Étiquette : Denoël
Les atouts de la vengeance par R. Zelazny

Fiche de Les atouts de la vengeance
Titre : Les atouts de la vengeance (Tome 6 sur 10 – Cycle des princes d’Ambre)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1985
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël
Première page de Les atouts de la vengeance
« Attendre d’être l’objet d’une tentative d’assassinat porte sur les nerfs.
Mais nous étions le 30 avril et je savais qu’on essaierait de me tuer, comme chaque année à la même date. S’il m’avait fallu un certain temps pour en prendre conscience, c’était désormais chose faite. Mes occupations m’avaient jusqu’alors empêché d’agir en conséquence, cependant je venais d’achever mon travail et n’étais resté dans les parages que dans ce but. J’éprouvais le besoin impérieux de régler la question avant mon départ.
Je me levai, me rendis dans la salle de bains, pris une douche, me brossai les dents, etc. Je portais à nouveau la barbe, afin de m’épargner la corvée du rasage. Je n’avais pas d’étranges appréhensions, contrairement à ce 30 avril, trois ans plus tôt, quand je m’étais éveillé avec une migraine et une prémonition, avais ouvert les fenêtres et m’étais rendu dans la cuisine pour découvrir que les brûleurs de la cuisinière à gaz étaient ouverts à fond, et éteints. »
Extrait de : Roger Zelazny. « Cycle des princes d’Ambre – Les atouts de la vengeance. »
Les cours du chaos par R. Zelazny

Fiche de Les cours du chaos
Titre : Les cours du chaos (Tome 5 sur 10 – Cycle des princes d’Ambre)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1978
Traduction : B. Martin
Editeur : Denoël
Première page de Les cours du chaos
« Ambre : altière, brillante, au sommet du Kolvir, au milieu de la journée. Une route noire : basse et sinistre, traversant Garnath en venant du Chaos, au sud. Moi : en train de pousser des jurons en marchant de long en large, en lisant un passage de temps à autre, dans la bibliothèque du Palais, à Ambre. La porte : fermée, barrée.
Le prince fou d’Ambre s’assit au bureau et reporta son attention sur le livre ouvert. On frappa à la porte.
« Allez-vous-en ! dis-je.
— Corwin, c’est moi… Random. Tu m’ouvres, hein ? Je t’apporte même le déjeuner.
— Une minute. »
Je me relevai, contournai la table et traversai la pièce. Random m’adressa un signe de tête en entrant. Il portait un plateau qu’il alla poser sur une petite table près du bureau. »
Extrait de : R. Zelazny. « Cycle des princes d’Ambre – Les cours du chaos. »
La main d’Obéron par R. Zelazny

Fiche de La main d’Obéron
Titre : La main d’Obéron (Tome 4 sur 10 – Cycle des princes d’Ambre)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1976
Traduction : P. Hupp
Editeur : Denoël
Première page de La main d’Obéron
« Fulgurante vision, à la mesure de ce curieux soleil…
Elle était là… Exposée à toute cette lumière, alors que jusqu’à ce jour je ne l’avais vue que dans les ténèbres, s’illuminant elle-même : la Marelle, la grande Marelle d’Ambre projetée sur un plateau ovale, au-dessous et au-dessus d’un étrange ciel-océan.
… Et je sus, peut-être en vertu de ce qui, en moi, nous rattachait, que ce devait être la vraie. Cela signifiait donc que la Marelle d’Ambre n’était que sa première ombre. Autrement dit…
Autrement dit, Ambre elle-même n’était qu’une ombre (très particulière, certes) car la Marelle n’apparaissait jamais hors du royaume d’Ambre, de Rebma et de Tir-na Nog’th. Ce qui voulait dire que l’endroit où nous venions d’arriver était, selon les lois de la logique, la véritable Ambre. »
Extrait de : R. Zelazny. « Cycle des princes d’Ambre – La main d’Obéron. »
Le signe de la licorne par R. Zelazny

