Étiquette : Denoël
Crétins en marche par C. M. Kornbluth

Fiche de Crétins en marche
Titre : Crétins en marche
Auteur : C. M. Kornbluth
Date de parution : 1984
Traduction : R. Louit
Editeur : Denoël
Sommaire de Crétins en marche
- Crétins en marche par C. M. Kornbluth
- A chacun son enfer par A. Bester
Première page de Crétins en marche
« Certaines choses n’avaient pas changé. Un tour de potier restait un tour de potier, l’argile restait l’argile. Efim Hawkins avait construit son atelier près de Goose Lake, qui offrait une mince bande de bonne argile grasse et un étroit rivage de sable blanc. Il alluma trois fours-couloirs avec des charbons provenant de la plantation de saules. La saulaie servait également à de longues promenades pendant que les fours refroidissaient ; s’il restait à proximité, il ne résistait pas à l’envie d’ouvrir les portes avant l’heure pour juger de l’effet de la cuisson sur telle forme nouvelle ou tel nouveau vernis, et alors – ping ! – forme ou vernis étaient bons pour la pile de tessons, derrière ses bacs à barbotine. »
Extrait de : C. M. Kornbluth. « Crétins en marche. »
Plus de vifs que de morts par F. Pohl

Fiche de Plus de vifs que de morts
Titre : Plus de vifs que de morts
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1990
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de Plus de vifs que de morts
« Bien qu’il s’agisse d’un hôpital, ou que ce soit tout comme, ça n’a pas une odeur d’hôpital. Et ça n’y ressemble certainement pas. Entre les plantes grimpantes qui fleurissent sur les murs, et le plic plic doux et reposant de la minuscule cascade à la tête du lit, on dirait plutôt la suite d’apparat de quelque vieux motel anonyme. Rafiel est à présent tout beau, bien retapé, prêt à repartir pour cinq ans avant d’être obligé de revenir se faire traiter ici, si bien qu’il n’a pas trop l’air non plus d’un patient hospitalisé. On dirait plutôt une vedette de cinéma, ce qu’il est plus ou moins d’ailleurs, un homme aux alentours de la quarantaine mais en assez bonne condition physique pour passer pour un jeune de vingt ans. Là, en revanche, il y a erreur. Après tout le travail de taille, de fraise et de greffe qu’il a subi ces onze derniers jours, la vérité c’est qu’il est un homme en remarquable condition physique mais âgé de quatre-vingt-douze ans. »
Extrait de : F. Pohl. « Plus de vifs que de morts. »
Les enfants de la nuit par F. Pohl

Fiche de Les enfants de la nuit
Titre : Les enfants de la nuit
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : P. Billon
Editeur : Denoël
Sommaire de Les enfants de la nuit
- La machine à filmer le temps par T. L. Sherred
- Les enfants de la nuit par F. Pohl
Première page de Les enfants de la nuit
« Nous nous sommes déjà rencontrés, dis-je à Haber. Cela se passait en 1988, lorsque vous dirigiez le bureau de Des Moines. »
Il s’épanouit et tendit la main : « Mais c’est vrai, bon sang ! Je me souviens à présent, Odin.
— Je n’aime guère que l’on m’appelle Odin.
— Vraiment ? Très bien, Mr. Gunnarsen…
— Pas davantage Mr. Gunnarsen. Simplement Gunner.
— C’est vrai, Gunner ; j’avais presque oublié.
— Non, vous ne l’aviez pas oublié. Vous ne connaissiez même pas mon nom à Des Moines. Vous ne saviez même pas que j’étais vivant, car vous étiez trop occupé à assurer la défaite de notre client dans l’État. Je vous ai tiré de là à cette époque comme je me prépare à vous tirer de là cette fois. »
Extrait de : F. Pohl. « Les enfants de la nuit. »
Les annales de la cité 2 par F. Pohl

Fiche de Les annales de la cité 2
Titre : Les annales de la cité 2
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël
Première page de Les annales de la cité 2
« Je suis un gosse de la dépression. Je suis né pendant la Guerre qui devait mettre fin à toutes les Guerres – celle de 1914. Je suis rentré en sixième au moment du krach de Wall Street, en 1929, puis en 1930 j’ai dû aller au collège public parce que mon père n’avait plus assez d’argent. En 1933, je quittai définitivement l’école. Je devais gagner ma vie, mais le problème était de trouver du travail. Une époque terrible ! Il y avait des queues pour le pain, les paysans de l’Oklahoma fuyaient le Dust Bowl, les vétérans faisaient des marches de protestation, la pauvreté, la peur – j’avais en horreur le monde sinistre dans lequel je vivais. Savez-vous ce qui m’a permis de tenir ? Le cinéma. En particulier les films d’anticipation. Lorsque j’étais dans une salle, et restais durant deux ou trois projections successives de Le Monde en 1981 ou de La Vie future, j’arrivais à oublier le monde réel. J’arrivais à me figurer que je vivais vraiment dans l’une de ces grandes villes resplendissantes de l’avenir, où tout le monde était heureux, en bonne santé et riche, et où l’on vivait comme des rois en dessous d’un
Ciel de
rechange »
Extrait de : F. Pohl. « Les annales de la cité-2. »
Les annales de la cité 1 par F. Pohl

