Étiquette : Polanis
Charisme par M. Coney
Fiche de Charisme
Titre : Charisme
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1975
Traduction : J. Polanis
Editeur : Le livre de poche
Première page de Charisme
« Je laissai les autres dans la cabine et franchis la large porte qui donnait sur le pont arrière couvert. Le bateau avançait avec aisance dans la houle légère ; les vagues lentes coupaient notre course en biais, puis s’arrondissaient pour aller se disperser en fontaines d’écume parmi les rocs déchiquetés, au pied des falaises qui défilaient à quatre cents mètres de là. J’estimai notre position à mi-chemin entre Prospect Cove et Falcombe. Alors que j’observais une cabane de gardes-côtes désaffectée, au sommet des falaises, j’entendis un autre éclat de rire dans la cabine ; c’était Mellors, et le gloussement de soprano qui l’accompagnait venait de sa femme.
Copwright pilotait aux commandes auxiliaires de la cabine – le danger était minime, dans ces eaux, mais j’avais l’intention de le relever lorsque nous approcherions de Falcombe. »
Extrait de : M. Coney. « Charisme. »
Les royaumes de Tartare par B. Stableford
Fiche de Les royaumes de Tartare
Titre : Les royaumes de Tartare
Auteur : B. Stableford
Date de parution : 1977
Traduction : J. Polanis
Editeur : Opta
Première page de Les royaumes de Tartare
« Les étoiles étaient immobiles dans le ciel, comme elles l’avaient toujours été, comme elles le seraient toujours. Elles brillaient d’une lueur nacrée régulière, et chacune d’elles était parfaitement ronde. Elles n’étaient pas également réparties dans la voûte céleste, mais s’accumulaient en grappe au-dessus des terres appelées Shairn, se faisant à peine moins denses vers l’est, où les terres des Hommes Sans Ames se déroulaient au-delà du Canal Cudal, plus loin que ne portait la vue depuis le Mont Amalek. Au nord de Shairn s’étendait la Lande Gangreneuse. Dans ces cieux, les étoiles étaient plus espacées, et se clairsemaient plus encore quand on s’éloignait vers l’ouest ou vers le nord en contournant la grande muraille de fer. Enfin, loin vers le nord-ouest, se trouvaient les terres-sombres, où ne brillait aucun astre, à l’exception d’une seule ligne qui s’incurvait vers l’obscurité comme une route étoilée. Personne ne suivait la route étoilée, non parce que personne n’était curieux de savoir où elle »
Extrait de : B. Stableford. « Les royaumes de Tartare. »
Le seul critique par B. Stableford
Fiche de Le seul critique
Titre : Le seul critique (Tome 2 sur 6 – Daedalus)
Auteur : B. Stableford
Date de parution : 1977
Traduction : N. Atchkhan, J. Polanis
Editeur : Galaxie / Opta
Première page de Le seul critique
« Je ramassai les cartes et me mis à les battre sans grande conviction, me demandant si j’allais pouvoir extirper une dernière dose d’enthousiasme compétitif de mon cerveau turgide. Cela semblait improbable.
Karen m’observait. Elle était à l’aise, complètement réveillée. J’étais trop complètement réveillé, et pas tellement à l’aise.
— Vous voulez encore jouer ? demandai-je.
Elle ne voulait pas. Elle secoua la tête.
— Vous feriez bien de dormir un peu, dit-elle. Il faut que je sois ici. J’ai des quarts de huit heures pendant la traversée, et je n’ai besoin de personne pour me tenir compagnie. Savez-vous quelle heure il est ?
Mes yeux se tournèrent vers l’horloge, sur laquelle ils posèrent un regard vide.
— Non, lui dis-je. Honnêtement, je n’en sais rien. Je lis ce que marquent les aiguilles, sans y voir la moindre signification. Comment cela peut-il »
Extrait de : B. Stableford. « Daedalus – Le seuil critique. »
La mort blanche par F. Herbert
Fiche de La mort blanche
Titre : La mort blanche
Auteur : F. Herbert
Date de parution : 1982
Traduction : J. Polanis
Editeur : Le livre de poche
Première page de La mort blanche
« C’ÉTAIT une Ford anglaise ordinaire, un modèle économique de couleur grise, avec conduite à droite comme il est d’usage en Irlande. John Roe O’Neill se rappellerait par la suite le bras droit du conducteur en chandail brun, accoudé à la vitre ouverte dans la lumière que filtraient les nuages sur Dublin cet après-midi-là. Un noyau de souvenir cauchemardeux qui excluait tout le reste de la scène; il n’y avait que la voiture et ce bras.
