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Blanc comme l’ombre par P. Curval

Fiche de Blanc comme l’ombre

Titre : Blanc comme l’ombre
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2003
Editeur : J’ai lu

Première page de Blanc comme l’ombre

« Quelqu’un geignit soudain, exprimant une déchirante douleur. Gémissement qui devint cri étouffé, semblable à l’atroce appel du plongeur saisi de dyspnée au fond de la mer, lâchant sa dernière, mortelle bouffée d’oxygène avant de venir crever à la surface.
« As-tu fini ? »
Un chien jappa.
« Enfin, c’est fini, oui ? »
Le voisin de Victor lança sa jambe sous la table. Aussitôt une truffe noire émergea de la retombée d’une nappe damassée puis, furtive, se retira.
Se pouvait-il qu’un chien fût à l’origine d’une pareille lamentation ?
Comment examiner le conglomérat de poils qui rampait vers l’étage inférieur de la desserte où brillaient des gâteaux glacés, sans attirer l’attention ? Victor fit mine de s’intéresser au roman ouvert, posé à côté de son assiette, pour éviter le regard de son voisin qui le surveillait, supposait-il. »

Extrait de : P. Curval. « Blanc comme l’ombre. »

Black bottom par P. Curval

Fiche de Black bottom

Titre : Black bottom
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2018
Editeur : La volte

Première page de Black bottom

« De quoi m’est venue l’idée d’raconter mon histoire ? Sérieuse méfiance. Parfois même, j’ai douté d’en avoir pris la décision. Ne serait-elle pas née à partir d’une influence extérieure que j’ignore ? Bien que j’aie des soupçons. Vais-je pas exposer des faits inexacts ? ou douteux ? Tant pis, je me sens porté par la nécessité !

Par exemple, j’ai pensé que ce besoin de dévoiler ma vie serait né à partir d’une envie de sucer quelque chose qui remonte à une époque si ancienne que je m’en souviens à peine. Quand je tétais ma mère, qui m’assurait qu’elle m’avait nourri au sein jusqu’à trois ans. Je babillais déjà. Peut-être qu’en mordillant son téton, je lui parlais du goût de son lait et de fil en aiguille, on dérivait sur d’autres sujets que je ne connaissais pas encore. C’est ce dialogue plus qu’intime et presque muet qui lui plaisait ! Adoratrice du mystère entre mère et fils, elle ignorait volontairement ce qui la concernait directement. En préférant s’inventer une vie parallèle. Je n’ai rien à lui reprocher. J’y participais. »

Extrait de : P. Curval. « Black Bottom. »

Akiloë ou le souffle de la forêt par P. Curval

Fiche de Akiloë ou le souffle de la forêt

Titre : Akiloë ou le souffle de la forêt
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1988
Editeur : La volte

Première page de Akiloë ou le souffle de la forêt

« Pour Akiloë, les dieux avaient la forme d’un fait-tout. Depuis sa prime enfance, son univers familier était peuplé de casseroles, de marmites, de chaudrons, de bassines en aluminium. Ces idoles brillaient dans l’ombre des carbets sur leurs autels en wacapou ; il leur attribuait une hiérarchie selon l’importance de leurs volumes. Que d’heures le jeune Wayana avait-il passées à l’abri de la pluie afin d’en déchiffrer l’énigme ! Il s’asseyait auprès d’un récipient où mijotait un ragoût de bananes vertes et surveillait la mystérieuse alchimie de la cuisson. Dans le frémissement des fruits, le bouillonnement des sucres, la lente progression de l’écume du centre vers la périphérie, il guettait l’apparition d’un esprit domestique. Mais la révélation ne se produisait pas. Alors, il se tournait vers une autre grosse marmite où cuisaient soit des patates douces, soit du manioc, observait les bûches rituellement disposées en étoile pour obtenir un bon tirage : aucun signe ne se »

Extrait de : P. Curval. « Akiloë ou le souffle de la forêt. »

En souvenir du futur par P. Curval

Fiche de En souvenir du futur

Titre : En souvenir du futur (Tome 3 sur 3 – Marcom)
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1983
Editeur : Le livre de poche

Première page de En souvenir du futur

« Cobà, le 27 décembre 2029

Quillan était parti avec une bande de chicleros pour surveiller l’avance d’une patrouille de reconnaissance américaine ; ce que l’état-major de la résistance mexicaine redoutait le plus venait de se produire : en parachutant des troupes et du matériel au cœur du Quintana Roo, l’ennemi voulait prendre à revers les armées qui se battaient dans le Tabasco et sur la côte Pacifique.

