Auteur/autrice : CH91
Le spectre insatiable par Guy N. Smith

Fiche de Le spectre insatiable
Titre : Le spectre insatiable
Auteur : Guy N. Smith
Date de parution : 1983
Traduction : B. Blanc
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Le spectre insatiable
« Les voilà !
L’homme tendit la bouche sombre de son fusil en direction des deux points minuscules qui, au loin, couraient sur le flanc de la montagne.
— Bémorra ! Et Isabelle est avec lui ! cria-t-il. Elle est encore en vie ! Que le Tout-Puissant en soit remercié ! La nuit va bientôt tomber, et il nous reste bien peu de temps ! Lâche les chiens, Colgarth !
Le dresseur fit « non » de la tête et tira avec violence sur la longue laisse que tendaient trois fauves grondants, au pedigree incertain.
— Pas question, Odell ! Une fois qu’ils auront pris la piste, on ne pourra plus les arrêter… Et ils boufferont la gamine. Il vaut mieux continuer jusqu’à ce que le Vieux se fatigue, en priant pour que la petite soit toujours vivante quand nous coincerons ce fils de pute !
Les mâchoires d’Odell se serrèrent ; ses yeux légèrement globuleux semblèrent jeter des éclairs. »
Extrait de : G. N. Smith. « Le spectre insatiable. »
Zombie blues par Gilles Bergal

Fiche de Zombie blues
Titre : Zombie blues
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 2007
Editeur : Objectif noir
Sommaire de Zombie blues
- Le hachoir
- Histoire d’eau
- Les gens du rail
- L’inconnu du bar
- Le désespoir
- Loup y es-tu ?
- Pris sur le vif
- La descente aux enfers de Roger Jousbin
- Les trois voeux
- Crépuscule
- Black bayou
- Véronique
- Cendres
- Le père prodigue
- Le lien
- L’oublié éternel
- Planche contact
- Dominique
Première page de Le hachoir
« Depuis le jour où nous l’avons acheté, le hachoir me fascine.
C’est une belle pièce. Pesant son demi-kilo avec une lame large de huit centimètres et longue de trente, on l’a bien en main. Il suffit presque de le laisser tomber pour trancher.
Quand je vois Françoise, ma femme, démembrer un lapin, quand je vois cette lame d’acier pénétrer les chairs et faire craquer les os, séparant la bête en deux parties d’un seul coup, je ressens l’envie de prendre le hachoir à mon tour et de frapper, frapper…
L’autre jour, je l’ai saisi. Françoise n’était pas là. Je suis entré dans la cuisine pour prendre un verre d’eau que je n’ai pas bu, et le hachoir était là, accroché au mur parmi les autres couteaux de cuisine. Je l’ai pris. Il était lourd dans ma main. Bien équilibré, il semblait se mettre de lui-même dans la meilleure position pour trancher.
Une fois, deux fois, je l’ai soulevé et j’ai frappé dans le vide. »
Extrait de : G. Bergal. « Zombie Blues. »
La nuit des hommes-loups par Gilles Bergal

Fiche de La nuit des hommes-loups
Titre : La nuit des hommes-loups
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 2008
Editeur : Objectif noir
Première page de La nuit des hommes-loups
« L’enfant releva la tête, le front plissé par l’attention sous ses cheveux blonds.
— Tu as entendu ?
De l’autre côté du feu de bois, son père détourna les yeux du lapin qui roussissait et le regarda avec surprise.
— Entendu quoi ?
— Ce cri.
— Tu as dû rêv…
Cette fois, il l’entendit. Il s’agissait bien d’un hurlement. Il n’y avait pas à s’y tromper.
Malgré lui, l’adulte frissonna. C’était à vous donner la chair de poule. La première pensée qui lui vint fut que, quelque part, un chien hurlait à la mort. Mais c’était pire que ça. C’était… comme dans ces films d’épouvante, quand la carriole amenant le visiteur au château de Dracula traverse les landes désertes où s’effiloche la brume.
— C’est un loup ? demanda le garçon.
Son père haussa les épaules, plus pour le rassurer que par réelle conviction.
— Il n’y a plus de loups dans la région depuis des années. »
Extrait de : G. Bergal. « La nuit des hommes-loups. »
Gore story par Gilles Bergal

