Étiquette : Bloch

 

Huit histoires de Cthulhu par A. Derleth

Fiche de Huit histoires de Cthulhu

Titre : Huit histoires de Cthulhu
Auteur : A. Derleth
Date de parution : 1969
Traduction : C. Boland-Maskens
Editeur : Marabout

Sommaire de Huit histoires de Cthulhu

  • Le visiteur venu des étoiles par R. Bloch
  • L’ombre du clocher par R. Bloch
  • Sueurs froides par R. Campbell
  • La cité soeur par B. Lumley
  • Le rempart de béton par B. Lumley
  • On rôde dans le cimetière par J. V. Shea
  • Epouvante à Salem par H. Kuttner
  • Manuscrit trouvé dans une maison abandonnée par R. Bloch

Première page de Le visiteur des étoiles

« Je suis ce que je prétends être, un écrivain fantastique. Tout enfant déjà, je fus captivé et fasciné par ce pouvoir occulte de l’inconnu, de l’irréel. Depuis toujours, craintes indicibles, rêves absurdes, chimères étranges et semi-intuitives qui hantent nos esprits ont exercé sur ma personne un charme puissant et inexplicable.
En littérature, j’ai accompagné Poe le long des sombres chemins de la nuit et je me suis faufilé avec Machen aux Enfers. Baudelaire m’a conduit au domaine des astres horrifiques et je me suis repu de la démence interne de la terre en compagnie des contes ancestraux. Mon maigre talent pour le croquis et le dessin me poussa à visualiser grossièrement les hôtes insolites de mes rêveries. Cette même tendance triste qui me poussait à dessiner provoqua en moi un grand intérêt pour les royaumes obscurs de la composition musicale ; ma préférence allait aux accords passionnés de la Planets Suite et autres œuvres de la même veine. »

Extrait de : A. Derleth. « Huit histoires de Cthulhu. »

Aux portes de l’épouvante par R. Bradbury et R. Bloch

Fiche d’Aux portes de l’épouvante

Titre : Aux portes de l’épouvante
Auteur : R. Bradbury et R. Bloch
Date de parution : 1969
Traduction : G. Halleux
Editeur : Marabout

Sommaire d’Aux portes de l’épouvante

  • L’ombre du clocher par R. Bloch
  • Les espions par R. Bradbury
  • La grimace de la goule par R. Bloch
  • Petites créatures de l’horreur par R. Bloch
  • Rêve de fièvre par R. Bradbury
  • La sentence druidique par R. Bloch
  • L’homme mort par R. Bradbury
  • Une question de cérémonial par R. Bloch
  • Le manipulateur par R. Bradbury
  • L’homme qui criait au loup ! par R. Bloch

Première page de L’ombre du clocher

« William Hurley, né Irlandais, était devenu chauffeur de taxi – si bien qu’il serait superflu, à la lueur de ces deux faits, d’ajouter qu’il était bavard.
Dès l’instant où il eut pris son passager dans la ville de Providence, par cette chaude soirée d’été, il se mit à parler. Le passager, un homme grand et mince, d’une trentaine d’années environ, s’installa dans la voiture en tenant une serviette contre lui. Il donna une adresse dans la Benefit Street et Hurley démarra, mettant son taxi en prise et donnant libre cours à son bavardage.
Hurley commença ce qui devait être une conversation unilatérale en faisant des commentaires sur la matinée aux New York Giants. Impassible devant le silence de son passager, il fit quelques remarques au sujet du temps – récent, en cours et à venir. »

Extrait de : R. Bradbury et R. Bloch. « Aux portes de l’épouvante. »

Un serpent au paradis par R. Bloch

Fiche d’Un serpent au paradis

Titre : Un serpent au paradis
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1979
Traduction : F. Truchaud
Editeur : Presses Pocket

Première page d’Un serpent au paradis

« Warren Clark n’aurait pu choisir un meilleur jour pour se tuer.
Le soleil, ponctuel, se leva à 6 h 34, exactement ce qui avait été annoncé au bulletin météorologique. Exceptionnellement le ciel était dégagé, il n’y avait pas de smog. La température était idéale ; pas trop chaude, pas trop froide, faible humidité et un vent doux soufflant du sud-ouest… Un temps parfait pour les vacanciers d’hiver, les vendeurs au porte-à-porte et les femmes qui voulaient faire leur lessive.
Le soleil se coucherait vers six heures du soir. Warren décida d’attendre jusque-là. Il avait toujours aimé les couchers de soleil et la vue était superbe d’ici. Le spectacle des ombres et des derniers feux du couchant sur le parc en contrebas vous dédommageait amplement du coût de la maison. Non pas qu’il ait à se soucier du prix ; il avait mis de côté suffisamment d’argent au cours des années pour pouvoir vivre exactement comme il le voulait. »

