Auteur/autrice : CH91

 

Fleurs d’épouvante par Lewis Mallory

Fiche de Fleurs d’épouvante

Titre : Fleurs d’épouvante
Auteur : Lewis Mallory
Traduction : J. Gary
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de Fleurs d’épouvante

« La valise qu’elle tenait à la main était de plus en plus lourde, aussi la jeune fille n’avançait-elle que lentement. Le chemin était long et raide, qui menait loin du village. Elle ne put réprimer un soupir  ; tout était si différent de ce qu’elle avait pu imaginer. Elle repensa à son père, planté devant elle, son visage rouge de colère.

«  – Enceinte  !  » avait-il hurlé.

Elle posa la valise à terre, histoire de se reposer un peu.

«  – Bon. Je suppose qu’il va t’épouser  », avait-il ajouté sèchement.

Elle avait secoué la tête. Non. Elle sentit lui monter aux yeux ces mêmes larmes qui avaient alors coulé. Non, ce n’était pas là ce à quoi elle s’était attendue…

Elle reprit son bagage et sa marche pénible. Il y avait décidément quelque chose de trop drôle à devoir quitter le village par ce chemin… C’était là, précisément, que tout était arrivé.

En jetant un regard par-dessus son épaule, elle vit le clocher de l’église et l’éclat rouge des tuiles de quelques toits. Peut-être ne reverrait-elle jamais rien de tout cela. Une larme roula sur sa joue. »

Extrait de : L. Mallory. « Fleurs d’épouvante. »

Cauchemar qui tue par Lewis Mallory

Fiche de Cauchemar qui tue

Titre : Cauchemar qui tue
Auteur : Lewis Mallory
Traduction : N. Monnin
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de Cauchemar qui tue

« Theresa avait huit ans quand elle fit des cauchemars. Elle s’éveillait la nuit en hurlant et le matin, lorsqu’elle ouvrait les yeux, les images terrifiantes étaient encore présentes à son esprit. Elle rêvait toujours des mêmes choses. De feu, d’eau et de sang.

Son père écarta les boucles brunes et déposa deux baisers sur ses joues.

— Bonne nuit, mon ange, dit-il en la soulevant à bout de bras. Tu es contente d’avoir une petite sœur  ?

— Ce sera peut-être un petit frère, intervint sa mère du fauteuil où elle était installée.

Elle paraissait satisfaite, malgré les cernes qui, sous ses yeux, traduisaient sa fatigue.

Theresa se tortilla dans les bras de son père, qui la déposa sur le tapis. Il s’assit et elle s’agenouilla près de lui. Elle observa sa mère. En regardant attentivement, elle pouvait voir bouger le tissu de la robe tendu sur son ventre. Parfois, le mouvement était lent, comme provoqué par la contorsion d’une étrange créature sous-marine. D’autres fois, il était brusque et ressemblait à une ruade. »

Extrait de : L. Mallory. « Cauchemar qui tue. »

La nuit des vers voraces par John Halkin

Fiche de La nuit des vers voraces

Titre : La nuit des vers voraces
Auteur : John Halkin
Traduction : B. Roques
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de La nuit des vers voraces

« Avec un claquement sec, trois vers firent brusquement demi-tour dans l’égout pour se précipiter vers la main de Matt. De vrais serpents qui mesuraient au moins trente centimètres, aussi gros que son poignet et qui fonçaient droit sur lui.

Ils avaient l’air aussi dangereux que des reptiles et leur peau gardait un étrange éclat, malgré la demi-obscurité.

Matt était en train de farfouiller dans la vase, à la recherche de son photomètre qu’il avait fait tomber. Il n’eut pas le temps de retirer sa main et sentit les dents du premier ver se planter dans son pouce. Il recula, chancelant  ; la douleur lui coupait le souffle.

Le ver ne lâchait pas prise. Il ne bougea pas, ne se mit même pas à se tortiller. Ses crocs acérés se resserraient comme un étau.

