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Contes inoxydables par Stanislas Lem

Fiche de Contes inoxydables
Titre : Contes inoxydables
Auteur : Stanislas Lem
Date de parution : 1964
Traduction : D. Sila
Editeur : Denoël
Sommaire de Contes inoxydables
- Les trois électribuns
- Les oreilles d’uranium
- Comment Erg l’automorphe terrassa le blêmard
- Les deux monstres
- Comment Microphile et Gigatien suscitèrent la fuite des nébuleuses
- Les conseillers du roi Hydrogue
- L’ami d’Automathieu
- Le roi Globares et les sages
- Conte du roi Trognace
- Les trésors du roi Biscalare
- Le prince Ferrice et la princesse Cristalie
- La mort blanche
- Conte de la machine à calculer qui combattit le dragon
Première page de Les trois électribuns
« Il était une fois un grand constructeur-inventeur qui sans répit inventait et confectionnait toutes sortes de mécanismes extraordinaires et de machines merveilleuses. Il s’était fabriqué une petite mécanique laconique, laquelle chantait si joliment qu’il l’avait baptisée la dame-oiselle. Il avait pour blason un cœur hardi, et chaque atome sorti de sa main portait cet emblème, si bien que ses disciples s’émerveillèrent par la suite en découvrant de petits cœurs scintillants à l’intérieur des spectres atomiques. Il avait déjà bâti nombre de machines utiles, grandes et petites, lorsqu’un jour il eut l’idée bizarre d’allier la vie et la mort, et d’accomplir ainsi l’impossible. Il avait formé le dessein de construire des êtres intelligents avec de l’eau – non point, certes, de la façon abominable à laquelle vous songez sûrement ; grâce à Dieu, la pensée de ces corps mous et humides lui était étrangère et lui répugnait autant qu’à nous tous. »
Extrait de : S. Lem. « Contes inoxydables. »
Les voyages électriques d’Ijon Tichy par Stanislas Lem

Fiche de Les voyages électriques d’Ijon Tichy
Titre : Les voyages électriques d’Ijon Tichy (Tome 3 sur 4 – Ijon Tichy)
Auteur : Stanislas Lem
Date de parution : 1971
Traduction : D. Sila
Editeur : Denoël
Sommaire de Les voyages électriques d’Ijon Tichy
- Septième voyage
- Huitième voyage
- Onzième voyage
- Douzième voyage
- Quatorzième voyage
- Dix-huitième voyage
- Vingtième voyage
- Vingt et unième voyage
- Vingt-deuxième voyage
- Vingt-troisième voyage
- Vingt-cinquième voyage
- Vingt-huitième voyage
Première page de Les voyages électriques d’Ijon Tichy
« Septième voyage
Le lundi 12 avril, comme je passais à proximité de Bételgeuse, un météore guère plus gros qu’un flageolet transperça ma coque, fracassa mon régulateur de poussée, ainsi qu’une partie des commandes, si bien que la fusée perdit toute sa manœuvrabilité. J’enfilai mon scaphandre et sortis pour tenter de réparer le système ; je m’aperçus alors que sans l’aide d’un autre homme il était impossible de visser le gouvernail de secours que j’avais pourtant eu la prévoyance de prendre avec moi. Les ingénieurs avaient conçu cette fusée de façon si peu rationnelle qu’il fallait que quelqu’un maintienne la tête du boulon avec une clé pendant qu’un autre serrait l’écrou. Tout d’abord je ne m’en préoccupai guère et perdis quelques heures à essayer de manœuvrer la clé avec les pieds, tandis qu’avec les mains je m’évertuais à visser le boulon de l’autre côté. »
Extrait de : S. Lem. « Ijon Tichy – Les voyages électiques d’Ijon Tichy. »
Voyance aveugle par P. Curval

