Auteur/autrice : CH91

 

Les créateurs d’Ulnar par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les créateurs d’Ulnar

Titre : Les créateurs d’Ulnar
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les créateurs d’Ulnar

« En accord avec les lois de la mécanique cosmique, le tourbillon d’étoiles formant la dernière enveloppe d’espace et de matière avant le cœur de la Galaxie accueillit l’objet façonné par l’un des ensembles d’intelligences hantant l’immense spirale stellaire.

Malgré son incroyable vitesse, la masse de l’arrivant fut à peine suffisante pour distendre le champ gravifique à l’endroit de la résurgence en espace tridimensionnel durant une fraction de temps infime, presque ponctuelle. Le halo lumineux entourant la sphère de plasma s’atténua progressivement. La bulle formée de particules ionisées perdit de sa brillance. L’irisation externe et les chatoiements de la couche renversante se ternirent, rongés par l’intense agressivité du vide où errent les radicaux libres. La tache lumineuse s’effaça et le calme revint dans le sillage que traçait le navire d’exploration. En revanche, une effrayante concentration d’énergie vomie par les générateurs, continua à labourer les champs d’infraparticules éparses dans l’axe de la décélération.

Une fois de plus, le cent cinquante-quatrième astronef d’exploration lancé par les chantiers galactiques pour le Centre de Recherche de la Fédération, sortait des chenaux mystérieux de l’hyperespace et apparaissait en un lieu de l’univers à peine pressenti par nos sens imparfaits, après avoir évité les distorsions temporelles. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Les créateurs d’Ulnar. »

La quête du Frohle d’Esylée par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La quête du Frohle d’Esylée

Titre : La quête du Frohle d’Esylée
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de La quête du Frohle d’Esylée

« Ports planétaires, cosmodromes, astroports, havres spatiaux, quels que soient les noms donnés aux ensembles techniques qui supportent la flotte de la Fédération, ils désignent ce qu’il y a de plus avancé dans le domaine scientifique et de plus rétrograde dans celui de la vie des espèces dites intelligentes.

Les très rares érudits sachant encore lire l’ancien terrien ou encore le gandien archaïque et possédant ou ayant accès aux écrits du passé, trouveraient sans aucun doute matière à réflexion en comparant les descriptions qui furent faites des grands ports maritimes des Anciens, à celles des cosmodromes modernes.

Nous pensons sincèrement qu’ils ne pourraient noter qu’une différence : la forme et les capacités d’évolution des navires. Mais pour le reste !…

Hyrogeronte ne se posait pas de telles questions en se traînant péniblement le long des murs d’acier bruni des entrepôts de la Condex. Son cerveau embrumé était tout entier accaparé par une seule idée, la plus importante qui soit en un tel lieu, à un tel moment, pour un tel individu : il allait pouvoir enfin boire un verre de kiral bien corsé. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La Quête du Frohle d’Esylée. »

La plongée des corsaires d’Hermos par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La plongée des corsaires d’Hermos

Titre : La plongée des corsaires d’Hermos
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de La plongée des corsaires d’Hermos

« À mille cinq cents parsecs d’Alpha Centre, sur une ligne idéale, intemporelle, qui joindrait l’énorme étoile rouge du groupe au cœur de notre galaxie, un petit astre jaune, aussi ordinaire que peut l’être un solarien, apporte l’énergie sur un monde que vous chercheriez en vain dans les meilleurs répertoires fédéraux, mais que ses habitants ont baptisé Hermos.
Les Hermosans, ainsi qu’ils pourraient se faire appeler, n’ont jamais cherché à coloniser leur planète. Ils ont seulement choisi avec soin un secteur convenant à leur implantation et répondant à un certain nombre de critères. Puis ils l’ont aménagé, se réservant de le rendre agréable, puis résolument attractif au cours des ans.
Or, que pouvaient choisir les descendants de races maritimes, terriennes et galatéennes si ce n’est la proximité immédiate d’un océan. Cela convenait à leur attirance pour tout ce qui touche l’élément liquide, principe de vie et grand régulateur de leurs mondes d’origine et aussi à leur volonté de ne pas attirer l’attention sur leur présence en ces lieux écartés des routes balisées de la Fédération. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La plongée des corsaires d’Hermos. »

