Étiquette : Silverberg
Les monades urbaines par R. Silverberg
Fiche de Les monades urbaines
Titre : Les monades urbaines
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1971
Traduction : M. Rivelin
Editeur : Le livre de poche
Première page de Les monades urbaines
« Une radieuse journée de 2381 commence. Le soleil matinal est déjà assez haut pour illuminer les cinquante derniers étages de Monade Urbaine 116. Bientôt, toute la façade orientale étincellera comme la surface de la mer au point du jour.
Activée par les photons des premiers rayons, la fenêtre de Charles Mattern se déopacifie. Il se tourne. Dieu soit loué, pense-t-il. Son épouse bâille et s’étire. Ses quatre enfants, qui sont réveillés depuis des heures, peuvent enfin commencer officiellement leur journée.
Dieu soit loué, dieu soit loué, dieu soit loué !
Dieu bénisse chacun de nous !
Dieu bénisse Papo, dieu bénisse Mamo,
[ dieu bénisse toi et moi !
Dieu nous bénisse tous, grands et petits,
Et nous donne la fer-til-i-té ! »
Extrait de : R. Silverberg. « Les monades urbaines. »
Les masques du temps par R. Silverberg
Fiche de Les masques du temps
Titre : Les masques du temps
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1969
Traduction : M. Rivelin
Editeur : Le livre de poche
Première page de Les masques du temps
« JE pense qu’un mémoire de ce genre devrait débuter par une notice autobiographique expliquant comment l’auteur s’est trouvé mêlé à l’histoire relatée dans ce récit. Quelque chose comme : « C’était moi ; je me trouvais là ; c’est moi qui ai souffert. »
La vérité est que j’ai bel et bien vécu les événements invraisemblables survenus pendant ces douze derniers mois. J’ai connu l’homme du futur. J’ai suivi avec lui son orbite de cauchemar autour de notre planète. Jusqu’à la fin, je suis resté avec lui.
Pas au début. C’est pourquoi si je veux parler vraiment de lui je dois d’abord me raconter entièrement. Quand Vornan-19 arriva dans notre monde, j’étais tellement étranger aux problèmes de l’actualité que je n’appris son existence que quelques semaines plus tard. Par la suite, je fus entraîné dans le tourbillon qu’il avait créé… comme vous tous, comme chacun de nous… partout dans le monde. »
Extrait de : R. Silverberg. « Les masques du temps. »
Les guetteurs des étoiles par R. Silverberg
Fiche de Les guetteurs des étoiles
Titre : Les guetteurs des étoiles
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1968
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : Pocket
Première page de Les guetteurs des étoiles
« L’explosion projeta un éclat d’une intensité difficilement soutenable sur le fond noir du ciel sans lune du Nouveau-Mexique. Ceux qui regardèrent en l’air à cet instant précis – et ils furent nombreux à le faire – eurent l’impression qu’une nouvelle étoile s’était momentanément épanouie en une incandescence bleu blanc.
Cet éclat brillant se déplaça selon un cours nord-est-sud-ouest. Il avait pris naissance au sein d’une gerbe crépitante dans les montagnes sacrées à l’est de Taos et crût en violence tandis qu’il taillait une route passant grosso modo à la verticale de la vallée du Rio Grande[1], survolant les petits pueblos[2] poussiéreux et la cité grouillante de Santa Fe. Juste au sud de Santa Fe, l’éclat devint insupportable et, quand la radiation subite frappa les rétines, les yeux se détournèrent. Mais, à présent, le sommet actinique était dépassé[3]. Le flamboiement furieux était-il épuisé – ou sa brillance simplement affaiblie par l’éclairage de l’énorme ville d’Albuquerque ? »
Extrait de : R. Silverberg. « Les guetteurs des étoiles. »
Les éléphants d’Hannibal par R. Silverberg
Fiche de Les éléphants d’Hannibal
Titre : Les éléphants d’Hannibal
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1996
Traduction : H. Collon
Editeur : Denoël
Sommaire de Les éléphants d’Hannibal
- Les éléphants d’Hannibal
- Martel en tête
- Hardware
- Echanges touristiques
- Longue nuit de veille au temple
- Passagers
- La route de Spectre City
- Carnet d’Henry James – Récit de l’invasion martienne