Fiche de Voyance aveugle
Titre : Voyance aveugle
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1998
Editeur : Denoël
Première page de Voyance aveugle
« Baptiste tendit le bras docilement. D’un geste habile, l’employé de la réception cercla aussitôt son poignet d’un ruban en plastique épais d’un rose agressif, qu’il riveta d’une pression de sa pince métallique. Mon compagnon examina son nouveau bracelet où s’inscrivait un numéro. Je chuchotai :
« Quelle honte ! moi je refuse de porter un matricule durant mes vacances.
— Il n’y a pas une autre chambre d’hôtel, rien de libre. Tu le sais, Laure ! Et, comme ce bled idyllique se trouve au bout du monde, pas question de reprendre l’avion ni de louer une voiture à huit heures du soir.
— Tu aurais dû t’en occuper plus tôt !
— C’est toi qui as téléphoné de Paris pour retenir la chambre.
— En voilà une raison. Tu préférais le club Med, mais c’était complet. »
Extrait de : P. Curval. « Voyance aveugle. »
Superfuturs par P. Curval

Fiche de Superfuturs
Titre : Superfuturs
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1986
Editeur : Denoël
Sommaire de Superfuturs
- Le brasier des faiseurs d’anges par C. Debarbieux
- Paris par P.-L. Malosse
- Video gratias ! par J.-P. Couthier
- La guerre des bières par A. Cabaret
- Frappe, ordure, frappe par J. Couttausse
- Hexadrame par J. Vallerand et P. Thellier
- Euphoria par L. Kolpak
- L’anniversaire par C. Fayard
- Le visage trop net par G. Grudzien
- Complainte pour un garçon oublié par G. Dupriez
- Symphonie bleue d’une visite patiemment attendue par P. Leclère
- La bande 08 par A. Matalon
- L’escaladeur par Chica
- Pericola par D. Sage
- Humain, trop humain par M. de Pracontal
- Le concentrique par C. Ber
- Farandole par D. Defert
- Futur C.V. … No future par V. Antoine
- La maison de l’araignée par W. Petoud
Première page de Le brasier des faiseurs d’anges
« Il pleuvait beaucoup ce jour-là, je m’en souviens assez bien.
C’était au cœur de l’hiver et c’était un hiver pourri, humide et gras, comme nous n’en avions pas connu depuis notre enfance. On avait l’impression – mais ce n’était qu’un sentiment un peu gamin – que toute l’eau du ciel allait tomber sur la capitale…
Georges et moi, nous nous étions levés de bonne heure. Les rues étaient encore éclairées et, vers l’horizon, cela faisait comme une aurore boréale sur les dômes. Georges est venu me rejoindre à la fenêtre et il m’a prise dans ses bras.
J’étais encore fragile puisque ma sortie de la clinique ne remontait qu’à peu de semaines auparavant. Nous n’avons pas fait l’amour devant la fenêtre, nous contentant de caresses tendres. »
Extrait de : P. Curval. « Superfuturs. »
Regarde, fiston, s’il n’y a pas un extra-terrestre derrière la bouteille de vin par P. Curval

Fiche de Regarde, fiston, s’il n’y a pas un extra-terrestre derrière la bouteille de vin
Titre : Regarde, fiston, s’il n’y a pas un extra-terrestre derrière la bouteille de vin
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1980
Editeur : Denoël
Sommaire de Regarde, fiston, s’il n’y a pas un extra-terrestre derrière la bouteille de vin
- J’aime le béton frais
- Aimable jeu pour personnes bien faites
- Bruit de fond
- Ménage à six
- Pas de Bic et pas de bonbons
- Le tyran suspendu
- Regarde, fiston, s’il n’y a pas un extra-terrestre derrière la bouteille de vin
- A nous la félicité éternelle
Première page de J’aime le béton frais
« J’aime le béton frais, son odeur humide me colle aux narines comme un parfum de terre après l’ondée, un peu plus épicé, plus fermenté, à la fois acide et caramélisé comme un pur produit de la cuisine à l’aigre-doux. En ce moment, d’ailleurs, je n’ai pas à me plaindre à ce sujet : les tours poussent partout dans ce coin de Bretagne où je suis né, avec leur cortège de concasseuses, de broyeuses, de bétonneuses, tous ces alambics à béton dont l’odeur lève et m’enivre. Le vieux Saint-Malo n’est plus qu’un îlot dérisoire entouré par les herses de ciment des immeubles de grande hauteur ; on dirait une forteresse pour nains. Mais ne croyez pas que j’aimerais m’y réfugier ; ce que je regrette, c’est de ne pas habiter les merveilleux ensembles.
Pour cela, il faudrait que j’accepte la domination des extras ! »
Extrait de : P. Curval. « Regarde, fiston, s’il n’y a pas un extra-terrestre derriere la bouteille de vin. »
La forteresse de coton par P. Curval

