Étiquette : Charrier
Le domaine Blackwood par Anne Rice
Fiche de Le domaine Blackwood
Titre : Le domaine Blackwood (Tome 9 sur 13 – Chronique des vampires)
Auteur : Anne Rice
Date de parution : 2002
Traduction : M. Charrier
Editeur : Plon
Première page de Le domaine Blackwood
« Lestat,
Si tu trouves cette lettre chez toi, rue Royale, et je pense sincèrement que tu la trouveras, tu comprendras à l’instant que j’ai bafoué ton autorité.
Je sais que La Nouvelle-Orléans est interdite aux chasseurs de sang et que tu détruis de tes mains ceux qui s’y rendent. D’ailleurs, contrairement à bien des intrus sans foi ni loi dont tu t’es déjà débarrassé, je connais tes raisons. Tu ne veux pas que nous nous fassions remarquer par le Talamasca. Tu ne veux pas d’une guerre entre nous et cet Ordre vénérable de détectives du paranormal, pour son bien comme pour le nôtre.
Mais je t’en supplie, ne te lance pas à ma recherche sans avoir pris connaissance de mon message. »
Extrait de : A. Rice. « Chroniques des Vampires – Le Domaine Blackwood. »
Merrick par Anne Rice
Fiche de Merrick
Titre : Merrick (Tome 7 sur 13 – Chronique des vampires)
Auteur : Anne Rice
Date de parution : 2000
Traduction : M. Charrier
Editeur : Fleuve noir
Première page de Merrick
« Je m’appelle David Talbot.
S’en trouve-t-il encore parmi vous pour se souvenir de moi comme du Supérieur général du Talamasca, l’Ordre des chercheurs en paranormal affichant la devise : « Nous observons et nous sommes toujours là » ?
Jolie formule, non ?
Le Talamasca existe depuis plus de mille ans.
J’ignore tout de ses origines, j’ignore nombre de ses secrets, alors que je l’ai servi toute ma vie de mortel ou presque.
Ce fut dans sa maison mère londonienne que le vampire Lestat se révéla à moi. Il s’introduisit dans mon bureau, une nuit d’hiver, sans que rien ne l’eût laissé prévoir.
J’appris très vite que lire et écrire sur le paranormal était une chose, le contempler de ses propres yeux une autre, très différente. »
Extrait de : A. Rice. « Merrick – Chronique des vampires. »
Armand le vampire par Anne Rice
Fiche de Armand le vampire
Titre : Armand le vampire (Tome 6 sur 13 – Chronique des vampires)
Auteur : Anne Rice
Date de parution : 1998
Traduction : M. Charrier
Editeur : Fleuve noir
Première page de Armand le vampire
« Une enfant était morte au grenier, disait-on. Ses vêtements y avaient été découverts dans un mur.
J’avais envie d’aller là-haut m’allonger près de ce mur, seul.
De temps à autre, le fantôme apparaissait. Celui de l’enfant. Pourtant, pas un de ces vampires ne voyait les esprits à ma manière. Aucune importance. Ce n’était pas la compagnie de la petite disparue qui m’attirait, c’était l’endroit.
Rien ne me retenait plus auprès de Lestat. J’étais venu. J’avais accompli mon dessein. Je ne pouvais aider mon hôte.
La vue de son regard attentif, parfaitement fixe, me mettait mal à l’aise. Bien que calme, empli d’amour pour ceux qui m’étaient les plus proches – mes enfants humains, mon petit Benji à la chevelure sombre et ma tendre, ma diaphane Sybelle – je n’avais pas encore la force de les emmener. »
Extrait de : A. Rice. « Armand le Vampire – Chronique des vampires. »
La vie et rien d’autre par J. G. Ballard
Fiche de La vie et rien d’autre
Titre : La vie et rien d’autre
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 2008
Traduction : M. Charrier
Editeur : Denoël
Première page de La vie et rien d’autre
« Je suis né à l’Hôpital général de Shanghai le 15 novembre 1930, au terme d’un accouchement difficile. Ma mère, frêle Anglaise aux hanches étroites, me le décrivait des années plus tard avec complaisance, comme s’il fallait y voir le signe de la muflerie générale du monde. Elle racontait souvent au dîner que j’avais la tête terriblement déformée à la naissance, ce qui expliquait de toute évidence à ses yeux ma personnalité rebelle d’adolescent, puis de jeune homme (d’après mes amis médecins, ce genre de déformation n’a rien de remarquable). Ma sœur, Margaret, est venue au monde en septembre 1937 grâce à une césarienne, mais jamais je n’ai entendu ma mère s’exprimer sur la signification plus large de l’événement.