Première page de Les éléphants d’Hannibal
« C’est naturellement le 5 mai 2003 que les extraterrestres ont atterri à New York. Ce jour fait partie des dates historiques que nul Américain ne saurait oublier, comme le 4 juillet 1776, le 12 octobre 1492 ou – dans un esprit plus voisin – le 7 décembre 1941. Au moment de l’invasion, je travaillais comme calibrateur de rayon pour M.G.M.-C.B.S., au département « tightware », j’étais marié à Elaine et j’habitais, dans la Trente-Sixième Rue Est, un des tout premiers appartements à géométrie variable : une pièce le jour, trois la nuit, le tout pour un loyer de trois mille sept cent cinquante dollars par mois, une véritable affaire. Notre associé par contrat dans ce partage espace/temps était un programmateur de spectacles appelé Bobby Christie qui travaillait de minuit à l’aube, ce qui convenait parfaitement à toutes les parties concernées. »
Extrait de : R. Silverberg. « Les éléphants d’Hannibal. »
Les déportés du Cambrien par R. Silverberg
Fiche de Les déportés du Cambrien
Titre : Les déportés du Cambrien
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1968
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de Les déportés du Cambrien
« Barrett était un roi sans couronne. Arrivé avant tous les autres, il avait plus souffert et possédait plus de ressources vitales que quiconque à Hawksbill Station. Avant son accident, il aurait pu se mesurer victorieusement à n’importe lequel de ses compagnons d’infortune ; et même à présent, quoique diminué physiquement, il conservait suffisamment de prestige pour que personne ne songeât à lui disputer le commandement. Lorsqu’un problème surgissait, il était immédiatement soumis à Barrett. C’était automatique. Il était leur roi.
Son royaume était considérable. La totalité de la terre, en fait, de pôle à pôle, de méridien en méridien. Le monde entier, pour ce qu’il valait. Et il ne valait pas grand-chose.
Voilà qu’il pleuvait encore. D’un rapide mouvement, désinvolte en apparence, mais qui lui coûtait en réalité d’innombrables souffrances, Barrett se leva et se dirigea en traînant le pied vers l’entrée de sa cabane. »
Extrait de : R. Silverberg. « Les Déportés du Cambrien. »
Les conquérants de l’ombre par R. Silverberg
Fiche de Les conquérants de l’ombre
Titre : Les conquérants de l’ombre
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1965
Traduction : F. et P. Reumaux
Editeur : Casterman
Première page de Les conquérants de l’ombre
« Les Seigneurs de la Mer
Le bateau des Seigneurs de la Mer était un peu plus qu’un point dansant, un petit serpent de couleur se détachant à l’horizon contre le vert roulis sans fin de la mer puissante. Encore quelques heures et les hommes de la mer entreraient dans le port de Vythain et débarqueraient dans la cité. Mais les habitants de la ville flottante frissonnaient déjà de terreur à l’idée que les arrogants Seigneurs des Flots allaient être parmi eux.
Un peu après midi, un murmure s’était répandu comme une traînée de poudre dans la ville :
— Les Seigneurs de la Mer arrivent ! Leur bateau a été repéré !
Et tout le monde à Vythain de se retourner vers son voisin et de dire : « C’est bien vrai ? Ils arrivent ? »
Extrait de : R. Silverberg. « Les conquérants de l’ombre. »
Les chants de l’été par R. Silverberg
Fiche de Les chants de l’été
Titre : Les chants de l’été
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1979
Traduction : I. Tate
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Les chants de l’été
- Les chants de l’été
- L’éternité et après
- Double défi
- Le dernier poète
- Comme un frère
- A la croisée des chemins
- La digue
- La nuit du feu
- L’épouse 91
- Nous savons qui nous sommes
- Sauve qui peut !
- A Pelpel, tout est bon pour passer le temps
Première page de Les chants de l’été
« KENNON
Je me rendais à la Sérénade où je comptais bien rappeler à Corilann que le temps était venu pour elle de tenir sa promesse. Je traversais le grand pré quand l’homme surgit devant moi, le dénommé Chester Dugan. Pour ce que j’en vis, il me sembla qu’il tombait du ciel.
