Étiquette : Brunner
Les chimères de l’ombre par J. Brunner
Fiche de Les chimères de l’ombre
Titre : Les chimères de l’ombre
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1970
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket
Première page de Les chimères de l’ombre
« DANS le dernier club à la mode, Bitchy (« la Rosse ») Legree renvoya en arrière d’un mouvement de tête les mèches de la perruque de ce soir-là – blond platine – effleura les touches du piano blanc et or et se mit à chanter, sur un air voisin de Jesse James :
« Sammy Logan était beaucoup plus riche que vous ou moi ;
Il avait fait sa fortune tout seul,
Il avait donné des bouts de son cœur à une douzaine de poules de Mayfair,
Et une nuit, son pauvre palpitant éclata en mille morceaux. »
Quelqu’un protesta que la chanson était de mauvais goût. Quelqu’un d’autre suggéra que l’individu »
Extrait de : J. Brunner. « Les chimères de l’ombre. »
Les anges de l’ombre par J. Brunner
Fiche de Les anges de l’ombre
Titre : Les anges de l’ombre
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1956
Traduction : B. Godec
Editeur : Presses de la cité
Première page de Les anges de l’ombre
« J’en tremblais encore lorsque je pénétrai dans le bureau de Chambord, une bonne dizaine de minutes plus tard.
Ramona, la jolie fille du cru qui jouait le rôle de barrière entre Chambord et le monde extérieur, porta la main à sa bouche au moment où je passais à sa hauteur. Son regard exprimait la stupéfaction la plus totale.
« Madre de Dios », murmura-t-elle, avant de se signer rapidement.
Je devais ressembler à un homme qui vient d’apercevoir un fantôme.
En fait, c’était bel et bien en présence d’un fantôme que je venais de me trouver.
Chambord trônait derrière son immense bureau, devant un panneau mural représentant la nébuleuse »
Extrait de : J. Brunner. « Les anges de l’ombre. »
Le traqueur d’étoiles par J. Brunner
Fiche de Le traqueur d’étoiles
Titre : Le traqueur d’étoiles
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1968
Traduction : D. Lemoine
Editeur : Opta
Première page de Le traqueur d’étoiles
« Craignant désespérément que le caprice qui avait amené l’homme vêtu d’or à accepter son invitation inspirée et partiellement sincère ne s’évapore face au mépris dans lequel ses pareils tenaient le présent, Creohan maudit intérieurement l’entrée de sa maison, qui lui parut mettre trop longtemps à leur ouvrir un passage. La haie protectrice d’épines empoisonnées parut s’écarter à contrecœur, comme si la maison eût souffert de sénilité.
Mais c’était peut-être à cause de la terreur installée dans son esprit, conséquence du savoir qu’il détenait, que les secondes lui paraissaient des heures, les minutes des avant-goûts d’éternité.
Dès que l’espace fut assez large pour leur permettre de passer, il prit son compagnon par le bras et l’entraîna. Automatiquement, l’homme vêtu d’or »
Extrait de : J. Brunner. « Le traqueur d’étoiles. »
Le passager de la nuit par J. Brunner
Fiche de Le passager de la nuit
Titre : Le passager de la nuit
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1958
Traduction : Fantasscienza
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le passager de la nuit
« Il avait porté quantité de noms, mais sa nature restait unique. Et cette unicité le contraignait à respecter certaines lois qui ne s’appliquaient pas au commun des mortels. En contrepartie, il était affranchi de nombre d’obligations beaucoup plus habituelles.
L’un et l’autre systèmes se valaient cependant en rigidité ; il n’était nulle possibilité pour lui, aux changements de saison, de relâcher sa surveillance sur la partie du tout placée sous sa responsabilité.
Quatre planètes étaient entrées en conjonction, la veille ; il importait donc de se préparer à un voyage semblable à, et différent de tous ceux qu’il avait accomplis précédemment, car il avait été ordonné qu’à cette époque, sauf en cas de force majeure, il parcoure les chemins de l’ordinaire. Et, avec une relative bonne volonté – il n’était pas dans sa nature de se rebeller contre la contingence –, il allait faire en sorte de se trouver partout où sa présence se révélait nécessaire, pour finir sa route en un lieu proche de son point de départ. »
Extrait de : J. Brunner. « Le passager de la nuit. »
Le long labeur du temps par J. Brunner
Fiche de Le long labeur du temps
Titre : Le long labeur du temps
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1965
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : J’ai lu
Première page de Le long labeur du temps
« La crise débuta un matin où j’étais en retard. À mon entrée dans le vestibule du Bureau des Relations Culturelles, la pendule-calendrier indiquait : 9.38 – zone 7 – mardi 30 février.
Professionnellement, je n’étais pas en faute. Malgré les plaisanteries malveillantes visant le Bureau des Relations « Pauvres », j’avais le sentiment d’accomplir un travail fécond et je m’y consacrais à plein temps ; aussi cette arrivée tardive était-elle une exception. D’ailleurs, j’avais une excuse que personne ne pouvait discuter… pas même Tinescu, le directeur du B.R.C., dans l’une de ses humeurs matinales les plus acerbes.
