Auteur/autrice : CH91
Ici finit le monde par Maurice Limat

Fiche de Ici finit le monde
Titre : Ici finit le monde (Tome 3 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Ici finit le monde
« L’homme regardait le fleuve.
Et ce qu’il voyait, ce qui se reflétait dans le fleuve faisait peur à l’homme.
C’était loin, si loin, sur une planète si lointaine que les hommes des galaxies ne la connaissaient pas. Ou si peu.
Du moins, un nombre infime d’entre eux semblaient seuls à y avoir jamais posé le pied.
L’homme, seul à présent, dernier de l’expédition et, probablement, certainement même, unique humain à vivre sur cette terre étrange, n’était pas un très beau spécimen.
Petit et court, le visage ravagé par l’âge, les longues fatigues de la vie interstellaire, les drogues étranges que distillent certains mondes et auxquelles goûtent imprudemment les matelots des étoiles, tout cela avait fait de lui cet être au faciès recuit par mille soleils, hâlé par dix mille escales dans dix mille atmosphères différentes, fixé enfin par la lumière blafarde du néon magnétisé qui éclaire l’intérieur des astronefs et engendre une pigmentation si particulière. »
Extrait de : M. Limat. « Ici finit le Monde – Bruno Coqdor. »
Particule zéro par Maurice Limat

Fiche de Particule zéro
Titre : Particule zéro (Tome 2 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Particule zéro
« Ces deux hommes n’avaient jamais inspiré beaucoup de sympathie à Coqdor. Au cours de l’interminable voyage, des amitiés se nouent parfois entre passagers. Cela lui arrivait assez peu souvent, bien qu’il eût parcouru, à travers la galaxie, des distances absolument fantastiques et qu’il eût ainsi fréquenté des gens venant du Sextant et de Bételgeuse, d’Aïrram de la Grande Ourse et de Noisy-le-Sec de la Terre.
Mais vraiment, cette fois, il n’avait pas subi d’attirance particulière, à part cette jolie Martienne qui, malheureusement, avait débarqué à l’escale de Pluton.
Coqdor avait donc vécu à peu près seul pendant des semaines. Mais il aimait l’espace. Certes, il le préférait alors qu’il était en fonction, soit qu’il fût copilote d’un astronef, soit qu’il se trouvât à bord d’un vaisseau spatial en qualité de psychologue ou d’agent détecteur, ainsi que le lui permettaient ses étranges facultés.
L’inaction lui pesait un peu. Mais il lisait, il regardait les diverses sidérotélés que le navire captait, passant d’un système en l’autre ; il faisait du sport au stade du bord et il continuait le dressage de Râx, le pstôr ramené de la planète Dzo, bouledogue-chauve-souris qui lui était attaché merveilleusement. »
Extrait de : M. Limat. « Particule Zéro – Bruno Coqdor. »
L’étoile de Satan par Maurice Limat

Fiche de L’étoile de Satan
Titre : L’étoile de Satan (Tome 1 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’étoile de Satan
« Le cas était prévu. Tous les cas étaient prévus, du moins le croyait-on, par les codes de navigation spatiale. Depuis qu’ils s’étaient envolés vers les planètes, puis vers les étoiles, les hommes avaient fait tant de rencontres extraordinaires que des sages, penchés sur de profondes études, avaient mis au point un règlement de vaste envergure qui prescrivait aux commandants des astronefs ce qu’ils devaient faire en telle ou telle circonstance.
Mais peut-être, dans leur sagacité, ces humains érudits et psychologues n’avaient-ils pas absolument tout imaginé.
Particulièrement, pouvaient-ils prévoir ce qui allait arriver à l’équipage du Scorpion ?
Tout d’abord, le commandant devait garder le silence vis-à-vis de ses passagers. Mais il n’avait pas de passagers. Il emmenait les membres d’une mission scientifique. Une douzaine de pionniers-techniciens-découvreurs de planètes. Dont deux femmes. Tous étaient déjà au courant, car les uns et les autres n’en étaient pas à leur première randonnée et, lancés vers la constellation d’Hercule, chargés de détecter les mondes éventuellement colonisables et fertilisables, ils disposaient d’assez d’appareils personnels pour avoir déjà remarqué l’Œil Rouge. »
Extrait de : M. Limat. « L’Etoile de Satan – Bruno Coqdor. »
Rendez-vous sur un monde perdu par Arthur Bertram Chandler

