réveille ailleurs, au cœur d’une nature sauvage et en apparence inviolée. Un Élohim, immense créature de lumière, se présente à lui et lui soumet un ultimatum : soit il le suit dans le Royaume, un prétendu paradis niché derrière une chaîne de montagnes titanesque, soit il plonge seul dans le Nihil, un gouffre dont la signification même demeure un mystère.
Floryan, qui a quarante-neuf jours pour se décider, fait alors la connaissance des Égarés, des humains disparus comme lui dans des conditions tourmentées et qui, retranchés dans leur village fortifié, ont choisi de ne pas choisir et de mener une existence libre.
Profitant des vapeurs d’Ichor qui flottent au-dessus du Nihil, les Égarés peuvent à loisir retourner dans le passé de la Terre en tant que simples observateurs. Mais Floryan désobéit aux règles : il se rend dans le futur et parvient à se matérialiser sur Terre. À l’horizon 2030, il découvre une France en pleine débâcle, touchée par un virus qui affecte la mémoire et menacée par une invasion russe. Au-delà de cette triste situation, c’est la survie même du monde entier qui semble en jeu depuis que les femmes ne peuvent plus avoir d’enfants. »

Extrait de : F. Colin. « La Dernière Guerre – Seconde vie. »

49 jours par F. Colin

Fiche de 49 jours

Titre : 49 jours (Tome 1 sur 2 – La dernière guerre)
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2012
Editeur : Michel Laffont

Première page de 49 jours

« Dans les moments qui précèdent les grandes catas­trophes, certains détails ne vous paraissent essentiels qu’après coup. Ce ciel trop bleu, contemplé depuis la fenê­tre de votre bureau new-yorkais du quatre-vingt-seizième étage, un certain 11 septembre 2001. Ce silence trop parfait sur la plage de Phuket tandis que vos traces dans le sable s’effacent, au matin du 26 décembre 2004. Ces chiens d’habitude si calmes qui, soudain, aboient sans raison en descendant les ruelles de Port-au-Prince, à l’aube du 12 jan­vier 2010.

Des avertissements. Des signes.

Peut-être y a-t-il eu tel un présage, ce mardi-là, dans cette rame de métro de la ligne 6 traversant la Seine à la hauteur de la tour Eiffel. Mais si c’est le cas, il faut croire que je n’ai pas été assez attentif. »

Extrait de : F. Colin. « La dernière guerre – 49 Jours. »

Lothar blues par P. Curval

Fiche de Lothar blues

Titre : Lothar blues
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2008
Editeur : Robert Laffont

Première page de Lothar blues

« DERNIERES NOUVELLES DU PERE FOUETTÂRD

Envoyé spécial du 13.5.2026

Un courrier innombrable a déferlé dans les bureaux de la rédaction d’Envoyé spécial depuis la parution le mois dernier dans nos pages d’un rapport de Bruxbourg consacré aux « Troubles des conduites chez l’enfant, l’adolescent », suivi de « Préconisations à l’usage des administrés ». Des lettres fiévreuses, angoissées, qui s’inquiètent de l’apparition du meilleur des mondes totalitaires. En particulier à propos de ces phrases souvent citées : « Aujourd’hui, les parents qui refusent de psychiatriser leurs enfants se voient retirer leur garde. Le terrorisme virtuel du nourrisson qui fait tomber par plaisir son jeu de cubes entraîne sa médicalisation » ou encore « les enseignants de classes surchargées signalent leurs élèves agités afin qu’on les conduise directement au tribunal. » Et pour finir « Le taux d’hospitalisation relatif aux affrontements physiques entre enfants et parents et vice versa a dépassé le seuil du tolérable.  »

Extrait de : P. Curval. « Lothar Blues.  »

Nounou par M. Jeury

Fiche de Nounou

Titre : Nounou
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2002
Editeur : Robert Laffont

Première page de Nounou

« Que de bruit ! Que de bruit !Depuis ma descente du train, je n’entendais que clameurs, charivaris et tumultes. On s’appelait de-ci, de-là, à grands cris et grands gestes. Les porteurs proposaient leurs services en hurlant tandis que les locomotives crachaient leurs jets de vapeur comme de vieilles vaches leur dernier souffle. Les gens se heurtaient, donnant de l’épaule, agitant les bras, du moins ceux qui le pouvaient, car la plupart étaient chargés de sacs de toile ou de cuir.Sur l’esplanade devant la gare, les cochers de fiacre, claquant les rênes sur la croupe des chevaux apeurés, se forçaient un passage sous les invectives, hélés par des porteurs ployant sous les malles, les panières d’osier ou des équilibres miraculeux de cartons à chapeau.Quelqu’un, devant moi, montra l’énorme pendule de la gare de Lyon. J’y lus l’heure sans hésitation : 5 h 30 de l’après-midi.J’étais partie de chez moi depuis plus de douze heures. Augustin pesait lourd à mon bras, mais je me sentais plus forte que je n’aurais jamais osé l’espérer. Bien que ne sachant où me diriger dans cette folle cohue, je ne m’inquiétais pas trop : j’avais une langue et je parlais assez bien le français. »