Fiche de Le signe de la licorne
Titre : Le signe de la licorne (Tome 3 sur 10 – Cycle des princes d’Ambre)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1975
Traduction : B. Martin
Editeur : Denoël
Première page de Le signe de la licorne
« Je feignis de ne pas lire les questions implicites dans les yeux du valet d’écurie quand je déposai mon macabre fardeau et laissai mon cheval à ses bons soins pour le pansage. Ma cape ne pouvait guère dissimuler la nature de son contenu quand je me jetai cette tripaille sur l’épaule avant de me diriger vers l’entrée de derrière du palais. L’enfer ne tarderait pas à exiger son dû.
Je contournai le terrain de manœuvre pour gagner l’allée menant à l’extrémité sud du parc. Moins de regards curieux par ce chemin. Je me ferais repérer, certes, mais ce serait beaucoup moins gênant que de passer par l’entrée principale dont les alentours sont toujours très animés. Bon Dieu !
Et re-bon Dieu ! Je me jugeais déjà amplement pourvu de soucis. Mais il semble bien que la richesse appelle toujours la richesse. Une sorte d’intérêt composé dans le domaine de l’esprit, j’imagine. »
Extrait de : R. Zelazny. « Cycle des princes d’Ambre – Le signe de la licorne. »
Les fusils d’Avalon par R. Zelazny

Fiche de Les fusils d’Avalon
Titre : Les fusils d’Avalon (Tome 2 sur 10 – Cycle des princes d’Ambre)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1972
Traduction : R. Blunden
Editeur : Denoël
Première page de Les fusils d’Avalon
« Je restai debout sur la plage et dis : « Au revoir, Butterfly », et le voilier tourna lentement sur lui-même puis mit le cap sur la haute mer. Je savais qu’il regagnerait son port au phare de Cabra, car cet endroit était situé près d’Ombre.
Détournant les yeux, je regardai la ligne noire des arbres tout proches, sachant qu’une longue marche m’attendait. Je me mis en route dans cette direction, en procédant aux adaptations nécessaires tout en marchant. Le froid de la nuit n’avait pas encore quitté la forêt silencieuse, et c’était bien ainsi.
J’avais encore une vingtaine de kilos à prendre pour retrouver mon poids normal et souffrais encore de temps en temps d’un dédoublement de la vue, mais mon état s’améliorait. Je m’étais échappé »
Extrait de : R. Zelazny. « Cycle des princes d’Ambre – Les fusils d’Avalon. »
Les 9 princes d’Ambre par R. Zelazny

Fiche de Les 9 princes d’Ambre
Titre : Les 9 princes d’Ambre (Tome 1 sur 10 – Cycle des princes d’Ambre)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1970
Traduction : R. Delouya
Editeur : Denoël
Première page de Les 9 princes d’Ambre
« Ça commençait à se dissiper, mais après ce qui me parut être une éternité.
J’essayai de remuer les orteils. J’y réussis. J’étais sur un lit d’hôpital, les jambes dans le plâtre. C’étaient bien mes jambes.
Je fermai les yeux avec force et je les rouvris. Trois fois.
La chambre reprit son aplomb.
Où diable étais-je ?
Les brumes se déchirèrent lentement et la mémoire me revint. Je me souvins de nuits, d’infirmières et d’aiguilles. Chaque fois que je commençais à reprendre mes esprits, quelqu’un entrait et me piquait avec quelque chose. C’était exactement ce qui s’était passé. Exactement ça. Mais maintenant j’étais à peu près conscient. Ils allaient bien être obligés d’arrêter leur petit jeu. »
Extrait de : R. Zelazny. « Cycle des princes d’Ambre – Les 9 princes d’ambre. »
Un gars de l’enfer par A. et B. Strougatski

Fiche d’Un gars de l’enfer
Titre : Un gars de l’enfer
Auteur : A. et B. Strougatski
Date de parution : 1974
Traduction : B. Du Crest
Editeur : Denoël
Première page d’Un gars de l’enfer
« Ce trou ! Jamais je n’ai vu de bled pareil, je ne savais même pas que ça pouvait exister. Les maisons, bâties sur pilotis, hautes comme des miradors, étaient rondes, noires et sans fenêtres. Sous chacune d’elles, c’était un fouillis de jarres, de baquets, de chaudrons rouillés, de râteaux et de pelles… La-terre du sol luisait d’usure, tant elle était brûlée, foulée, battue. Des filets de pêche, secs, pendaient un peu partout. Que peuvent-ils bien pêcher dans ces marécages qui s’étendent à perte de vue et empestent pis qu’un tas d’ordures ?… Dire que des êtres humains moisissent depuis des siècles dans ce trou infect et que, sans le duc, ils y moisiraient encore mille ans ! Le Nord, quoi, un pays de sauvages… Naturellement, pas le moindre habitant en vue. Probable qu’ils ont déguerpi, de gré ou de force, à moins qu’ils ne se cachent dans leurs tanières…
Sur la place, devant le dépôt de chasse, une fumée montait d’une cantine de l’armée, dont on »
Extrait de : A. et B. Strougatski. « Un gars de l’enfer. »
Stalker par A. et B. Strougatski