Contes extraordinaires par Edgar Allan Poe

Fiche de Contes extraordinaires

Titre : Contes extraordinaires
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1888
Traduction :
Editeur : Bnf

Sommaire de Contes extraordinaires

  • Le scarabée d’or
  • Le puits et le pendule
  • Le portrait ovale
  • La lettre volée
  • Le chat noir
  • Double assassinat dans la rue Morgue
  • Hop-frog
  • La vérité sur le cas de M. Valdemar
  • Le corbeau

Première page de Le scarabée d’or

« Je nouai relation, il y a quelques années, avec un certain William Legrand. D’une bonne et ancienne famille protestante, il avait été riche jadis, mais des malheurs réitérés l’avaient réduit à la misère. Pour se soustraire à l’humiliation de ses revers, il abandonna la Nouvelle-Orléans, sa ville natale, et vint habiter l’île de Sullivan, près Charleston, dans la Caroline du Sud.
Cette île est fort bizarre. Elle a trois milles de long et n’est composée que de sable de mer, sa
largeur ne dépasse pas un quart de mille. Une crique, presque invisible, qui filtre au travers de roseaux peuplés d’oiseaux aquatiques, la sépare du continent. C’est une végétation faible et chétive ; on n’y rencontre pas un gros arbre. A l’extrémité occidentale, près du fort Moultrie, au milieu de constructions en bois, habitées l’été par des gens qui fuient les fièvres de Charleston, le palmier nain sétigère donne un peu d’ombre, c’est tout. Des broussailles de myrte couvrent le reste de l’île, et la transforment en un taillis parfumé, presque impénétrable. »

Extrait de : E. A. Poe. « Contes extraordinaires. »

Contes grotesques par Edgar Allan Poe

Fiche de Contes grotesques

Titre : Contes grotesques
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1882
Traduction : E. Hennequin
Editeur : Bnf

Sommaire de Contes grotesques

  • Contes grotesques
    • L’inhumation prématurée
    • L’homme sans souffle
    • Une mystification
    • Le philosophe bon-bon
    • La découverte de von Kempelen
    • Un entrefilet aux X
    • La caisse oblongue
    • Ne pariez jamais votre tête au diable
    • Le journal de Julius Rodman
  • Marginalia

Première page de L’inhumation prématurée

« Il est certains sujets portant en eux un intérêt poignant, mais qui causent trop d’horreur pour qu’on puisse légitimement les traiter dans une fiction. Les romanciers, s’ils ne veulent offenser ou dégoûter le lecteur, doivent éviter de les mettre en œuvre. On ne peut y toucher que sanctionné et soutenu par la majesté du vrai. Le passage de la Bérésina, le tremblement de terre de Lisbonne, la peste de Londres, le massacre de la Saint-Barthélemy, la mort des cent vingt-trois prisonniers étouffés dans le trou noir de Calcutta, nous font passer par la plus intense des souffrances voluptueuses. Mais c’est le fait, c’est la réalité historique qui nous émeuvent dans ces récits. Inventés de toutes pièces, nous les considérerions avec horreur.