Fiche de La forteresse de coton
Titre : La forteresse de coton
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1967
Editeur : Denoël
Première page de La forteresse de coton
« Blaise Canehan rejeta une bouffée de fumée d’un bleu pastel ; la mer, au loin, avait une couleur semblable, avec des soubassements d’ardoise et des chatoiements de nacre. Dans le ciel, les nuages poussés par un vent de nord-ouest esquissaient la forme d’une coquille Saint-Jacques. Blaise ne pouvait distraire son regard du kaléidoscope à deux cristaux que l’Adriatique et le ciel définissaient pour lui. Quelques minutes auparavant le soleil s’était montré ; un bleu d’encre morte avait taché les flots par endroits, dessinant des méduses, des tritons, des chimères, des calmars et des poulpes. Depuis un nuage mauve avait obturé la lumière, et la mer, massive, apparaissait sur la ligne pâle du ciel à l’horizon, comme si elle eût voulu briser, déchirer cette frontière courbe et nette qui la cernait de toutes parts. Maintenant le coquillage de »
Extrait de : P. Curval. « La forteresse de coton. »
L’odeur de la bête par P. Curval

Fiche de L’odeur de la bête
Titre : L’odeur de la bête
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1981
Editeur : Denoël
Première page de L’odeur de la bête
« Quelques minutes à peine après avoir savouré le plaisir de débarquer, d’accomplir minutieusement les formalités prometteuses de dépaysement, Antoine Stapole éprouva l’insaisissable sentiment de désir inassouvi qui s’empare parfois du voyageur lorsqu’il aborde un nouveau monde. Ce n’étaient ni les ombres projetées par un soleil jaune, aux rayons obliques, ni l’infinie perspective d’arcades qui s’ouvrait dès l’astroport franchi, ni même le froid vif à cette heure de l’après-midi, qui l’indisposaient ; mais plutôt la rémanence d’anciens paysages qui se superposaient à celui qu’il découvrait, brouillant les cartes de la mémoire, mêlant insidieusement à la surprise les images entêtantes du « déjà vu ».
Il avait pourtant préparé son arrivée sur Shafton, évitant soigneusement toute référence à son climat, à sa géographie, son histoire, sa population, interdisant autour de lui qu’on présentât la moindre monographie, le moindre »
Extrait de : P. Curval. « L’odeur de la bête. »
Futurs au présent par P. Curval

Fiche de Futurs au présent
Titre : Futurs au présent
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1978
Editeur : Denoël
Sommaire de Futurs au présent
- Histoire de Dan Olphin par J.-P. Vernay
- Horizons perdus par A. Aubin
- La nuit des chiens par D. Martinange
- Artésis comment ? par J.-M. Ligny
- Tendu à mort, l’arc immobile du désir par P. Ziegelmeyer
- Pochcryptum par C. Goldman
- Face à face par J. Marsais
- Rituel pour un homme claustré par D. Warfa
- Le grand voyant par D. Fernandez
- Programmation par R. Gamond
- Tremblement de terre par J. Montanié
- One man show par F. Jacomin
- La nuit tous les chats sont gris par A. Hamon
- Tchaomort, les hebdodos ! par J.-B. Thirion
- Raid sur Monaco par G. Coisne
- Comme un pilote en son navire par B. Lecigne
- Funnyway par S. Brussolo
Première page de Histoire de Dan Olphin
« Ouais, m’sieur, comme je vous ai dit. J’ai bien connu Daniel. Dites, votre magnéto, il enregistre tout ce que je dis ? C’est pour les journaux, ou quoi ? Pour les journaux. Je continue… Vous voulez que je reprenne tout depuis le début ? Tout ?
C’était un lundi, je crois, que tout a commencé. J’étais assis devant chez moi, sur les marches d’escalier, n’attendant rien. C’est une habitude que j’avais prise depuis qu’on m’avait mis à la porte de l’équipe d’I.T.T. ; faut vous dire que, pendant huit ans, j’ai été leur entraîneur sportif no 1, en fait j’ai débuté le jour même où la loi sur les équipes privées est passée ; un beau jour, ils se sont dit que je ne valais plus un clou, alors ils m’ont foutu dehors sans préavis ; bien sûr, après plus personne n’a voulu de moi ; c’est comme ça que j’ai pris un certain nombre d’habitudes, comme m’asseoir sur le pas de ma porte par exemple, et regarder les gens passer. »
Extrait de : P. Curval. « Futurs au présent. »
Debout les morts, le train fantôme entre en gare par P. Curval

