Étiquette : Moorcock
Le chaland d’or par M. J. Moorcock
Fiche de Le chaland d’or
Titre : Le chaland d’or
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1979
Traduction : I. Pavoni
Editeur : L’Atalante
Première page de Le chaland d’or
« TOUT EN HAUT DE LA VILLE se dressait une cathédrale ; ses galeries obscures et oubliées retentissaient des plaintes d’enfants aveugles. Dans le manoir en contrebas, deux amoureux insouciants esquissèrent quelques pas de danse, des marionnettes en guise de partenaires, et finalement se réconcilièrent. Des hommes plastronnaient dans les rues, d’auberge en auberge ; ils buvaient à la bouteille et déposaient en garantie, une à une, les pièces de leurs habits dans les rayons appropriés des mastroquets. Lorsque vint l’aube, on entendait toujours les plaintes des enfants et les amoureux dansaient encore, mais les hommes étaient rentrés chez eux. Jephraim Tallow s’éveilla et se passa les doigts dans la bouche : pour la première fois depuis des mois, il n’y avait pas de sang.
Il se dirigea, tout nu, vers le miroir pour y examiner la singularité de son anatomie – d’autant plus remarquable à présent que son nombril n’y était plus. Le saignement avait disparu, son nombril aussi. Tallow médita sur cette découverte puis, le sourcil froncé, retourna se coucher. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Le chaland d’or. »
Le jeu du sang par M. J. Moorcock
Fiche de Le jeu du sang
Titre : Le jeu du sang
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1975
Traduction : S. Hilling
Editeur : Opta
Sommaire de Le jeu du sang
- Le jeu du sang
- Passage par L. Isaacs
Première page de Le jeu du sang
« Les trois hommes se rejoignirent enfin dans une ville terrible nommée Migaa, aux confins arides et aveuglants d’un désert. La planète et la ville portaient toutes deux le nom de Migaa, et c’était la planète de la Dernière Chance pour les fugitifs de la Galaxie.
Renark descendit de son croiseur personnel, gêné par l’éclat aveuglant d’un soleil de diamant. Il se fraya un chemin parmi les formes menaçantes d’une centaine d’autres vaisseaux, tandis que, le devançant, son esprit sondait la ville, à la recherche de ses deux amis. Son cerveau entraîné explora les rues et les immeubles, les gens et les choses, jusqu’à ce qu’enfin il les eut localisés, à moins d’un kilomètre, de l’autre côté de la ville.
Il s’éloigna de l’astroport à grands pas et là, il n’y avait pas de fonctionnaires des douanes pour l’arrêter. Il maintenait la forme de ses amis fermement présente à sa pensée tout en se hâtant vers eux. Ils semblaient nerveux, et il se dit qu’ils étaient peut-être engagés dans quelque mauvaise affaire.
Les gens le fixaient avec étonnement quand il passait, grand jeune homme décharné, aux yeux noirs profondément enfoncés dans son long visage sombre et méditatif. Mais ce n’était pas son visage »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Le jeu du sang. »
Le livre d’or par M. J. Moorcock
Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1981
Traduction : J. Bailhache, M. Wiznitzer, S. Florens, C. Plançon, J. Chambon, H. Bouboulis, F. Cartano, M. Jakubowski
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Ma vie
- Paix sur Terre
- Lee Seward contre M-A 19
- L’homme qui habitait le temps
- Fuite de nuit
- La montagne
- Le jardin d’agrément de Felipe Sagittarius
- Voici l’homme
- L’histoire du monde
- A Prague en 1968
- Nature de la catastrophe
- Roses pales
- Un chanteur mort
- La femme troubadour
- La péninsule de Cassandre
Première page de Ma vie
« Mis à part un certain émoi – à peine un frisson(1) – ressenti vers l’âge de six ou sept ans lorsque je jouais en la compagnie de petites filles, la première expérience sexuelle dont je conserve un souvenir assez précis se produisit dans un lointain royaume montagneux aux confins de l’Inde et de la Birmanie. J’avais onze ans. Je suppose que les petits Blancs devaient être chose assez rare, même en ce temps, dans les sérails de ces rajahs corrompus aujourd’hui en voie d’extinction ; car je ne me rappelle pas en avoir rencontré un autre spécimen pendant mon incarcération. Capturé dans la forêt – mon père, ingénieur, et ma mère avaient tous deux été tués par le même tigre mangeur d’hommes, et les loups furent mes seuls compagnons pendant plusieurs mois – j’étais à demi sauvage et je dus être enchaîné par les poignets, le cou et les chevilles avant d’être conduit derrière les éléphants du rajah, bêtes énormes parées de bijoux ; je faisais partie d’une longue procession triomphale par laquelle le monarque étalait aux yeux de ses sujets les nombreuses dépouilles acquises lors de sa récente conquête d’un État voisin. Je n’étais pas considéré comme le plus précieux de ces trésors, pourtant c’est »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Le livre d’or. »
Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale par M. J. Moorcock
Fiche de Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale
Titre : Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1982
Traduction : D. Hersant, J. Schmitt
Editeur : Opta
Sommaire de Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale
- Le seigneur des airs
- Le léviathan des terres
- Le tsar d’acier
Première page de Le seigneur des airs
« LE FUMEUR D’OPIUM DE L’ILE DE ROWE
Au printemps de l’année 1903, sur le conseil de mon médecin, j’eus l’occasion de visiter cette magnifique et lointaine portion de terre située au milieu de l’océan Indien, que j’appellerai l’île de Rowe. Par suite de surmenage, je me trouvais victime de ce qu’à notre époque les charlatans se plaisent à qualifier d’« épuisement nerveux » ou même de « dépression ». En d’autres termes, j’étais complètement à plat et j’avais besoin d’un long repos très loin de tout. Je possédais quelques intérêts dans la compagnie minière qui constitue l’unique industrie de l’île (si l’on excepte la religion !) ; je savais que le climat de cette île était idéal, tout comme sa situation, ce qui en fait l’un des lieux les plus salubres du monde, à plus de quinze cents miles de toute forme de civilisation. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale. »
Les rives du crépuscule par M. J. Moorcock
Fiche de Les rives du crépuscule
Titre : Les rives du crépuscule
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1966
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Editeur : L’Atalante
Première page de Les rives du crépuscule
« QUAND elle apprit à son père qu’elle était enceinte, il réagit ainsi : « Il va falloir se débarrasser du fœtus. » Mais presque aussitôt, une idée fascina son esprit morbide et introverti : laisser la grossesse aller à son terme ; alors, il mit le bras autour des douces épaules de sa fille et lui murmura : « Néanmoins, il est mal d’ôter la vie, étant donné surtout sa rareté dans notre région du monde. Voyons si l’enfant parvient à vivre après la naissance. Que la nature décide… »
Ils habitaient une tour baroque dans la région crépusculaire. Vieille de plusieurs siècles, toute de fibre de verre et d’acier, cette tour, œuvre d’un architecte néonaturaliste, présentait des lignes asy »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Les rives du crépuscule. »
Mother London par M. J. Moorcock
Fiche de Mother London
Titre : Mother London
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1988
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël
Première page de Mother London
« Les patients
« La survie de la plupart d’entre nous dépend de mythes qui ne peuvent être aisément réfutés ou battus en brèche. Toutes les vieilles cités importantes ont les leurs. Parmi les plus récents de l’histoire londonienne figurent ceux du Blitz, de notre endurance. »
David Mummery pose son vieux stylo et prend une photographie du Temple découpée dans un journal qu’il colle à côté de son nouvel article, un texte favorable aux francs-maçons de la City qui devrait assurer son admission dans leur fraternité… et lui permettre enfin de découvrir les secrets du Londres souterrain. Il humecte ses lèvres avec un carré de flanelle bleue. Il a constamment la bouche sèche, ces derniers temps.
Cet homme qui s’est autoproclamé anthropologue urbain a de lourds antécédents psychiatriques et vit »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Mother London. »
Le navire des glaces par M. J. Moorcock
Fiche de Le navire des glaces
Titre : Le navire des glaces
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1969
Traduction : J. Guiod, J.-F. Amsel
Editeur : Le livre de poche
Première page de Le navire des glaces
« Konrad Arflane
Quand Konrad Arflane se retrouva sans navire des glaces sous son commandement, il quitta la cité-crevasse de Brershill et partit à ski vers le grand plateau glaciaire ; il s’en allait afin de décider s’il devait vivre ou mourir.
Pour ne s’autoriser aucun compromis, il emporta une petite quantité de vivres et d’équipement, calculant que, s’il n’avait pas fait son choix dans les huit jours, il mourrait de toute façon de faim et de froid.