Extrait de : M. Jeury. « Nounou. »

May le monde par M. Jeury

Fiche de May le monde

Titre : May le monde
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2010
Editeur : Robert Laffont

Première page de May le monde

« Bonjour. Je suis le docteur Philip H. Goldberg, chargé des cours d’égologie et de mondologie à l’université libre de Sister Naya. À ce titre, je vous souhaite la bienvenue, chers étudiants, étudiantes et amis. L’égologie est une science ardue… si c’est une science. Peut-être un mélange de métaphysique et de psychologie, avec un zeste de physique quantique ? La théorie de la variation des probabilités du révérend père Feyman intervient aussi. Bref, une réflexion centrale sur l’univers infini et la condition humaine. Oh, les grands mots ! Je vous promets que nous ne les prononcerons plus dans ce cours. Enfin, le moins possible.

Je suppose que vous n’êtes pas ici pour préparer une thèse d’égologie. Rien qu’en France, il en jaillit chaque année quelques centaines de milliers, d’esprits torturés. Beaucoup sont en fait de simples carnets de méditation. Méditez donc et jetez vos carnets au feu. »

Extrait de : M. Jeury. « May le monde. »

Les yeux géants par M. Jeury

Fiche de Les yeux géants

Titre : Les yeux géants
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1980
Editeur : Robert Laffont

Première page de Les yeux géants

« J’ai vu les Yeux géants pour la première fois un soir de l’automne 2010. Un soir d’une douceur incomparable, d’une tristesse ardente et d’un calme de fin des temps.
Je participais à une méditation de groupe avec une dizaine d’amis. Un signe de l’époque : des centaines de millions de personnes dans le monde se livraient à des méditations de groupe presque chaque jour. J’étais consciente de suivre, d’une façon un peu moutonnière, un immense mouvement spirituel qui n’était lié à aucune religion établie. Mais je n’aimais pas penser que ce mouvement avait été déclenché ou, en tout cas, amplifié de façon considérable par l’apparition des Yeux géants.
Ce soir-là, pour moi comme pour beaucoup d’autres, la vérité a éclaté et il est devenu impossible de la refuser : nous vivions, et depuis longtemps, sous la haute surveillance des Étrangers. Les Yeux géants nous regardaient et nous n’étions plus les mêmes. »

Extrait de : M. Jeury. « Les yeux géants. »

Les trois veuves par M. Jeury

Fiche de Les trois veuves

Titre : Les trois veuves
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2017
Editeur : Robert Laffont

Première page de Les trois veuves

« Pour la dixième fois en un quart d’heure, Marie bondit sur ses pieds chaussés de bottines à talons. Elle s’est habillée pour sortir et montrer un peu la ville à sa visiteuse. Elle préfère bavarder ou discuter en marchant, elle joue de son ombrelle et de son éventail, ce qui l’aide à réfléchir et lui donne une contenance. Toujours les nerfs qui sautent et se nouent pour un rien, la veuve Jardin !
La Sans-Corset, comme l’appellent les mauvaises langues de Saint-Genis et de plus loin…
Mais ce matin, elle a mis l’instrument de torture, avec le cache-corset par-dessus, sous sa robe d’organdi, peut-être trop élégante vu les circonstances. Bah, on ne perd rien à paraître à son avantage. Elle s’est habillée avec l’intention de sortir en taille, car le temps est doux et ensoleillé ce premier jour de mai, on peut se passer de »

Extrait de : M. Jeury. « Les trois veuves. »

Les secrets de l’école d’autrefois par M. Jeury

Fiche de Les secrets de l’école d’autrefois

Titre : Les secrets de l’école d’autrefois
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2005
Editeur : Robert Laffont

Première page de Les secrets de l’école d’autrefois

« L’aventure magnifique

Apprendre à lire était vécu autrefois par beaucoup d’enfants du peuple comme une aventure magnifique. C’est ce que l’on ressent en tournant les pages du livre de lecture le plus célèbre de notre langue : Le Tour de la France par deux enfants1, de G. Bruno. Et cette aventure se confondait en partie avec celle de l’école de la IIIe République, du moins à ses débuts. Tous les enfants qui avaient la chance d’aller en classe quelques mois par an, pendant deux ou trois ans, réussissaient à lire couramment. Tous ? En 1900, l’armée chiffrait à environ 1 % le nombre de conscrits illettrés. On nous dit maintenant que 15 à 20 %, ou peut-être 25 % des élèves arrivent en sixième sans pouvoir décrypter deux lignes. Impossible de vérifier ces chiffres ; mais l’impression générale est bien que l’illettrisme ne fait que croître et embellir.

Ces maîtres d’autrefois croyaient à leur mission, aussi difficile fût-elle à accomplir. Ils trouvaient devant eux de nombreux obstacles. D’abord, jusqu’à la Première Guerre mondiale, une extrême pauvreté qui minait leur dignité et pouvait dans certains cas compromettre leur survie. Du côté des élèves, l’ignorance du français était assez générale chez les jeunes enfants des milieux ruraux. »

Extrait de : M. Jeury. « Les secrets de l’école d’autrefois. »