Fiche de Debout les morts, le train fantôme entre en gare
Titre : Debout les morts, le train fantôme entre en gare
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1984
Editeur : Denoël
Sommaire de Debout les morts, le train fantôme entre en gare
- L’homme immobile
- La dernière photo de Laure Lye
- Un secret bien suivi
- Le monde est une insomnie
- La nécropole enracinée
- Pas de week-end pour les zombis
- Debout, les morts ! Le train fantôme entre en gare
- Si vous n’avez rien à me dire
Première page de L’homme immobile
« L’aveugle avançait, pieds nus, sur le trottoir en braille. Ses orteils sensibles auscultaient prudemment la bande codée, gravée dans le milieu de la chaussée. Il avait besoin de vérifier sans cesse sa destination : une heure auparavant, il venait de s’évader de l’unité carcérale de bienfaisance, l’UCARBE, comme certains la nommaient.
« Boissard, les autorités de la communauté urbaine de Parouen ont prononcé la déchéance de votre citoyenneté. Vous en connaissez les raisons ! »
Certes, il n’avait rien oublié ; en Marcom, personne ne peut jouir librement de son existence s’il est tant soit peu infirme. À plus forte raison quand il a perdu le privilège de ses yeux. Les rubans informatisés des trottoirs n’étaient pas destinés aux aveugles, mais aux minuscules robots urbains qui patrouillaient sur les chaussées pour secourir les humains et surveiller s’ils obéissaient aux stricts règlements de la sécurité et de la propreté. Leur codage n’était pas en braille, mais en langage binaire : Julien en savait quelque chose, lui qui avait dû l’apprendre patiemment durant les trois premières années suivant sa déchéance civique. »
Extrait de : P. Curval. « Debout les morts, le train fantome entre en gare. »
Posted by: CH91 | on avril 18, 2023
Comment jouer à l’homme invisible en trois leçons par P. Curval
Fiche de Comment jouer à l’homme invisible en trois leçons
Titre : Comment jouer à l’homme invisible en trois leçons
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1986
Editeur : Denoël
Première page de Comment jouer à l’homme invisible en trois leçons
« PREMIÈRE LEÇON – BANANER
La preuve d’une simulation n’est pas plus aisée à définir que la simulation d’une preuve.
Prenons le cas d’un personnage décidé à maigrir en ne mangeant que des bananes. Le régime de banane précède-t-il ou succède-t-il au régime des apparences ? Ou bien l’apparence d’une banane peut-elle suffire à commencer un régime ? Manger des bananes qui n’existent pas entraîne-t-il l’amaigrissement du sujet ? Sinon, simuler un amaigrissement peut-il susciter l’apparence d’une banane, encore mieux, fournir la preuve d’un régime ? Enfin, dans le cas où le sujet maigrit sans paraître manger des bananes, existe-t-il un moyen de prouver qu’il a simulé un changement d’apparence ? Ou bien doit-on l’accuser de manger des bananes synthétiques, à l’insu de tous, même s’il n’y a pas de témoin ? »
Extrait de : P. Curval. « Comment jouer à l’homme invisible en trois leçons. »
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