Fiche de Les annales de la cité 1
Titre : Les annales de la cité 1
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : W. Desmond
Editeur : Denoël
Première page de Les annales de la cité 1
« Je suis ce que l’on pourrait appeler un authentique
New-Yorkais. Je me déplace comme un félin, j’ai la langue bien pendue et je
remplis mes poumons de suie et d’oxyde de carbone. À l’endroit où j’habite, les
bennes à ordure et les voitures de police m’empêchent chaque nuit de dormir, je
risque ma peau en traversant la rue, et ces plaisirs me coûtent les yeux de la
tête – les impôts sont astronomiques et les loyers exorbitants.
Pourtant, pas question de changer de mode de vie. Car c’est ici que les choses
se passent. Même si cela implique une bonne chance de me faire agresser dans la
rue et la quasi-certitude d’être cambriolé tous les deux ou trois ans, je me
trouve au cœur de l’action. Il n’y a qu’une chose que je redoute. Chaque mois
nous apporte son lot de nouveaux crimes, de nouvelles grèves, de nouvelles
catastrophes, et je crains qu’un jour tout ne se produise en même temps… car ce
jour-là, ce sera vraiment la
Panique
à
New York »
Extrait de : F. Pohl. « Les annales de la cité-1. »
L’avènement des chats quantiques par F. Pohl

Fiche de L’avènement des chats quantiques
Titre : L’avènement des chats quantiques
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1986
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de L’avènement des chats quantiques
« 16 août 1983
20:20. Nicky DeSota
Quand mon bruiteur s’est mis à sonner, j’avais une main sur le levier de vitesses, prête à passer la seconde, et l’autre sortie par la vitre pour indiquer que j’allais tourner à gauche. J’avais l’attention fixée sur le flic au carrefour, qui prenait un temps désagréablement long pour laisser passer le trafic de Meacham Road. J’avais la tête comme une citrouille, entre les taux d’hypothèques variables, les calculs de points, les acceptations de dossier de prêt, et l’éventualité ou non d’aller piquer une tête avec ma petite amie après le dîner. On était mardi. Par conséquent, une bonne occasion pour aller nager, parce que, des fois, les soirs de semaine, en fin de soirée, le maître nageur regarde de l’autre côté quand quelqu’un enlève le haut.
Le bruiteur bousilla tout ça.
J’ai horreur de laisser sonner un téléphone. Je pris le risque. Je retirai la main du levier de vitesses pour décrocher. « Dominic DeSota à l’appareil, oui ? » dis-je, juste au moment où le flic, se rappelant qu’il y avait des voitures qui attendaient sur Meacham Road, m’ordonnait de virer d’un geste péremptoire. »
Extrait de : F. Pohl. « L’avènement des chats quantiques. »
Heureux les humbles par F. Pohl

Fiche de Heureux les humbles
Titre : Heureux les humbles
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : M. Demuth
Editeur : Denoël
Sommaire de Heureux les humbles
- Heureux les humbles par F. Pohl
- Le moindre des fléaux par C. M. Kornbluth
Première page de Heureux les humbles
« Ainsi donc, ils se marièrent.
Ils faisaient un joli couple, elle avec sa traîne de trente mètres d’un blanc immaculé, lui en pantalon plissé et blouse grise froissée très chic.
C’était un petit mariage, le mieux qu’ils aient pu s’offrir. Les seuls invités étaient les proches parents et quelques amis intimes. Lorsque le pasteur eut scellé leur union, Morey embrassa son épouse et tous prirent le chemin de la réception. Il n’y avait que vingt-huit limousines en tout (mais il est vrai que vingt d’entre elles étaient occupées par les robots-traiteurs) plus trois voitures de fleurs.
« Soyez tous deux bénis », leur déclara le vieil Elon d’un ton affectueux. « Morey, vous savez que Cherry est une gentille fille. »
Il se moucha dans un carré de batiste élimé.
Les vieux se comportaient plutôt bien, se dit Morey. »
Extrait de : F. Pohl. « Heureux les humbles. »
Les gogos contre-attaquent par F. Pohl