L’espace de quelques instants, il chancela dangereusement. Interdit, je l’observais. Naturellement, je me demandais d’où il sortait et ce qu’il était venu faire. Petit, la silhouette grasse et flasque, il avait le visage sillonné de rides et le menton hérissé. Je l’ai dit, j’étais impatient d’arriver à la Sérénade, aussi poursuivis-je ma route sans plus m’occuper de lui. À ce moment, il perdit l’équilibre pour de bon et se retrouva par terre. Il me héla aussitôt. Il s’exprimait dans une langue barbare et vulgaire très éloignée de la nôtre. »
Extrait de : R. Silverberg. « Les chants de l’été. »
Les ailes de la nuit par R. Silverberg
Fiche de Les ailes de la nuit
Titre : Les ailes de la nuit
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1969
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de Les ailes de la nuit
« La cité de Roum est édifiée sur sept collines. On dit qu’elle fut une capitale de l’homme dans un cycle antérieur. Cela, je l’ignorais car c’était à la confrérie des Guetteurs, pas à celle des Souvenants, que j’appartenais ; mais en arrivant au crépuscule, venant du sud, quand la ville m’était apparue pour la première fois, j’avais immédiatement vu que son importance avait dû être grande. C’était encore une puissante cité peuplée de milliers d’âmes.
Ses tours anguleuses se découpaient à l’emporte-pièce sur le ciel assombri. Le flamboiement des lumières était somptueux. A ma gauche, le soleil à son déclin embrasait splendidement le firmament. Des oriflammes d’azur, de violet, d’écarlate se déployaient, s’enchevêtraient dans leur danse nocturne, annonciatrice des ténèbres. A droite, l’obscurité s’était déjà installée. Ce fut en vain que j’essayai de distinguer les sept collines. Pourtant, je savais que c’était bien là cette Roum en majesté où mènent toutes les routes et j’éprouvais un profond et respectueux émerveillement à la vue des œuvres de nos aïeux. »
Extrait de : R. Silverberg. « Les ailes de la nuit. »
Légendes de la fantasy 1 par R. Silverberg
Fiche de Légendes de la fantasy 1
Titre : Légendes de la fantasy 1
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 2004
Traduction : J. Sola, S. Hilling, J.-P. Pugi, C. Perdereau, M. Pagel, I. Pernot
Editeur : Pygmalion
Sommaire de Légendes de la fantasy 1
- L’épée lige par G. R. R. Martin
- Au-delà de l’interstice par A. McCaffrey
- Le plus heureux de tous les enfants décédés par T. Williams
- Sur le Yazoo Queen par O. S. Card
- Le monarque de la vallée par N. Gaiman
- Le messager par R. E. Feist
Première page de L’épée lige
« Au carrefour, deux cadavres d’hommes étaient en train de pourrir dans une cage de fer.
L’Œuf fit halte au-dessous pour les examiner un peu. « Qui étaient-ils, d’après vous, messer ? » Trop aise du répit, Mestre, son mulet, entreprit de brouter l’herbe-au-diable sèche et brunie qui poussait sur les bas-côtés, sans souci des deux énormes futailles de vin qu’il charriait sur son dos.
« Des voleurs », répondit Dunk. Juché sur Tonnerre, il se trouvait beaucoup plus près des morts. « Des violeurs. Des meurtriers. » Des auréoles sombres maculaient sa vieille tunique verte sous les deux aisselles. Comme le ciel était d’un azur sans nuages, et que le soleil, d’un éclat insoutenable, chauffait dur, il avait sué des pintes depuis qu’ils avaient levé le camp, le matin. »
Extrait de : R. Silverberg. « Légendes de la Fantasy Volume 1. »
Le temps des changements par R. Silverberg
Fiche de Le temps des changements
Titre : Le temps des changements
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1971
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Le livre de poche
Première page de Le temps des changements
« Je m’appelle Kinnal Darival, et je vais tout vous dire à mon sujet.
Cette phrase est si étrange qu’elle a l’air de me hurler à la figure. Je la regarde tracée sur la page ; je reconnais mon écriture – les hautes lettres droites inscrites en rouge sur la feuille grise et rugueuse – et je vois mon nom, et j’entends en esprit l’écho de la pulsion cérébrale qui a fait éclore ces mots. Je m’appelle Kinnal Darival et je vais tout vous dire à mon sujet. Incroyable.
Voici ce que le Terrien Schweiz appellerait une autobiographie. C’est-à-dire un compte rendu qu’on rédige soi-même de ses faits et gestes. C’est là une forme littéraire dont, sur notre monde, nous n’avons pas l’entendement ; il me faut inventer ma méthode personnelle de narration, car je n’ai aucun précédent pour me guider. Mais il doit en être ainsi. Sur cette planète qui est la mienne, je suis seul désormais. En un sens, j’ai inventé un nouveau mode de vie ; je peux sûrement inventer aussi un nouveau genre littéraire. On m’a toujours dit que j’avais le don des mots. »
Extrait de : R. Silverberg. « Le temps des changements. »