Notre famille habitait le 31, Amherst Avenue, dans les faubourgs ouest de Shanghai, à environ huit cents mètres de la concession internationale, quoique à l’intérieur de la vaste zone placée sous le contrôle de
la police municipale. »
Extrait de : J. G. Ballard. « La vie et rien d’autre. »
Poumon vert par I. R. MacLeod
Fiche de Poumon vert
Titre : Poumon vert
Auteur : I. R. MacLeod
Date de parution : 2002
Traduction : M. Charrier
Editeur : Bélial
Première page de Poumon vert
« Jalila était entrée dans sa douzième année standard, la saison des Pluies Douces habarienne, lorsqu’elle déménagea en compagnie de ses mères depuis les hautes plaines montagnardes de Tabuthal jusqu’à la côte. Cette longue descente représenta pour elles une découverte sans hâte. Le kamsin avait abandonné depuis longtemps le monde humidifié de frais, et les hayawans rouillaient au fil du voyage pendant que le sous-bois d’un vert pourpré aspirait les énormes plaques de leurs pieds. Jalila contemplait des qasrs et des falaises qu’elle n’avait vues jusqu’alors que dans sa tentexplo. Ses songeries inquiètes lui avaient représenté les passerelles de corde construites par ses ancêtres pour franchir les crêtes comme vieilles et fragiles, mais elles se révélaient en réalité robustes et subtiles ; d’énormes grues tièdes au toucher, ruisselantes et bourdonnantes, se soulevaient lourdement dans la brume telles des géantes avisées, dont l’étreinte lui offrait sans »
Extrait de : I. R. MacLeod. « Poumon vert. »
Les îles du soleil par I. R. MacLeod
Fiche de Les îles du soleil
Titre : Les îles du soleil
Auteur : I. R. MacLeod
Date de parution : 2005
Traduction : M. Charrier
Editeur : Gallimard
Première page de Les îles du soleil
« Ce soir, comme presque tous les dimanches soirs, un message de ma relation m’attend sur le mur du troisième box des toilettes publiques pour hommes de Christ Church Meadow. Il fut un temps où nous testions la craie, mais tout est nettoyé si régulièrement, de nos jours, qu’on nous l’effaçait souvent. Depuis, nous nous débrouillons en plantant l’ongle du pouce dans la peinture moelleuse.
L’édicule est devenu tellement propre et net qu’il ne ressemble plus guère à des toilettes publiques : rouleaux de papier sur tous les dévidoirs, lavabos immaculés, lunettes au bois poli, ancien combattant installé dans une cabine vitrée, à lire John Bull(1) en fumant des Capstan Full Strength. Toutefois, il est parti, à présent. Le tintement résonnant des cloches appelant à l’office du soir traverse la minuscule fenêtre en verre givré : huit heures passées, déjà. »
Extrait de : I. R. MacLeod. « Les îles du Soleil. »
La viandeuse par I. R. MacLeod
Fiche de La viandeuse
Titre : La viandeuse
Auteur : I. R. MacLeod
Date de parution : 1999
Traduction : M. Charrier
Editeur : Bélial
Première page de La viandeuse
« Moi, j’étais la viandeuse – mais, à mon avis, personne ne sait plus ce que ça veut dire, de nos jours. L’eau et le sang ont tellement passé sous les ponts. Quand je suis allée sur la colline toucher ma retraite, les gamines de la Poste se demandaient combien de guerres mondiales il y avait eu la semaine dernière et qui au juste les avait gagnées.