Je viens de mentionner les plus augustes et les plus formidables calamités dont on se souvienne. Notre fantaisie y est impressionnée par la grandeur autant que par la nature de la catastrophe. Mais je n’ai pas besoin de rappeler au lecteur que, dans la liste longue et fatale des infortunes humaines, j’aurais pu choisir des exemples individuels plus saturés d’horreur, qu’aucun de ces vastes désastres. »

Extrait de : E. A. Poe. « Contes grotesques. »

La planète des Optyrox par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La planète des Optyrox

Titre : La planète des Optyrox
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de La planète des Optyrox

« Il est bien connu que le retour de l’hyper-espace dans l’espace normal demeure la phase délicate de la navigation interstellaire. Ce que le profane appelle « faire surface » et que les nautes nomment « résurgence » ne dure en général que quelques instants. Mais la faille de discontinuité par laquelle l’astronef se glisse est très étroite et si la « plongée » en hyperespace ne demande que peu d’énergie, faire surface en absorbe une quantité fantastique. Il faut que le navire utilise toute la puissance de ses générateurs pour raccourcir la durée du passage critique. De nombreux navires disparurent, aux premiers temps de la conquête spatiale, vaincus par les terribles contraintes naissant des distorsions survenant durant la résurgence.

Ceci permet de comprendre l’appréhension d’un spécialiste comme Jeln Davril, lorsqu’il eut évalué ce qui restait d’énergie disponible dans les générateurs. Dominant son angoisse, il vint prendre place sur le siège voisin de celui où son Bis, Joris Hagmar, déchiffrait les indications des oscilloscopes traduisant les variations de champ gravitationnel que le navire commençait à encaisser.

Le fin visage bleuté de la jeune femme affichait un calme serein et ses yeux violets ne reflétaient qu’une extrême concentration lorsqu’elle se tourna vers l’arrivant. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La planète des Optyrox. »

La mission d’Eno Granger par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La mission d’Eno Granger

Titre : La mission d’Eno Granger
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de La mission d’Eno Granger

« Le navire sembla se tasser sur ses vérins télescopiques et sa membrure d’ultratitane reposa enfin sur le berceau du port spatial ; durant un temps très bref, la masse de métal réputé indestructible demeura totalement inerte, comme un monstre épuisé par la course fantastique qu’il venait d’accomplir. Puis, des gueules soudain découvertes le long du quai de béton, sortirent les langues luisantes des passerelles verticales. Elles oscillèrent, parurent lécher la structure encore brûlante du géant intersidéral et se fixèrent aux endroits précis d’où allait dégorger ce qui avait traversé des milliers de parsecs pour aboutir aux Elither.

Il n’était évidemment pas possible de savoir déjà la qualité et la quantité des éléments ayant voyagé sur le navire de la Transgalactique scapienne car il fallait attendre que débarquement et déchargement commencent. Or, le Bételgeuse étant un astronef long courrier polyracial, il convenait que les micro-atmosphères ou mieux, les micro-biosphères, soient établies dans les capsules de transport qui mèneraient les arrivants aux dômes de la cité cosmique. Celle-ci étendait ses tentacules transparents jusqu’à moins d’une centaine de mètres des vingt berceaux spatiaux alignés sur le plateau rocheux d’Unthumac. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La Mission d’Eno Granger. »

La chasse à l’impondérable par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La chasse à l’impondérable

Titre : La chasse à l’impondérable
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de La chasse à l’impondérable

« Comme à chaque retour d’une mission d’exploration galactique, le centre scientifique de Yorkville, sur Gladnie, la troisième somienne, était en effervescence. L’astronef de recherche « Explorateur X » ramenait la moisson de douze mois de travaux effectués aux confins de la Fédération, tout près des grands nuages de poussière interstellaire des Orbes de Phrilla et les trois mille laboratoires de la capitale du savoir allaient se partager les spécimens et les enregistrements de tous ordres que les instruments ultra perfectionnés du grand navire avaient inlassablement accumulés au long du voyage.