En compagnie des Mayas, la forêt paraît toute simple ; l’océan vert se parcourt sans risque grâce au sextant de l’intuition. Pourquoi ne pas retirer ses bottes et parcourir pieds nus les mystérieux sentiers que repèrent les Indiens ? En regardant leurs orteils carrés, leurs plantes cornées, leurs talons noueux, il est facile de comprendre leur aisance. Les petits prospecteurs de gomme ont encore des racines avec les terres secrètes de la jungle ; en tâtant l’humus, les mousses, les débris végétaux, en reconnaissant les essences, en flairant les parfums, en analysant les pistes du gibier furtif, ils comprennent le territoire et détectent les chemins. »

Extrait de : P. Curval. « Marcom – En souvenir du futur. »

Le dormeur s’éveillera-t-il ? par P. Curval

Fiche de Le dormeur s’éveillera-t-il ?

Titre : Le dormeur s’éveillera-t-il ? (Tome 2 sur 3 – Marcom)
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1979
Editeur : Denoël

Première page de Le dormeur s’éveillera-t-il ?

« Moulis avait coutume de dire : « On m’a amputé d’un loup. » Ce n’était pas exact ; il mordait toujours. Et même, le jumeau interne dont il se prétendait excisé apparaissait sous forme de stigmates indélébiles sur son visage, comme un docteur Jekyll dont aucun philtre ne pourrait effacer le jour les traces nocturnes d’un monsieur Hyde. Il avait le poil fourni et raide ; ses cheveux et sa barbe d’un châtain fauve poussaient en touffes drues, taillées à la diable et, quand il ouvrait la bouche, ses canines pointaient méchamment au ras de sa lèvre inférieure ; d’où cette impression de sourire cruel qu’il offrait, même à ceux qui se croyaient ses amis les plus chers.

En fait, il était enragé.

Mais sa rage était contrôlée. Moulis la laissait s’accumuler en lui. De l’électricité dans une batterie. Il pouvait la libérer au moment voulu, sans que cette puissance en réserve entamât sa légendaire sérénité. »

Extrait de : P. Curval. « Marcom – Le dormeur s’eveillera-t-il ?. »

Cette chère humanité par P. Curval

Fiche de Cette chère humanité

Titre : Cette chère humanité (Tome 1 sur 3 – Marcom)
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1976
Editeur : J’ai lu

Première page de Cette chère humanité

« La première ligne de crête franchie, Belgacen se trouva soudain ébloui par la lumière ; blanche et crue, elle émanait de la neige qui l’entourait. Elle irradiait son visage à la manière des feux d’une rampe au théâtre, soulignant ses arcades sourcilières, ses paupières inférieures, ses narines, sa lèvre supérieure, le creux de ses pommettes et l’ovale de son menton. Sa face, ainsi maquillée par l’éclat de la blancheur, apparaissait comme sur un négatif photographique.
Suspendu à quelques mètres du sol par un compensateur de gravité, Belgacen glissait dans la nuit. Les techniciens de la Ligue avaient réalisé un modèle très silencieux de moteur linéaire pour le propulser ; il entendait à peine le bruit des pales qui tournaient avec frénésie au-dessus de son dos. Solidement fixé à son torse par une légère armature plastique, l’appareillage le maintenait dans une position horizontale. Belgacen se comparait à un héros de bande dessinée, nageant sans effort à travers la noirceur scintillante du ciel, frôlant la houle fixe des pentes enneigées – à « Super-bwana », par exemple, dans l’épisode qui l’opposait aux pilleurs de glaces. »

Extrait de : P. Curval. « Marcom – Cette chère humanité. »

Philippe Curval

Présentation de Philippe Curval :

Philippe Curval est un écrivain de science-fiction français né le 27 avril 1929 à Paris. Il commence sa carrière littéraire dans les années 1950, après avoir étudié les sciences et la philosophie. Il publie son premier roman, « Et par-delà le mur du sommeil », en 1958, suivi de nombreux autres ouvrages, dont « Le Chant des psylles » (1962), « La Face cachée du futur » (1963), « La guerre des intelligences » (1976) ou encore « Les Rongeurs de l’absolu » (1998).

Il a reçu de nombreux prix pour son travail, notamment le Grand Prix de la science-fiction française en 1992 pour l’ensemble de son œuvre. Ses romans abordent des thèmes variés tels que la condition humaine, les voyages dans le temps, l’intelligence artificielle et les mondes parallèles.