Fiche de Rendez-vous sur un monde perdu
Titre : Rendez-vous sur un monde perdu
Auteur : Arthur Bertram Chandler
Date de parution : 1961
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir
Première page de Rendez-vous sur un monde perdu
« Quand meurt le rêve, que devient le rêveur ? »
« Ce rêve fut le rêve de Kemp, bien que nous l’ayons partagé. Ce fut le rêve de Kemp, mais Jim Larsen, Dudley Hill et moi, nous y avons participé. Ce fut un rêve qui n’était pas exceptionnel chez les hommes de l’espace, surtout chez ceux qui exercent leur métier en dehors et loin des routes spatiales bien entretenues. Ce fut un rêve que peu d’astronautes ont réalisé.
Alan Kemp, quand je le rencontrai pour la première fois, était second sur le vieux Lévrier. Il avait assez le type de l’officier caboteur des Pourtours galaxiques en ce sens que, comme la plupart de ceux d’entre nous qui exercions le même métier, il avait servi sur de grands vaisseaux avant de gagner le large. Il en avait gardé une dignité, une allure presque pompeuse qui s’accordaient mal avec l’usure de son uniforme et la décrépitude de son vaisseau.
Pour le reste, c’était un homme gros, grand, aux cheveux gris, aux yeux du bleu pâle dont les astronautes semblent toujours gratifiés dans les romans, mais qu’en fait ils possèdent si rarement. Quand on le connaissait, qu’on parvenait à franchir le mur de sa réserve, on se rendait compte qu’il était un bon camarade de bord et un excellent ami. S’il n’en avait pas été ainsi, nous autres, nous ne l’aurions jamais accompagné dans son entreprise hasardeuse. »
Extrait de : A. B. Chandler. « Rendez-vous sur un monde perdu. »
Le long détour par Arthur Bertram Chandler

Fiche de Le long détour
Titre : Le long détour
Auteur : Arthur Bertram Chandler
Date de parution : 1976
Traduction : F. M. Watkins
Editeur : Albin Michel
Première page de Le long détour
« Trajectoire, commandant ? » demanda vivement Carnaby.
Le commodore Grimes considéra son navigateur avec fort peu d’enthousiasme. Le jeune homme maigre, la mine éveillée sous les cheveux blond presque blancs, ses longs doigts posés sur le clavier de l’ordinateur du poste de commande, avait son expression alerte et empressée qui irritait toujours l’officier. Grimes se détourna lentement et contempla par les viseurs la sphère opalescente qui était, qui ne pouvait être que la planète de Kinsolving et au-delà de ce monde le lointain ellipsoïde de luminosité pâle de la Lentille Galactique. Rien ne pressait, pensa-t-il, inutile de prendre une décision immédiate. Il avait de nouveau son vaisseau, ses propres hommes autour de lui et le reste n’avait guère d’importance.
« Nous devons aller quelque part, dit sèchement Sonya.
— Ou quelque quand », murmura Grimes, plus pour lui que pour elle bien qu’il la regardât en parlant. »
Extrait de : A. B. Chandler. « Le long détour. »
Arthur Bertram Chandler

