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La nuit des hommes-loups par Gilles Bergal

Fiche de La nuit des hommes-loups
Titre : La nuit des hommes-loups
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 2008
Editeur : Objectif noir
Première page de La nuit des hommes-loups
« L’enfant releva la tête, le front plissé par l’attention sous ses cheveux blonds.
— Tu as entendu ?
De l’autre côté du feu de bois, son père détourna les yeux du lapin qui roussissait et le regarda avec surprise.
— Entendu quoi ?
— Ce cri.
— Tu as dû rêv…
Cette fois, il l’entendit. Il s’agissait bien d’un hurlement. Il n’y avait pas à s’y tromper.
Malgré lui, l’adulte frissonna. C’était à vous donner la chair de poule. La première pensée qui lui vint fut que, quelque part, un chien hurlait à la mort. Mais c’était pire que ça. C’était… comme dans ces films d’épouvante, quand la carriole amenant le visiteur au château de Dracula traverse les landes désertes où s’effiloche la brume.
— C’est un loup ? demanda le garçon.
Son père haussa les épaules, plus pour le rassurer que par réelle conviction.
— Il n’y a plus de loups dans la région depuis des années. »
Extrait de : G. Bergal. « La nuit des hommes-loups. »
Gore story par Gilles Bergal

Fiche de Gore story
Titre : Gore story
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 2015
Editeur : Objectif noir
Première page de Gore story
« Bloody Marie empoigna les cheveux de l’homme ligoté sur la chaise et tira d’un coup sec. La tête se décolla du tronc. Bloody Marie réalisa trop tard que la situation s’était renversée en son absence. La tête qu’elle tenait à la main était celle d’une des momies de sa collection, et non pas celle du commandant Fontanel.
Elle n’eut que le temps d’esquisser le geste de se retourner avant que la pointe de la hallebarde ne la percute dans le dos. Mais ce mouvement avait eu pour effet de faire pivoter son corps et la pointe ripa sur son omoplate, emportant avec elle un large morceau de chair sans pour autant que la blessure ne soit fatale comme l’avait espéré son vieil ennemi.
Bloody Marie poussa un hurlement de rage et de douleur mêlées. Elle trébucha en arrière, vit enfin son adversaire.
Le commandant était dans un piteux état. Il n’avait plus de chemise ni de pantalon : il les avait utilisés pour habiller la momie et mieux la tromper. »
Extrait de : G. Bergal. « Gore Story. »
Dérive par Gilles Bergal

Fiche de Dérive
Titre : Dérive
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1988
Editeur : Objectif noir
Sommaire de Dérive
- Le clone triste
- Le rire du klone
Première page de Le clone triste
« RoyD Ghurdal jeta un regard inquiet autour de lui. La rue était déserte.
Il traversa la pelouse de la villa. L’air était pur, comme toujours, et dans un arbre proche un oiseau chantait.
Rien ne semblait avoir changé. Le clone sentit une nausée lui chavirer le cœur. Quelque chose avait changé, pourtant. Quelque chose de fondamental. Roy était là, dans cette villa. Il gisait sur le sol, le crâne fracassé. À côté de lui se trouvait la statuette de bronze qui avait servi à le tuer.
Roy était mort, son clone était à présent orphelin.
Le clone leva les yeux. Loin au-dessus de lui, le soleil brillait au sein d’un ciel artificiellement bleu. Des deux côtés de l’immense baie vitrée, les deux autres vallées d’Eden se distinguaient à peine. C’était un jour à nuages. »
Extrait de : G. Bergal. « Dérive. »
Créatures des ténèbres par Gilles Bergal