Il considérait avoir de bonnes raisons d’agir ainsi. Bien qu’il n’eût que trente-cinq ans et qu’il fût l’un des capitaines les plus célèbres de tout le plateau, il avait peu de chances d’obtenir un nouveau poste de commandement à Brershill et il se refusait à envisager de servir un autre patron en tant que premier ou second officier, même s’il en avait la possibilité. Moins de quinze ans auparavant, Brershill possédait une flotte de plus de cinquante navires. Elle se réduisait à présent à vingt-trois. Et, bien qu’il ne fût pas morbide, Arflane avait décidé qu’il n’y avait qu’une seule alternative à un commandement dans une cité étrangère : la mort. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Le navire des glaces. »
La défonce Glogauer par M. J. Moorcock
Fiche de la La défonce Glogauer
Titre : La défonce Glogauer (Tome 2 sur 2 – Karl Glogauer)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1971
Traduction : D. Pemerle
Editeur : J.-C. Lattès
Première page de La défonce Glogauer
« Dans le jardin suspendu, 1971 : Rouge péché
Les entrées d’immigrants du Commonwealth en Grande-Bretagne ont baissé de 22 % en avril. De 2560 en avril dernier, elles sont passées à 1991.
The Guardian, 25 juin 1971
Le doute ramenait toujours Karl Glogauer au Derry and Toms. Sous le soleil d’été, il descendait Kensington Church Street jusqu’à High Street sans un regard pour les boutiques et les cafés. Passé le premier des trois grands magasins, bâtiments sévères, regorgeants et éternels qui, installés côte à côte, bouchaient le ciel, il poussait les hautes portes de verre du deuxième, le Derry. La plus forte de ces places fortes. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Karl Glogauer – La défonce Glogauer. »
Voici l’homme par M. J. Moorcock
Fiche de Voici l’homme
Titre : Voici l’homme (Tome 1 sur 2 – Karl Glogauer)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1968
Traduction : M. Renaud, P. Versins
Editeur : L’Atalante
Première page de Voici l’homme
« La machine temporelle est une sphère pleine d’un fluide laiteux dans lequel flotte le voyageur, enveloppé d’une combinaison caoutchoutée, respirant à l’aide d’un masque relié à un tuyau menant à la paroi de l’appareil.
La sphère se fêle à l’atterrissage, et le fluide se répand, absorbé par la poussière. La sphère se met à rouler, cahotant sur les rochers et le sol dénudés.
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Oh, Jésus ! Oh, Dieu !
Christ ! Que m’arrive-t-il ?
Je suis foutu. Je suis perdu.
Cette saloperie ne marche pas.
Oh, Jésus ! Oh, Dieu ! Quand donc ce foutoir cessera-t-il de cahoter ?
Karl Glogauer se recroqueville cependant que descend le niveau du liquide, et il coule jusqu’au plastique protecteur qui double l’intérieur de la machine. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Karl Glogauer – Voici l’homme. »
L’assassin anglais par M. J. Moorcock
Fiche de L’assassin anglais
Titre : L’assassin anglais (Tome 3 sur 4 – Jerry Cornelius)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1972
Traduction : J.-P. Wautier
Editeur : J.-C. Lattès
Première page de L’assassin anglais
« Prologue (au commencement…)
« Enfant, je vivais dans cet impeccable jardin de Londres qu’est le comté de Surrey. Le Surrey, du moins au cours de ce siècle, n’a connu qu’une fois une intense vitalité. C’était pendant la Deuxième Guerre mondiale, quand les bombes incendiaires tombaient, quand les Messerschmidt explosaient et que les V1 et les V2 surgissaient soudain du ciel silencieux. Les flammes nocturnes, le vrombissement des avions, les tirs de D. C. A., les éclats d’obus et les bombardements sont mes meilleurs souvenirs d’enfance. Je voudrais tant retrouver ces impressions. Le pylône, la palissade, la rue en ruines et l’usine sont les images qui ont, jusqu’à maintenant le plus apaisé et satisfait mon psychisme. J’étais très heureux au milieu de cette guerre et des querelles de mes parents ; les querelles cessèrent bientôt et mes parents se séparèrent. Une fois la Guerre gagnée, et la Famille perdue, mon contentement, autant que je me souvienne, persista. Mais me reviennent maintenant, »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Jerry Cornelius – L’assassin anglais. »