Fiche de Gore story
Titre : Gore story
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 2015
Editeur : Objectif noir
Première page de Gore story
« Bloody Marie empoigna les cheveux de l’homme ligoté sur la chaise et tira d’un coup sec. La tête se décolla du tronc. Bloody Marie réalisa trop tard que la situation s’était renversée en son absence. La tête qu’elle tenait à la main était celle d’une des momies de sa collection, et non pas celle du commandant Fontanel.
Elle n’eut que le temps d’esquisser le geste de se retourner avant que la pointe de la hallebarde ne la percute dans le dos. Mais ce mouvement avait eu pour effet de faire pivoter son corps et la pointe ripa sur son omoplate, emportant avec elle un large morceau de chair sans pour autant que la blessure ne soit fatale comme l’avait espéré son vieil ennemi.
Bloody Marie poussa un hurlement de rage et de douleur mêlées. Elle trébucha en arrière, vit enfin son adversaire.
Le commandant était dans un piteux état. Il n’avait plus de chemise ni de pantalon : il les avait utilisés pour habiller la momie et mieux la tromper. »
Extrait de : G. Bergal. « Gore Story. »
Dérive par Gilles Bergal

Fiche de Dérive
Titre : Dérive
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1988
Editeur : Objectif noir
Sommaire de Dérive
- Le clone triste
- Le rire du klone
Première page de Le clone triste
« RoyD Ghurdal jeta un regard inquiet autour de lui. La rue était déserte.
Il traversa la pelouse de la villa. L’air était pur, comme toujours, et dans un arbre proche un oiseau chantait.
Rien ne semblait avoir changé. Le clone sentit une nausée lui chavirer le cœur. Quelque chose avait changé, pourtant. Quelque chose de fondamental. Roy était là, dans cette villa. Il gisait sur le sol, le crâne fracassé. À côté de lui se trouvait la statuette de bronze qui avait servi à le tuer.
Roy était mort, son clone était à présent orphelin.
Le clone leva les yeux. Loin au-dessus de lui, le soleil brillait au sein d’un ciel artificiellement bleu. Des deux côtés de l’immense baie vitrée, les deux autres vallées d’Eden se distinguaient à peine. C’était un jour à nuages. »
Extrait de : G. Bergal. « Dérive. »
Créatures des ténèbres par Gilles Bergal

Fiche de Créatures des ténèbres
Titre : Créatures des ténèbres
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1985
Editeur : Objectif noir
Sommaire de Créatures des ténèbres
- Les profanateurs
- Tu viens, chéri ?
- L’île sous le brouillard
- Le voyageur de la nuit
- L’homme entre deux mondes
- Play it again, Sam
- Entre chien et loup
- Un sifflet d’or
- Le chat
- L’étincelle
- Gros bébé
- Les hordes du brouillard
- L’appel de la Banshee
- Print : magie noire
- Le masque de la haine
- Le mort aux dents dignes d’un don
- La statuette
Première page de Les profanateurs
« La jungle frémissait sous le souffle des explosions. L’Enfer Vert. Je ne savais pas encore à quel point ce surnom pouvait être juste.
Encore une rude journée qui tirait à sa fin. Inexorable, mon bull taillait de larges coupes au sein des arbres abattus. Encore une heure tout au plus, et ce serait l’arrêt pour la nuit. Le grondement des moteurs s’apaiserait. Les hommes en sueur descendraient des monstres métalliques, exténués, mais heureux du trajet parcouru aujourd’hui. Les dernières journées n’avaient pas été aisées. Nous étions en terrain défavorable, le sol était inégal, et la nature s’opposait farouchement à notre avance. Depuis ce matin pourtant, tout semblait reparti du bon pied.
Les lames mordaient allègrement dans le sol, et les explosifs faisaient disparaître les rocs les plus rétifs. Je n’avais donc pas lieu de m’inquiéter le moins du monde, lorsque mon bull fut brutalement déporté sur la gauche. La chenille gauche patina tandis que le monstre tournait autour de l’obstacle sur lequel butait la lame. Je m’arrêtai, fis machine arrière. »
Extrait de : G. Bergal. « Créatures des ténèbres. »
Cauchemar à Staten Island par Gilles Bergal