Matt essaya désespérément de se redresser sur l’étroit passage qui bordait le canal, mais en vain. Il était trop grand et le pilier qui soutenait la galerie s’incurvait vers la voûte. Les eaux de trois affluents se rejoignaient au pied du pilier, dans un tourbillon d’écume. Un seul faux pas et il se retrouverait dans le collecteur avec de l’eau jusqu’aux genoux. »

Extrait de : J. Halkin. « La nuit des vers voraces. »

Fureur cannibale par Glenn Chandler

Fiche de Fureur cannibale

Titre : Fureur cannibale
Auteur : Glenn Chandler
Traduction : P. Benita
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de Fureur cannibale

« Parfois, pour soulager la douleur dans son dos, il roulait sur le côté gauche, une position qui lui permettait de contempler la blessure suppurante qui lui labourait l’épaule droite. Elle était d’un vert éclatant. Profondément enfoncé dans ses chairs se trouvait un nid d’œufs crémeux : la progéniture d’un insecte tropical depuis longtemps envolé. Il attendait qu’ils éclosent. Il ne pouvait rien faire d’autre. Il avait enfin abandonné l’idée de s’en débarrasser. C’était une source de fascination, la seule chose encore intéressante en ces ultimes moments de désespoir. Ces œufs étaient ses enfants, qui poussaient en lui et qui lui survivraient lorsqu’il serait mort. Ce qui ne tarderait pas à se produire.

Car l’homme blanc était sûr d’une chose : il allait mourir.

Il allait mourir dans cette jungle après sept jours d’une fièvre qui lui avait consumé le corps et l’esprit, qui avait brûlé ses dernières réserves. Il allait mourir parce qu’il était le grand cochon.

Puaka bulava.

Lui, l’homme blanc et sa peau rose formaient un morceau de choix. Et tous ses amis qui se réveillaient à présent là dehors allaient être contents. »

Extrait de : G. Chandler. « Fureur cannibale. »

Ticket aller-retour pour l’hyperspace par Louis Thirion

Fiche de Ticket aller-retour pour l’hyperspace

Titre : Ticket aller-retour pour l’hyperspace
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ticket aller-retour pour l’hyperspace

« Le contrôleur regarda sa montre. Déjà deux heures ! Dans moins de dix minutes, sa veille s’achèverait. A ce moment-là, à moins d’incident improbable, il quitterait la tour de contrôle, traverserait l’immense aire d’embarquement dont la surface cimentée s’étendait sur des kilomètres dans le désert mauve, avant de pénétrer sous le dôme urbain. Une fois chez lui, il prendrait un bain !
La voix mécanique de l’ordinateur le tira subitement de cette rêverie domestique.
— Des vaisseaux viennent de pénétrer la zone interdite, dit l’ordinateur. Veux-tu les voir ?
— Montre, grogna le contrôleur.
— Ce sont des vaisseaux de guerre, vitesse approximative mille kilomètres seconde.
L’image apparut sur l’écran.
— Ces vaisseaux sont munis de cônes de choc lasers de combat, précisa l’ordinateur.
Le contrôleur émit un soupir de contrariété.
— Leur direction ?
— Pour le moment vers nous.
— Saleté ! jura le contrôleur. »

Extrait de : L. Thirion. « Ticket Aller-Retour pour l’hyperespace. »

Sterga la noire par Louis Thirion

Fiche de Sterga la noire

Titre : Sterga la noire
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Sterga la noire

« L’homme éprouvait la sensation de s’éveiller d’un rêve qui n’avait jamais eu de commencement. Un rêve obscur, aux limites imprécises, sans contours ni sens. Au-dessus de lui, une petite lumière verte clignotait avec insistance, comme pour lui faire comprendre que le moment était venu de… ?

De quoi faire, en vérité ? L’homme ne bougeait pas. Allongé au fond de son lit-cercueil, il ne parvenait pas à commander à ses muscles. Certes, son cerveau avait conservé assez de lucidité pour lui ordonner de quitter au plus vite cette boîte noire dans laquelle il était allongé, mais les muscles paraissaient avoir oublié leur rôle, ils ne savaient plus fonctionner.

— Vous êtes parvenu au terme de votre voyage. Destination Aldenor 6. Nous vous souhaitons un bon réveil.

L’homme tressaillit. Cette voix usée qu’il entendait répétait sans cesse le même message.

— Vous êtes parvenu au terme de votre voyage… Vous êtes parvenu… »

Extrait de : L. Thirion. « Sterga la Noire. »

Requiem pour une idole de cristal par Louis Thirion

Fiche de Requiem pour une idole de cristal

Titre : Requiem pour une idole de cristal
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir

Première page de Requiem pour une idole de cristal

« — Là ! s’exclama Swrill.

