Étiquette : Klein
L’oeil dans le ciel par P. K. Dick
Fiche de L’oeil dans le ciel
Titre : L’oeil dans le ciel
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1957
Traduction : G. Klein
Editeur : J’ai lu
Première page de L’oeil dans le ciel
« Le déflecteur du faisceau protonique du bévatron de Belmont trahit ses inventeurs le 2 octobre 1959, à 4 heures de l’après-midi. Ce qui se produisit, ensuite, ne dura qu’un instant. N’étant plus convenablement réfléchi, et ne se trouvant donc plus contrôlé, l’arc de six milliards de volts jaillit vers le plafond de la salle, brûlant tout sur son passage, et notamment une plateforme d’observation qui surmontait le puissant aimant torique. Huit personnes se trouvaient à ce moment-là sur la plate-forme ; un groupe de visiteurs et leur guide. Lorsque la plate-forme s’effondra, les huit personnes tombèrent sur le sol de la salle du bévatron et y restèrent, blessées ou plongées dans le coma, jusqu’à ce que le champ magnétique ait été interrompu et les radiations dures partiellement absorbées.
Sur les huit, quatre réclamaient une hospitalisation. Deux autres, moins gravement brûlées, restèrent sur place pour un examen approfondi. Les deux dernières, enfin, furent examinées, soignées et purent rentrer chez elles. Les journaux locaux, à San Francisco et Oakland, rapportèrent l’accident. Des avocats commencèrent à entamer des actions pour le compte des victimes. »
Extrait de : P. K. Dick. « L’oeil dans le ciel. »
Mémoire vive, mémoire morte par G. Klein
Fiche de Mémoire vive, mémoire morte
Titre : Mémoire vive, mémoire morte
Auteur : G. Klein
Date de parution : 2007
Editeur : Robert Laffont
Sommaire de Mémoire vive, mémoire morte
- La serre et l’ombrelle
- Mémoire vive, mémoire morte
- ACMÉ ou l’anti-Crusoé
- Le monstre
- La fête
- Les abandonnés
- L’écume du soleil
- Les voix de l’espace
- Impressions de voyage
- Bruit et silence
- Civilisation 2190
- Les prisonniers
- Tout contre fait
- La question
- Spéculons sur l’avenir
- Pour en finir avec l’An 2000
- Dernière idylle
- Le rôle de l’homme
- Trois belles de Bréhat
- Point final
Première page de La serre et l’ombrelle
« Neuf heures trente. Le meilleur moment pour observer la surface. Une lumière franche, des ombres courtes, soulignant le relief. Le veilleur enserre la Terre d’une spirale qui le mène presque à la verticale des pôles. Il plane à neuf cents kilomètres d’altitude. Il choisit son objectif. Puis il tombe, comme une pierre, vers le Pays-sur-la-mer que les Néerlandais ont créé dans le Waddenzee quand la mer a commencé à monter, afin de se préparer à l’envahissement de presque toutes leurs terres par les eaux. Il discerne les immenses brise-lames ancrés à ce qui subsiste des îles de la Frise occidentale, Ameland, Terschelling, Vlieland et Texel. Sur le vaste plan d’eau paisible où l’on peut lire encore les sinuosités d’anciens estuaires, flottent des barges rectangulaires articulées entre elles d’une myriade de ponts, et sur les barges étincellent les bulles transparentes de milliers de serres. Au sud, près de la passe de Texel, une ville se construit, large, basse. »
Extrait de : G. Klein. « Mémoire vive, mémoire morte. »
Les seigneurs de la guerre par G. Klein
Fiche de Les seigneurs de la guerre
Titre : Les seigneurs de la guerre
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1971
Editeur : J’ai lu
Première page de Les seigneurs de la guerre
« Le Monstre pleurait comme un petit enfant. Non du remords d’avoir tué trois douzaines d’hommes, mais de se sentir si loin de sa planète natale. Cette détresse, Corson pouvait la comprendre : il lui fallait user de toute son énergie pour ne pas la partager.