Fiche de Cauchemar à Staten Island
Titre : Cauchemar à Staten Island
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Cauchemar à Staten Island
« Pedro Ramirez jeta un nouveau coup d’œil par la vitre embuée qu’il venait d’essuyer d’un revers de main. Cette saloperie de pluie n’aurait donc jamais de fin ? Une ombre bougea sur la gauche, du côté des docks. Il se pencha pour mieux voir, ne vit rien. Ce qu’il avait pris pour un mouvement n’était sans doute que la réverbération d’une lampe sur les rafales de pluie.
Il devait tout de même sortir pour s’en assurer ; après tout, c’était son boulot et il avait déjà « oublié » sa ronde une demi-heure plus tôt alors qu’il aurait dû vérifier que tout était en ordre. Mais avec toute cette flotte qui tombait, Ramirez hésitait sérieusement à mettre le pied dehors. Son sang mexicain se souvenait de soleils éclatants sur des étendues arides. Rien à voir avec cette brume qui semblait perpétuellement noyer les docks de Staten Island, ne disparaissant de temps à autre que pour être remplacée par une pluie diluvienne comme celle qui tombait cette nuit-là.
Il leva les yeux vers la pendule électrique qui se trouvait au-dessus de la porte de sa cabane pompeusement baptisée poste de garde. »
Extrait de : G. Bergal. « Cauchemar à Staten Island. »
Camping sauvage par Gilles Bergal

Fiche de Camping sauvage
Titre : Camping sauvage
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Camping sauvage
« Serrant la crosse de son fusil entre ses mains, Collins rampait à l’aveuglette entre les buissons, peinant à cause son embonpoint qui lui donnait parfois l’impression d’être un basculo et jurant sourdement à chaque fois qu’une pierre qu’il n’avait pas vue du fait de l’obscurité lui entrait dans la chair. Il était suivi par Evers, le boulanger de Junction. Harol Eagan avait quelques mètres de retard sur eux ; il était censé surveiller leurs arrières. En fait, Eagan n’était pas très rassuré et qu’ils soient tous armés ne suffisait pas à lui rendre sa confiance.
À une centaine de mètres devant eux, une radio-cassette jouait Born to be Wild (1) à plein volume, couvrant presque le grondement des moteurs. Collins frissonna. Cette chanson, avec son roulement obsédant qui n’était pas sans rappeler le ronflement des motos, lui avait toujours donné la chair de poule.
Du coin de l’œil, il vit une ombre bouger, trente mètres sur sa gauche. Willie Cullen et son groupe. Jusque-là, tout allait bien : apparemment, ils progressaient au même rythme. »
Extrait de : G. Bergal. « Camping sauvage. »
Amok par Gilles Bergal

Fiche de Amok
Titre : Amok
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1986
Editeur : Objectif noir
Première page de Amok
« Robert Ackerman engagea sa Pinto dans la descente qui menait à la ville. Il dépassa le panneau indiquant Downvalley 6 157 habitants sans se douter que : bientôt, ce chiffre se trouverait sérieusement réduit, et que lui-même y serait pour beaucoup.
Il suivit la rue principale sur deux cents mètres, jusqu’au drugstore dont le parking commençait à se remplir.
On était samedi ; les gens en profitaient pour faire leurs courses.
Il trouva néanmoins une place pour son véhicule au fond du parking où il l’abandonna. Plus tard, il reviendrait au marché. Mais pour le moment, il devait faire quelques achats et à vrai dire il avait envie de se balader en ville. Il n’en avait pas si souvent l’occasion.
Il releva la tête, cherchant du regard une silhouette familière qu’il trouva rapidement. Comme à son habitude le vieux Joss était assis sur les marches de l’école marquant la limite du parking, dont le drugstore et la galerie marchande fermaient deux des trois autres côtés, son éternelle pipe d’écume au bec. »
Extrait de : G. Bergal. « Amok. »
Le fléau sanguinaire par David Loman

Fiche de Le fléau sanguinaire
Titre : Le fléau sanguinaire
Auteur : David Loman
Traduction : B. Blanc
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Le fléau sanguinaire
« Par centaines, ils grouillaient, aveugles, sous la peau de l’animal en putréfaction. Lisses, blancs et gluants, ils se nourrissaient de la chair noirâtre. Ils étaient les ultimes parasites. Les mangeurs de mort.
Le jeune homme, pourtant, plongea la main sans hésiter dans les entrailles du cadavre et, souriant, en ramena une pleine poignée. Il les laissa tomber dans une boîte en aluminium, et abandonna, sans plus de cérémonie, les restes pourrissants du lapin.
— Tu en as trouvé encore un, Alan ? demanda une voix derrière lui.
— Oui, monsieur Lambert, répondit-il en se retournant. M’a tout l’air d’être resté là un bon moment…
— Foutu renard ! grommela l’homme, en contemplant la carcasse.
C’était la troisième depuis la veille. Les marques de dents ne laissaient aucun doute sur l’identité du prédateur. Mais la rapidité avec laquelle les mouches se jetaient là-dessus était… bizarre. »
Extrait de : D. Loman. « Le fléau sanguinaire. »