Présentation de Arthur Bertram Chandler :
A. Bertram Chandler, de son nom complet Arthur Bertram Chandler, était un auteur de science-fiction britannique et australien, né le 28 mars 1912 à Aldershot, en Angleterre, et décédé le 6 juin 1984 à Sydney, en Australie. Il a également publié sous les pseudonymes de George Whitley, Andrew Dunstan et S.H.M.
Jeunesse et carrière maritime
Chandler a passé une grande partie de sa vie en mer, servant dans la marine marchande britannique et australienne. Cette expérience a fortement influencé son œuvre, lui fournissant un cadre réaliste et des connaissances techniques approfondies pour ses récits de science-fiction.
Carrière littéraire
Chandler a commencé à publier des nouvelles de science-fiction dans les années 1940. Son style se caractérise par une narration claire et directe, mettant l’accent sur les personnages et les situations réalistes. Il est surtout connu pour sa série de romans mettant en scène le Commodore Grimes, un officier de la marine spatiale naviguant dans les confins de l’espace.
Principales œuvres
- La série du Commodore Grimes : Une série de romans et de nouvelles mettant en scène John Grimes, un officier de la marine spatiale. Les récits mêlent aventures spatiales, exploration et rencontres avec des civilisations extraterrestres.
- Les romans du Rim Worlds : Une série de romans se déroulant dans un futur lointain où l’humanité s’est étendue à travers la galaxie.
- Autres œuvres : Chandler a également écrit de nombreuses nouvelles indépendantes et d’autres romans de science-fiction.
Style et thèmes
L’œuvre de Chandler se distingue par son réalisme et son souci du détail. Il s’inspire de son expérience maritime pour créer des récits de science-fiction crédibles et captivants. Ses thèmes récurrents incluent l’exploration spatiale, la rencontre avec l’inconnu, la solitude et l’adaptation à des environnements hostiles.
Héritage
A. Bertram Chandler est considéré comme un auteur majeur de la science-fiction australienne et internationale. Son œuvre a influencé de nombreux écrivains et continue d’être appréciée par les lecteurs pour son style unique et ses récits captivants.
Livres de Arthur Bertram Chandler :
Le long détour (1976)
Rendez-vous sur un monde perdu (1961)
Pour en savoir plus sur Arthur Bertram Chandler :
La page Wikipédia sur A. B. Chandler
La page Noosfere sur A. B. Chandler
La page isfdb de A. B. Chandler
Verte destinée par Kenneth Bulmer

Fiche de Verte destinée
Titre : Verte destinée
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1957
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir
Première page de Verte destinée
« L’eau était profonde, froide et noire. Prises dans l’étau d’une pression écrasante, les molécules bougeaient à peine au-dessus du limon pélagique dont la profondeur confond l’imagination, dont la masse, au sein d’une immense obscurité, masque un monde mystérieux de nuit éternelle.
L’eau pèse sur le limon du fond océanique et pousse contre le mur pâle de l’escarpement qui s’élève en colonnes de roc fissurées. Des cascades de boue drapent comme des rideaux les crevasses rocheuses et suintent en éventails onduleux. On ne voit ici aucune couleur. Seules règnent d’éternelles ténèbres.
Fendus et dentelés, les flancs du talus s’élèvent en une chaîne ininterrompue, sans cassure, et forment la plus longue paroi continue du monde. Vingt mille pieds de roche nue et de boue, sans lumière, sans végétation, s’élancent du fond océanique vers la surface avec une inclinaison presque verticale pour soutenir et étayer le plateau continental. Des ténèbres épaisses, et cependant des lumières. Des lumières partout. Des points brillants colorés se ruent, s’arrêtent net un temps infinitésimal, puis s’envolent, disparaissent, s’ébattent et resplendissent dans le triomphe sauvage, stupide, de la faim rassasiée. »
Extrait de : K. Bulmer. « Verte Destinée. »
Les hommes du jugement dernier par Kenneth Bulmer
Fiche de Les hommes du jugement dernier
Titre : Les hommes du jugement dernier
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1965
Traduction : P. Billon
Editeur :
Première page de Les hommes du jugement dernier
« Dans quarante-trois secondes et demie, James McLellan Partridge serait mort une fois encore, une fois de plus assassiné. Pour le moment, Partridge avançait sans se presser à travers la foule des promeneurs attardés, au long du boulevard brillamment illuminé, ses yeux blasés enregistrant au passage la profusion de pacotille étalée derrière les vitrines sous un éclairage cru propre à séduire les touristes, ses oreilles percevant le martèlement pneumatique amorti qui provenait des pistes de circulation, au-dessus de lui, éprouvant sous ses pieds la texture à la fois élastique et ferme de la chaussée qu’il foulait, tandis que parvenaient à ses narines les senteurs subtilement revigorantes de la cité et que sur sa langue fondait une pastille sédative à saveur de menthol. Comme la plupart des gens, James Partridge considérait toutes ces acquisitions de la civilisation moderne comme allant de soi.
Mais, parmi tous ces citadins se hâtant dans les dédales de leurs catacombes aux multiples étages dans un furieux tohu-bohu ruisselant de lumière, il était le seul – lui, James McLellan Partridge – qui eût rendez-vous avec la mort dans moins d’une minute. »
Extrait de : K. Bulmer. « Les hommes du jugement dernier. »
La cité folle par Kenneth Bulmer