Ses mains tâtèrent le sol dans l’obscurité, lentement, craignant de se blesser aux herbes, tranchantes comme des rasoirs selon les Instructions. Elles reconnurent un espace libre. Et alors seulement, avec une lenteur infinie, il avança un peu. Au-delà, l’herbe était douce comme une fourrure. Surpris, Corson retira la main. Les herbes devaient être dures et coupantes. Uria était un monde hostile, dangereux. Selon les Instructions, des herbes douces devaient signifier un piège. Uria était en guerre avec la Terre.
La question la plus pressante était de savoir si les indigènes avaient déjà décelé l’arrivée du Monstre et de Georges Corson. Le Monstre était de taille à leur tenir tête. Mais pas Corson. Il refit pour la vingtième fois le même calcul : les indigènes avaient vu le navire s’abîmer dans un océan de flammes et ils »
Extrait de : G. Klein. « Les seigneurs de la guerre. »
Les perles du temps par G. Klein
Fiche de Les perles du temps
Titre : Les perles du temps
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1958
Editeur : Denoël
Sommaire de Les perles du temps
- Tels des miroirs gelés
- Le monstre
- Une place au balcon
- La vieille maison
- En vacances
- Les abandonnés
- Les hôtes
- Le grand concert
- L’écume du soleil
- Trois versions d’un évènement
- Les voix de l’espace
- Impressions de voyage
- Les évadés
- Bruit et silence
- Civilisation 2190
- Les prisonniers
- Point final
Première page de Tels des miroirs gelés
« Un petit fragment de glace. Un peu de verre et d’argent, mais luisant et étincelant, et contenant des milliers et des milliers de regards, de visages, d’objets attrapés au hasard d’un rayon de soleil. Quelque chose comme une réserve d’images, ou comme un lambeau de voile de ces vaisseaux fantômes qui s’aventurent sur les mers inconnues et brumeuses du brouillard des rêves, ou quelquefois, comme une clé. Un petit bout de miroir. Juste un éclat.
La Vieille Dame s’arrêta sur la dernière marche pour reprendre haleine et elle vit, presque en même temps, un éclat pointu de glace et un petit garçon qui la dévisageait. Les yeux du petit garçon étaient pleins d’une froideur étrange, tels des miroirs gelés où dorment des lumières, et ils fouillaient la Vieille Dame si durement et si intensément qu’elle trébucha. Elle plongea la main dans sa poche et ils entendirent des bruits métalliques qui cristallisèrent brusquement le silence. Ce n’était pas un silence calme, ni reposant, ni parfait. C’était un silence vide qui forçait les yeux à se dilater et les tempes à résonner plus fort sous les pas du marcheur intérieur. »
Extrait de : G. Klein. « Les perles du temps. »
Le temps n’a pas d’odeur par G. Klein
Fiche de Le temps n’a pas d’odeur
Titre : Le temps n’a pas d’odeur
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1963
Editeur : Denoël
Première page de Le temps n’a pas d’odeur
« Sur Altaïr, le grand rectangle noir irradiait une lumière sombre, à la limite du visible. Les ingénieurs du Temps préparaient une expédition, la troisième en moins d’une année. Les anciens se souvenaient d’une époque où les expéditions avaient été moins nombreuses. S’ils avaient eu le goût de la réflexion, ils se seraient inquiétés de cette fréquence nouvelle des explorations temporelles. Mais leur rôle n’était pas de poser des questions, et ils n’y songeaient guère. Sur Altaïr, on était très précis quant aux attributions des différentes spécialités.