Plusieurs autres témoins survivants décrivirent une déchirure dans l’aile avant gauche de la Ford, quelque peu froissée. La déchirure avait commencé à rouiller.
Dans son lit d’hôpital, une femme précisait : «Les bords de la tôle étaient déchiquetés, et je me suis dit que quelqu’un risquait de se couper en la frôlant. »
Extrait de : F. Herbert. « La mort blanche. »
Destination vide par F. Herbert
Fiche de Destination vide
Titre : Destination vide (Tome 1 sur 4 – Programme conscience)
Auteur : F. Herbert
Date de parution : 1966
Traduction : J. Polanis
Editeur : Pocket
Première page de Destination vide
« C’était le cinquième équipage de clones qui avait quitté Lunabase dans le cadre du Programme Conscience, et Morgan Hempstead se pencha en avant pour observer attentivement l’image, comme le demandait sa fonction. L’image montrait l’astronef en train de dépasser l’orbite de Pluton; il savait qu’à ce stade du voyage, l’équipage avait déjà dû affronter l’habituelle séquence de frustrations programmées, et même déplorer quelques morts et quelques blessures graves, mais cela faisait partie du Programme.
La nef s’appelait Terra V.
C’était un ovoïde géant, moitié ombre obscure vacillant sur un fond d’étoiles, moitié réflexion argentée du lointain Soleil. »
Extrait de : F. Herbert. « Programme conscience – Destination vide. »
Le livre d’or par T. Sturgeon
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : D. Pemerle, J. Polanis, A. Dorémieux, P. Billon, F. Straschitz
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or :
- L’île des cauchemars
- Les ossements
- Largo
- Cicatrices
- Un don particulier
- M. Costello, héros
- La musique
- Parcelle brillante
- L’autre Célia
- Un crime pour Llewellyn
- La fille qui savait
- Sculpture lente
Première page de L’île des cauchemars
« LE gouverneur visa entre les deux feuilles d’une menthe importée à grands frais, et aligna l’échancrure verte sur le coin de la véranda en bambou et la silhouette d’un homme courbé sur la plage. Il ne disait rien. Cela dura tant, que son visiteur manifesta une certaine inquiétude de ne plus entendre la voix, ou plutôt le bourdonnement confortable du gouverneur. Que faire d’autre, pensa-t-il, sinon regarder cet homme âgé qui, son verre froid contre la joue, observait entre les deux feuilles le batteur de grèves. Que faire d’autre dans cet archipel d’îlots mornes et lumineux, sinon parler. Si on laissait tomber la conversation, on pensait chaleur, on pensait silences scandés par le ressac, bruissement alangui des palmes, ce qui ramenait à la chaleur. Bon sang, pensa-t-il soudain, et ce gouverneur qui s’habille tous les soirs pour dîner, tous les soirs par cette chaleur.
« Pauvre cinglé », grommela le gouverneur.
« Qui ça ? » demanda le visiteur américain. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Le livre d’or de la science-fiction. »
L’homme qui a perdu la mer par T. Sturgeon
Fiche de L’homme qui a perdu la mer
Titre : L’homme qui a perdu la mer
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : A. Rosenblum, F. Straschitz, P. Billon, J. Polanis, M. Boissier, P. J. Izabelle, R. Lathière
Editeur : Le livre de poche
Sommaire de L’homme qui a perdu la mer :
- Ça
- Dieu microcosmique
- Et la foudre et les roses
- La merveilleuse aventure du bébé Hurkle
- Le contact de ta main
- L’éveil de Drusilla Strange
- L’homme qui a perdu la mer
- Epitaphe
Première page de Ça
« Ça marchait dans les bois. Ce n’était pas né. Ça existait. Sous les aiguilles de pin les feux couvent, foyers ardents qui se consument sans fumée dans la terre. La chaleur, l’obscurité, la décomposition provoquent la croissance. La vie est une chose, la croissance une autre. Ça grandissait mais ce n’était pas vivant. Ça marchait sans respirer à travers bois et ça pensait, voyait, c’était hideux et fort mais ce n’était pas né et ne vivait pas. Ça grandissait et se déplaçait sans vivre.