C’est du moins ce que je pensais en gagnant l’ascenseur, totalement inconscient du bourbier où j’allais me trouver plongé. »
Extrait de : J. Brunner. « Le long labeur du temps. »
Le jeu de la possession par J. Brunner
Fiche de Le jeu de la possession
Titre : Le jeu de la possession
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1980
Traduction : J.-P. Carasso
Editeur : Pocket
Première page de Le jeu de la possession
« L’AIR était littéralement crasseux. Passant sa langue sur ses lèvres, Godwin Harpinshield l’en retira chargée d’une matière granuleuse qui crissa contre ses dents et son palais : la poussière du raid de l’après-midi qui n’avait pas encore eu le temps de retomber. Et voilà que, déjà, les sirènes recommençaient à piauler et miauler sous le ciel crépusculaire de l’été.
Sa jambe droite était habitée d’une vague douleur, mais rien d’insupportable. Presque agréable, au contraire, signe que sa blessure était en voie de guérison. Il était bien trop couvert pour la chaleur qui régnait ; ses pieds transpiraient dans des souliers noirs étroitement lacés et il était coiffé d’une casquette à visière rigide. Il portait, pour être précis, l’uniforme d’un officier de la R.A.F. dont les manches – il y jeta un rapide coup d’œil – s’ornaient des galons de lieutenant. Sur sa poche de poitrine gauche, les « ailes » de pilote. La paume et les doigts »
Extrait de : J. Brunner. « Le jeu de la possession. »
Le creuset du temps par J. Brunner
Fiche de Le creuset du temps
Titre : Le creuset du temps
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1985
Traduction : J. Polanis
Editeur : Robert Laffont
Première page de Le creuset du temps
« Maintenant que le soleil était couché, le barq se fatiguait. Il remontait un courant rapide et risquait de se faire drosser contre les écueils qui hérissaient le chenal, où il aurait perforé ses vessies natatoires. Après avoir tenté à maintes reprises de le stimuler, le timonier posa son aiguillon et déversa en grommelant dans le jabot ouvert le contenu du dernier baril de poissons et d’algues fermentés qui servaient à nourrir indifféremment bateau, équipage et passagers. Tout en attendant le rot qui indiquerait la digestion, il remarqua Jing qui l’observait depuis la selle de planches ligaturées, aussi inquiet que si son météorat lui prédisait une tempête. Il éclata de rire.
— Les rêves ne vous prendront pas avant que nous soyons arrivés à destination ! promit-il dans le »
Extrait de : J. Brunner. « Le creuset du temps. »
La ville est un échiquier par J. Brunner
Fiche de La ville est un échiquier
Titre : La ville est un échiquier
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1965
Traduction : R. Baldy
Editeur : Le livre de poche
Première page de La ville est un échiquier
« À bord de l’appareil en provenance de Floride, j’engageai la conversation avec mon voisin – pour être plus exact, c’est lui qui, le premier m’adressa la parole. L’homme en question était un Juif européen âgé d’une bonne cinquantaine d’années, dont la famille avait été chassée par l’arrivée des Nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. Il était néanmoins très fier de son accent européen et il en fit état à une douzaine de reprises, pour le moins. « Vous aviez remarqué mon accent, bien entendu… » Je ne cherchai pas à obtenir de plus amples précisions sur ses origines.
Cela faisait quatre ans qu’il n’était pas rentré « chez lui ». Il m’apparut qu’il avait beaucoup plus vécu aux États-Unis qu’à Aguazul, mais qu’incontestablement il était très fortement attaché à son pays »
Extrait de : J. Brunner. « La ville est un échiquier. »
La toile d’araignée – La tangence des parallèles par J. Brunner
Fiche de La toile d’araignée – La tangence des parallèles
Titre : La toile d’araignée
Titre : La tangence des parallèles
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1982
Traduction : F. Maillet
Editeur : Opta
Première page de La toile d’araignée
« Prenez garde ! »
À peine eut-il proféré ces mots – avec un frisson dû en parties égales à la brusque transition de l’excitation à l’inquiétude et à leur passage d’un climat subtropical à un climat subarctique – qu’il se rendit compte de leur absurdité, adressés à un aveugle. Mais Mustapha était habitué à son infirmité, au bout de… combien de temps ? Quinze ans, cinquante ? Ce n’était pas une question à poser.
Il obéit cependant, se raidit et entra dans cet étrange état de totale attention qui, avait parfois imaginé Hans Dykstra, pouvait réellement arrêter pour lui le passage du temps, lui permettre de se distancier du monde des gens ordinaires pour en dresser, sans le voir, un inventaire exhaustif.
Cela provoqua chez Hans un nouveau frisson, malgré sa combinaison climatisée.
Puis il comprit : bien sûr ! Des toiles d’araignée ! »
Extrait de : J. Brunner. « La toile d’araignée. »
Première page de La tangence des parallèles
« Je serais beaucoup plus rassuré, » grommela l’ambassadeur, « si je comprenais comment fonctionnent ces maudits expéditeurs. »
Dans leurs habits de cérémonie de couleur sombre, lui et sa compagne, la première secrétaire, vêtue de façon presque identique, avaient l’air d’intrus dans ce réduit en béton armé, enfoui très loin sous terre, qui se dissimulait sous l’ambassade. Toutes les autres personnes présentes portaient des combinaisons dont les couleurs correspondaient à un code, même l’homme qui, se faisant passer pour un attaché commercial, était le responsable local du service de renseignements.
Comme l’amitié entre nations n’existe pas dans cet univers paranoïaque habité par les espions, c’est lui qui aurait dû, normalement, diriger toute opération de cette nature. Mais celle qui allait se dérouler était sans précédent. »
Extrait de : J. Brunner. « La tangence des parallèles. »