Étiquette : Spinrad
Continent perdu par Norman Spinrad
Fiche de Continent perdu
Titre : Continent perdu
Auteur : Norman Spinrad
Date de parution : 1970
Traduction : N. Dudon
Editeur : Le passager clandestin
Première page de Continent perdu
« Quand le jet de la Pan African que j’avais pris à Accra s’enfonça dans les nappes de smog flottant au-dessus de l’aéroport international de Milford, puis se posa avec une légère secousse sur la piste et roula, à travers une brume diaphane et bleutée, en direction du dôme d’aluminium bas et défraîchi qui était, selon toute apparence, le principal terminal, j’éprouvai un singulier et complexe sentiment d’excitation mêlé d’abattement.
Bien que l’histoire américaine soit ma spécialité, le fait de poser pour la première fois les pieds aux États-Unis me remplissait de tristesse, d’une sorte de timidité et peut-être aussi d’appréhension. Et – ironie ! – cette tristesse, je crois, tenait à la raison même qui rend ce pays si populaire auprès des touristes tels que la plupart de mes compagnons de voyage. »
Extrait de : N. Spinrad. « Continent perdu. »
Vamps par N. Spinrad
Fiche de Vamps
Titre : Vamps
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1994
Traduction : H. Collon
Editeur : Denoël
Sommaire de Vamps
- Le mal des vampires
- Les mordus de la mimétique
- Le vampire d’Hollywood
Première page de Le mal des vampires
« UN GENTILHOMME DE TRANSYLVANIE
Je suis arrivé à New York avec la Faim au ventre.
On a écrit beaucoup d’absurdités sur notre bien curieuse tribu, au fil des siècles, à commencer par le roman de Bram Stoker – qui d’ailleurs n’est pas le pire du lot, loin de là – et par ces innombrables séries B qu’il est préférable de taire ; mais personne n’a encore dit la vérité.
Je doute sincèrement qu’aucune de ces personnes ait un jour rencontré un authentique vampire. Ce qui est certain, c’est que moi, le vrai comte Dracula, je n’ai jamais accordé d’entrevue, encore que la tentation ait parfois été forte.
Car j’ai bien mauvaise presse, et cela depuis le fond des âges ! »
Extrait de : N. Spinrad. « Vamps. »
Rock machine par N. Spinrad
Fiche de Rock machine
Titre : Rock machine
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1987
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : Le livre de poche
Première page de Rock machine
« LA GRAND-MÈRE TERRIBLE DU ROCK & ROLL
Glorianna O’Toole avait connu des temps de vaches grasses et des temps de vaches maigres.
Aux sommets épisodiques de sa longue carrière, elle avait ouvert la voie à des artistes tels que Pearl le Jefferson Airplane et Bruce Springsteen, et elle avait même sorti deux albums solo de son cru, même si l’un et l’autre avaient été à une année-lumière de décrocher un disque d’or.