Fiche de La cité folle
Titre : La cité folle
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1971
Traduction : M. Rosenthal
Editeur : Le Masque
Première page de La cité folle
« Le sommeil refusait obstinément de venir. Une malignité subtile du lit empêchait toute tranquillité, mettait en boule draps et couvertures. Sur le côté droit, il se sentit ligoté. Sur le côté gauche, il entendit, affolants, les battements assourdissants de son cœur. Impossible de trouver le repos.
Il s’assit, tendu et résigné. Le lit à deux places le raillait de son immensité vide. Si seulement il était marié, maintenant. Des reins tendres contre lesquels se blottir, un corps docile pour faire du lit un havre matrimonial… et il aurait peut-être pu dormir.
Lumineuse, sottement joyeuse, la pendulette indiquait trois heures du matin. Il tritura sauvagement son oreiller, s’allongea, chercha le calme. En vain. Combien d’autres hommes attendaient-ils, eux aussi, le sommeil, l’oubli, énervés, inquiets sans raison précise, prisonniers de leur solitude… ?
Inutile. Il renonçait. Mais il ferait encore un essai avant de recourir à un somnifère. Indécis, épuisé, il se leva. Le sommeil l’avait fui et cependant il n’était pas totalement éveillé. Il fit la lumière lui-même, sans attendre qu’elle se fasse automatiquement. La bouche sèche, mauvaise, il avança vers la cuisine d’un pas mal assuré. »
Extrait de : K. Bulmer. « La cité folle. »
Irunium par Kenneth Bulmer

Fiche de Irunium
Titre : Irunium
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1967
Traduction : F. Serph
Editeur : Le Masque
Première page de Irunium
« Toute sa vie, il avait eu vaguement conscience qu’autour de lui les choses avaient tendance à disparaître sans raison apparente. Le jour de son baptême, lui avait-on raconté avec de gros rires, l’eau s’était volatilisée des fonts baptismaux. « À cause d’une vague de chaleur, mon vieux ! » avait été l’explication officielle ; mais c’était tout de même curieux.
À l’école, ses professeurs – des silhouettes sans visage maintenant – ne comprenaient pas pourquoi c’était toujours Preston dont les livres, les crayons et les règles étaient inévitablement portés disparus et pourquoi les classes dont il faisait partie semblaient perpétuellement à court de matériel pédagogique. Mais, comme il passait la moitié de son temps aux États-Unis et l’autre en Grande-Bretagne, sa scolarité fut plutôt empirique que guidée par une ferme régularité académique.
Aujourd’hui, adulte pourvu d’une situation stable, en route pour le London Airport, il se souvenait qu’il ne s’était jamais interrogé là-dessus. Il ne se posait pas de questions car son avenir était tout tracé : il serait pilote, comme son père. »
Extrait de : K. Bulmer. « Irunium. »