Fiche de Les gogos contre-attaquent
Titre : Les gogos contre-attaquent (Tome 2 sur 2 – Les gogos)
Auteur : F. Pohl
Date de parution : 1984
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël
Première page de Les gogos contre-attaquent
« La femme était une loque. Elle avait fait de pathétiques efforts pour se rendre jolie en vue de l’entretien. Pure perte de temps. J’avais devant moi une petite créature au teint cireux, à l’air maladif et qui s’humectait les lèvres en scrutant d’un regard apeuré mon bureau. Ce n’est pas un accident si tous les murs de la salle d’entretien sont intégralement tapissés d’affiches commerciales en tridi animée. « Seigneur, fit-elle. Je ferais n’importe quoi pour une bonne vieille tasse de Surcafé ! »
Je la gratifiai de mon plus menteur regard de sincère surprise. J’effleurai l’écran où s’affichait son dossier. « C’est marrant ! Je vois là que vous avez prévenu les Vénusiens des risques d’accoutumance induits par le Surcafé et des dangers qu’il faisait courir à la santé. »
Extrait de : F. Pohl. « Les gogos – Les gogos contre-attaquent. »
Planète à gogos par F. Pohl et C. M. Kornbluth

Fiche de Planète à gogos
Titre : Planètes à gogos (Tome 1 sur 2 – Les gogos)
Auteur : F. Pohl et C. M. Kornbluth
Date de parution : 1953
Traduction : J. Rosenthal
Editeur : Denoël
Première page de Planète à gogos
« Tout en m’habillant ce matin-là, je repassais dans ma tête la longue liste de statistiques, d’échappatoires et d’exagérations qu’on s’attendrait à trouver dans mon rapport. Dans mon service, la Production, nous avions eu une série de maladies et de démissions, et il est quand même difficile que le travail soit fait quand le personnel manque pour cela. Mais le conseil d’administration n’accepterait probablement pas cette excuse.
Je me frottai le visage au savon épilatoire et me rinçai à l’eau douce. C’était du gaspillage, bien sûr, mais après tout je paie des impôts, et puis l’eau salée me laisse toujours une sensation de démangeaison. Je n’avais pas tout à fait fini de me rincer la figure que le filet d’eau s’arrêtait de couler ; je jurai sous cape et dus terminer à l’eau salée. »
Extrait de : F. Pohl et C. M. Kornbluth. « Les gogos – Planète à gogos. »
Un remède à la mélancolie par R. Bradbury

Fiche d’Un remède à la mélancolie
Titre : Un remède à la mélancolie
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1959
Traduction : J. Hardy
Editeur : Denoël
Sommaire d’Un remède à la mélancolie
- Un remède à la mélancolie
- Par un beau jour d’été
- Le dragon
- La fin du commencement
- Le splendide costume glace à la vanille
- Le rêve de fièvre
- Le raccommodeur de ménages
- La ville où personne n’est descendu
- L’odeur de la salsepareille
- Icare Montgolfier Wright
- Le casque
- Ils avaient la peau brune et les yeux dorés
- Le sourire
- Le premier soir de Carême
- L’heure du grand départ
- Et l’été ne dura qu’un jour…
- Le cadeau
- La collision mémorable de lundi dernier
- Les petites souris
- Coucher de soleil sur la plage (The Shoreline at Sunset, 1959), pages 214 à 226, nouvelle, trad. Jacqueline HARDY
- La vitre couleur fraise
- Le jour où la pluie tomba
Première page d’Un remède à la mélancolie
« — Allez me chercher des sangsues ! Je vais pratiquer une saignée, dit le Dr Gimp.
— Mais elle n’a plus de sang dans les veines, gémit Mrs Wilkes. Dites-nous, docteur, le nom de la maladie dont souffre notre Camillia !
— Elle ne va pas bien.
— Oui, mais…
— Elle ne va pas bien du tout.
Le bon médecin de famille fronçait le sourcil.
— Oui, et alors…
— À mon avis, c’est une petite flamme très fragile…
— Oh, docteur, s’écria Mr Wilkes d’un ton de reproche, vous nous répétez en partant ce que nous vous avons dit lorsque vous êtes entré !
— Pas du tout ! Donnez-lui ces pilules matin, midi et soir. Ce remède est souverain.
— Diantre ! Mais c’est qu’elle est bourrée de remèdes souverains !
— Taratata ! Ce sera un shilling la visite si vous permettez… »
Extrait de : R. Bradbury. « Un remède à la mélancolie. »