Dans les moments creux de son karma, elle en avait été réduite à vendre de l’acide à Haight Ashbury, était restée accrochée aux amphétamines pendant deux ans, et s’était résignée à chanter en voix off dans des publicités télévisées bas de gamme. »
Extrait de : N. Spinrad. « Rock Machine. »
Rêve de fer par N. Spinrad
Fiche de Rêve de fer
Titre : Rêve de fer
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1972
Traduction : J.-M. Boissier
Editeur : Gallimard
Premières pages de Rêve de fer
« À PROPOS DE L’AUTEUR
Adolf HITLER est né en Autriche le 20 avril 1889. Émigré de fraîche date en Allemagne, il servit dans l’armée allemande pendant la Grande Guerre. La paix venue, il fit une brève incursion dans les milieux radicaux munichois avant d’émigrer à New York en 1919. Il y mena de pair, apprenant entre-temps l’anglais, une existence précaire d’artiste de trottoir et de traducteur occasionnel à Greenwich Village, refuge de la bohème new-yorkaise. Après quelques années de cette vie sans contrainte, il commença à décrocher de petits travaux d’illustration dans des magazines et des revues de bandes dessinées. Sa première œuvre d’illustrateur dans les pages du magazine de science-fiction Amazing date de 1930. Dès 1932, des dessins parurent régulièrement dans les magazines de SF et, en 1935, il jugea son anglais suffisant pour faire ses débuts d’auteur. Le restant de sa vie fut consacré à la science-fiction, comme écrivain, illustrateur et éditeur de fanzines. Connu des amateurs d’aujourd’hui surtout pour ses nouvelles et ses romans, Hitler n’en fut pas moins un illustrateur réputé durant l’âge d’or des années trente ; il édita en outre nombre d’anthologies, écrivit de savoureuses critiques, et publia pendant près de dix ans un fanzine populaire, Storm. La Convention mondiale de Science-fiction lui décerna en 1955 un Hugo posthume pour Le Seigneur du Svastika, terminé juste avant sa mort, en 1953. Pendant de nombreuses années, il avait été une des figures de proue des Conventions, et sa réputation de conteur intarissable et spirituel avait fait le tour du petit monde de la SF. Depuis la parution du Seigneur du Svastika, les costumes chatoyants nés de son imagination sont les thèmes favoris des bals masqués. Hitler est mort en laissant à tous les passionnés de la science-fiction l’héritage de ses nouvelles et de ses romans. »
Extrait de : N. Spinrad. « Rêve de fer. »
Police du peuple par N. Spinrad
Fiche de Police du peuple
Titre : Police du peuple
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 2014
Traduction : S. Denis
Editeur : Fayard
Première page de Police du peuple
« Les choses sont encore plus comme elles sont maintenant qu’elles l’ont jamais été auparavant. » Celui qui a dit ça, peut-être un jour de Mardi gras du bon vieux temps, avait dû s’en envoyer de la bonne.
Y’a des gens qui continuent à râler parce que le « Mardi gras éternel » – classé X ou pas – n’est qu’une version Disney du Mardi gras à l’ancienne. La parade des krewes traditionnelles est limitée à la veille du Mardi gras traditionnel et aux itinéraires traditionnels, alors que les chars à gros budget d’Hollywood, Bollywood et Pornywood – classés X ou pas – paradent toute l’année et dans toute La Nouvelle-Orléans ; j’imagine qu’on peut dire que c’est plutôt vrai, vu que c’est Disney que j’ai introduit en premier dans la place, et que j’ai même persuadé la Souris d’ajouter ses dérivés classés X à son menu familial habituel. »
Extrait de : N. Spinrad. « Police du peuple. »
Oussama par N. Spinrad
Fiche d’Oussama
Titre : Oussama
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 2007
Traduction : N. Copper
Editeur : Fayard
Première page d’Oussama
« Comme des millions d’autres jeunes Musulmans du Califat et d’ailleurs, je porte ce nom en l’honneur d’Oussama Ben Laden et des Fils d’Oussama, les pères fondateurs. Je n’en dirai pas davantage pour protéger ma famille, si ce n’est que je suis le produit d’un mélange d’aisance et de privations. Enfant, j’ai reçu une bonne éducation coranique dans une des meilleures madrasas, mais j’étais privé de la connaissance du vaste monde qui s’étend au-delà des frontières du Califat.
Soucieux de préserver la pureté vertueuse du royaume que lui avait confié Allah, le Califat cherchait à maintenir une innocente ignorance. Interdits, les récepteurs de télévision par satellite, les films occidentaux, la musique occidentale. Quand les Fils d’Oussama avaient pris le pouvoir en Arabie Saoudite et au Pakistan, avant de rétablir le Califat puis d’élargir son empire à d’autres terres d’Islam plus défavorisées, les travailleurs immigrés venus des pays des Infidèles avaient été remerciés, vite remplacés par des Pakistanais et des Égyptiens vertueux, mais pauvres.»