Ça émergea en rampant de la pénombre et du terreau humide et chaud dans la fraîcheur d’un matin. C’était énorme. C’était tout couvert de bosses et croûtes faites de sa propre horrible substance, et des fragments s’en détachaient à mesure que ça avançait, tombaient à terre et se tordaient, puis s’immobilisaient et s’enfonçaient tout pourrissants dans l’humus forestier. »
Extrait de : T. Sturgeon. « L’homme qui a perdu la mer. »
La sorcière du marais par T. Sturgeon
Fiche de La sorcière du marais
Titre : La sorcière du marais
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1981
Traduction : A. Rosenblum, M. Battin, D. Hersant, P. J. Izabelle, B. Martin, J. Polanis, J. M. Boissier, J. Guiod
Editeur : NEO
Sommaire de La sorcière du marais :
- L’abominable invité
- La sorcière du marais
- Tournure d’esprit
- Douce-Agile ou La licorne
- La peur est une affaire
- L’homme qui apprit à aimer
- Case et le rêveur
- Le dossier Verity
- Le scalpel d’Occam
Première page de L’abominable invité
« Étendu dans l’obscurité, Ransome souriait tout seul en pensant à son hôtesse. Ransome était un invité très recherché, uniquement à cause de son talent phénoménal de conteur. Talent entièrement dû au fait qu’il était si souvent invité, car c’était la verve concise de ses descriptions des gens et de leurs opinions sur les autres qui lui donnait son prix.
Et toute son ironie féroce visait les personnes qu’il avait rencontrées au week-end d’avant. Après un séjour chez les Jones, il insinuait tranquillement les choses scandaleuses les plus drôles à propos des Jones quand il passait le week-end quinze jours plus tard chez les Brown. Vous croyez que Mr. et Mrs. Jones s’en indignaient ? Ah ! Non. Il fallait entendre toutes les rosseries sur les Brown ! Et ainsi de suite, à l’image d’une spirale à deux dimensions sur le plan social.
Cette fois, il ne s’agissait pas des Jones ni des Brown ; mais de la demeure de Mrs. Benedetto. Pour Ransome, dont le sens de l’humour était blasé, »
Extrait de : T. Sturgeon. « La sorcière du marais. »
Case et le rêveur par T. Sturgeon
Fiche de Case et le rêveur
Titre : Case et le rêveur
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1972
Traduction : J. Polanis
Editeur : Denoël
Sommaire de Case et le rêveur :
- Le général fantôme par T. Cogswell
- Case et le rêveur par T. Sturgeon
Première page de Case et le rêveur
« Si, à l’instant précis où Case mourut, vous aviez dirigé depuis la Terre un laser (à faisceau étroit) vers sa position dans l’espace, et si vous aviez pu chevaucher la pointe du faisceau pendant mille ans (impossible, bien sûr) vous auriez pu voir son cercueil.
Ce n’était pas un cercueil à l’origine. Les vaisseaux, en cas de défaillance, ont des canots de sauvetage, et les canots ont eux-mêmes des bouées de sauvetage en cas d’urgence ; le cercueil avait un jour été une bouée, mais maintenant et depuis tous ces siècles, il était et avait été le cercueil de Case.
Il flottait dans l’absence de lumière, son large spectre de cris de détresse à jamais silencieux. Il culbutait toujours sur lui-même, lentement, poussé par une lumière depuis longtemps disparue, parce qu’on ne lui avait jamais dit de s’arrêter. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Case et le rêveur. »
Une heure avant le lever de la Terre par J. Blish
Fiche d’Une heure avant le lever de la Terre
Titre : Une heure avant le lever de la Terre
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1966
Traduction : J. Polanis
Editeur : Galaxie / Opta
Première page d’Une heure avant le lever de la Terre
« LA CABANE DANS L’ARBRE
Dolph Haertel – même maintenant qu’il avait dix-huit ans, personne sauf son père ne se risquait à l’appeler Adolph – jeta rapidement un dernier coup d’œil à l’aiguille qui flottait librement au-dessus du milieu de la table. Puis il traversa l’intérieur de la caisse d’emballage et s’approcha du hublot pour contempler Mars – sa première vue rapprochée de la planète rouge.
La visibilité n’était pas particulièrement bonne. Dune part, le verre du hublot était double. Il l’avait acheté à l’origine pour en faire un miroir de télescope, mais comme les parois de la caisse d’emballage étaient doubles elles aussi, il avait été obligé d’utiliser les deux pièces pour faire un seul hublot. Le résultat était qu’il avait l’impression de contempler Mars à travers un court tunnel de quinze centimètres de diamètre, avec, à chaque extrémité, une vitre d’un pouce de crown-glass légèrement éraflé.
En outre, la réverbération était aveuglante. À soixante kilomètres à peine de la surface de la planète, Dolph était encore à l’extérieur de l’atmosphère martienne. Entre l’éclat bleu acier de l’horizon gazeux et le miroitement jaune citron nuancé de rouge du désert en plein midi, les détails étaient »
Extrait de : J. Blish. « Une heure avant le lever de la terre. »