Je m’étais engagée, oui, je pensais que ça me permettrait d’échapper à la puanteur des poêles à frire qui régnait dans l’arrière-boutique de notre salon de thé de Manchester. La Royal Air Force, s’il vous plaît, et moi persuadée de ma chance, une chance incroyable, insolente, parce que c’était la classe et qu’il y avait les gars, les beaux gars, les meilleurs gars du monde, avec l’accent BBC tel que je l’imaginais, des gars qui avaient joué au rugby et au foot pour leurs écoles chics et leurs comtés chics du sud. C’était globalement vrai, même si je me suis retrouvée à taper à la machine dans l’annexe des cuisines pour commander de la moutarde et de la sauce HP du fait, je cite, d’une expérience considérable de vendeuse dans la restauration. »
Extrait de : I. R. MacLeod. « La Viandeuse. »
Ventus par K. Schroeder
Fiche de Ventus
Titre : Ventus
Auteur : K. Schroeder
Date de parution : 2000
Traduction : M. Charrier
Editeur : Gallimard
Première page de Ventus
« Le manoir de Castor, l’Inspecteur du sel, s’étirait au sommet de la colline tel un chat somnolent. Ses murailles couvertes de lierre n’avaient jamais été attaquées ; les tours qu’elles protégeaient s’étaient faites moins anguleuses au fil des siècles, tandis que lichen et oiseaux s’y installaient peu à peu. La vaste demeure représentait l’élément le plus important de la vie de Jordan Maçon, après ses parents ; dans un de ses plus précoces souvenirs, assis au pied de l’enceinte, il regardait travailler son père.
En ce matin limpide du début d’automne, perché en équilibre instable au bord d’un échafaudage, à huit mètres du sol, il examinait le trou apparu tout récemment dans la muraille. Le jeune homme suivit du doigt le joint séparant deux pierres ; le mortier, sombre et granuleux, avait la même consistance que celui dont s’était servi un de ses ancêtres pour réparer le rectorat après un orage, deux cents ans plus tôt. »
Extrait de : K. Schroeder. « Ventus. »
L’invité malvenu par B. Hambly
Fiche de L’invité malvenu
Titre : L’invité malvenu
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1994
Traduction : M. Charrier
Editeur : Les moutons électriques
Première page de L’invité malvenu
« Alors, l’eau s’est changée en sang. »
Les mains tremblantes, Kyra la Rousse redressa le chandelier de bronze qu’elle venait de renverser puis invoqua une nouvelle fois le feu dans le moignon de mèche noirci. Une clarté mouvante se répandit dans la salle de l’Été, tirant du néant les ombres difformes des monstres, des fleurs et des oiseaux sculptés dans les poutres du plafond. L’érable qui poussait à travers le plancher – et le chaume de la toiture – portait à présent des bouquets de feuilles toutes neuves, que la lumière de la bougie transformait en minuscules mains frémissantes.
Lady Rosamund Kentacre, professeur et mentor de la jeune femme, se pencha en avant, les sourcils froncés non par l’incrédulité, mais par la perplexité. Ses doigts frôlèrent le bol en porcelaine translucide posé sur la table de marbre. Il contenait une eau aussi limpide qu’un quart d’heure plus tôt, lorsque Kyra l’avait puisée dans la fontaine de la cour extérieure en récitant les incantations appropriées. »
Extrait de : B. Hambly. « L’invité malvenu. »
Anciens rivages par J. McDevitt
Fiche de Anciens rivages
Titre : Anciens rivages
Auteur : J. McDevitt
Date de parution : 1996
Traduction : M. Charrier
Editeur : Pocket
Première page de Anciens rivages
« — Mais qu’est-ce que c’est que ça, nom de Dieu !
Tom Lasker dut élever la voix pour se faire entendre dans la bourrasque. Will s’immobilisa, la bêche maculée d’une terre noire, cherchant de quoi pouvait bien parler son père.
Une plaque triangulaire émergeait du sol tel un aileron de requin. Dure. Métallique, semblait-il, quoique dépourvue de toute corrosion.
Père et fils se trouvaient sur la colline basse située à la limite ouest de leurs terres. Malgré l’heure tardive, ils s’activaient à la lueur des ampoules nues alignées sur un simple fil, afin d’enfouir les canalisations qui permettraient de pomper l’eau du puits jusqu’au sommet de l’éminence. Tom dirigea le rayon de sa torche sur l’objet, que Will poussa du bout de sa botte. Le parfum de l’hiver tout proche imprégnait la nuit. Un vent froid, mordant, soufflait sur la pente, agitant les lampes. Tom s’agenouilla pour dégager d’une main gantée le corps étranger – rouge vif, lisse et dur. Il eut beau tirer, rien ne bougea. »
Extrait de : J. McDevitt. « Anciens rivages. »