Le rôle des ingénieurs du Temps était d’ajuster les multitenseurs d’un espace d’Horowitz avec une précision surpassant la seizième décimale. Une partie du résultat pouvait être atteinte à l’aide de machines. Mais pour le reste, Altaïr devait s’en remettre à leur habileté. »
Extrait de : G. Klein. « Le temps n’a pas d’odeur. »
Le livre d’or par G. Klein
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1979
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- La tunique de Nessa
- L’écume du soleil
- Le monstre
- Les virus ne parlent pas
- Trois versions d’un évènement
- Discours pour le centième anniversaire de l’internationale végétarienne
- Ligne de partage
- Acmé ou l’anti-Crusoé
- Le condamné
- Les prisonniers
- Le dernier moustique de l’été
- Le cavalier au centipède
- La planète aux sept masques
- Réhabilitation
- Jonas
Première page de La tunique de Nessa
« Il se passe bien des choses derrière les murs de Tula, l’oasis de cristal. Rien dans le ciel léger de Mars ne recèle tant d’étrangeté, rien non plus sur l’horizon plat, désert, derrière lequel descendent les silhouettes dérisoires des caravanes qui s’en vont vers le sud quérir les produits fabuleux des mines. Et même les rues de Tula sont décevantes pour le touriste qui, tombé du ciel, venu d’une lointaine étoile, ou tout simplement de la Terre, s’égare entre ces bâtiments nets ou anciens que le vent a polis et comme recouverts d’un vernis, car les rues de Tula, sauf à certaines heures, certains jours, sont presque abandonnées. Un indigène furtif passe, enveloppé dans les replis de son manteau de sable. Une porte bée, une étoffe s’agite dans l’embrasure triangulaire d’une fenêtre, une des tours de cristal chante dans le vent, et, dans les cavernes profondes, gronde parfois l’eau, le sang de Mars. Ainsi passent les heures. »
Extrait de : G. Klein. « Le livre d’or. »
Le gambit des étoiles par G. Klein
Fiche de Le gambit des étoiles
Titre : Le gambit des étoiles
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1958
Editeur : Marabout
Première page de Le gambit des étoiles
« Les recruteurs
Il avait trente-deux ans et se nommait Jerg Algan. La presque totalité de ses jours s’était passée sur la Terre, à un endroit quelconque de la planète ; il avait sillonné les mers sur des glisseurs louches, survolé les continents à bord d’avions désuets, vestiges du siècle passé ; il s’était doré au soleil sur les plages d’Australie ; avant que le plateau désertique basculât dans l’océan, il avait chassé le dernier lion d’Afrique.
Il n’avait presque rien fait. Il n’avait jamais quitté la Terre. Jamais il n’avait franchi l’atmosphère. Entre deux vagabondages, il vivait à Dark de métiers bizarres, comme on ne peut le faire que dans la plus grande ville – la seule, à vrai dire – de la Terre.
Dark, bourgade de trente millions d’habitants, était dans toute la Galaxie, l’unique refuge de cette sorte de gens. Pourvu qu’ils s’y tinssent tranquilles, ils pouvaient échapper à la police psychologique. La position et l’ancienneté de Dark en font, malgré la petitesse de la ville, un des plus importants ports de ce secteur de la Galaxie, et tous les trafics s’y donnent »
Extrait de : G. Klein. « Le Gambit des étoiles. »
La loi du talion par G. Klein
Fiche de La loi du talion
Titre : La loi du talion
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1973
Editeur : Robert Laffont
Sommaire de La loi du talion
- Cache-cache
- Ligne de partage
- Les blousons gris
- Les virus ne parlent pas
- Avis aux directeurs de jardins zoologiques
- Réhabilitation
- Sous les cendres
- Jonas
- La loi du talion
- Les créatures
Première page de Cache-cache
« Ç’avait été une œuvre de longue haleine.
De dix années, jamais il n’avait quitté la bibliothèque où il travaillait, noircissait feuille après feuille, les empilant, se relisant à quelques mois de distance, voyageant dans un prodigieux univers mathématique qu’il créait lentement.
Vers la moitié de la dixième année, il vit se profiler la silhouette du résultat. L’ultime équation. La parfaite résolution. La preuve mathématique de l’existence de Dieu.
