La forêt de Rennes par Paul Féval
Fiche de La forêt de RennesTitre : La forêt de Rennes Première page de La forêt de Rennes« Le voyageur qui va de Paris à Brest, de la capitale du royaume à la première de nos cités maritimes, s’endort et s’éveille deux fois bercé par le cahoteux balancement de la diligence, avant d’apercevoir les maigres moissons, les pommiers trapus et les chênes ébranlés de la pauvre Bretagne. Il s’éveille la première fois dans les plaines fertiles du Perche, tout près de la Beauce, ce paradis des négociants en farine : il se rendort poursuivi par l’aigrelet parfum du cidre de l’Orne, et par le patois nasillard des naturels de la Basse-Normandie. Le lendemain matin, le paysage a changé : c’est Vitré, la gothique momie, qui penche ses maisons noires et les ruines chevelues de son château sur la pente roide d’une abrupte colline ; ce sont de vastes prairies plantées çà et là de saules et d’oseraies où la Vilaine plie et replie en mille fantasques détours son étroit ruban d’azur. Le ciel, bleu la veille, est devenu gris ; l’horizon a perdu son ampleur, l’air a pris une saveur humide qui énerve l’appareil de la respiration. Au loin, sur la droite, derrière une série de monticules arides et couverts de genêts, on aperçoit une ligne noire. C’est la forêt de Rennes. » Extrait de : P. Féval. « La Forêt de Rennes. » |