Fiche de Créatures des ténèbres
Titre : Créatures des ténèbres
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1985
Editeur : Objectif noir
Sommaire de Créatures des ténèbres
- Les profanateurs
- Tu viens, chéri ?
- L’île sous le brouillard
- Le voyageur de la nuit
- L’homme entre deux mondes
- Play it again, Sam
- Entre chien et loup
- Un sifflet d’or
- Le chat
- L’étincelle
- Gros bébé
- Les hordes du brouillard
- L’appel de la Banshee
- Print : magie noire
- Le masque de la haine
- Le mort aux dents dignes d’un don
- La statuette
Première page de Les profanateurs
« La jungle frémissait sous le souffle des explosions. L’Enfer Vert. Je ne savais pas encore à quel point ce surnom pouvait être juste.
Encore une rude journée qui tirait à sa fin. Inexorable, mon bull taillait de larges coupes au sein des arbres abattus. Encore une heure tout au plus, et ce serait l’arrêt pour la nuit. Le grondement des moteurs s’apaiserait. Les hommes en sueur descendraient des monstres métalliques, exténués, mais heureux du trajet parcouru aujourd’hui. Les dernières journées n’avaient pas été aisées. Nous étions en terrain défavorable, le sol était inégal, et la nature s’opposait farouchement à notre avance. Depuis ce matin pourtant, tout semblait reparti du bon pied.
Les lames mordaient allègrement dans le sol, et les explosifs faisaient disparaître les rocs les plus rétifs. Je n’avais donc pas lieu de m’inquiéter le moins du monde, lorsque mon bull fut brutalement déporté sur la gauche. La chenille gauche patina tandis que le monstre tournait autour de l’obstacle sur lequel butait la lame. Je m’arrêtai, fis machine arrière. »
Extrait de : G. Bergal. « Créatures des ténèbres. »
Cauchemar à Staten Island par Gilles Bergal

Fiche de Cauchemar à Staten Island
Titre : Cauchemar à Staten Island
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Cauchemar à Staten Island
« Pedro Ramirez jeta un nouveau coup d’œil par la vitre embuée qu’il venait d’essuyer d’un revers de main. Cette saloperie de pluie n’aurait donc jamais de fin ? Une ombre bougea sur la gauche, du côté des docks. Il se pencha pour mieux voir, ne vit rien. Ce qu’il avait pris pour un mouvement n’était sans doute que la réverbération d’une lampe sur les rafales de pluie.
Il devait tout de même sortir pour s’en assurer ; après tout, c’était son boulot et il avait déjà « oublié » sa ronde une demi-heure plus tôt alors qu’il aurait dû vérifier que tout était en ordre. Mais avec toute cette flotte qui tombait, Ramirez hésitait sérieusement à mettre le pied dehors. Son sang mexicain se souvenait de soleils éclatants sur des étendues arides. Rien à voir avec cette brume qui semblait perpétuellement noyer les docks de Staten Island, ne disparaissant de temps à autre que pour être remplacée par une pluie diluvienne comme celle qui tombait cette nuit-là.
Il leva les yeux vers la pendule électrique qui se trouvait au-dessus de la porte de sa cabane pompeusement baptisée poste de garde. »
Extrait de : G. Bergal. « Cauchemar à Staten Island. »
Camping sauvage par Gilles Bergal

Fiche de Camping sauvage
Titre : Camping sauvage
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Camping sauvage
« Serrant la crosse de son fusil entre ses mains, Collins rampait à l’aveuglette entre les buissons, peinant à cause son embonpoint qui lui donnait parfois l’impression d’être un basculo et jurant sourdement à chaque fois qu’une pierre qu’il n’avait pas vue du fait de l’obscurité lui entrait dans la chair. Il était suivi par Evers, le boulanger de Junction. Harol Eagan avait quelques mètres de retard sur eux ; il était censé surveiller leurs arrières. En fait, Eagan n’était pas très rassuré et qu’ils soient tous armés ne suffisait pas à lui rendre sa confiance.
À une centaine de mètres devant eux, une radio-cassette jouait Born to be Wild (1) à plein volume, couvrant presque le grondement des moteurs. Collins frissonna. Cette chanson, avec son roulement obsédant qui n’était pas sans rappeler le ronflement des motos, lui avait toujours donné la chair de poule.
Du coin de l’œil, il vit une ombre bouger, trente mètres sur sa gauche. Willie Cullen et son groupe. Jusque-là, tout allait bien : apparemment, ils progressaient au même rythme. »
Extrait de : G. Bergal. « Camping sauvage. »
Amok par Gilles Bergal

Fiche de Amok
Titre : Amok
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1986
Editeur : Objectif noir
Première page de Amok
« Robert Ackerman engagea sa Pinto dans la descente qui menait à la ville. Il dépassa le panneau indiquant Downvalley 6 157 habitants sans se douter que : bientôt, ce chiffre se trouverait sérieusement réduit, et que lui-même y serait pour beaucoup.
Il suivit la rue principale sur deux cents mètres, jusqu’au drugstore dont le parking commençait à se remplir.
On était samedi ; les gens en profitaient pour faire leurs courses.
Il trouva néanmoins une place pour son véhicule au fond du parking où il l’abandonna. Plus tard, il reviendrait au marché. Mais pour le moment, il devait faire quelques achats et à vrai dire il avait envie de se balader en ville. Il n’en avait pas si souvent l’occasion.
Il releva la tête, cherchant du regard une silhouette familière qu’il trouva rapidement. Comme à son habitude le vieux Joss était assis sur les marches de l’école marquant la limite du parking, dont le drugstore et la galerie marchande fermaient deux des trois autres côtés, son éternelle pipe d’écume au bec. »
Extrait de : G. Bergal. « Amok. »
Le fléau sanguinaire par David Loman