Ils étaient comme deux jeunes aigles planant dans le cosmos, en quête d’un territoire où tailler leur futur domaine. Deux jeunes seigneurs cosmiques.

Sous l’impulsion de Brawl, le vaisseau plongea vers la planète. Le Phtas pilotait manuellement. Pas par nécessité, bien sûr, mais par plaisir. Simplement par plaisir.

— Ce sont des Wras ! rugit-il.

Ses yeux plats aux reflets nacrés brillaient.

— Et ils n’appartiennent à personne… Un essaim sauvage ! fit Swrill en écho.

— Attention, quand même. S’ils avaient un maître, nous serions déjà au contact des défenses avancées…, répliqua Brawl. Mais non, décidément, ces Wras sont à nous ! »

Extrait de : L. Thirion. « Requiem pour une idole de cristal. »

Réalité 2 par Louis Thirion

Fiche de Réalité 2

Titre : Réalité 2
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1988
Editeur : Fleuve noir

Première page de Réalité 2

« Ce fut en cherchant à adapter le principe des bulles de réalité au système de rectification temporelle employé par les vaisseaux terriens que nos ingénieurs découvrirent le principe de translation directe Terre – Veg basé sur l’utilisation du jeu de glissement interne entre les trois univers coexistant. Et ce fut à bord du Portuland que le premier de nos envoyés débarqua sur Terre afin d’y procéder à l’installation des 2 premières pierres d’appel.

L’une fut implantée à Karakorum, siège de notre souveraineté sur Terre, l’autre quelque part en Occident.

Le continent américain fut négligé, car il ne présentait pas d’intérêt majeur pour la domination du monde terrien tel qu’il se présentait à l’époque choisie pour notre intervention. »

Extrait de : L. Thirion. « Réalité 2. »

Que l’éternité soit avec vous ! par Louis Thirion

Fiche de Que l’éternité soit avec vous !

Titre : Que l’éternité soit avec vous !
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Que l’éternité soit avec vous !

« La rue principale de Newbury n’est guère originale. De petites maisons de brique la bordent sur toute sa longueur et la monotonie des jardins privés soigneusement entretenus qui les séparent n’apporte guère de fantaisie à l’ensemble, surtout pendant les mois d’hiver, et si l’on complète que la voie ferrée qui relie Reading à Illfracombe en passant par Barnstaple, Tauton et Frome la borde sur toute sa longueur, l’on n’aura rien ajouté au pittoresque de cette région oubliée des White Horse Hills.

C’était pourtant cet endroit nostalgique qu’avait choisi Sir Archibald Percy Newton pour y installer sa demeure principale et y abriter les trésors accumulés au cours de toute une vie consacrée aux sciences occultes, au magnétisme, ce qui ne lui avait pas valu que des admirateurs, disgrâce compensée et au-delà par l’existence d’une poignée de supporters farouches et inconditionnels qui se recrutaient dans toutes les classes et dans toutes les régions de l’Angleterre victorienne, durement secouée à l’époque par la mutation industrielle. »

Extrait de : L. Thirion. « Que l’éternité soit avec vous. »

Métrocéan 2031 par Louis Thirion

Fiche de Métrocéan 2031

Titre : Métrocéan 2031
Auteur : Louis Thirion
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Métrocéan 2031

« L’usine-robot alignait ses interminables bâtiments de métal, brillant tout au long de la vallée grise, qui dominait l’immense cité. Elle ne semblait pas avoir de fin et, tout au long de ses interminables couloirs nickelés, les unités de garde veillaient interminablement. Aucun être humain nulle part !
Il y avait longtemps que l’usine-robot savait produire sans les hommes, aussi ne rencontrait-on jamais personne dans les salles géantes, où d’immenses machines bourdonnaient calmement…
Des hommes, on pouvait encore en rencontrer en ville, dans les innombrables cubes verticaux qui dressaient leurs silhouettes au-dessus de l’antique forêt. L’usine unique ne savait pas grand-chose des hommes qui vivaient en ville. Son système automatique de protection la garantissait, à jamais, contre les sabotages et les agressions ; aussi vivait-elle en circuit fermé. Cette usine produisait divers véhicules et des armements de toutes sortes. Les ordinateurs, programmés une fois pour toutes, dirigeaient le travail. Ainsi, l’usine vivait heureuse. Pourtant, en ce mois de juin 2031, quelque chose venait de se détraquer… »

Extrait de : L. Thirion. « Métrocéan 2031. »