Extrait de : R. Bloch. « Un serpent au paradis. »

Un brin de belladone par R. Bloch

Fiche d’Un brin de belladone

Titre : Un brin de belladone
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1983
Traduction : J. Chambon, P. Alpérine, R. Louit, B. Martin, N. Balfet, R. Latbière
Editeur : Casterman

Sommaire d’Un brin de belladone

  • Retour au sabbat
  • Enoch
  • Chapardage
  • Le tunnel des amoureux
  • La maison affamée
  • Les fabricants de rêves
  • Sweet sixteen
  • L’oeil avide
  • Un fabuleux talent
  • Commis voyageur de la mort
  • Le labyrinthe éducatif
  • Un crime des plus singuliers

Première page de Retour au sabbat

« Ceci n’est pas le genre d’histoire dont les chroniqueurs aiment remplir leurs colonnes ; ce n’est pas davantage un de ces bobards comme les agents de publicité adorent en répandre. Quand je faisais encore partie du Service de Publicité du studio, on ne m’aurait pas laissé cracher le morceau. Je m’en serais d’ailleurs bien gardé, car aucun journal n’aurait accepté de publier pareilles sornettes.
Nous autres, gens de publicité, avons le devoir de présenter Hollywood comme un endroit resplendissant ; un monde brillant de tout l’éclat de ses paillettes. Nous ne retenons que la lumière, mais sous la lumière il doit fatalement y avoir des ombres. J’ai toujours su cela – pendant des années ça a été mon travail de maquiller ces ombres – mais les événements qui m’occupent ici offrent un contour inquiétant, trop étrange pour qu’on les passe sous silence. L’ombre qu’ils projettent n’a rien d’humain. 
C’est l’odeur de soufre de toute cette affaire qui m’a fait douter de mon équilibre mental. C’est pourquoi j’ai remis ma démission au studio, je crois. Je  »

Extrait de : R. Bloch. « Un brin de belladone. »

Monde des ténèbres par R. Bloch

Fiche de Monde des ténèbres

Titre : Monde des ténèbres
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1973
Traduction : J.-P. Manchette
Editeur : Gallimard

Première page de Monde des ténèbres

« Le soleil mourait à l’ouest et son sang tachait le ciel.
J’aurais pu être poète, pensa-t-il. Écrivain. Mais c’eût été gâcher, grandement gâcher son talent. La vie d’un écrivain est courte, limitée à celle du papier sur lequel ses paroles sont inscrites, et à la capacité de mémoire de ses lecteurs. Le papier est friable et tombe bientôt en poussière, et les vers mangent la mémoire des hommes.
Et qui mange les vers ?
Le temps. C’est le temps, l’ennemi. Le temps mange les vers, le temps mange le papier, le temps mange le soleil. Le temps le mangeait, lui, fragment par fragment, morceau par morceau, jour après jour.
Le temps le rongeait la nuit, ici, dans cette misérable petite pièce. On appelait ça une chambre, mais bien entendu, c’était en fait une cellule. Une cellule avec des fenêtres grillagées par lesquelles, en mourant, on pouvait regarder le soleil mourir. »

Extrait de : R. Bloch. « Monde des ténèbres. »

Matriarchie par R. Bloch

Fiche de Matriarchie

Titre : Matriarchie suivi de La fourmilière
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1975
Traduction : C. Meistermann
Editeur : Marabout

Sommaire de Matriarchie

  • Matriarchie
  • La fourmilière

Première page de Matriarchie

« Quelque chose n’allait pas.
Quelque chose n’allait vraiment, absolument pas. Il savait cela, mais guère plus.
Il y avait eu une douleur aiguë, mais pourquoi fallait-il que la lumière, l’air et le simple fait mécanique de respirer lui fissent si mal ? Il y avait des voix qu’il avait refusé de comprendre parce que la compréhension semblait douloureuse elle aussi.
Se tenir debout avait été douloureux, de même que marcher, monter, courir. Pourtant, il s’était tenu debout, avait marché, était monté, et il était maintenant en train de courir.
Il courait dans une rue. Ce devait être une rue : une large surface carrossable entre des bâtiments, avec des trottoirs qui bordaient l’asphalte. Mais ni circulation ni piétons.
Cela l’aida quelque peu. Personne en vue. Il était seul et cela valait mieux, d’une certaine manière. La solitude facilitait la réflexion. »

Extrait de : R. Bloch. « Matriarchie. »

Lori par R. Bloch

Fiche de Lori

Titre : Lori
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1989
Traduction : F. Truchaud
Editeur : Pocket