Extrait de : N. Spinrad. « Oussama. »
Les solariens par N. Spinrad
Fiche de Les solariens
Titre : Les solariens
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1966
Traduction : I. Collard-Bentia
Editeur : Marabout
Première page de Les solariens
« Encore un combat inégal. Quatre contre trois, l’habituel rapport de forces en la circonstance, pour cette bataille qu’on allait livrer d’un moment à l’autre dans le système Sylvanna, l’ennemi alignait quatre-vingts vaisseaux de leur traditionnelle couleur noir de mort ; à l’instant, cette flotte traversait l’orbite de la planète extrême, en formation conique serrée, la base à l’avant, le vaisseau de commandement au sommet.
Pour sa part, dans le camp des Humains, le commandant Jay Palmer avait disposé sa Onzième Flotte en un disque de trois vaisseaux d’épaisseur, le vaisseau de commandement au troisième rang.
Palmer était assis sur son siège de pilotage ; devant lui, le localisateur principal de combat où la Flotte Duglaari apparaissait comme un cône de points rouges, et où ses propres vaisseaux, inférieurs en nombre, se représentaient par soixante points dorés. Sylvanna, un soleil G-5, y avait la forme d’un globe vert. A la gauche du commandement, le Tableau des Pertes : soixante lumières, actuellement toutes de couleur verte, désignaient chacun de ses vaisseaux, paré au combat et, bien sûr, toujours indemne. »
Extrait de : N. Spinrad. « Les Solariens. »
Les pionniers du chaos par N. Spinrad
Fiche de Les pionniers du chaos
Titre : Les pionniers du chaos
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1967
Traduction : M. Pétris
Editeur : Milady
Première page de Les pionniers du chaos
« D’un bond souple devenu depuis longtemps automatique, Boris Johnson quitta la bande extérieure de la piste roulante à niveau de soi pour atterrir sur le bord du trottoir. La masse froide du nouvel immeuble du Ministère de la Tutelle se dressait devant lui, fière et inhumaine, séparée du trottoir à niveau de sol par une vaste étendue gazonnée qui en épousait tout le pourtour.
Une foule, si on pouvait appeler ainsi ce troupeau amorphe, s’était déjà massée devant la petite estrade aménagée au pied des marches du Ministère. Johnson estima à trois ou quatre mille le nombre des Pupilles présents : des hommes et des femmes placides, à l’air indifférent, qui visiblement avaient été rassemblés pour la circonstance par les Gardes. Muets, immobiles, ils attendaient patiemment. Johnson nota que les Pupilles se trouvaient concentrés sur une aire semi-circulaire de dimensions relativement modestes ayant pour foyer les marches du Ministère. Autour d’eux, un cordon de Gardes à l’air menaçant lançaient des regards furibonds, pareils à des singes rasés qu’on aurait affublés de smokings. Visiblement, ils n’avaient aucune tendresse particulière pour les uniformes de parade qu’ils avaient dû revêtir pour la circonstance. »
Extrait de : N. Spinrad. « Les Pionniers du Chaos. »
Les miroirs de l’esprit par N. Spinrad
Fiche de Les miroirs de l’esprit
Titre : Les miroirs de l’esprit
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1980
Traduction : C. Canet
Editeur : Presses Pocket
Première page de Les miroirs de l’esprit
« LE dos de sa chemise imbibée de sueur collant au siège de la Triumph, les yeux brûlés par le smog de la San Fernando Valley, abruti de fatigue et d’ennui, Jack Weller quitta l’autoroute de Ventura pour s’engager dans Moorpark. Encore une journée de passée, songea-t-il ; dix nouvelles minutes d’Une Vie de singe fixées sur la pellicule : une nouvelle portion de ma vie vendue pour une centaine de dollars et le privilège de voir mon nom figurer quelques secondes sur le petit écran, au générique d’une émission enfantine particulièrement débile. Mais qu’on ne s’y trompe pas, j’adore Hollywood !
Il descendit Moorpark – stations-service, palais du hamburger, supermarchés et drugstores géants –, tourna à gauche, à droite, à gauche et atteignit la rue où il demeurait. Alignement sans fin de villas-ranchs anonymes, imparfaitement dissimulées derrière des arbres et des buissons épais. »
Extrait de : N. Spinrad. « Les miroirs de l’esprit. »