En plus de sa carrière d’écrivain, Curval a également travaillé pour la télévision et le cinéma en tant que scénariste. Il a notamment écrit pour la série télévisée « Les Cinq Dernières Minutes » dans les années 1960.

Curval est considéré comme l’un des grands noms de la science-fiction française. Sa vision de l’avenir et de l’humanité est à la fois pessimiste et optimiste, reflétant une perspective complexe et nuancée de la condition humaine. Ses livres ont été traduits dans de nombreuses langues et ont inspiré des générations d’écrivains de science-fiction.

Livres de Philippe Curval :

Marcom :

Akiloë ou le souffle de la forêt (1988)
Black bottom (2018)
Blanc comme l’ombre (2003)
Comment jouer à l’homme invisible en trois leçons (1986)
Congo pantin (1995)
Debout les morts, le train fantôme entre en gare (1984)
Futurs au présent (1978)
Idem’s (2021)
Juste à temps (2013)
L’Europe après la pluie (2016)
L’homme à rebours (1974)
L’homme qui s’arrêta (2013)
L’odeur de la bête (1981)
La face cachée du désir (1980)
La forteresse de coton (1967)
Le livre d’or (1980)
Le paquebot immobile (2020)
Le ressac de l’espace (1962)
Les fleurs de Venus (1960)
Les nuits de l’aviateur (2016)
Les sables de Falun (1975)
Livre d’or 2.0 (????)
Lothar blues (2008)
On est bien seul dans l’univers (2017)
Regarde, fiston, s’il n’y a pas un extra-terrestre derrière la bouteille de vin (1980)
Rut aux étoiles (1979)
Superfuturs (1986)
Tous vers l’extase (1981)
Un soupçon de néant (1977)
Voyage à l’envers (2000)
Voyance aveugle (1998)
Y a quelqu’un ? (1979)

Pour en savoir plus sur Philippe Curval :

La page Wikipédia de P. Curval
La page Noosfere de P. Curval
La page isfdb de P. Curval

Destination 3001 par R. Silverberg et J. Chambon

Fiche de Destination 3001

Titre : Destination 3001
Auteur : R. Silverberg et J. Chambon
Date de parution : 2000
Traduction : J. Barbéri, C. Duval, J.-D. Brèque, H. Collon, P.-P. Durastanti, N. Serval, M. Ssossé
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Destination 3001

  • Quatre courts romans par J. Haldeman
  • Paradi par V. Evangelisti
  • Notre mère qui dansez par N. Kress
  • Le temps des olympiens par S. Lehman
  • Le semeur de cauchemars par A. Eschbach
  • Millenium express par R. Silverberg
  • Notre terre par Ayerdhal
  • L’épineux problème de la tête à grand-mère par K. Haber
  • Angles par O. Scott Card
  • Retour au foyer par C. Priest
  • L’hiver de turing par F. Ricciardiello
  • Jolie petite fille par J. Houssin
  • Van Gogh à la fin du monde par P. J. McAuley
  • Les nuits inutiles par J.-C. Dunyach
  • Marche et crève par R. C. Wagner
  • Onde de choc par G. Benford
  • La balade du singe seul par S. Denis
  • Entités par N. Spinrad
  • On est bien seul dans l’univers par P. Curval
  • « Le 9 av » par D. Simmons

Première page de Millenium express

« Profitant d’un instant de quiétude, en cette paisible fin de l’an 2999, quatre hommes s’affrontent sur les détails de leur plan, lequel consiste à faire sauter le Louvre. Il y a deux jours qu’ils se querellent à propos des mérites comparés de l’implosion et de l’explosion. Ils se nomment Albert Einstein (1879-1955), Pablo Picasso (1881-1973), Ernest Hemingway (1899-1961) et Vjong Lartisan (2683-2804).
Vous vous demanderez peut-être pourquoi nos compères souhaitent détruire ce temple à la mémoire des arts du passé ? Et comment il se fait qu’un homme du XXVIIIesiècle – enfin, plus ou moins – complote au côté de ces trois personnages célèbres, issus d’une époque bien antérieure à la sienne ?
Si Strettin Vulpius (2953-), qui traque depuis des mois l’espiègle équipe aux quatre coins du monde en paix, en sait bien plus que vous, lui aussi se pose bien des questions sur cet appétit de destruction. Il s’agit dans son cas de curiosité professionnelle – si profession il y a puisque seuls travaillent ceux qui le désirent en ces temps bienheureux marquant la fin du Troisième millénaire. »

Extrait de : R. Silverberg et J. Chambon. « Destination 3001. »