Peut-être ne sortirait-il rien d’intéressant pour l’intelligence galactique de ces dizaines de milliers de bobines magnétiques réparties entre les différentes disciplines, mais peut-être également, l’une d’entre elles aiderait à mieux connaître les mystères du cosmos. Chaque année apportait son lot de découvertes et, pourtant, il semblait que chaque pas en avant ne fît que mieux mesurer le chemin infini séparant de la connaissance totale. Ainsi que le faisait remarquer récemment Djorf Bramberg, le président du comité de physique spatiale, « il n’y a qu’une chose que nous sachions parfaitement, c’est que nous ignorons à peu près tout de l’univers ». »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La Chasse à l’Impondérable. »

L’ophrys et les protistes par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’ophrys et les protistes

Titre : L’ophrys et les protistes
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’ophrys et les protistes

« Doel, trente-deuxième Exarque d’Ichucamal, échauffait ses muscles longs, peu apparents, harmonieux, en passant avec souplesse à tous les agrès, afin d’être en mesure de soutenir les assauts successifs des andros d’entraînement préparés par le Maître des Armes. Il lutta, nu, contre quatre de ces combattants dont le seul but dans leur existence d’androïdes était de terrasser l’Exarque et les vainquit tour à tour.

Il ferrailla devant trois autres adversaires d’un talent exceptionnel dans le maniement des armes d’hast et les immobilisa par trois bottes foudroyantes. Il tira des projectiles matériels sur des cibles à éclipses qu’il frappa infailliblement, usa du résonateur réglé à la plus faible puissance pour contrer une attaque factice de radiants d’Ibernos et parvint à la fin de son entraînement du jour, à l’heure prévue par la programmation stricte régissant ses périodes de repos. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « L’Ophrys et les Protistes. »

Eric Verteuil

Présentation de Eric Verteuil :

Eric Verteuil est le nom de plume collectif sous lequel ont écrit deux auteurs français : Alain Bernier (né le 15 mai 1922 à Angers et décédé le 3 février 2019 à Paris) et Roger Maridat (né le 20 novembre 1930 à Paris et décédé le 3 septembre 2016 à Neuilly-sur-Seine). Sous ce pseudonyme, ils ont signé de nombreux romans, principalement dans les littératures de genre, laissant leur marque notamment au sein des éditions Fleuve Noir.

L’œuvre d’Eric Verteuil s’est principalement déployée dans les collections populaires du Fleuve Noir, explorant divers facette du roman policier, de l’angoisse et même de l’horreur. Leur collaboration a donné naissance à une production littéraire abondante, caractérisée par un style efficace et une intrigue souvent sombre ou haletante.

Parmi les collections qui ont accueilli leurs récits figurent notamment :

  • Spécial Police : Collection emblématique du Fleuve Noir dédiée aux romans policiers.
  • Angoisse : axée sur le suspense et les atmosphères oppressantes.
  • Gore : explorant des thèmes plus graphique et horrifique.
  • Super Luxe (Horizons du fantastique) : s’ouvrant davantage vers le fantastique.

Bien que travaillant en duo, Alain Bernier et Roger Maridat ont su créer une identité narrative cohérente sous le nom d’Eric Verteuil, proposant aux lecteurs une large palette de récits conçus pour divertir et surprendre. Leur contribution au paysage du roman de genre en France, particulièrement au sein d’une maison d’édition aussi populaire que le Fleuve Noir, témoigne de leur capacité à naviguer entre différents univers narratif et à captiver une large audience.

La disparition successives d’Alain Bernier et de Roger Maridat a mis fin à cette collaboration prolifique, laissant derrière elle une œuvre collective significative pour les amateur de littérature de genre à la française.

Livres de Eric Verteuil :

A la recherche des corps perdus (1988)
Au bout… la mort (1973)
Horreur à Maldoror (1987)
La mémoire rongée (1974)
Le tour du monde en 80 cadavres (1990)
Les charmes de l’horreur (1989)
Les horreurs de Sophie (1989)
Monstres sur commande (1988)
Sang frais pour le Troyen (1990)

Pour en savoir plus sur Eric Verteuil :

La page Wikipédia sur E. Verteuil
La page Noosfere sur E. Verteuil
La page isfdb de E. Verteuil