Fiche de Stalker
Titre : Stalker, pique-nique au bord du chemin
Auteur : A. et B. Strougatski
Date de parution : 1972
Traduction : S. Delmotte
Editeur : Denoël
Première page de Stalker
« EXTRAIT DE L’INTERVIEW DU DOCTEUR VALENTIN PILMAN À L’OCCASION DE LA REMISE DU PRIX NOBEL DE PHYSIQUE EN 19…, ACCORDÉ À L’ENVOYÉ SPÉCIAL DE LA RADIO DE HARMONT
« … Docteur Pilman, votre première découverte sérieuse est, sans doute, celle de ce qu’on appelle “radiant de Pilman”.
— Je ne le pense pas. Le radiant de Pilman n’est ni la première, ni sérieuse ni, en fait, une découverte. Et, de plus, pas tellement la mienne.
— Vous devez plaisanter, docteur. Le radiant de Pilman c’est une notion connue de tous les écoliers.
— Cela ne m’étonne pas. C’est précisément par un écolier que le radiant de Pilman a été découvert. Malheureusement, je ne me souviens pas de son nom. Regardez chez Stetson, dans son Histoire de la Visite, il raconte tout en détail. Le radiant a été découvert par un écolier, les coordonnées ont été publiées pour la première fois par un étudiant et, curieusement, c’est mon nom qu’on lui a donné.
— Oui, les découvertes ont parfois des destins étranges. Ne pourriez-vous pas, docteur Pilman, expliquer à nos auditeurs… »
Extrait de : A. et B. Strougatski. « Stalker. »
Les vagues éteignent le vent par A. et B. Strougatski

Fiche de Les vagues éteignent le vent
Titre : Les vagues éteignent le vent
Auteur : A. et B. Strougatski
Date de parution : 1985
Traduction : S. Delmotte
Editeur : Denoël
Première page de Les vagues éteignent le vent
« Je m’appelle Maxime Kammerer. J’ai quatre-vingt-neuf ans.
Un jour, il y a très, très longtemps, j’ai lu un récit ancien qui commençait ainsi. Je me souviens, j’avais songé à l’époque que si je devais dans l’avenir écrire un mémoire, je le commencerais exactement de la même façon. Cela dit, le texte que je propose ne peut pas, stricto sensu, être considéré comme un mémoire ; par ailleurs, il devrait débuter par une lettre que j’ai reçue il y a environ un an :
Kammerer,
Vous avez, naturellement lu les fameuses Cinq biographies du siècle. Je vous prie de m’aider à trouver qui se cache sous les pseudonymes P. Soroka et E. Brown. Cela vous sera plus facile qu’à moi.
M. Gloumova
Le 13 juin 125 Novgorod »
Extrait de : A. et B. Strougatski. « Les vagues éteignent le vent. »
Le lundi commence le samedi par A. et B. Strougatski

Fiche de Le lundi commence le samedi
Titre : Le lundi commence le samedi
Auteur : A. et B. Strougatski
Date de parution : 1966
Traduction : B. Du Crest
Editeur : Denoël
Première page de Le lundi commence le samedi
« J’approchais de mon lieu de destination. La forêt verdoyante s’avançait tout au bord de la route, ne faisant que rarement place à des clairières couvertes de laiches jaunes. Le soleil, prêt à se coucher depuis un bon bout de temps, ne se décidait toujours pas et restait suspendu au-dessus de l’horizon. La chaussée était étroite et parsemée de gravier. Quand l’auto roulait sur de gros cailloux, les jerricans vides faisaient un bruit de ferraille dans le coffre arrière.
Deux hommes débouchèrent de la forêt et s’arrêtèrent sur le bas-côté en regardant dans ma direction. L’un d’eux leva la main. Je ralentis pour mieux les voir. C’étaient des jeunes gens, un peu plus âgés que moi peut-être et qui me firent l’effet de chasseurs. Leurs visages me plurent et je stoppai. Celui qui avait levé le bras passa par la portière un visage bronzé au nez en bec d’aigle et me demanda en souriant :
— Vous ne pourriez pas nous emmener jusqu’à Solovets ? »
Extrait de : A. et B. Strougatski. « Le lundi commence le samedi. »