Première page de Lori

« Lorsque vous atteignez un certain âge, vous pouvez apercevoir le tunnel au bout de la lumière.
Ed Holmes regarda fixement la phrase un moment, puis il retira la feuille de sa machine à écrire et la jeta dans la corbeille à papier. Celle-ci était quasiment remplie de feuilles identiques, froissées et ressemblant à des boules de pop-corn. Des phrases creuses et insipides, de la bouillie pour les chats et autres minets débiles amateurs de fast-foods. Et lorsque la corbeille à papier était presque remplie cela voulait dire qu’il commençait à avoir la tête vide. À présent il citait le président Bush.
Il était temps d’arrêter pour aujourd’hui. Peut-être n’aurait-il dû jamais commencer –  »

Extrait de : R. Bloch. « Lori. »

Les neuf cercles du crime par R. Bloch

Fiche de Les neuf cercles du crime

Titre : Les neuf cercles du crime
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 2000
Traduction : B. Martin, G. de Chergé, P. Alpérine, A. Rosenblum, N. et P. Darcis, L. Lemoine
Editeur : Manitoba

Sommaire de Les neuf cercles du crime

  • Un meurtre fort insolite
  • Enoch
  • Une maison accueillante
  • L’âge tendre
  • Le bracelet vivant
  • L’homme qui avait une manie
  • J’embrasse ton ombre
  • Regarde comme elles courent
  • L’homme aux doigts d’or

Première page d’Un meurtre fort insolite

« Seuls les morts connaissent Brooklyn.
C’est Thomas Wolfe qui a dit cela ; maintenant qu’il est mort, il doit savoir à quoi s’en tenir.
Londres, bien sûr, c’est une autre histoire.
Du moins, c’est ainsi qu’Hilary Kane considérait la capitale. Peut-être pas exactement comme une histoire ; plutôt comme un roman démodé, follement picaresque, dans lequel chaque rue représentait un chapitre gorgé de personnages et d’épisodes lui appartenant en propre. Chaque pâté de maisons représentait une page, chaque immeuble un paragraphe replié sur lui-même au sein de l’intrigue embrouillée : telle était l’idée qu’Hilary Kane se faisait de la ville, et il la connaissait bien.
Au fil des années, il l’avait parcourue en tous sens, lisant la ville phrase par phrase, jusqu’à ce que chaque ligne lui fût devenue familière ; il avait appris Londres par cœur. »

Extrait de : R. Bloch. « Les neuf cercles du crime. »

Les cadavres ne meurent jamais par R. Bloch

Fiche de Les cadavres ne meurent jamais

Titre : Les cadavres ne meurent jamais
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1986
Traduction : J.-P. Gratias, F. Truchaud
Editeur : Clancier-Guénaud

Sommaire de Les cadavres ne meurent jamais

  • Les cinq cartes de la mort
  • Une question d’identité
  • La mare sans fond
  • Le sceau du satyre
  • Les cadavres ne meurent jamais

Première page de Les cinq cartes de la mort

« La véritable horreur provenait du fait qu’Harry Clinton était un jeune étudiant tout à fait ordinaire. Il arborait une veste de daim minable, dont l’aisselle gauche était usée par le frottement des manuels qu’il portait sous son bras. Il avait l’habitude de siffloter les dernières chansons à la mode et possédait la plupart des derniers enregistrements phonographiques « swings ». Il conduisait une voiture quelconque, et était préoccupé par le prix de l’essence. Il faisait partie de la seconde équipe de basket-ball, il aimait mettre du ketchup sur ses hamburgers, il… oh, ma foi, c’était un étudiant ordinaire, ressemblant à des milliers d’autres. Et pourtant il connaissait la Peur grimaçante.
Harry Clinton suivait les cours de Western Tech depuis deux ans, lorsque le professeur Baim commença ses expériences. Comme les autres étudiants  »

Extrait de : R. Bloch. « Les cadavres ne meurent jamais. »

Le temps mort par R. Bloch

Fiche de Le temps mort

Titre : Le temps mort
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1961
Traduction : C. Meaux
Editeur : NEO

Première page de Le temps mort

« Larry attendait la mesure d’entrée du piano.
Son smoking de location commençait à se mouiller légèrement aux aisselles. Tandis qu’il fixait la piste de danse, ses mains quittèrent le clavier maculé du vieux piano buffet et lissèrent d’un geste nerveux les boucles noires de ses cheveux. Il réalisa soudain qu’il devait avoir l’air sinistre et se força à sourire.
Au fait, pourquoi s’inquiéter ? La piste de danse était à dix pas au moins, plongée dans la pénombre ; et personne ne pouvait distinguer ses traits. Personne ne pouvait s’apercevoir du malaise qu’il éprouvait en se demandant si ses poignets engourdis tiendraient le coup la soirée entière. Grâce à quelques vieux trucs, il espérait parvenir à dissimuler le fait qu’il n’avait plus touché un clavier depuis un bon bout de temps.
Larry s’arrêta à cette pensée. Au fond, personne ne s’en apercevrait parce que tous s’en foutaient  »

Extrait de : R. Bloch. « Le temps mort. »