Fiche de Le fléau sanguinaire
Titre : Le fléau sanguinaire
Auteur : David Loman
Traduction : B. Blanc
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Le fléau sanguinaire
« Par centaines, ils grouillaient, aveugles, sous la peau de l’animal en putréfaction. Lisses, blancs et gluants, ils se nourrissaient de la chair noirâtre. Ils étaient les ultimes parasites. Les mangeurs de mort.
Le jeune homme, pourtant, plongea la main sans hésiter dans les entrailles du cadavre et, souriant, en ramena une pleine poignée. Il les laissa tomber dans une boîte en aluminium, et abandonna, sans plus de cérémonie, les restes pourrissants du lapin.
— Tu en as trouvé encore un, Alan ? demanda une voix derrière lui.
— Oui, monsieur Lambert, répondit-il en se retournant. M’a tout l’air d’être resté là un bon moment…
— Foutu renard ! grommela l’homme, en contemplant la carcasse.
C’était la troisième depuis la veille. Les marques de dents ne laissaient aucun doute sur l’identité du prédateur. Mais la rapidité avec laquelle les mouches se jetaient là-dessus était… bizarre. »
Extrait de : D. Loman. « Le fléau sanguinaire. »
L’horreur aux mille visages par Bill Garnett

Fiche de L’horreur aux mille visages
Titre : L’horreur aux mille visages
Auteur : Bill Garnett
Traduction : J. Gary
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de L’horreur aux mille visages
« Rien n’avertit Peter Stone du danger qui le guettait.
Pas le moindre signe. Rien.
Son sommeil avait été dépourvu de rêves. Il s’éveilla frais et dispos. Il n’avait pas le moindre pressentiment d’une menace quelconque pesant sur lui.
Il était 6h45. Il se glissa hors du lit et traversa la chambre plongée dans l’obscurité ; il était nu. Il gagna la salle de bains, referma la porte sans bruit et alluma la lumière. Son image dans le miroir lui plut. Pour conserver la forme, il veillait scrupuleusement à faire des exercices chaque matin. Ensuite il prit sa douche, se rasa et s’habilla.
Un quart d’heure plus tard, Peter se tenait fin prêt devant le lit ; Elaine dormait encore. Malgré l’obscurité hivernale, il discernait sans peine les formes plantureuses de son épouse. À présent, elle prenait pratiquement toute la place. Sa chemise de nuit bâillait ; il distinguait le va-et-vient de sa grosse poitrine qui se soulevait au rythme d’une respiration lente et régulière. »
Extrait de : B. Garnett. « L’horreur aux mille visages. »
Une fille comme les autres par Jack Ketchum

Fiche de Une fille comme les autres
Titre : Une fille comme les autres
Auteur : Jack Ketchum
Traduction : B. Domis
Date de parution : 1989
Editeur : Bragelonne
Première page de Une fille comme les autres
« Vous pensez connaître la douleur ?
Parlez-en à ma deuxième femme. Elle sait. Ou elle croit savoir.
Elle m’a raconté qu’une fois, quand elle avait dix-neuf ou vingt ans, elle s’est interposée entre deux chats qui se battaient – le sien et celui d’un voisin – et l’un d’eux s’en est pris à elle. Il lui a grimpé dessus, comme à un arbre, lui a lacéré les cuisses, le ventre et les seins, laissant des entailles encore visibles aujourd’hui. Il lui a flanqué une telle frousse qu’elle est tombée en arrière, contre le vaisselier du début du siècle de sa mère, cassant son plus beau plat à tarte en céramique et s’éraflant la peau des côtes sur quinze bons centimètres pendant que le chat en furie reprenait le même chemin en sens inverse, toutes griffes dehors. Je crois qu’elle m’a dit qu’elle s’en était tirée avec trente-six points de suture. Plus une fièvre qui a duré plusieurs jours.
D’après ma deuxième épouse, c’est ça, la douleur.
Elle sait que dalle cette bonne femme.
Evelyn, ma première femme, s’en est peut-être plus approchée.
Elle est hantée par une image. »
Extrait de : J. Ketchum. « Une fille comme les autres. »