Il lui avait fallu tenir compte de tous les facteurs, bâtir un modèle exact et théorique de l’univers, réunir un million de coordonnées, les nouer en bottes serrées, y mettre le feu et peser les cendres. Mais maintenant, il connaissait l’ultime équation, il l’écrivait, il la démontrait. En son extrême simplicité, elle ne couvrait qu’un millier de pages. Il travailla vingt heures par jour. En trois mois d’un labeur harassant, il acheva ce travail, dernier aboutissement de l’esprit humain. »
Extrait de : G. Klein. « La loi du talion. »
Histoires comme si … par G. Klein
Fiche de Histoires comme si …
Titre : Histoires comme si …
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1975
Editeur : NEO
Sommaire de Histoires comme si …
- Rencontre
- Le bord du chemin
- La pluie
- Le dernier moustique de l’été
- Le vieil homme et l’espace
- La vallée aux échos
- Discours pour le centième anniversaire de l’internationale végétarienne
- Les plus honorables emplois de la terre …
- Un gentleman
- Les villes
- La tunique de Nessa
- Lettre à une ombre chère
- La planète aux sept masques
- Un chant de pierre
- Le condamné
- Retour aux origines
- De la littérature
- Le domaine interdit
- Les recruteurs
- Les enfers sont les enfers
- Magie noire
- Vous mourrez quand même
- Le témoin
- Le cavalier au centipède
Première page de Rencontre
« Il devait être cinq heures. Il faisait chaud et bleu. La rue était noyée de passants et de poussière, toute blanche, et les maisons, rouges, d’un rouge délavé et passé de briques cuites et séchées au soleil, avec de grandes traînées grises là où, pendant des dizaines d’années, les petits torrents réguliers des gouttières s’étaient rués, les quelques rares jours de pluie.
Il passait de temps à autre un léger souffle de vent et les gens frémissaient de plaisir. Il y avait un instant de silence, puis les lèvres mécaniques reprenaient leur broderie de mots sans suite.
— « Encore un peu de glace ? »
— « Je vous en prie. »
Les cubes de glace tintaient dans les verres et c’était réconfortant. Les reflets des verres voltigeaient sur le mur blanc d’en face, se figeaient et repartaient, comme des morceaux brisés de soleil, et c’était un vrai petit théâtre de lumière. Un orchestre invisible jouait un air languissant. La rue et la ville tout entière avaient un air de fête. Et ç’avait été ainsi tous les jours passés et ce serait ainsi tous les jours à venir. Les gens de l’endroit ne regrettaient rien et n’attendaient rien. Ils étaient plutôt pauvres, mais à leur manière, ils avaient l’air heureux. »
Extrait de : G. Klein. « Histoires comme si. »
Heurs et malheurs de la physique quantique par G. Klein et J. P. Pharabod
Fiche de Heurs et malheurs de la physique quantique
Titre : Heurs et malheurs de la physique quantique
Auteur : G. Klein et J. P. Pharabod
Date de parution : 2017
Editeur : Odile Jacob
Première page de Heurs et malheurs de la physique quantique
« Une découverte scientifique est-elle d’autant plus mal acceptée qu’elle est plus importante, voire plus révolutionnaire ? On pourrait le penser à en considérer d’assez nombreuses qui forment l’essentiel de notre savoir. Il ne fut pas aisément admis que notre Terre était ronde, même si Ératosthène le démontra trois siècles avant notre ère et calcula sa circonférence, car alors pourquoi les habitants des antipodes ne tombaient-ils pas dans le vide ? Newton apporta une réponse que Descartes n’admit pas car elle impliquait une action à distance, et Newtonlui-même considérait son idée comme folle, même si elle rendait tout à fait compte du mouvement des astres. On passera sur le scandale que représenta la théorie darwinienne de l’évolution par la sélection naturelle, qui amena un digne évêque à professer que, si Darwin était peut-être le descendant d’un singe, lui n’avait certes pas eu une guenon pour grand-mère. La conception pasteurienne de l’infection microbienne et son abandon de la génération spontanée mirent du temps à s’imposer alors même qu’on observait des animalcules depuis au moins deux siècles. Au tout début du XXe siècle, le grand physicien et philosophe Ernst Mach qualifiait les atomes de fictions puisqu’on ne pourrait jamais les observer ; quelques années plus tard, Albert Einsteinproposa une bonne approximation de leur taille et de leur mouvement. La première relativité du même Einstein, dite restreinte, fut rejetée par le philosophe fameux de l’époque, Henri Bergson, et fut longtemps tenue, au moins par les journalistes, pour réservée à quelques cerveaux d’élite alors qu’elle est du niveau d’un élève de terminale. Einstein, du moins, n’en douta jamais. Sa relativité générale, autrement difficile, demeura controversée alors qu’elle fournissait une réponse à l’inquiétude de Newton jusqu’à ce qu’une observation astronomique délicate la confirme. »
Extrait de : G. Klein et J. P. Pharabod. « Heurs et malheurs de la physique quantique. »